La Veuve joyeuse est une opérette de Franz LEHAR datant de 1905. Le sujet s’inspire d’une comédie du librettiste LEILHAC (mais oui, vous savez bien, celui de Carmen !) Elle connaît immédiatement un très grand succès et représente, avec la Chauve Souris de STRAUSS, l’opérette viennoise.
Le pitch : Pour des raisons d’État, une riche veuve, Missia, doit se remarier avec un homme de son pays. Courtisée pour ses millions, elle et Danilo finissent par reconnaître leur amour.
Acte I : À Paris, l’ambassadeur de Marsovie et sa femme Nadia donnent une fête pour l’anniversaire de leur prince et souverain. Restée seule avec Camille de Coutanson, Nadia lui interdit de lui parler d’amour, et lui conseille de se marier. Pourtant, malgré ses vœux de fidélité, elle lui laisse entendre qu’elle a un faible pour lui. On annonce l’arrivée de Missia (Hanna en V.O. autrichienne), une jeune marsovienne mariée à un riche banquier qui a eu le bon goût de mourir quelques mois après leur mariage. Elle est riche de 50 millions, et l’ambassadeur doit faire attention que cette somme ne sorte pas du pays, qui est au bord de la faillite. Il cherche son attaché militaire, le prince Danilo, pour le marier à Missia : ainsi les millions ne sortiront pas du pays. Celui-ci passe son temps à boire du champagne avec des p’tites femmes chez Maxim’s.
Missia paraît et déclare à ses nombreux soupirants qu’elle n’est pas dupe de leurs déclarations d’amour, que c’est ses millions qui les intéressent. L’ambassadeur et sa femme entrent. Nadia déclare à Camille qu’elle veut qu’il se marie avec Missia. Celle-ci invite tout le monde le lendemain chez elle, pour fêter l’anniversaire du prince. Danilo arrive enfin, chantant sa vision hédoniste du monde (Air : Pardonne moi, chère patrie) avant de s’endormir, épuisé.
Missia entre et trouve Danilo endormi. Elle le réveille et ils se reconnaissent : ils se sont aimés il y a longtemps, mais Danilo n’a pas voulu d’elle pour éviter une mésalliance. La valse qui commence interrompt leur tête-à-tête. Camille et Nadia reprennent leur flirt. L’ambassadeur veut marier Danilo et Missia, mais Danilo refuse. Pour sauver sa patrie, il s’engage à écarter tous les prétendants de Missia. Alors que Missia s’apprête à choisir, au hasard, parmi tous ses prétendants, Danilo l’interrompt, car c’est l’heure de la valse (Air et chœur : C’est la valse écoutez, elle soupire).
Nadia arrive avec Camille, et le présente à Missia comme étant le seul digne de l’épouser. Missia se tourne vers Danilo pour la valse, mais celui-ci refuse, mettant à prix l’honneur de valser avec Missia (100 louis). Tous se retirent, sauf Camille qui est prêt à mettre ce prix, mais Nadia l’en empêche.
Acte II : Le lendemain, chez Missia, elle chante la vieille chanson marsovienne de la dryade et du chasseur (Air : Jadis, habitait dans le grand bois).
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Les hommes se lancent dans un couplet misogyne (Chœur : Le jour qu’Éve écouta le malin). Missia se demande pourquoi Danilo écarte systématiquement tous ses prétendants. L’aimerait-il ? Ils se retrouvent enfin pour une valse, mais une dépêche arrive, l’ambassadeur doit trouver une solution pour les 50 millions, sinon ce sera la crise financière pour la Marsovie. L’état-major de l’ambassade se retire pour en discuter. Nadia et Camille tombent dans les bras l’un de l’autre et se retirent. L’ambassadeur revient, et croit deviner que sa femme est avec Camille. On ouvre la porte, mais c’est Missia qui apparaît. Pour sauver la face, Missia déclare qu’elle vient de se fiancer avec Camille. Danilo proteste et chante une vieille chanson pour faire comprendre sa situation (Air : Jean-Pierre adorait Jeannette) avant de partir s’enivrer chez Maxim’s. Missia comprend que c’est elle qu’il aime.
Acte III : Le soir, chez Maxim’s, la fête bat son plein (Chœur : Nous sommes les p’tites femmes frivoles).
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L’ambassadeur arrive pour chercher Danilo. Danilo refuse encore le mariage, préférant les « femmes de sa vie ». Missia arrive à son tour. Danilo, jaloux, lui reproche de s’être enfermé avec Camille. Elle lui explique que c’était pour sauver l’honneur d’une amie. Ils se réconcilient et tombent (enfin) dans les bras l’un de l’autre (duo : Heure exquise, qui nous grise).
(On peut entendre ce duo, certainement le plus célèbre de la partition, dans le film l’Ombre d’un doute [Shadow of a doubt] d’Alfred HITCHCOCK, ainsi que dans le Ciel peut attendre [Heaven can wait] d’Ernst LUBITSCH).