Quel est le lien entre ces différents personnages, me demanderez-vous (peut-être) ? Eh bien, c’est l’incarnation d’un même symbole, celui du bien et de la lumière.
Zoroastre est un personnage issu de la mythologie perso-indienne, datant d’environ mille ans av. J.-C. On retrouve dans son nom les notions de « vieux » et de « chameau ». De là à le traduire par « vieux chameau », il y a un pas que je ne franchirai certainement pas. Je préfère retenir la racine S.TR. que l’on retrouve dans Ishtar, cette déesse babylonienne de l’amour et de la guerre associée à la planète Vénus, ou encore dans « astre » et « aster » (français et anglais).
À propos d’Ishtar, Vincent D’INDY (1851 – 1931) a écrit un poème symphonique relatant sa descente aux enfers pour rechercher son amant (ça ne vous dit rien ?). À chaque porte de l’enfer (il y en a sept), elle doit se dépouiller d’un bijou ou d’une pièce de vêtement (telle Salomé dans sa danse des sept voiles).
Cliquez sur Salomé et ses 7 voiles
Revenons à Zoroastre, qui a commencé comme prêtre dans la religion mazdéiste, la religion d’Ahura Mazda. Il aurait eu en songe la vision de Ahura Mazda, la divinité suprême, le dieu de la lumière. Dès lors, il prônera la venue du dieu de justice, l’abandon des anciennes religions barbares, et la consommation des boissons enivrantes. La religion mazdéiste est aussi connue sous le nom de zoroastrisme.
Le siècle des Lumières est celui qui a connu une ouverture de l’Occident à d’autres cultures, notamment orientales. On retrouve ainsi l’influence du zoroastrisme dans le conte philosophique Zadig (1747) de VOLTAIRE.
Deux ans plus tard, c’est Jean-Philippe RAMEAU qui écrit son opéra Zoroastre (1749), s’inspirant des concepts maçonniques de son époque, soit une lutte entre le mal et l’ombre représentée par Abramane, et le bien et la lumière représentée par Zoroastre.
Quelque quarante ans plus tard, on trouve un personnage du nom de Zarastro (Sarastro en français) dans l’opéra maçonnique la Flûte enchantée (1791) de MOZART. Dans cette œuvre qui voit l’opposition entre le bien / le mal ou la lumière / l’obscurité, Zarastro, Grand-prêtre d’Isis et Osiris, représente la lumière et il est gardien du disque solaire.
Au XIXe siècle, c’est NIETZSCHE qui s’empare du personnage de Zarathoustra, dans son Also spracht Zarathustra, (Ainsi parla Zarathoustra) (1885). Richard STRAUSS écrira dès 1896 le poème symphonique qui porte ce nom. On trouve au début de la partition cette citation du philosophe : « La musique a trop longtemps rêvé; nous voulons maintenant nous réveiller. »
L’utilisation du début de ce poème symphonique par Stanley KUBRICK dans son film 2001, a Space odyssey (2001, l’Odyssée de l’espace), sorti en 1969, a contribué à ressortir cette œuvre d’un oubli où elle était quelque peu tombée.
À la demande de John Duff, qui m’a fait remarquer que je ne parlais pas de Zorro dans billet, voici en complément « Zorro est arrivé » (rappelons que s’il est tout de noir vêtu, Zorro représente le bien) :