3 bis -Liste alphabétique des écrivains, Mallarmé, Shakespeare

LISTE ALPHABÉTIQUE DES ÉCRIVAINS CHRONIQUÉS SUR CE SITE

Grande nouvelle, j’ai signé cette semaine avec Le Lys bleu ( https://www.lysbleueditions.com/ ) mon contrat d’édition pour mon opus 2, qui sera consacré aux Écrivains, dramaturges et librettistes ! À cette occasion, voici la liste alphabétique des écrivains à qui j’ai consacré un article sur mon site.

Après Mes opéras préférés et Compositeurs et compositrices, méta-billets vous permettant d’accéder directement aux billets de ces catégories par simple clic sur les liens proposés, voici un troisième méta-billet alphabétique qui vous permettra de retrouver les billets classés dans la catégorie Écrivains. Pour retrouver facilement ces méta-billets, j’ai créé les catégories « 1 – mes opéras préférés« , « 2 – compositeurs » et « 3 – écrivains » qui apparaissent au début de la liste des catégories.

hofmann

image Homère

niet

image Ronsard

Shakespeare par Adrian

image Tolstoï

Oulipo, Poésie

« LE PONT MIRABEAU » , d’APOLLINAIRE (1913)

Après « Les fontaines ne chantent plus« , de Raymond Queneau, je vous propose ce mois-ci un poème de Guillaume Apollinaire, « le Pont Mirabeau », extrait d’Alcools (1913).

(Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

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Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Cliquez sur l’image

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Cliquez sur la Speranza

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Cliquez sur l’image

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Citations musicales :

après la peine : Poulenc sept chansons, « Marie ».

Des éternels regards : Messiaen Vingt regards sur l’Enfant-Jésus.

l’Espérance : Rossini Trois chœurs religieux « la Speranza« .

Ni les amours reviennent : Chausson Poème de l’amour et de la mer « La mort de l’amour ».

Compositrices

Graciane FINZI (née en 1945)

Photo Georges Tourdjman 

Graciane Finzi naît le 10 juillet 1945 à Casablanca dans une famille de musiciens. Son père était violoniste et sa mère pianiste. À l’âge de 3 ans, Graciane jouait déjà du piano.

Après des études au Conservatoire de Casablanca, Graciane entre à l’âge de dix ans au Conservatoire National Supérieur de Paris en solfège spécialisé et à douze ans en classe de piano. Elle obtient très tôt ses prix d’harmonie (1962), de contrepoint (1964), de fugue (1964) et de composition. Elle écrit d’ailleurs sa première œuvre pour passer le concours d’entrée dans la classe de composition. Elle a comme professeurs Elsa Barraine pour la lecture à vue et Tony Aubin en classe de composition.

En 1979, Graciane Finzi est nommée professeur au CNSM.

Elle a reçu de nombreux prix et distinctions :

En 1982, elle reçoit le Prix de la promotion symphonique de la SACEM et en 1989 le Prix Georges Enesco.

En 1992, le Prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) pour son opéra Pauvre assassin

En 2001, le Grand Prix Sacem pour l’ensemble de son œuvre

En 2006, le Prix Chartier de l’institut de France

En 2013, le Grand Prix Musique SACD

En 2020, le Prix Florent Schmitt de l’Institut de France. Graciane Finzi est nommée Chevalière des Arts et Lettres

En 2024, le Grand prix de l’UNAC

Le 14 juillet 2025, Graciane Finzi est promue Chevalière de La Légion d’honneur.

Le répertoire de Graciane Finzi compte environ 180 œuvres, dont sept opéras et 4 œuvres lyriques pour enfants. Très intéressée par l’apprentissage de la musique pour les enfants, elle écrit le Clavier fantastique (1999), d’après Jules Verne, un « opéra pédagogique » qui s’adresse à des enfants de tous les milieux.

Cliquez sur Peau d’Âne

Parmi ses opéras, citons entre autres Le dernier jour de Socrate (1988), livret de Jean-Claude Carrière ou Fraülein Else (2013), opéra de chambre d’après Schnitzler.

Plusieurs de ses œuvres symphoniques sont des commandes de Radio-France, et ont été créées par les orchestres de cette maison.

Entre 2001 et 2003, Graciane Finzi est compositrice en résidence à l’Orchestre National de Lille.

Ses œuvres sont dirigées par des chefs d‘orchestre tels que Myung-Whun Chung, Jésus Lopez Cobos, Jean-Claude Casadesus, Adrian Sunshine…

Là-bas peut-être, opéra pour adolescents et tout public, commande de l’Orchestre National de Lille.

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Outre ses œuvres symphoniques et lyriques, le répertoire de Graciane Finzi comporte de la musique de chambre et de la musique lyrique. Elle a ainsi mis en musique des classiques comme Lamartine (la Vie, l’Amour), Hugo, Verlaine (C’est l’heure exquise, Marine, 2022) ou Mallarmé (Un coup de dés jamais… 1998), et des contemporains comme Michel Cassé.

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Impression Tango (2005) pour violon (ou alto, ou violoncelle) et accordéon.

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L’Attente et le Retour, pour erhu, suonà et orchestre, créé à Shanghaï en 2007.

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Diane et Actéon (2010), pour quatuor et cordes et soprano, d’après les Métamorphoses d’Ovide.

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Ouverture pour une symphonie (2020)

Cliquez sur l’ouverture pour une symphonie

En 2022, Graciane Finzi écrit L’existence du possible (2022) pour la finale du concours de cheffes d’orchestre « la Maestra » à la Philharmonie de Paris organisé par le Paris Mozart Orchestra dirigé par Claire Gibault.

Cliquez sur Graciane Finzi

Et voici un dernier extrait musical : Océan sonore.

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Pour suivre l’actualité de Graciane Finzi, le mieux est d’aller sur son site internet Graciane-Finzi.fr, avec beaucoup d’informations et de vidéos de sa musique.

(Cet article a été aimablement relu et corrigé par Graciane Finzi, qu’elle en soit ici remerciée.)

Divers, Histoire de l'opéra

HISTOIRE DE L’OPÉRA DE PARIS (3 – DU PALAIS GARNIER À 1939)

Nous avions laissé notre ami l’Opéra de Paris vers la fin du Second Empire.

En effet, Napoléon III avait décidé de lancer une nouvelle salle d’opéra à Paris en lançant un concours d’architecture en 1860. C’est l’architecte Charles Garnier qui emporte ce concours, avec un bâtiment propre à célébrer les fastes de l’empire. Mais les travaux ont duré quinze ans, avec notamment une interruption pendant la guerre de 1870. Quand le palais Garnier est inauguré en 1875, Napoléon III n’est plus empereur des Français, et c’est le président de la République, Mac-Mahon, qui inaugure la nouvelle salle le 5 janvier 1875.

Le GOf n’a pas survécu à la guerre et à la Commune de Paris, et c’est avec des œuvres comme Henry VIII (1883) de Saint-Saëns ou le Cid de Massenet (1885) qu’on renouvelle le répertoire.

Cliquez sur Roberto

Pourtant, malgré le sentiment anti-allemand dû à la défaite de 1870, les opéras de Wagner entrent au répertoire avec succès. Sans doute l’ouverture du Festspielhaus de Bayreuth en 1876 et la création de la Tétralogie y sont-elles pour quelque chose. En 1891, l’Opéra monte donc Lohengrin. Le site de l’Opéra de Paris nous indique qu’entre 1908 et 1914, les productions wagnériennes représentent le quart des spectacles !

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En 1914, l’Opéra a un nouveau directeur, Jacques Rouché, qui modernise les spectacles, en montant en 31 ans 170 œuvres nouvelles, dont plus de 120 créations. Pour la danse, il fait venir les Ballets russes et, après la mort de Diaghilev, engage Serge Lifar pour diriger le Ballet.

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Pourtant, malgré les efforts de Rouché, l’Opéra est toujours déficitaire, et Rouché menace de démissionner. L’arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936, et la faillite de l’Opéra-Comique la même année, aboutit à la mise en place d’un établissement public, la Réunion des Théâtres lyriques nationaux (RTLN) en 1939. L’Opéra-Comique est officiellement rattaché à l’Opéra de Paris, qui dispose désormais de deux salles.

En 1936, on crée Œdipe, de Georges Enesco, qui est tout de suite reconnu comme une œuvre majeure du XXe siècle.

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Retrouvez ici la suite des aventures formidables de l’Opéra de Paris.

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LA DAME BLANCHE, de BOÏELDIEU (1825).

La Dame blanche (1825) de Boïeldieu est un opéra gothique créé à l’Opéra Comique le 10 décembre 1825, sur un livret d’Eugène Scribe d’après le roman Guy Mannering de Walter Scott.

Aujourd’hui tombé dans l’oubli, la Dame blanche reste pourtant un des opéras comiques les plus joués à la salle Favart.

Acte I : Dans un village d’Écosse, en 1759, Jenny et Dickson préparent le baptême de leur fils mais, malheureusement, le shériff est malade et ne peut servir de parrain. Un jeune officier, Georges Brown, demande l’hospitalité. Il est à la recherche d’une femme inconnue qui l’a soigné autrefois, après une bataille où il avait été blessé.

Cliquez sur Georges

On lui propose de remplacer le parrain, ce qu’il accepte de faire.

Le château d’Avenel, inhabité depuis 14 ans, doit être vendu le lendemain. Gaveston, son ancien intendant, voudrait l’acheter, mais le fantôme de la Dame blanche est là pour le protéger. Jenny informe Georges qu’il y a un fantôme qui est là pour protéger la famille. Elle chante la ballade.

Cliquez sur Jenny

Les paysans se cotisent pour racheter le château pour l’héritier disparu et confient leur cagnotte à Dickson. Dickson est convoqué à minuit par la Dame blanche. Effrayé, celui-ci refuse d’y aller. Georges se propose d’y aller à sa place.

Cliquez sur le trio

Acte II : Dans le château vit Marguerite, l’ancienne gouvernante. Elle a accueilli Anna, une jeune orpheline adoptée par les Avenel. Les deux femmes espèrent que Julien, l’héritier disparu, réapparaîtra pour empêcher Gaveston d’acheter le château. Georges arrive et attend la Dame blanche. Celle-ci apparaît : c’est Anna, voilée.

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Cliquez sur Georges

Pour les tintinophiles, on peut « entendre » cet air dans l’album le Crabe aux pinces d’or.

Anna reconnaît un soldat qu’elle a soigné autrefois. Troublé, Georges promet obéissance à la Dame blanche.

Au matin, la vente du château va commencer. Alors que le juge va abattre son marteau, Anna apparaît et, au nom de la Dame blanche, ordonne à Georges de surenchérir. Georges obéit et emporte la vente, mais il doit en régler le prix avant midi, sous peine d’être mis en prison.

Cliquez sur le final de l’acte II

Acte III : Le juge a levé les scellés du château. Anna part à la recherche de la fortune des Avenel pour sauver Georges de la prison.

Cliquez sur Anna

Georges est troublé par l’apparence des appartements, qui lui est familière. Il croit reconnaître l’hymne des Avenel. Le juge apprend que Julien d’Avenel est de retour en Écosse. Il s’agit de Georges, mais Georges l’ignore. Anna entend le juge.

À midi, la Dame blanche paraît avec le trésor des Avenel et annonce à Georges qu’il est Julien. Comme elle s’apprête à quitter la scène, Gaveston arrache son voile. Georges reconnaît avec joie que la Dame blanche est en réalité Anna, sa jolie sauveteuse.

(Source principale : les représentations de l’Opéra Comique en 2020, et le programme associé.)

Divers

HISTOIRE DE L’OPÉRA DE PARIS (2 – DE LA RÉVOLUTION AU PALAIS GARNIER)

Nous avions laissé notre ami l’Opéra de Paris aux mains de Gluck, qui voulait réformer l’art de l’opéra, en resserrant les liens entre texte et musique, et en redonnant un rôle important aux chœurs, pour se rapprocher de la tragédie grecque. Pour autant, il a dû composer avec une tradition qui s’était instaurée au cours du XVIIIe siècle, à savoir la reprise des anciens succès, notamment de Lully. C’est ainsi qu’en 1777, il écrit un Armide sur le même livret que celui de Lully paru un siècle plus tôt.

Cliquez sur la Haine (si vous l’osez)

Mais bientôt, un vent de réformes va souffler sur la société française, et l’opéra va traiter de nouveaux sujets. Ainsi, en 1787, Beaumarchais écrit celui de Tarare, qui sera mis en musique par Salieri. Malgré le succès de Tarare, les finances de l’Académie sont toujours menacées, et Viotti produit un mémoire où il se demande s’il est raisonnable pour l’état d’entretenir un établissement qui produit ainsi les déficits. Il propose de racheter le privilège royal. En 1790, Louis XVI confie les destinées de l’Opéra à la ville de Paris.

Las, le 13 janvier 1791 est promulguée une loi sur la liberté des théâtres, mettant fin aux privilèges royaux, et permettant l’ouverture de nombreux établissements. L’Opéra est ouvert à la concurrence ! Le premier gouvernement révolutionnaire pensera qu’il faut sauver l’Opéra et faire perdurer cette institution. Pendant la Terreur, un décret de 1793 met en place un contrôle strict des pièces jouées, privilégiant les sujets « patriotiques », et les ballets disparaissent de la programmation.

En 1802, Napoléon Bonaparte met la main sur l’Opéra et son organisation. S’il supervise tout en personne, il attribue des moyens importants à l’institution, conscient qu’il est d’avoir un outil de propagande à sa disposition.

Après la chute de Napoléon 1er, la Restauration restaure le fonctionnement de l’Opéra tel qu’il existait en 1780.

Le 13 février 1820, le duc de Berry, le dernier descendant mâle de la dynastie des Bourbons, est assassiné à la sortie de l’Opéra, qui se trouvait à l’époque rue Richelieu. La salle de la rue Richelieu est alors définitivement fermée et Louis XVIII demande la construction d’une salle provisoire pour la remplacer. En attendant la construction de cette salle, les représentations auront lieu salle Favart, qui abritait le Théâtre-Italien. L’Académie royale de musique ne restera à Favart qu’un an, avant de s’installer (très provisoirement) salle Louvois. En juin 1821, les locaux de la rue le Peletier sont enfin prêts et l’Opéra s’y installe durablement.

À la fin des années 1820, le prestige de l’Opéra de Paris devient européen avec l’apparition du GOf (Grand Opéra à la française). Dès lors, et pour environ 40 ans, tout compositeur devra se faire jouer et reconnaître à Paris.

En effet, l’Opéra de Paris confie à Auber la composition d’un opéra en cinq actes. Ce sera La Muette de Portici (1828), qui sera un triomphe et fondera les bases d’un nouveau genre, le Grand Opéra à la française (le GOf).

amour sacré de la patrie
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La monarchie de Juillet (1830) confie la direction de l’Opéra à Veron, véritable entrepreneur qui, en échange d’une subvention, est responsable sur ses fonds propres de l’équilibre budgétaire de l’établissement. Véron fera de l’Opéra un lieu de prestige européen. Après Rossini, qui y créera en 1829 Guillaume Tell, Meyerbeer crée en 1831 Robert le Diable, sur un livret d’Eugène Scribe, le librettiste à la mode.

La collaboration de Scribe et Meyerbeer débute donc avec Robert le Diable, qui est un véritable triomphe. Cette œuvre est considérée, avec la Muette de Portici, comme à l’origine du Grand Opéra à la française (le GOf), un genre nouveau caractérisé par un drame bâti sur une trame historique, avec des décors grandioses et un ballet obligatoire.

Meyerbeer Robert le diable
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Cinq ans après Robert le Diable, ils produiront Les Huguenots (1836) qui sera un nouveau succès triomphal.

Meyerbeer les Huguenots
Cliquez sur Marguerite de Valois

Toujours en 1836, Louise Bertin compose pour l’Académie royale de musique son œuvre la plus marquante, la Esmeralda, d’après Notre-Dame de Paris, dont le livret est rédigé par Victor Hugo lui-même (c’est le seul livret d’opéra que composera VH le poète). Hélas, la situation et les querelles politiques font que cette œuvre tombe rapidement, non pas pour des raisons musicales, mais par hostilité envers Louis Bertin et les positions politiques conservatrices qu’il défendait dans son Journal des débats.

Bertin la Esmeralda
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En 1838, c’est Donizetti qui, las du manque de reconnaissance et de la censure qui sévissait en Italie, part s’installer à Paris, capitale européenne de l’art lyrique.

Il commence une collaboration avec l’incontournable Scribe, d’où proviennent : La Fille du régiment et La Favorite (1840), ainsi que Don Pasquale (1843).

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Malheureusement, les successeurs de Veron sont moins habiles pour gérer l’Opéra, qui est à nouveau acculé à la faillite. Devant cette nouvelle ère de déficit, l’empereur Napoléon III décide de revenir à une organisation administrative voisine de celle choisie par son grand-père Napoléon Ier.

Il fait monter à Paris Tannhaüser de Wagner en 1861. Pour répondre au cahier des charges du GOf, Wagner devait introduire une scène de ballet. Wagner place cette scène entre l’ouverture et le premier acte, scène représentant une bacchanale chez Vénus. Mais les membres du Jockey Club qui avaient l’habitude d’arriver au deuxième acte, après avoir soupé, sont furieux de ne pas voir leurs petites amies du ballet danser, et montent une cabale contre lui, et font chuter l’œuvre.

Cliquez sur la bacchanale

Verdi, lui, écrit pour l’Opéra de Paris les Vêpres siciliennes en 1855, sur un livret de Scribe, et Don Carlos en 1867. Le demi-échec de Don Carlos marquera la fin de la période glorieuse du GOf, d’autant que la défaite de 1870 ne fera rien pour redorer le blason français.

En 1860, Napoléon III décide la construction d’un nouvel opéra et lance le concours du « Nouvel Opéra », qui sera remporté par Charles Garnier, qui proposera un écrin pour les fastes de l’empire.

La palais Garnier sera inauguré le 5 janvier 1875, et vous pouvez le visiter virtuellement en cliquant sur le lien suivant (c’est magnifique !).

Visite virtuelle en 3 D du palais Garnier.

Retrouvez la suite des aventures de l’Opéra de Paris, pour la période allant de 1875 à 1939.

Mes opéras préférés

MOÏSE ET PHARAON, de ROSSINI (1818 puis 1827)

Moïse et Pharaon, ou le Passage de la mer Rouge, est un opéra biblique de Rossini, sur un livret d’Étienne de Jouy, écrit en 1827 et créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Pour répondre à la demande de Paris, Rossini a repris et adapté la partition de Mosé in Egitto, un opéra créé à Naples en 1818.

Il est passé d’un découpage en 3 actes à un découpage en 4 actes, introduisant dans le 3e acte le fameux ballet sans lequel on ne pouvait prétendre à se faire jouer à l’Opéra de Paris.

Acte I : Dans le camp des Hébreux, en Égypte. Le chœur des Hébreux se lamente dans le désert et Moïse leur demande d’avoir foi en leur dieu. Son frère Éliézer est allé demander leur libération au pharaon d’Égypte. Il revient accompagné de leur sœur et d’Anaï, leur nièce dont Aménophis, le fils du pharaon, est amoureux. Pharaon a décidé de libérer les Hébreux mais Anaï, amoureuse de son bel Égyptien, ne veut pas les suivre. Elle se rend compte qu’elle ne peut rester en Égypte, mais Aménophis revient sur la promesse de son père pour l’empêcher de partir.

Moïse menace l’Égypte en levant son bâton : la nuit tombe sur l’Égypte.

Acte II : Au palais de Pharaon. Pharaon et son fils sont plongés dans les ténèbres. Ils demandent à Moïse de faire revenir la lumière, ce qu’il fait. Tous rendent grâce à ce dieu si puissant.

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Quand Aménophis apprend que son père veut le marier avec une princesse assyrienne, il est pris de colère et projette de tuer Moïse. Il se confie à sa mère, Sinaïde, qui réussit à le raisonner.

Cliquez sur Sinaïde

Acte III : Dans le temple d’Isis. C’est le moment choisi par Rossini et de Jouy pour placer le ballet. Les Égyptiens dansent en l’honneur de leur déesse. Moïse vient réclamer la libération de son peuple, mais Osiris, le grand prêtre d’Isis lui demande de se prosterner devant la déesse, ce qui provoque la colère de Moïse. Il lève son bâton et les sept plaies se répandent sur l’Égypte. Moïse et Éliézer viennent se plaindre auprès de Pharaon. Pharaon menace de les enchaîner, puis de les chasser.

Cliquez sur l’image

Acte IV : Dans le désert. Aménophis retrouve Anaï, il lui annonce qu’il renoncera à son titre de pharaon si elle accepte de l’épouser. Moïse exhorte les Hébreux à avancer dans le désert, et Anaï renonce à son amour pour suivre son peuple.

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Aménophis supplie Moïse qui ne veut rien entendre. L’Égyptien le prévient alors que Pharaon a prévu d’attaquer les Hébreux. Moïse se trouve coincé entre les soldats égyptiens et la mer Rouge. Il se met à genoux et prie, accompagné d’Éliézer et de sa sœur Marie.

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La mer s’ouvre devant eux, les laissant s’échapper. La mer Rouge se referme sur les Égyptiens qui tentent de suivre les Hébreux.

(P.S. si vous trouvez que l’argument ressemble beaucoup à celui d’Aïda (1872), de Verdi, c’est probablement que Rossini a fait un plagiat par anticipation.)

Grandes maisons d'Opéra, Histoire de l'opéra

HISTOIRE DE L’OPÉRA DE PARIS (1 – LA CRÉATION)

L’Opéra de Paris est une des plus anciennes maisons d’opéra au monde. Son origine remonte à plus de 350 ans avec la création 1669 d’une « Académie d’opéra » qui avait pour mission de diffuser l’opéra français (face à l’opéra italien) dans les villes du royaume de France. Très vite, le public a pris l’habitude de l’appeler Opéra au lieu d’Académie.

Cette institution ne recevait pas de subvention royale, et devait donc compter sur ses recettes pour équilibrer ses comptes. Son directeur jouissait d’un privilège royal valable pour la France sur les représentations d’opéras.

Dès 1659, le poète Pierre Perrin écrit avec le compositeur Robert Cambert pour écrire la Pastorale d’Issy, que Perrin qualifie de « première comédie française en musique représentée en France ». Cette œuvre séduit le roi et la reine, et Mazarin demande aux deux hommes d’imaginer un « opéra en français ».

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En 1767, Perrin a l’idée de créer une académie de poésie et de musique, ce qui sera fait le 28 juin 1669 quand Perrin reçoit le privilège en 1669, pour une durée de douze ans. Malheureusement pour lui, victime de malversations de la part de ses associés, Perrin fait faillite et se retrouve en prison. Il ne peut donc assister à la création de son opéra Pomone en 1671.

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En 1672, Perrin doit revendre son privilège à Jean-Baptiste Lullyqui est donc nommé directeur de l’Académie royale de musique (laquelle gagnant au passage le titre de « royale »), rôle qu’il gardera jusqu’à sa mort en 1687.

En 1673, après la mort de Molière, l’académie royale de musique s’installe au Palais Royal, libéré par la troupe du dramaturge. Lully s’associe au poète Quinault pour la création de son Cadmus et Hermione, première tragédie en musique française d’une longue série.

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En 1684, Lully très jaloux de ses prérogatives pour Paris, autorise l’ouverture d’une académie de musique à Marseille. Après la mort de Lully en 1687, c’est son gendre Jean-Nicolas de Francine qui prend la direction de l’Académie royale de musique et qui autorise l’ouverture de maisons d’opéras à Lyon, Rouen, Lille et Bordeaux.

La disparition de Lully permet la création d’un genre nouveau, l’opéra-ballet, qui traite de sujets plus légers que ceux de la tragédie en musique, l’un des premiers étant l’Europe galante (1697) d’André Campra.

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Campra ira même jusqu’à briser un des tabous lullistes, en introduisant dans son Carnaval de Venise (1699), un intermède en italien, Orfeo nell’inferni !

Outre ceux de Campra, on jouait des opéras de Louis Lully, Pascal Collasse, Marc-Antoine Charpentier ou Élisabeth Jacquet de la Guerre (la première femme à avoir écrit un opéra pour cette vénérable institution.)

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Malheureusement, le succès n’était pas là, et l’institution (et son directeur) ont connu de graves problèmes financiers. En 1704, de Francine est remplacé par un financier, Pierre Guyenet, qui ne réussit pas non plus à redresser la situation.

En 1728, c’est le compositeur André Destouches qui prend la direction, vite suivi par une pléiade de directeurs. Le roi accorde une subvention pour les opéras représentés à la Cour.

Le compositeur phare de la première moitié du XVIIIe siècle est Jean-Philippe Rameau.

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En 1763, après l’incendie de la salle du Palais-Royal, l’académie s’installe aux Tuileries avant de revenir au Palais Royal après la construction d’un nouveau bâtiment. Un nouvel incendie se produit en 1781, obligeant l’Opéra à déménager à la porte Saint-Martin.

Le compositeur phare de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est Christoph Willibald Gluck, un Autrichien venu se faire reconnaître à Paris auprès de sa compatriote la reine Marie-Antoinette.

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(Source principale : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992.)

Et ne manquez pas prochainement sur ce site la deuxième partie de l’histoire de l’Opéra de Paris, qui nous mènera jusqu’à la construction du Palais Garnier.

Écrivains

Étienne de JOUY (1764-1846)

Étienne de Jouy, de son vrai nom Joseph Étienne, naît le 19 octobre 1764 à Versailles.

Étienne entre au collège à Versailles, mais est plus intéressé par les femmes que par les études, de sorte qu’à l’âge de seize ans, on l’envoie comme soldat en Amérique du Sud. Il rentre toutefois assez vite en France pour terminer ses études.

À vingt et un ans, il part aux Indes comme sous-officier, mais après la profanation d’un temple hindou, il se retrouve au cachot. Il s’échappe et quitte les Indes. En 1790, Étienne de Jouy rentre en France et rejoint l’armée de Nord. Refusant l’allégeance à la Terreur, il est arrêté et condamné à mort. Il s’enfuit alors en Suisse avant de rentrer en France le 9 thermidor.

Il commande la place de Lille mais, accusé d’intelligence avec l’ennemi anglais, se trouve une fois de plus en prison. En 1797, il quitte l’armée.

En 1799, Étienne de Jouy fait paraître la Galerie des femmes, un ouvrage érotique qu’il regrettera plus tard d’avoir publié.

En 1805, il écrit pour Spontini le livret de Milton. En 1807, il écrit pour le même Spontini la Vestale, qui connaîtra un très grand succès. Nouvelle collaboration avec Spontini en 1809 avec Fernand Cortez.

Cliquez sur la vestale

En 1810, il écrit pour Charles-Simon Catel les Bayadères, d’après Voltaire. Sa collaboration avec Catel se poursuivra avec les Aubergistes de qualité (1811) et Zyrphile et Fleur de myrthe (1818).

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En 1811, c’est pour Méhul qu’il écrit le livret des Amazones.

Cliquez sur Méhul

Devenu journaliste et critique, il écrit des satires de la vie parisienne, qui seront recueillies en volume sous le titre de l’Ermite de la chaussée d’Antin (1812).

Chansonnier, il fait partie de la société du Caveau, comme Rameau ou Favart avant lui.

En 1813, il écrit pour Cherubini les Abencérages.

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En 1815, Étienne de Jouy entre à l’Académie française.

Enfin, de Jouy signe les livrets de deux opéras composés par Rosssini pour Paris, Moïse et Pharaon (1827), une reprise en français de Mose in Égitto (1818) et surtout Guillaume Tell (1829), d’après le drame de Schiller.

Cliquez sur l’image
Cliquez sur Mathilde

Après la révolution de 1830, il occupe temporairement le poste de maire de Paris.

Étienne de Jouy meurt le 4 septembre 1846 à Saint-Germain-en-Laye, à l’âge de 81 ans.

L’étoile de Jouy pâlit alors peu à peu avant de sombrer dans les nébuleuses de l’oubli.

Et si vous en voulez un peu plus, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.

Cliquez donc sur le bonus surprise mystère si vous en voulez encore un peu plus
Compositrices

ISABELLA LEONARDA (1620-1704)

La compositrice Isabella Leonarda est née à Novara dans le Piémont le 6 septembre 1620. Issue de la noblesse de cette ville, elle entre à 16 ans au Collegio di Sant’ Orsola, un couvent des Ursulines.

Elle y apprend la musique et très vite se découvre des talents de compositrice. Elle occupe le poste de professeur de musique de son couvent et dispose ainsi d’un chœur pour interpréter ses œuvres à l’occasion des célébrations religieuses.

Magnificat

Cliquez sur le Magnificat

Dixit Dominus

Cliquez sur Dixit Dominus

Ave Regina Caelorum

Cliquez sur l’Ave Regina Caelorum

Ad arma, o spiritus

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En 1676, elle devient mère supérieure de son couvent.

Ses œuvres, majoritairement écrites pour les besoins de la vie monastique, comportent beaucoup de motets, mais également des sonates.

En 1693, à l’âge de 73 ans, elle publie un recueil de 12 sonates qui, d’après le CNSMD de Lyon, seraient les premières sonates publiées par une femme. Dans ces sonates, elle fait éclater le cadre strict de cette forme, limitée à quatre mouvements, en allant jusqu’à treize.

Sonata Duodecima

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Trio en Ut mineur opus 16 n° 5

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Sa renommée musicale semble n’avoir pas dépassé sa région, mais à Novara, elle était considérée comme « la Musa novarese » (la muse de Novare).

Isabella Leonarda meurt le 25 février 1704 à Novara, à l’âge de 84 ans.