Animation 1, Compositeurs, Histoire de l'opéra

LE GROUPE DES CINQ

Dans le cadre de l’éveil des écoles nationales, des compositeurs russes se sont fédérés autour de BALAKIREV (1836 – 1910) pour former ce qu’on a appelé le Groupe des Cinq. Leur motivation était d’écrire de la musique russe, en se détachant des canons imposés de la musique occidentale. (TCHAÏKOVSKI, très influencé par cette musique occidentale, ne faisait pas partie de ce groupe dont il ne comprenait pas, au début, la musique.)

Ces compositeurs étaient :

Autodidacte pour la musique, Borodine a poursuivi des études scientifiques et devient docteur en médecine. À côté de ses études, il compose néanmoins et a l’occasion de rencontrer Moussorgski. C’est Balakirev qui le fait entrer dans le groupe des cinq en 1862. L’œuvre la plus connue (chez nous) de Borodine est certainement le poème symphonique Dans les Steppes de l’Asie centrale, dédié à Franz LISZT.

Borodine dans les steppes de l'Asie centraleCliquez sur l’image

Il a également écrit de la très belle musique de chambre, ainsi que l’opéra le Prince Igor, célèbre pour ses « Danses polovtsiennes ».

  • César CUI (1835 – 1918)

Ingénieur en génie civil, il rencontre Balakirev en 1856, et c’est à son contact qu’il se met à écrire de plus en plus de musique. Parmi les opéras écrits par César Cui on peut noter un Mademoiselle Fifi (1900) d’après Guy de MAUPASSANT ainsi que deux opéras pour enfants Le petit Chaperon rouge (1911) et le Chat botté (1913).

Cui MagnificatCliquez sur le magnificat

Moussorgski est célèbre pour son opéra Boris Godounov, mais aussi pour les Tableaux d’une exposition ou encore la Nuit sur le Mont Chauve, rendue populaire par Walt DISNEY dans son dessin animé Fantasia.

Moussorgski Une nuit sur le mont chauve FantasiaCliquez sur l’image

Si le club groupe des cinq s’est formé autour de l’autodidacte Balakirev, Rimski-Korsakov en était le véritable ciment, et il a aidé, orchestré, voire complété les œuvres de ses camarades.

Rimsky-korsakov ouverture sur 3 thèmes russesCliquez sur l’image

Animation 1, Compositrices, Contes et légendes, Divers, littérature, Mythologie

CENDRILLON (CINDERELLA – CENERENTOLA)

Parmi les contes et légendes de notre enfance figure l’histoire de Cendrillon, cette petite fille victime de sa marâtre et de ses deux vilaines sœurs qui la confinent aux tâches domestiques.

Archétype des contes, on en connaît des versions dans toutes les cultures, et ce depuis l’antiquité. Par exemple, dans l’Égypte antique, on trouve l’histoire d’une jeune esclave à qui un aigle enleva une chaussure puis la fit tomber au pied du pharaon, qui n’eut alors de cesse que de retrouver la propriétaire de cette chaussure.

Les versions que nous connaissons sont celle de Perrault (1697) ou celle des frères Grimm un siècle plus tard.

Étant donné son sujet à portée universelle, il n’est donc pas étonnant que l’Opéra s’en soit emparé, et ce dès 1759 avec un opéra-comique de Laruette.

Parmi les versions qui nous sont restées figure la Cenerentola (1817) de Rossini

Rossini Cenerentola BartoliCliquez sur l’image

L’opéra Cendrillon (1899) de Massenet est encore parfois représenté.

massenet cendrillonCliquez sur l’image

Créé en 1900, le Conte du tsar Saltan de Rimsky-Korsakov reprend le thème du tsar qui cherche une épouse, et finit par choisir la plus jeune de 3 sœurs, provoquant la fureur et la vengeance des deux ainées et de leur mère.

On peut noter encore Cendrillon (1904), un opéra miniature (merci Wikipédia) de Pauline Viardot.

cendrillon viardotCliquez sur l’image

En 2002, la compositrice Isabelle ABOULKER écrit Cendrillon, un opéra pour enfants.

Aboulker CendrillonCliquez sur l’image

D’autres adaptations musicales existent, dont le ballet de Prokofiev datant de 1940, ou encore des comédies musicales.

cendrillon prokofievCliquez sur l’image

Les studios DISNEY ne se sont pas trompés sur la portée universelle du conte en créant le dessin animé Cendrillon (Cinderella en VO) en 1950.

Cendrillon DisneyCliquez sur l’image

En 2016, une jeune anglaise âgée de dix ans écrit Cinderella, son premier opéra complet.

Deutscher Cinderella Up in the skyCliquez sur l’image

Animation 1, Cinéma, Fantaisie, Films, littérature

DILILI À PARIS, de Michel OCELOT (2018)

Dilili à Paris

À l’occasion de la sortie en DVD de Dilili à Paris, de Michel OCELOT, je voudrais revenir sur ce très beau dessin animé, qui se passe dans le Paris de la Belle-Époque.

L’héroïne, une petite fille kanake arrivée à Paris, se trouve confrontée à tous les préjugés que l’on peut avoir vis-à-vis:

  • de la couleur de sa peau,
  • de son statut de femme dans un monde gouverné par les hommes,
  • de petite fille face au monde des adultes,

Mais si les choses sont dites, c’est toujours avec légèreté et humour.

L’histoire est donc celle de Dilili et de son ami  Orel qui enquêtent sur une mystérieuse organisation qui enlève les petites filles. Ce sera pour eux l’occasion de rencontrer des figures comme RENOIR, RODIN, Camille CLAUDEL, MONET , TOULOUSE-LAUTREC ou Suzanne VALADON, Anna de NOAILLES, COLETTE ou Marcel PROUST, mais aussi pour la musique DEBUSSY, Emma CALVÉ, Erik SATIE ou Reynaldo HAHN, et encore Louis PASTEUR et Marie CURIE ou Sarah BERNHARDT.

satie dapheneoCliquez sur l’image

hahn l'heure exquiseCliquez sur l’image

On y entend la cantatrice Emma CALVÉ (1858 – 1942) chanter un air du Pelléas et Mélisande de Debussy, et à l’occasion, on voit une affiche annonçant sa participation à Carmen , un rôle qu’elle chanté mille fois, de BIZET.

Pelléas cheveuxCliquez sur l’image

dilili affiche carmenCliquez sur l’image

Une partie de l’action se passe dans l’Opéra (le palais Garnier), notamment dans les sous-sols sur le mystérieux lac qui serait sous l’opéra, comme dans le Fantôme de l’opéra de Gaston LEROUX. Et le moyen de se déplacer sur ce lac est une très jolie barque en forme de cygne, en hommage au Lohengrin de WAGNER.

Si vous ne connaissez pas ce film, il faut absolument le voir, c’est tout public grâce aux différents niveaux de lecture, et les décors sont magnifiquement restitués.

Animation 1, Cinéma

MAGICAL MAESTRO (TEX AVERY)

Après les articles consacrés à Walt DISNEY et au studio GHIBLI, retour vers le monde de l’animation avec Tex AVERY (1908-1980).

Magical maestro est le titre d’un dessin animé du génial Tex AVERY, qui met en scène le baryton Poochini (prononcez Puccini), essayant de chanter le « Largo al factotum » extrait du Barbier de Séville de Rossini, alors qu’un magicien lui fait subir toutes sortes de transformations.

magical maestro

En fait, les musiques d’opéra sont omniprésentes dans les dessins animés de Tex Avery, notamment la marche nuptiale du Lohengrin de Wagner que l’on retrouve dans The early bird deed it, dans One ham’s family, dans Big heel whata, ou dans Lonesome Lenny.

Tex Avery One ham's familyCliquez sur l’image

On peut entendre le galop de l’ouverture du Barbier de Séville dans Dumb hounded, dans Screwball Squirrel, dans Wild & wolfy, dans King size canary, dans The car of tomorrow, dans Rock-a-bye-bear, dans Drag-a-long Droopy.

Tex Avery Drag a long DroopyCliquez sur l’image

On entend le grand air de la reine de la nuit dans Symphony in slang. Roméo et Juliette dans Little tinker, une citation de Un américain à Paris de Gershwin dans One cab’s family.

one cab's familyCliquez sur l’image

Sans parler de l’utilisation de la marche funèbre de Chopin à peu près chaque fois qu’il y a un mort (et on meurt beaucoup chez Tex AVERY).

The flea circus cite Wagner (Lohengrin) et un concerto de Liszt et l’air « Ah vous dirai-je Maman » de Mozart est également abondamment cité.

Tex Avery The flea CircusNe cliquez plus sur le piano

Bien entendu, je ne cite ici que les emprunts à la musique classique, mais de nombreux airs populaires américains ont servi également à Scott Bradley (1891-1977), l’auteur crédité de la musique dans les génériques des dessins animés de Tex Avery.

Animation 1, Divers, Mythologie

LES SORCIÈRES À L’OPÉRA

De tout temps, les sorcières ont occupé une bonne place à l’opéra, depuis le Didon et Enée (1689) de PURCELL jusqu’aux Diables de Loudun (1969) de PENDERECKI.

Parmi les plus marquantes figurent, outre celles de Didon et Enée déjà citées, la sorcière Alcina de l’Orlando furioso (Roland furieux) de l’ARIOSTE, et ses nombreuses adaptations dans le monde lyrique (Orlando furioso (1727) de VIVALDI, Alcina (1735) de HAENDEL,…)

Purcell Didon & Enée SorcièresCliquez sur l’image

Au XIXe siècle, on trouve encore la présence de sorcières dans le Macbeth de VERDI, ou la Naïna de Ruslan et Ludmila (1842), le premier opéra russe, écrit par GLINKA, le père de la musique russe. Il y a aussi la sorcière mangeuse d’enfants de Hansel et Gretel (1891) d’HUMPERDINCK.

Humperdinck Hansel und GretelCliquez sur l’image

Dans le folklore russe, la figure de la Baba Yaga peut être assimilée à celle d’une fée ou d’une sorcière. On en trouve une dans Les Tableaux d’une exposition de MOUSSORGSKI, dans le morceau La cabane sur des pattes de poule.

moussorgski Tableaux d'une exposition Baba YagaCliquez sur l’image

En 1900, dans Rusalka (1900) de DVORAK, c’est Jezibaba la sorcière qui aide l’héroïne à entrer dans le monde des humains, puis qui la maudit quand elle refuse de tuer le prince qu’elle aime, mais qui l’a rejetée.

Dvorak Rusalka JezibabaCliquez sur Jezibaba

Et pour le XXe siècle, on trouve la Fata Morgana (la Fée Morgane) dans l’Amour des trois oranges (1919) de PROKOFIEV, ainsi que les Diables de Loudun déjà cité.

Et comme vous commencez à me connaître, j’adore l’univers du dessin animé, je ne peux donc pas résister à vous mettre l’Apprenti sorcier de Paul DUKAS, extrait du Fantasia de DISNEY, où l’on voit Mickey serrer la main du chef d’orchestre STOKOWSKI.

Animation 1, Bande dessinée

POKÉMON GO (et opéra)

Je vous l’avais promis dès la création de ce blog il y a un peu plus de six mois (cf. la page « à propos ») : il y aura un billet sur le jeu Pokémon GO et l’opéra.

La sortie de la version complémentaire sur console de salon ce 16 novembre va être l’occasion pour moi de tenir cette promesse, et de faire s’interpénétrer la bulle des amateurs d’opéra et la bulle des amateurs de Pokémons.

Dès la première version du jeu, datant d’il y a plus de vingt ans, figuraient les Pokémons Mélofée (n° 35) et Rondoudou (n° 39). Ces Pokémons avaient le pouvoir, par leur chant semblable à celui d’Orphée, d’endormir leurs adversaires.

                                                           mélofée rondoudou

Nous avons découvert il y a peu avec l’arrivée de la 4e génération le Crikzik (n° 401) un Pokémon insecte en forme de lyre et son évolution le Mélokrik, dont le Pokédex nous apprend que quand les antennes du Crikzik s’entrechoquent, elles laissent s’échapper un son de xylophone, alors que le Mélokrik exprime ses émotions par des mélodies.

                                                       criczik  Mélokrik

C’est dans la cinquième génération que l’on trouvera les Pokémons les plus intéressants, avec le Lakmécygne (n° 581), dont le nom est formé d’après Lakmé de Léo DELIBES, et le Lac des Cygnes, le fameux ballet de TCHAÏKOVSKI.

lakmécygne.png

On trouvera également le Vivaldaim (n° 585), un daim qui peut prendre quatre formes suivant les saisons (hommage aux quatre saisons de VIVALDI). La référence à l’univers de l’opéra est encore poussée par le fait que le Vivaldaim a une forme évoluée, le Haydaim (en hommage à Joseph HAYDN.)

                                                    vivaldaim  haydaim.png

Et surtout, n’oubliez pas qu’il est déconseillé de jouer à Pokémon Go quand vous êtes à l’opéra, vous risqueriez de perturber le spectacle, et de gêner vos voisins.

Avec les nouveaux pokémons de la région d’Alola (saison 6) est arrivé Oratoria (n° 730) dont la fiche signalétique bous dit : Surnommé « la diva », il offre un spectacle enchanteur lorsqu’il dirige un chœur composé de ses congénères à la lumière de la lune.

Oratoria

Animation 1, Nature

LES CHATS

Miaow, recently told me my cat.

MIAOU, me disait récemment mon chat, trouvant que je consacrais trop de temps à mon blog et pas assez à lui. Ah tu veux la jouer comme ça, lui répondis-je alors, eh bien je vais parler de toi dans mon blog.

En effet, les compositeurs se sont parfois amusés à mettre en musique nos amis félins.

Mais avant tout, il faut savoir qu’un chat a failli coûter la réputation et la carrière du Barbier de Séville de ROSSINI. En effet, lors de la première, en 1816, quelqu’un a jeté un chat sur la scène, provoquant ainsi un beau charivari qui aurait pu faire chuter cette œuvre.

Il faut croire que ROSSINI n’était pas rancunier puisqu’en 1825, il écrit le duo bouffon des chats. (La musicologie nous dit qu’en fait ce duo, attribué à Rossini, n’aurait pas été écrit par lui).

havre caumartin duo des chatsCliquez sur l’image

RAVEL dans son Enfant et les sortilèges a également écrit un beau duo pour chats.

ravel l'enfant et les sortilèges duo des chats

Et PUCCINI écrit, dans Il Tabarro, une des pièces de son triptyque, un Air de Frugola où la chanteuse expose la  philosophie de son chat au moyen de son ron ron.

DISNEY fera chanter des chats dans son film Les Aristochats où l’un des deux chatons s’appelle BERLIOZ, en hommage au compositeur français.

Plus près de nous, la comédie musicale Cats (musique d’Andrew LLOYD-WEBER) fait partie des œuvres récentes qui ont eu le plus de succès.

Cats the musical MemoryCliquez sur the Cat

Et pour finir, un dessin de notre chat Bouboule vu par Adrian, mon enfant :

Bouboule vue par Adrian

Animation 1, Compositrices, Divers, Fantaisie

LES ONOMATOPÉES

« Ono m’a topé », aurait déclaré John LENNON après sa rencontre avec Yoko. Pour le plaisir, écoutons Imagine !

Si l’on chante beaucoup à l’opéra (c’est un peu le concept, d’ailleurs), on y crie aussi, et les onomatopées n’y manquent pas.

Parmi les précurseurs figure Clément JANEQUIN (1485 – 1558) qui met en musique Les Cris de Paris, le Chant des oiseaux ou encore la Guerre qui imite en musique les bruits de la bataille.

Plus tard RAMEAU mettra en musique le coassement des grenouilles dans sa comédie Platée.

rameau platée grenouillesCliquez sur les grenouilles

Dans l’ébouriffant final (septuor) du 1er acte de l’Italienne à Alger, Rossini fait chanter des onomatopées à chacun des protagonsites (et ça fait Tic tic, Tap tap, Boum Boum, Clac Clac…).

Rossini l'Italienne à Alger Septuor de la fin du 1er acteCliquez sur l’ébouriffant final du 1er acte de l’Italienne à Alger.

Dans Don Pasquale, de Donizetti, le chœur soulignant les péripéties de la journée, chante « Ding ding dong dong ».

Cliquez sur l’image

À la fin de la Damnation de Faust, après la chevauchée fantastique ponctuée des hop hop de Méphisto, BERLIOZ fait chanter aux esprits de l’enfer un pandémonium sur des onomatopées de son invention (has irimiru karabrao…).

WAGNER n’a pas lésiné non plus sur les onomatopées avec le Hoyotoho Heya Heya dans cette autre chevauchée fantastique qu’est la chevauchée des Walkyries.

Dans le Coq d’or, RIMSKY-KORSAKOV fait chanter son coq en russe, ce qui nous donne Kikeriki koko koko (alors que chacun sait que le coq anglais fait cock-a-doodle-doo).

tex avery cock a doodle doCliquez sur l’image

Le « Rataplan » du 3e acte de La Force du destin du VERDI est aussi un bon exemple d’onomatopées qui doit être amusant à chanter.

Verdi La forza Acte III RataplanCliquez sur l’image

Sur les conseils de Camille (merci Camille), j’intègre ici la « légende de Kleinzach » et ses clic clac, cric crac, flic flac, extraite des Contes d’Hoffmann d’OFFENBACH.

kleinzachCliquez sur l’image

D’Offenbach également, il faut citer le final de la Vie parisienne, avec son « Et pif et paf et pif et pouf ».

Offenbach la Vie parisienne pif paf poufCliquez sur l’image

Et en marge de l’opéra, je ne peux résister au plaisir de vous présenter la stripsody de la grande Cathy BERBERIAN. Cathy Berberian, pour qui la musique des Beatles (voir l’intro de ce billet) était de la musique contemporaine, n’a pas hésité à enregistrer un disque de leur musique.

Stripsody qu’il est facile de rapprocher du titre de Gainsbourg Comic Strip (et ça fait Shebam, plop, wizz…).

onomatopéesCliquez sur les onomatopées

Et puisque j’étais il n’y a guère à Bastille pour les Huguenots de MEYERBEER, j’ai sursauté en entendant dans l’air de Marcel du 1er acte Piff, Paff, Pouff (sic).

Animation 1

Walt DISNEY (1901-1966)

Walt DISNEY and classical music.

Après le studio Ghibli, et avant l’univers de Tex AVERY, je vais vous parler aujourd’hui de Walt DISNEY. Disney est connu pour son apport majeur au dessin animé. (Il est aussi l’inventeur du parc à thème). Il crée ses premiers dessins animés au début des années 20, et en 1928, le personnage de Mickey. En 1929, il lance les Silly Symphonies, des dessins animés sur un thème musical. En 1937, il produit le premier dessin animé long métrage, Blanche Neige (le premier long métrage d’animation est dû à Lotte REINIGER).

L’univers créé par Walt Disney contient de nombreuses références au monde de l’opéra (et de la danse).

Dès 1936, Disney avait mis en musique l’univers de l’opéra avec le cartoon Mickey’s Grand Opera.

mickey's grand opera

Ne cliquez pas sur l’image

En 1940, il sort Fantasia, soit une suite d’adaptations en dessin animé de morceaux classiques (il a fait une suite en 2000 avec Fantasia 2000. Dans Fantasia, on peut voir Mickey serrer la main du chef d’orchestre Léopold Stokowski et on trouve une version complètement allumée de la danse des heures, ballet extrait de La Gioconda de Ponchielli,

Ponchielli ma Gioconda Danse des heures Fantasia

et une très belle version de La nuit sur le Mont chauve de Moussorgski, ainsi que Casse-Noisette de Tchaïkovski. Il y a aussi Mickey en Apprenti sorcier, d’après Paul Dukas.

En 1946, il adapte Pierre et le Loup, de Prokofiev.

Prokofiev Pierre et le loup Disney

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En 1948, dans Melody Time, il nous offre une interprétation très personnelle du Vol du bourdon de Rimsky-Korsakov.

Dans Les Aristochats (1970), long métrage qui se passe en France, un des jeunes chatons s’appelle Berlioz, en hommage à l’ami Hector.

Disney les Aristochats

Tchaïkovski a encore été mis en image par les studios Disney, avec La Belle au bois dormant (1959).

Et je peux rappeler ici la version Disney du Fantôme de l’opéra, de Gaston Leroux.

Le sujet de La petite Sirène (1990), d’après le conte d’Andersen se trouve assez proche de celui de Rusalka, le génial (et méconnu) opéra de Dvorak, dont le livret combine les thèmes de l’Ondine d’E.T.A. Hoffmann et du conte d’Andersen.

À propos de son dessin animé la Reine des neiges (2013) et son tube Libérée, délivrée. Il convient de ne pas le confondre avec la Fille de neige (Snegourotchka), de Rimsky-Korsakov, moins connu, mais très bien aussi !

Enfin, Disney a servi de héros à Philip Glass, qui raconte ses derniers jours dans l’opéra The perfect american (2012).

Animation 1, littérature, Mythologie, Nature

LE STUDIO GHIBLI

Studio Ghibli was founded by Hayaho MIYAZAKI (Spirited away) and Isao TAKAHATA (Grave of the fireflies).

Le studio GHIBLI est un studio de dessins animés, ou plus précisément d’anime puisqu’il s’agit d’animation japonaise, fondé en 1985 par Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro) et Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles).

On ne le sait pas toujours, mais Miyazaki, qui mêle animisme japonais et écologie dans ses longs métrages, est également attiré par l’Europe, et ceux de ses films qui ne se passent pas au Japon se passent souvent dans une espèce de Mitteleuropa.

Le compositeur attitré de Miyazaki est Joe Hisaishi, mais des éléments de musique classique se trouvent également dans les bandes originales.

Ainsi dans Nausicaä de la Vallée du vent (1984), cette citation de la Sarabande d’Haendel.

Hisaichi Nausicaä HaendelCliquez sur Nausicaä

ponyo walkyrie

Dans Ponyo sur la falaise (2008), la petite fille poisson s’appelle Brünnehilde, comme la Walkyrie de WAGNER, avant d’être nommée Ponyo par un petit garçon qui la recueille. Son histoire est proche de celle d’Ondine, d’E.TA. Hoffmann, ou de la petite Sirène d’Andersen et donc de la Rusalka de Dvorak.

Dvorak Rusalka METCliquez sur Rusalka

Vers la fin du film, Ponyo/Brunehilde chevauche une vague géante, sur la musique de la Chevauchée des Walkyries.  Le vent se lève

Dans Le vent se lève (2013) apparaît le personnage de Castorp, directement inspiré du Castorp de La Montagne magique (1924) de Thomas Mann. Or ce roman est écrit en contrepoint de la Mort à Venise (1912) du même Mann, roman qui a été transposé à l’opéra par B.Britten (1972). Il a également été adapté au cinéma par Visconti, avec la géniale utilisation de la musique de Mahler (adagietto de la 5e symphonie).

Mahler Symphonie n° 5 adagiettoCliquez sur l’image

Quant à Takahata, son goût pour la musique occidentale transparaît non seulement dans ses musiques de films, mais également dans le sujet même de certains de ses films. Ainsi de Gauche le violoncelliste (1981), où un jeune violoncelliste s’entraîne la nuit, au milieu d’animaux qui l’aident. Le concert qu’il prépare avec son orchestre de jeunes est la Symphonie pastorale de Beethoven. yamada                                                                             source

Dans Mes Voisins les Yamada (1999), une série de saynètes de la vie familiale au Japon, des extraits musicaux ponctuent le film, et on peut y entendre notamment la marche nuptiale du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, la symphonie des jouets attribuée à Léopold Mozart ou encore les symphonies 1 et 5 de Mahler.

Et enfin, pour tout savoir sur l’univers du studio Ghibli, une seule adresse, l’excellent site Buta Connection.

Si ce billet vous a plu, celui sur Walt DISNEY pourrait vous plaire également.