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QUELQUES AIRS DE MOZART…

… chantés dans ma jeunesse.

Une des chansons populaires que je chantais quand j’étais encore un tout petit enfant était Ah vous dirais-je maman. Je ne connaissais bien évidemment pas à l’époque les 12 variations pour piano que Mozart a écrites sur cet air populaire.

Mozart Variations sur Ah vous dirais-je maman KV 265Cliquez sur les Variations

Pas beaucoup d’années plus tard, dans la chorale de l’école primaire, nous chantions en canon l’Alphabet. C’est probablement à cette occasion que j’ai fait ma première fugue !

Mozart AlphabetCliquez sur l’alphabet

Une vingtaine d’années plus tard quand, jeune adulte travaillant à Paris et hantant les salles de concert, je me suis dit qu’il fallait que je fasse de la musique, je me suis inscrit au Centre d’Études polyphoniques de Paris pour apprendre le chant et le solfège. Un des premiers airs « sérieux » que j’ai travaillé était le « Non piu andraï » des Noces de Figaro.

Mozart Les Noces de Figaro Non piu andraiCliquez sur le Non piu andraï

Dans le prolongement de ces études, j’ai eu l’occasion de faire un stage Chant / Foie gras dans le Périgord, où j’ai eu travaillé le duo « La ci darem la Mano », du Don Giovanni.

don giovanni la ci daremCliquez sur la ci darem la mano

Après ces cours de chant, j’ai effectué des stages Musique Montagne, où j’ai eu le bonheur de chanter le Requiem de Mozart sous la direction de Michel Piquemal.

Mozart Requiem LacrimosaCliquez sur le Requiem

Grâce à des personnes rencontrées dans ces stages, j’ai eu ensuite la chance d’entrer dans l’ensemble vocal Intermezzo, sous la direction de Claire Marchand. Intermezzo étant une chorale affiliée au mouvement à Chœur Joie, nous avons pu chanter avec d’autres chorales de ce mouvement la Missa Brevis K. 194.

Mozart Missa Brevis K 194Cliquez sur la Missa Brevis K. 194

Un peu plus tard, et prenant des cours avec un excellent professeur de chant, il m’a fait travailler le « Donne mie la fate » du Cosi fan Tutte.

Mozart Cosi fan Tutte Donne mie , la fate a tantiCliquez sur le Donne mie la fate a tanti

Lors d’un stage d’été avec le même professeur, il m’a fait travailler le duo Pamina Papageno de la Flûte enchantée, et nous avons répété tous ensemble l’Ave verum.

Mozart Zauberflöte Duo Pamina PapagenoCliquez sur la Zauberflöte

Mozart Ave verum CorpusCliquez sur l’Ave verum corpus

Écrivains, littérature, Théâtre, Uncategorized

Lorenzo DA PONTE (1749-1838)

image Da Ponte

Lorenzo da Ponte (Manuelo Conegliano) est né le 10 mars 1749 dans la province de Venise. Son père était d’origine juive, mais après la mort de sa femme, il se remarie avec une jeune catholique et change son nom et adopte celui de Da Ponte. Manuelo Conegliano devient donc Lorenzo Da Ponte.

Lorenzo entre au séminaire et est ordonné prêtre en 1773. Pourtant, après s’être installé à Venise, il mène une vie peu compatible avec la dignité de la prêtrise, et est condamné par les autorités.

En 1781, Da Ponte part à Vienne où il est nommé poète impérial par Joseph II, succédant ainsi à Métastase. Il écrit des livrets pour Salieri (adaptation du Tarare de Beaumarchais, sous le nom de Axur, Re d’Ormus).

Salieri Axur, re d'Ormus come fuggir... Son queste le speranzeCliquez sur l’image

Il a travaillé pour un autre compositeur important à son époque, l’Espagnol Martin y Soler, avec notamment una Cosa rara (1786) ou l’Arbre de Diane (l’Arbori di Diana). Cosi fan Tutte

Martiny Soler Una cosa rara Dolci mi parve un diCliquez sur l’image

S’il reste universellement connu aujourd’hui, c’est pour sa collaboration avec Mozart, puisqu’ils signeront ensemble les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Cosi fan Tutte (1789).

Mozart Les Noces de Figaro Non so piuCliquez sur l’image

Mozart Don Giovanni Air du catalogueCliquez sur l’image

Cosi fan Tutte avait été initialement écrit pour Salieri mais celui-ci, n’ayant pas le temps de mettre ce livret en musique, l’a proposé à Mozart.

Mozart Cosi fan tutte Ah, che tutta in un momentoCliquez sur l’image

Après la mort de Joseph II en 1790, Da Ponte se rend à Prague et à Dresde, où il retrouve son camarade Casanova, qu’il avait connu à Venise.

En 1792, son cosmopolitisme le mène à Londres où il écrit des livrets en italien pour le King’s Theatre.

En 1805, il fuit en Amérique avec sa femme pour échapper à ses créanciers où il tient différents commerces avant d’enseigner l’italien et sa littérature. Mais son goût pour l’opéra subsiste et en 1833, il cherche à monter un Opéra italien à New York, après avoir assuré la création américaine de Don Giovanni en 1826.

Sur la fin de sa vie, il écrit, tel Casanova, ses Mémoires.

Da Ponte meurt à New York le 17 août 1838, âgé de 89 ans.

littérature, Oulipo, Poésie

LE BATEAU IVRE, de RIMBAUD (Quatrains 1 à 5)

Après Tombeau de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi parmi mes poèmes préférés. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, le début d’un morceau de bravoure, le Bateau ivre de Rimbaud. Ce poème étant assez vaste dans ses proportions (vingt-cinq quatrains, soit cent vers, ou encore 1200 pieds, soit l’équivalent de 1,2 myriapode), je vais le découper en fines tranches pour le traiter entièrement, au fil des mois.

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :

Les bateliers de la Volga (Rebroff)Cliquez sur l’image

Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

indes galantes 4Cliquez sur les Peaux-Rouges

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Gluck Alceste divinités du StyxCliquez sur l’image

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

Wagner les Maîtres Chanteurs final acte IICliquez sur le tohu-bohu triomphant

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !

Marais Alcyone la tempêteCliquez sur l’image

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,

Rossini Guillaume Tell Ah que ton âme se rassure (Jemmy)Cliquez sur l’image

L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Pour avoir le début de la suite, c’est ici : Le Bateau ivre – Quatrains 6 à 10.

Citations musicales :

Les haleurs : Les Bateliers de la Volga.

Des Peaux-Rouges criards : Rameau les Indes galantes – les Sauvages.

Les Fleuves m’ont laissé descendre : Gluck Alceste « Divinités du Styx ».

La tempête: Marin Marais, Alcyone – la Tempête.

tohu-bohus plus triomphants : Wagner les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg final du 2nd acte.

aux enfants la chair des pommes : vous, je ne sais pas, mais moi, quand on me dit enfant + pomme, je pense à Guillaume Tell et à son fils, et donc à Rossini Guillaume Tell air de Jemmy « Ah ! Que ton âme se rassure ».

À suivre…

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CINQUIÈME ANNIVERSAIRE DU BLOG

Voilà déjà cinq ans que je me suis lancé dans cette aventure d’un blog consacré à la musique et à la littérature. En cinq ans, j’ai publié presque 750 articles. Au début, j’en publiais beaucoup pour enrichir ma base de connaissances, et maintenant je suis arrivé à un rythme d’un article tous les 3 jours (sauf événement spécial).

Vous vous êtes mis à plus de 80 000 visiteurs cumulés, venus de 150 pays, pour voir 143 000 vues sur ce blog.

J’ai consacré 116 articles à mes opéras préférés, de l’Orfeo de Monteverdi à Like Flesh de Sivan Eldar, ou de Aïda de Verdi à Zoroastre de Rameau. Le plus regardé est celui consacré aux Contes d’Hoffmann d’Offenbach, juste devant Tosca de Puccini.

barcarolle

J’ai également consacré 76 articles à des compositeurs ou des compositrices, de Monteverdi à Claire Renard. Le compositeur qui vous a le plus intéressés est Franz Schubert. Parmi ces articles, 11 concernent des compositrices, pour la plupart injustement méconnues.

Schubert FierrabrasCliquez sur Fierrabras (de Schubert)

Ces chiffres de 116 opéras et 76 compositeurs (ou compositrices) chroniqués sont à rapprocher de mon objectif initial, quand j’ai commencé mon livre sur l’opéra (livre qui s’est transformé au cours du temps en ce blog), de retenir 99 opéras et 49 compositeurs (j’avais en tête, pour la structure de ce livre, La vie mode d’emploi de Perec).

Une autre catégorie pour laquelle j’ai créé un métabillet vous permettant de vous y retrouver facilement est celle des écrivains liés au monde de l’opéra ou de la musique. Il y a à ce jour 35 écrivains passés à ma moulinette, d’Eschyle à Échenoz, le billet le plus consulté étant celui consacré à Victor Hugo.

Voilà, il y a encore bien d’autres catégories, consacrées à l’histoire, au cinéma (pas encore assez par rapport à mon objectif initial), à la nature, à la bande dessinée, à la poésie, à l’OuLiPo, au dessin animé…

Une catégorie récente est celle sur les publicités se servant de musique classique pour vendre pâtes, lessive ou autres grosses ouatures. Cette catégorie très populaire vient en tête des vues puisque l’article le plus consulté est « De l’emploi de la musique classique dans la pub » suivi de près par « la Musique de Vivaldi dans la publicité« , avec plus de 3000 vues pour chacun de ces 2 articles.

La vidéo la plus regardée est, d’une manière assez inattendue, celle-ci :

Point d'interrogationCliquez sur la vidéo la plus regardée, et ce d’une manière assez inattendue

Côté classique, la vidéo la plus regardée est l’Ave Maria de Schubert interprété par Maria CALLAS.

Schubert Ave Maria CallasCliquez sur la Callas

En septembre dernier, j’ai fait une petite sélection de 57 compositeurs et compositrices d’opéra dans un livre, Compositeurs et compositrices, très beau et pas cher. Il m’en reste une cinquantaine, donc vous pouvez encore le commander. Cela me fera de la place pour le second volume qui sera consacré aux Écrivains et librettistes.

couverture-du-livre-image

À la sortie de ce livre, je suis passé dans le poste, et vous pouvez trouver cidsous le podcast de l’émission.

image podcastCliquez sur le podcast

Et pour finir ce billet, je vous propose de retrouver une de mes vidéos préférées, Nathalie Stutzmann et Philip Jaroussky dans un duo de HAENDEL.

Haendel Jules César Son nata lagrimar Jaroussky StutzmannCliquez sur Philippe Jaroussky et Nathalie Stutzmann

Point d'interrogationCliquez sur le bonus surprise

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FRANZ LISZT ET LA HONGRIE

Franz LISZT est, les habitués de ce blog le savent, un compositeur né dans l’empire austro-hongrois et, s’il a passé une grande partie de sa carrière hors de Hongrie, son attachement à son pays natal ne s’est jamais démenti.

Je vais me proposer ici de vous présenter quelques influences que la musique hongroise a pu avoir sur l’ami Liszt.

Les plus connues de ses œuvres sont certainement les Rhapsodies hongroises. La rhapsodie est une forme musicale libre, qui doit son nom aux rhapsodes, ces bardes de l’antiquité grecque qui chantaient / récitaient les poèmes écrits par d’autres. Les rhapsodies hongroises de Liszt sont des variations sur des thèmes folkloriques hongrois.

Liszt Rhapsodie hongroise n 6Cliquez sur la pianiste

En 1838, suite à une crue du Danube ayant fait des dégâts terrribles à Pest, la partie basse de la future Budapest, Liszt organise à Vienne un concert pour venir en aide à ses compatriotes sinistrés, inventant ainsi le concert de charité.

En 1848, peu avant la révolution qui souleva la Hongrie comme tant de pays d’Europe, Liszt quitte la Hongrie. Il avait auparavant fait la promesse au cardinal Szitowsky d’écrire une messe pour la consécration de la basilique d’Eztergom. Il reviendra huit ans plus tard, pour l’exécution de sa Messe de Gran (Esztergomi Mise) le 31 août 1856, en présence de l’empereur François-Joseph.

Liszt Messe de Gran Credo (Esztergomi mise)Cliquez sur l’image

Ce fut l’occasion pour Liszt de retrouver son pays et ses racines, après ses années d’errance cosmopolite. Il écrit à Caroline de Sayn-Wittgenstein : « Rien ailleurs ne remplace ces choses et cette physionomie de la race, quand elles se rattachent aux souvenirs de l’enfance, et qu’on a conservé intacte cette tonalité du cœur qui est le sentiment de la patrie… »

Il n’est dès lors pas étonnant que Liszt retranscrive ce sentiment dans ses poèmes symphoniques Hungaria (1856) et la Bataille des Huns (1857).

Liszt HungariaKattintson a zenekarra

En 1862, il écrit l’oratorio la Légende de Sainte Elizabeth, reine de Hongrie, la patronne de ce pays. Elizabeth était la femme de Louis IV de Thuringe. Elle portait du pain aux pauvres, ce que sa belle-famille ne goûtait guère. Un jour qu’elle se rendait ainsi dans les bas quartiers d’Eisenach, on lui demanda ce qu’elle portait sous son manteau. Elle répondit que c’était des roses, avant d’avouer que c’était du pain. Mais quand on la força à ouvrir son manteau, ô miracle, ce sont bien des roses qui s’y trouvaient !

Statue de Sainte-ElizabethStatue de Sainte-Elizabeth à Bratislava

Liszt la Légende de Sainte ElizabethCliquez sur l’image

Dès lors, Liszt partagera sa vie entre Budapest, Rome et, plus tard, Venise et Bayreuth. Liszt fondera l’Académie de musique de Hongrie, en récompense de quoi le gouvernement lui offrira un appartement, aujourd’hui transformé en musée Franz Liszt. On peut y voir des pianos, des portraits, ainsi que sa bibliothèque musicale. Il s’y trouve par exemple un des premiers ouvrages de musicologie, des Bohémiens et de leur musique en Hongrie (1859). (Cet ouvrage a été critiqué au début du siècle suivant par Bela Bartok, qui reprochait à Liszt l’amalgame fait entre musique folklorique hongroise et musique tzigane.)

Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie

Sur la fin de sa vie, Liszt a encore employé une forme musicale hongroise, la czàrdàs, du nom de ses danses populaires que l’on jouait dans les czàrdos (petits restaurants de village).

Liszt Czàrdàs macabreCliquez sur le pianiste

Divers, Géographie

CROISIÈRE LITTÉRAIRE et MUSICALE SUR LE DANUBE

Je ne savais pas quand j’ai écrit mon billet sur « le Danube (pas si bleu que ça) » que je ferais un jour une croisière sur ce fleuve, le deuxième plus grand fleuve d’Europe, qui traverse 10 pays et arrose 4 capitales. Cette croisière nous a permis de descendre (puis de remonter) le Danube, bénéficiant de visites guidées, de conférences très intéressantes, de concerts, ainsi que d’ateliers d’écriture. Bref un programme aussi chargé que passionnant !

Dimanche 16 avril : Visite de l’abbaye de Melk, incluant un concert privé de musique de chambre par le quatuor « Viva la Musica » (Haydn, Schubert, Lanner, Brahms).

Schubert Danses allemandesCliquez sur l’image

Navigation dans la vallée de la Wachau et conférence de Béatrice Vaida sur « l’empire des Habsburg ».

La vallée de la WachauLa vallée de la Wachau

Le soir, concert sur le bateau (Bach/Busoni, Prokofiev/Schubert, Ivanov, Chopin, Vladigeroff) donné par Martin Ivanov.

Chopin Polonaise héroïqueCliquez sur l’image

Lundi 17 avril : Visite de Vienne, en Autriche. Le soir, concert de Martin Ivanov sur le bateau (Schumann, Chopin, Liszt).

Schumann Papillons (Ivanov)Cliquez sur Martin Ivanov

Mardi 18 avril : Conférence de Béatrice Vaida sur Budapest. Visite de la partie basse de la ville, Pest, notamment du musée Liszt, et concert privé dans ce musée, par Istvan Gulyas (Liszt : Les Années de pèlerinage, la Suisse).

Concert Budapest

Liszt la Vallée d'ObermannCliquez sur le pianiste

Mercredi 19 avril : Visite de la partie haute de la ville, Buda et remontée vers Bratislava.

Jeudi 20 avril : Visite de Bratislava, capitale de la Slovaquie. Bratislava est une petite ville bien sympathique. Concert privé dans le palais primatial (Mozart, Dvorak). Atelier d’écriture animé par Irène Frain et Catherine Lalanne. Conférence de Béatrice Vaida sur « le Danube, fleuve européen ».

Concert Bratislava

dvorak Quatuor américain II lentoCliquez sur l’image

Le soir, conférence de Catherine Lalanne dédiée à l’exploration de l’œuvre de la romancière des lointains, Irène Frain, et à son dernier roman l’Allégresse de la femme solitaire.

Vendredi 21 avril : Atelier d’écriture. Visite de Linz, la ville du compositeur Bruckner.

Bruckner Symphonie 4 AllegroCliquez sur l’image

Linz est également le nom de la 36e Symphonie de Mozart. Alors qu’il était en voyage entre Salzbourg et Vienne, Mozart s’était arrêté à Linz. On lui demanda de donner un concert, mais comme il voyageait sans partition sur lui, il dut écrire de manière impromptue une symphonie, ce qu’il fit en 4 jours !

Mozart Symphonie 36 Linz AdagioCliquez sur l’image

Compositrices

CLAIRE RENARD, née en 1944.

image Claire Renard

J’ai eu récemment l’occasion de rencontrer la compositrice Claire RENARD lors d’une conférence débat consacrée aux femmes et à la création (littéraire et musicale). J’ai beaucoup aimé son approche, et après avoir pu discuter avec elle, j’ai décidé de lui consacrer ce billet. Après avoir fait quelques recherches, je lui envoyé un projet de billet, qu’elle a eu l’amabilité de relire et de modifier pour mieux faire apparaître la continuité de sa démarche.

Claire RENARD naît en 1944 à Neuilly-sur-Seine.

Elle apprend d’abord le piano avant de rencontrer Pierre SCHAEFFER, le « père » de la musique concrète ou électroacoustique, qui bouleversera sa conception de la musique. Elle entre ainsi au GRM, le Groupe de Recherches Musicales / INA.

Très intéressée par la pédagogie de la musique, Claire Renard écrit en 1982, Le Geste musical, une synthèse de ses expériences dans ce domaine, livre qui sera suivi de le Temps de l’espace en 1991.

En tant que compositrice, ses recherches portent sur les notions conjointes de temporalité et de spatialité, ainsi que sur le statut d’auditeur-spectateur. Cet intérêt pour le rapport geste / son, la spatialité et la lumière (certaines pièces sont écrites pour être écoutées dans le noir, ou sans que l’on voie les instrumentistes), la pousse à travailler avec des metteurs en scène et des vidéastes/plasticiens comme Gustavo FRIGERIO ou Esa VESMANEN ou encore Adalberto MECARELLI.

En 1984, elle fonde l’association PIMC (Pédagogie Informatique Musique et Création) pour mettre en œuvre la particularité de ses projets de situations d’écoute et sa réflexion sur la société dans laquelle elle vit.

Parmi ses créations, son intinéraire est jalonné de pièces-repères :

En 1986, La Vallée close, une pièce – créée par les Percussions de Strasbourg et le Chœur Résonance Contemporaine – où chœurs et instrumentistes sont groupés en 3 pôles différents, afin de créer un effet tournant pour l’auditeur.

En 1988, un concert spectacle à destination des enfants et du tout public, Pour Octave, où la mise en espace sollicite une écoute particulière.

En 1994, Brèves d’été, pièces pensées par rapport à l’endroit où Claire Renard se retire pour composer, en Grèce. À travers un dispositif centré sur voir/ne pas voir, ces pièces sollicitent la relation de l’individu qui est relié à beaucoup plus grand que lui et à un profond mystère. (Vous pouvez entendre Brèves d’été en allant sur son site, dont l’adresse figure à la fin de ce billet.)

Renard Brèves d'été

En 1995, sur des textes de Franck-André JAMME, elle compose Col Canto, un drame lyrique qui aborde l’identité et l’itinéraire d’une femme à travers trois âges de son existence. Ce travail sur la mémoire constitutive de l’identité se poursuit avec l’installation la Musique des mémoires (2000) issue de collectes sonores et vocales dans trois villes, Helsinki, Lisbonne et Athènes, et composée sous forme de séquences diffusées dans un dispositif dédié.

En 1997, sur un texte d’E.JABES, elle écrit On ne cesse pas de mourir de ce dit, une pièce chorale sur le racisme.

En 2003, Claire Renard écrit la Muse en son jardin, destinée à l’espace d’un jardin, et conçue autour d’une réflexion sur la finitude et l’infinitude, basée sur un texte de R.M. RILKE.

Renard la Muse en son jardinCliquez sur la Muse en son jardin

En 2006, elle compose Chambre du temps, une installation créée en collaboration avec E. Vesmanen, designer et vidéaste qui imagine des dispositifs d’écoute spécifiques à chacune des sept séquences musicales réparties dans l’espace.

En 2013, Claire Renard écrit l’opéra Orimita, un drame lyrique sur l’intolérance entre les cultures, sur un texte de Janine MATILLON.

Renard OrimitaCliquez sur l’image

En 2017, elle crée … « là où tombe la lumière », une pièce pour Cristal Baschet, contrebasse et percussions.

En 2020, Claire Renard prend la présidence de l’association Plurielles 34, une association promouvant la musique contemporaine écrite par des femmes.

En 2022, elle écrit Qui Que Quoi, pour chœur d’enfants et instruments ainsi que Là où tombe la lumière, une pièce pour erhu (un instrument chinois), violoncelle et piano, dans la continuité de sa recherche sur la mixité des sources sonores.

En 2022, elle crée aussi De sa vie restera une onde, pièce pour lectrice et électroacoustique à partir d’un texte de Ryoko SEKIGUCHI sur la relation entre voix en direct et voix enregistrée.

(Source principale :le numéro 30 de la revue Lisières, consacré à Claire Renard [novembre 2019]. Les passages ici surlignés sont extraits de cette revue).

Et pour en savoir (beaucoup) plus sur Claire Renard et écouter certaines de ses musiques, dont Brèves d’été, vous pouvez visiter son site à l’adresse suivante : http://www.clairerenard-pimc.fr/index.php/fr/

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ILS OU ELLES ONT CHANTÉ DU CLASSIQUE (7e Série)

Alors que certains chanteurs lyriques ne dédaignent pas chanter de la chanson dite de variété, le contraire est aussi vrai, et certains chanteurs ou interprètes de variété ne dédaignent pas interpréter des airs dits classiques. Après la sixième série de ces airs, en voici donc une nouvelle.

Voici donc la Barcarolle des Contes d’Hoffmann interprétée par Bob DYLAN.

Offenbach Dylan Baracrolle I've made up my mind to give myself to youCliquez sur Bob Offenbach

STROMAE chante pour nous sa version de Carmen.

Bizet Stromae CarmenCliquez sur Georges Bizet

Avec la complicité de Jean-Claude VANNIER, MAURANE a chanté Sur un Prélude de Bach.

Bach Vannier Maurane Sur un Prélude de BachCliquez sur Jean-Sébastien Maurane

Dans le domaine classique, on connaît l’Horizon chimérique de FAURÉ, mais connaissez-vous celui de Julien CLERC.

Fauré l'Horizon chimérique je me suis embarquéCliquez sur l’image

Clerc l'Horizon chimériqueCliquez sur Julien

Quand elle était jeune, DALIDA s’amusait à chanter les rôles de baryton des opéras.

Rossini Dalida le Barbier de SévilleCliquez sur Dalida

Nina Hagen Ave Maria de SCHUBERT : https://www.youtube.com/watch?v=0qkTRmU3rg4&t=79s

La chanteuse de formation classique Nina HAGEN, qui a viré punk nous livre sa version de Carmen de BIZET.

Bizet Hagen CarmenCliquez sur Nina Bizet

Agenda Ironique

TOUS LES MATOUS DU MONDE

Ce mois-ci (avril 2023), l’Agenda Ironique se passe chez Max-Louis.

Je vous propose le thème : CHAT

Si le chat représente, au-delà des symboles et des configurations vivantes qui peuvent nous être familières, un félin de petite taille constitué de toutes ses facéties, la littérature n’est pas en reste pour lui apporter du poil de la bête. Aussi aux exemples, nous pouvons pêcher quelques éléments distingués : donner sa langue au chat / Chat à neuf queues / Rue du Chat-qui-Pêche/ poisson-chat / comme chien et chat / pas un chat /…

Je vous propose de composer un texte (prose ou poésie – long ou court), réel ou imaginaire et dans le genre qu’il vous plaît (fantastique, utopique, commun, amoureux, journalier, carnet de bord, romantique, animalier, érotique…) le tout… Ironique.

Et pour « faire » bonne mesure, quatre mots imposés :
– automate
– créature
– usurpation
– compresseur
(vous pouvez les placer dans le désordre ou l’ordre et même en faire des anagrammes ou les triturer selon votre bon vouloir).

Mais tout ceci est tellement bien esspliqué ici :

+ + +

Tous les matous du monde est un roman de Paschal Quignard, adapté brillamment au cinématographe par Alain Corbeau. Dans ce film on peut entendre le violiste Jordi Chat-Val improviser, tel un automate, à la viole de gambe sur le thème de la Folia.

Savall improvisations sur la FoliaCliquez sur l’image

Cette viole, comme tous instruments cités ici, a été fabriquée par un célèbre chat-luthier de Crémone, un certain Pietro GRIMEO. Le compositeur anglais Benjamin BRITTEN lui a rendu hommage en donnant son nom, anglicisé, au capitaine de chat-luthier que l’on trouve dans l’opéra Peter Grimes.

Britten Peter Grimes 4 interludesCliquez sur l’image

À titre d’exemple, l’instrument de prédilection de BERLIOZ, le fameux Aristochat de Walt Disney, était le chat-lumeau. Et ce n’est que bien après ses années de formation qu’il s’est mis à la guitare et au piano !

Le chat-lumeau est un instrument ancien qui a préfiguré la clarinette baroque. Les chats-lumeaux étant des instruments très anciens, il n’est pas rare d’en trouver des faux ou des copies chez les brocanteurs. Attention donc à l’usurpation ! Quand les douaniers trouvent de telles contrefaçons, ils les passent immédiatement sous un rouleau compresseur.

Disney les Aristochatscliquez sur le chat

Après Berlioz, un autre chat chanteur est le Chat du Cheshire, dans les Aventures d’Alice au pays des merveilles, de Lewis Chat-rôle. Quelle étrange créature que ce chat qui peut se réduire à volonté à son simple sourire.

Disney le Chat du CheshireCliquez sur le chat du Cheshire.

Le Chat Murr ou, de son titre complet Les sages réflexions du chat Murr entremêlées d’une biographie fragmentaire du maître de chapelle Johannès Kreisler présenté au hasard de feuillets arrachés est un roman de E.T.A. HOFFMANN. C’est en hommage à son univers que le créateur du Génie des alpages a pris le pseudonyme de F’Murrrr !

Schumann KreislerianaCliquez sur les Kreisleriana

La nuit, tous les chats sont gris, et pas seulement s’ils sont pris de boisson. C’est ce que semble nous confier Andrw LLOYD-WEBER dans sa comédie musicale Cats.

Cats the musical MemoryCliquez sur chat qui est certainement gris la nuit !

Et si vous voulez d’autres chats musicaux, vous pouvez toujours relire ce billet.

Écrivains, littérature, Philosophie

VOLTAIRE (FRANÇOIS-MARIE HAROUET) (1694-1778)

François-Marie AROUET, dit Voltaire, est né à Paris le 21 novembre 1694.

À l’âge de dix ans, il entre au Collège Louis-le-grand, tenu par les Jésuites, où il restera sept ans. À sa sortie du collège, il entreprend des études de droit pour faire plaisir à son père, mais sans renoncer à sa vocation d’écrivain.

En 1715, au début de la Régence, Voltaire prend position contre le Régent, ce qui lui vaut des ennuis. C’est ainsi qu’il est embastillé en 1717 pour avoir produit des écrits satiriques. Libéré au bout de onze mois, à l’âge de 23 ans, il décide de se consacrer exclusivement à la littérature et prend le pseudonyme de Voltaire.

En 1718, il publie sa première tragédie, Œdipe, qui connaît un beau succès.

En 1723, il publie la Henriade, un long poème en vers à la mémoire de Henry IV, qui connaît un grand et durable succès.

En 1726, suite à une dispute avec un noble, Voltaire est humilié publiquement, passe deux semaines à la Bastille puis contraint de partir en exil. Voltaire se retrouve donc en Angleterre, où il a l’occasion de comparer les deux régimes qui règnent en France et en Angleterre. Il en tirera son premier essai philosophique : les Lettres philosophiques, qui remporte un beau succès en Angleterre, mais aucun en France. En 1728, il est autorisé à rentrer en France, mais doit éviter Paris (et Versailles).

Voltaire reprend sa vie littéraire. Sa pièce Zaïre (1732) connaît un grand succès dans toute l’Europe. Le Zaïre de Voltaire a été abondamment utilisé pour des sujets d’opéra. On peut noter par exemple le Zaïde (1780) de MOZART, ou le Zaïra (1829) de BELLINI.

En 1733, il devient l’amant de madame du Châtelet, auprès de qui il s’intéresse aux sciences et à la philosophie. Dès lors commence pour l’écrivain une double vie. Aux pièces officielles reconnues par lui s’ajoutent des satires ou polémiques qu’il ne reconnaît pas. Il écrit pour RAMEAU un livret d’opéra, Samson, qui victime de la censure ne sera jamais représenté. (Quand SAINT-SAËNS, déjà connu pour ses talents de pianiste virtuose, voudra se faire reconnaître à l’opéra, passage obligé pour être reconnu comme un VRAI musicien, il se servira du livret de Samson comme sujet de son premier projet d’opéra. Bien lui en prit, puisque cette adaptation nous donnera Samson et Dalila, qui connaîtra un très grand succès.)

En 1736 Voltaire commence une correspondance avec Frédéric, le futur roi de Prusse, qui l’invitera régulièrement à Berlin. 1736 est l’année où il écrit la tragédie Alzire, qui sera adaptée par VERDI avec sa peu connue Alzira (1845).

Verdi Alzira Da Guzman su fragil barcaCliquez sur l’image

En 1744, il peut enfin se rapprocher de Louis XV, et écrit avec Rameau La Princesse de Navarre qui sera créé en 1745 à l’occasion du mariage du Dauphin (le fils du roi). À la fin de cette même année, les deux hommes écrivent un opéra à la gloire du roi, Le Temple de la Gloire, à l’occasion de la victoire de Fontenoy.

Rameau la Princesse de NavarreCliquez sur l’image

En 1746, Voltaire entre à l’Académie française, mais 1746 est aussi l’année de publication de Zadig, un ouvrage qu’il désavoue.

En 1748, Voltaire écrit la tragédie Sémiramis, qui sera adaptée par CATEL en 1802 et par ROSSINI en 1823 (sous le titre de Semiramide).

Rossini Semiramide scène et air d'AssurCliquez sur Assur

En 1750, Voltaire part à Berlin où il travaillera à la cour de Frédéric pendant plus de deux ans. C’est là qu’il écrit son conte Micromégas. Micromégas sera mis en musique par Paul MÉFANO en 1978.

Méfano MicromégasCliquez sur l’image

Suite à une brouille avec Frédéric, Voltaire doit prendre la fuite et finit par se retrouver à Genève, où il écrit Candide. PAÏSIELLO écrira en 1787 le Roi Théodore à Venise d’après cette pièce et près de deux siècles plus tard, BERNSTEIN écrit l’opérette Candide en 1956.

Bernstein Candide Make our Garden GrowCliquez sur Lenny

Voltaire travaille aussi à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et, pour fuir le puritanisme protestant genevois, achète en 1758 le château de Ferney-Voltaire, situé sur le territoire français, mais proche de Genève.

En 1760, il écrit la tragédie Tancrède, qui sera adaptée par Rossini en 1813.

En 1762, Voltaire écrit la tragédie l’Olympie, qui sera mise en musique par SPONTINI en 1818.

Spontini OlympieCliquez sur le Concertgebouw d’Amsterdam

En 1764, il publie le Dictionnaire philosophique portatif, destiné à faire réfléchir le lecteur sur des sujets d’ordre philosophique, contre le fanatisme et l’intolérance.

En 1767 paraît le conte satyrique l’Ingénu, qui sera adapté par GRÉTRY l’année suivante, sous le titre le Huron.

Grétry le HuronCliquez sur Grétry

En 1778, Voltaire est autorisé à revenir à Paris pour la création de sa pièce Irène. Le tout Paris (mais pas l’Église) se presse pour le rencontrer, mais il est déjà malade depuis quelques années, et meurt d’un cancer de la prostate le 30 mai 1778 à Paris et à l’âge de 83 ans.

Et pour mémoire, vous pouvez retrouver les liens entre Voltaire et ROUSSEAU dans le billet « Voltaire et Rousseau, les joyeux duettistes« .