Baldassare (Balthazar) GALUPPI est un compositeur vénitien né à Burano le 18 octobre 1706.
Son père lui apprend les bases de la musique et à 16 ans, il part à Venise exercer ses talents. Il apprend la composition auprès de MARCELLO, organiste à la basilique Saint-Marc. Il s’essaie à la composition d’opéra dès cet âge, mais sa première œuvre la Fede nell’incostanza ne rencontre pas les faveurs du public. Une autre œuvre, Dorinda (1729) lui vaudra plus de succès.
Comme son aîné VIVALDI (1678 – 1741), il est maître de musique dans un des hospices de charité de Venise, l’Ospedale dei Mendicanti, poste qu’il occupe de 1740 à 1753. En 1762, il devient Maître de musique de Saint-Marc et en 1766, il est maître des chœurs de l’Ospedale degli Incurabile (hospice des Incurables), poste qu’il occupera jusqu’en 1776.
Cependant, Galuppi voyageait beaucoup, se rendant à Vienne et à Berlin, puis à Londres en 1741 où il restera deux ans, y composant trois opéras. À cette époque, HAENDEL avait arrêté sa production d’opéras pour se consacrer à de la musique religieuse. L’oratorio Le Messie date précisément de 1741.
Même la Russie appelle Galuppi et en 1765 Catherine II le fait venir à Saint-Pétersbourg où il devient compositeur de la cour. Ses employeurs vénitiens l’ont laissé partir, lui laissant même ses émoluments, à condition qu’il fournisse chaque année un Gloria et un Credo pour la messe de Noël.
Sa production d’opéras, genre majeur dans la Venise de l’époque, est assez impressionnante. Il nouera notamment une collaboration extrêmement fructueuse avec le dramaturge Carlo GOLDONI, collaboration commencée en 1740 avec Gustave Ier, roi de Suède, Gustavo primo, re di Svezia en V.O. (eh non, il ne s’agit pas de Gustave III, roi de Suède dont je vous parlais il n’y a guère.) Ils travaillèrent ensemble jusqu’en 1754 avec des œuvres comme Il Mondo della Luna (1750) ou Il Filosofo di campagna, le Philosophe de campagne en V.F. (1754). (Il existe une autre version plus connue de Il Mondo della Luna, c’est celle écrite par Joseph HAYDN en 1777.
Bien évidemment pour l’époque, il s’est aussi frotté aux drames de MÉTASTASE (Pietro METASTASIO), mettant en musique Artaserse (1749), la Clemenza di Tito (1760) ou Il Re pastore (1762). Ces quelques opéras de Galuppi font partie de 1000 opéras (!) écrits sur les 27 poèmes de Métastase. On peut noter également la version de MOZART de Il Re pastore en 1775 et de La Clemenza di Tito en 1791.
Sur la fin de sa vie, Baldassare se consacrera à de la musique pour clavier
et à de nombreuses œuvres religieuses.
Galuppi meurt à Venise le 3 janvier 1785, à l’âge de 78 ans.
(Sources principales : les notes de l’édition du Dixit Dominus, Edizioni del Centro di Musica Antiqua della Fondazione Ghislieri, 2019).
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je ne le connaissais pas du tout (comme plein d’autres, hein !) merci Jean-Louis pour la découverte !
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Je ne le connaissais pas très bien non plus, mais je crois que j’ai fait (ou planifiés) tous les « grands ».
Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’en son temps, il a pris la place de Vivaldi à Venise, puis de Haendel à Londres, et qu’aujourd’hui, il est tombé dans l’oubli à son tour.
Si tu passes dans le Lot et Garonne à la fin du mois, tu pourras entendre ses œuvres dans le cadre des soirées baroques de Monflanquin les 27 et 28 juillet.
Bonne journée, Jérôme.
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j’ai une certaine sympathie pour ces compositeurs (peintres, ou écrivains, pareil) qui ont été très actifs et reconnus de leur temps et plutôt oubliés ensuite… l’inverse de l’artiste-maudit-qui-meurt-misérable-et-qui-devient-immensément-célèbre ensuite 🙂
au moins on peut se dire qu’ils ont eu une vie agréable ! et puis grâce à leurs écrits(et à des fadas comme toi) on peut les découvrir aujourd’hui.
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AÏe aïe aïe ! Moi qui ai en préparation un billet sur Paul Verlaine, l’inventeur du concept de poète maudit.
(Non, je lole, en tant que poète, il était reconnu pas une partie de ses contemporains, et a été élu « Prince des poètes » en 1884, malgré sa déchéance physique.)
Ceci dit, n’oublions pas non plus que Vivaldi était tombé complètement dans l’oubli de 1750 à 1950, et qu’il a fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que l’on redécouvre ses œuvres.
L’histoire musicale (ou littéraire ou de la peinture) est un palimpseste sur lequel chaque génération inscrit sa propre histoire sur les traces des générations précédentes.
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oui, la gloire et la reconnaissance sont à éclipse 🙂
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Oui, merci pour cette découverte, pour ce Magnificat plein de grâce et cette sonate si délicate.
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Il y a tant de belles choses à découvrir dans le jardin des musiciens !
Belle journée, Danielle !
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Un musicien que je découvre, belle musique !
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quel répertoire bien rempli ! bon week- end Jeau-Louis
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Merci.
Bon ouikènde, Hélène !
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