Cinéma, Mes opéras préférés, opérette, Valse

LA VEUVE JOYEUSE (DIE LUSTIGE WITWE), de LEHAR (1905)

La Veuve joyeuse est une opérette de Franz LEHAR datant de 1905. Le sujet s’inspire d’une comédie du librettiste LEILHAC (mais oui, vous savez bien, celui de Carmen !) Elle connaît immédiatement un très grand succès et représente, avec la Chauve Souris de STRAUSS, l’opérette viennoise.

Le pitch : Pour des raisons d’État, une riche veuve, Missia, doit se remarier avec un homme de son pays. Courtisée pour ses millions, elle et Danilo finissent par reconnaître leur amour.

Acte I : À Paris, l’ambassadeur de Marsovie et sa femme Nadia donnent une fête pour l’anniversaire de leur prince et souverain. Restée seule avec Camille de Coutanson, Nadia lui interdit de lui parler d’amour, et lui conseille de se marier. Pourtant, malgré ses vœux de fidélité, elle lui laisse entendre qu’elle a un faible pour lui. On annonce l’arrivée de Missia (Hanna en V.O. autrichienne), une jeune marsovienne mariée à un riche banquier qui a eu le bon goût de mourir quelques mois après leur mariage. Elle est riche de 50 millions, et l’ambassadeur doit faire attention que cette somme ne sorte pas du pays, qui est au bord de la faillite. Il cherche son attaché militaire, le prince Danilo, pour le marier à Missia : ainsi les millions ne sortiront pas du pays. Celui-ci passe son temps à boire du champagne avec des p’tites femmes chez Maxim’s.

Missia paraît et déclare à ses nombreux soupirants qu’elle n’est pas dupe de leurs déclarations d’amour, que c’est ses millions qui les intéressent. L’ambassadeur et sa femme entrent. Nadia déclare à Camille qu’elle veut qu’il se marie avec Missia. Celle-ci invite tout le monde le lendemain chez elle, pour fêter l’anniversaire du prince. Danilo arrive enfin, chantant sa vision hédoniste du monde (Air : Pardonne moi, chère patrie) avant de s’endormir, épuisé.

Lehar La Veuve joyeuse Pardonne moi chère patrieCliquez sur Danilo

Missia entre et trouve Danilo endormi. Elle le réveille et ils se reconnaissent : ils se sont aimés il y a longtemps, mais Danilo n’a pas voulu d’elle pour éviter une mésalliance. La valse qui commence interrompt leur tête-à-tête. Camille et Nadia reprennent leur flirt. L’ambassadeur veut marier Danilo et Missia, mais Danilo refuse. Pour sauver sa patrie, il s’engage à écarter tous les prétendants de Missia. Alors que Missia s’apprête à choisir, au hasard, parmi tous ses prétendants, Danilo l’interrompt, car c’est l’heure de la valse (Air et chœur : C’est la valse écoutez, elle soupire).

Lehar la Veuve joyeuse C'est la valseCliquez sur l’image

Nadia arrive avec Camille, et le présente à Missia comme étant le seul digne de l’épouser. Missia se tourne vers Danilo pour la valse, mais celui-ci refuse, mettant à prix l’honneur de valser avec Missia (100 louis). Tous se retirent, sauf Camille qui est prêt à mettre ce prix, mais Nadia l’en empêche.

Acte II : Le lendemain, chez Missia, elle chante la vieille chanson marsovienne de la dryade et du chasseur (Air : Jadis, habitait dans le grand bois).

Lehar La Veuve joyeuse chanson de VilyaCliquez sur la fête chez Missia

Les hommes se lancent dans un couplet misogyne (Chœur : Le jour qu’Éve écouta le malin). Missia se demande pourquoi Danilo écarte systématiquement tous ses prétendants. L’aimerait-il ? Ils se retrouvent enfin pour une valse, mais une dépêche arrive, l’ambassadeur doit trouver une solution pour les 50 millions, sinon ce sera la crise financière pour la Marsovie. L’état-major de l’ambassade se retire pour en discuter. Nadia et Camille tombent dans les bras l’un de l’autre et se retirent. L’ambassadeur revient, et croit deviner que sa femme est avec Camille. On ouvre la porte, mais c’est Missia qui apparaît. Pour sauver la face, Missia déclare qu’elle vient de se fiancer avec Camille. Danilo proteste et chante une vieille chanson pour faire comprendre sa situation (Air : Jean-Pierre adorait Jeannette) avant de partir s’enivrer chez Maxim’s. Missia comprend que c’est elle qu’il aime.

Acte III : Le soir, chez Maxim’s, la fête bat son plein (Chœur : Nous sommes les p’tites femmes frivoles).

Lehar La Veuve joyeuse Les p'tites femmes frivolesCliquez sur les p’tites femmes frivoles

L’ambassadeur arrive pour chercher Danilo. Danilo refuse encore le mariage, préférant les « femmes de sa vie ». Missia arrive à son tour. Danilo, jaloux, lui reproche de s’être enfermé avec Camille. Elle lui explique que c’était pour sauver l’honneur d’une amie. Ils se réconcilient et tombent (enfin) dans les bras l’un de l’autre (duo : Heure exquise, qui nous grise).

Lehar La Veuve joyeuse Heure exquiseCliquez sur Danilo et Missia

(On peut entendre ce duo, certainement le plus célèbre de la partition, dans le film l’Ombre d’un doute [Shadow of a doubt] d’Alfred HITCHCOCK, ainsi que dans le Ciel peut attendre [Heaven can wait] d’Ernst LUBITSCH).

Mes opéras préférés, opérette, Valse

LA CHAUVE-SOURIS (DIE FLEDERMAUS), de J.STRAUSS (1874)

En 1865, Johann STRAUSS (le fils) a 40 ans. Il est déjà roi de la valse à Vienne. Il rencontre OFFENBACH dont les opérettes triomphaient dans toute l’Europe, qui lui déclare « Vous devriez écrire des opérettes, Monsieur Strauss ». Mais Strauss hésite. Ce qu’il sait écrire, c’est de la danse, pas du théâtre mis en musique. Après moult atermoiements et hésitations, Strauss se lance dans l’opérette en 1871, deux ans après sa célèbre valse Le beau Danube bleu. Mais faute de livrets intéressants, ses premiers essais sont des échecs.

Il faudra attendre 1874, avec l’adaptation d’une pièce de MEILHAC et HALÉVY (mais oui, vous savez bien, les librettistes de Carmen [1875]), Le Réveillon, pour arriver à un vrai succès avec La Chauve Souris. Son ouverture est devenue un classique des concerts du Nouvel An.

Strauss J Fledermaus OuvertureCliquez sur l’orchestre

Acte I : Dans le salon des Eisenstein, de riches viennois, Adèle, la femme de chambre, a reçu de sa sœur Ida une invitation chez le prince Orlofsky. Mais comment se libérer et se procurer une robe de bal pour se rendre à la fête ? Elle prétexte la mort d’une de ses tantes pour tenter d’obtenir de Rosalinde, sa maîtresse, un jour de congé. Mais Rosalinde refuse, car ce soir son mari Gabriel doit partir en prison pour cinq jours, pour avoir donné une gifle à un gendarme. Alfred, un ténor un peu bête (sic) et amoureux de Rosalinde entre. Rosalinde le repousse. Il accepte de partir à une condition : que quand Gabriel sera en prison, il pourra revenir la voir. Elle accepte pour se débarrasser de lui et il sort. Entrent Gabriel et son avocat, qui est bègue. Gabriel lui reproche d’avoir embrouillé son affaire au tribunal, et aggravé sa condamnation par trois jours de prison supplémentaires. Arrive le docteur Falke, un vieil ami, qui lui suggère d’aller s’amuser à la fête du prince Orlofsky, avant de rejoindre la prison le lendemain matin. Falke lui parle de sa petite montre de femme, que Gabriel promet à toutes celles qu’il veut séduire, mais sans jamais la donner. À la fête d’Orlofsky, il présentera Gabriel comme étant le marquis Renard, un Français. Gabriel finit par accepter, à condition que Rosalinde n’en sache rien. Rosalinde revient, et est étonnée de constater que son mari veuille partir pour la prison en costume et haut-de-forme. Une fois Gabriel sorti avec Falke, Rosalinde donne son congé à Adèle pour recevoir Alfred.

Alfred entre, et Rosalinde se demande comment se débarrasser d’Alfred qui s’installe comme le maître de maison. Arrive Franck, le directeur de la prison, qui vient en personne chercher Gabriel. Rosalinde, prenant Alfred à son propre jeu, le fait alors passer pour son mari. Franck est pressé de le conduire en prison, car il est également invité à la soirée d’Orlofsky.

Strauss J Fledermaus Trinke liebchen trinke schnellCliquez sur Rosalinde et Alfred

Acte II : Chez le prince Orlofsky. Adèle retrouve sa sœur Ida, mais découvre que ce n’est pas elle qui l’a invitée. Ida présente sa sœur au prince, en la faisant passer pour Olga, une artiste. Le docteur Falke annonce au prince qu’il a préparé une petite comédie, qui s’appelle La Vengeance d’une chauve-souris. Le prince fait part de sa philosophie de la vie : si lui s’ennuie toujours, il ne supporte pas que ses invités s’ennuient. Il chassera ceux de ses invités qui s’ennuieraient, ou qui ne le suivraient pas dans ses beuveries.

Strauss J Fledermaus Orlofsky A BaltsaCliquez sur le prince Orlofsky

Falke présente Eisenstein, sous le nom de marquis Renard et Adèle, sous le nom d’Olga, mais ils se reconnaissent. Arrive le directeur de la prison, qui a pris le nom de chevalier Chagrin. Les deux pseudo-Français se parlent dans les bribes de français qu’ils connaissent (ce qui donne du : La quiche lorraine bien au camembert !) avant qu’on ne leur demande de parler en allemand. On attend encore pour le souper une dernière invitée, une comtesse hongroise qui veut garder le secret sur son identité. C’est bien évidemment Rosalinde qui arrive sous le masque de la comtesse. Rosalinde découvre à la fête son époux, qu’elle croyait en prison, et sa femme de chambre, vêtue d’une de ses robes. Eisenstein commence aussitôt à faire la cour à la comtesse inconnue (sa femme). Celle-ci, qui a reconnu son mari, réussit à lui subtiliser sa montre fétiche et compte s’en servir comme pièce à conviction. Tout le monde étant là, on va pouvoir passer à table. Eisenstein raconte une aventure de sa jeunesse, où il avait ridiculisé son ami Falke déguisé en chauve-souris. Au moment des toasts, Eisenstein trinque familièrement avec le directeur de la prison.

Strauss J Fledermaus ChampagneCliquez sur l’image

Plus tard, le champagne aidant, tout le monde tutoie tout le monde.

Strauss J Fledermaus Herr ChevalierCliquez sur la salle de bal

Vient LA valse. Eisenstein cherche à récupérer sa montre, et à démasquer la belle inconnue. Mais six heures (du matin) sonnent, il est temps pour Eisenstein et Franck de partir bras dessus bras dessous, sans se douter qu’ils prennent la même direction, celle de la prison.

Strauss J Fledermaus Genug damit genug (valse 2e acte)Cliquez sur la valse

Acte III : Malgré sa nuit passée en prison, Alfred a toujours envie de chanter. Le geôlier, qui ne partage pas sa passion, essaie de l’en empêcher. Franck, mal remis de sa nuit de libation, essaie d’entamer sa journée. Arrivent Adèle et Ida. Adèle avoue s’être fait passer pour quelqu’un d’autre et lui demande de l’aider dans sa vocation artistique.

Strauss J Fledermaus Spiel ich die UnschuldCliquez sur Adèle, Ida et Franck

On annonce le marquis Renard. Franck et Gabriel en se retrouvant ont du mal à comprendre qui est qui, d’autant que le directeur est persuadé d’avoir déjà un prisonnier du nom d’Eisenstein, qu’il est allé chercher lui-même la veille, et qu’il a trouvé chez lui en robe de chambre avec sa femme. Le geôlier annonce une autre visite, celle de Rosalinde. Albert se déguise en Blind, l’avocat bègue. Rosalinde et Gabriel doivent s’expliquer devant l’avocat s’ils veulent que celui-ci les tire d’affaire. Rosalinde accuse son mari d’être un monstre qui la trompe, alors qu’Eisenstein est lui persuadé que sa femme l’a trompé avec Alfred. Eisenstein s’énerve de plus en plus, mais se calme brusquement quand sa femme lui présente sa montre. Le directeur de la prison demande à tous de s’expliquer, et Gabriel se rend compte qu’en fait, il a été le jouet d’une conspiration où tout était joué, y compris le rôle d’Alfred. Le prince Orlofsky est content, il a enfin retrouvé le rire. Tout le monde célèbre le champagne. 🍾

Strauss J Fledermaus O Fledermaus (final)Cliquez sur le final

Et pour retrouver l’ensemble des opéras chroniqués sur ce blog, c’est ici.

Cinéma, Mythologie, Nature, Valse

LES QUATRE SAISONS (5) – L’HIVER (2)

Après un premier billet sur la mise en musique de l’hiver, billet paru il y a un an (déjà), voici une suite des aventures musicales de l’hiver.

Évidemment, quand on dit Quatre saisons et musique, on pense aussitôt à VIVALDI.

Vivaldi l'hiver

Cliquez sur l’image

Mais avant Vivaldi, LULLY avait écrit en 1687 Isis, d’après les Métamorphoses d’Ovide. On y apprend que Junon, jalouse de Io courtisée par Jupiter, poursuit celle-ci jusqu’à l’embouchure du Nil. Jupiter demande alors à Junon de l’épargner, ce qu’elle accepte de faire en la transformant en déesse. Dès lors, Io s’appellera Isis et sera vénérée par les Égyptiens. Il y a dans Isis un très bel air tremblé « Hiver qui nous tourmente ».

Lully ISIS Hiver qui nous tourmente

Cliquez sur les Pages du roi

PURCELL s’en souviendra quelques années plus tard (en 1691) quand il écrira l’air du génie du froid du King Arthur, avec son fameux Cold Song.

purcell king arthur cold song Orlinski

Cliquez sur le génie du froid

Un peu à la lisière de l’opéra, il y a le fabuleux Voyage d’hiver (Winterreise) de SCHUBERT. Ce presqu’opéra est en fait un cycle de 24 lieders narrant l’errance d’un voyageur en hiver.

Schubert Winterreise Erstarrung

Cliquez sur la partition
En 1882, WALDTEUFEL écrit la Valse des patineurs (peut-être la seule partition de lui qui soit restée au répertoire).

Waldteufel Valse des patineurs

Cliquez sur Émile Waldteufel

En 1892, CATALANI écrit La Wally dont l’action se déroule au Tyrol. La fin de cet opéra se passe à Noël, dans une tempête de neige. Je vous propose d’écouter le fameux air « Ebben ? Ne andro lontana », dont DVORAK se souviendra probablement quand il écrira Rusalka en 1900. Les plus cinéphiles d’entre vous reconnaîtront cet air rendu fameux par Jean-Jacques BEINEIX dans son film Diva (1981).

Catalani La Wally ebben ne andro lontana

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En 1899, GLAZOUNOV écrit un ballet pour Marius PETIPA, Les Saisons. Écoutons l’hiver.

Glazounov les saisons l'hiver

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En 1938, PROKOFIEV écrit la musique du film Alexandre Nevski de Sergueï EINSENSTEIN. On y trouve la fameuse scène de la bataille sur le lac gelé.

Prokofiev Alexandre Nevski

Cliquez sur l’image du film

P.S. : pour mes lecteurs de l’hémisphère Sud, vous pouvez considérez que ce billet s’applique à l’été. Retournez le voir le 21 juin, quand je publierai un billet sur l’été dans l’hémisphère Nord. (D’accord, les références à Noël ne seront plus d’actualité 😉🍾)

Compositeurs, Valse

Carl Maria von WEBER (1786 – 1826)

Contemporain de BEETHOVEN (1770 – 1827) et SCHUBERT (1797 – 1828), Carl Maria von WEBER (1786 – 1826) tient une place importante dans l’histoire de l’opéra, où il est considéré comme le père de l’opéra romantique.

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Le petit Charles-Marie est né le 18 novembre 1786 en Allemagne. Son père était homme de théâtre et violoniste. Ses cousines étaient de bonnes chanteuses et l’une d’elles, Constance, s’est mariée avec un certain MOZART, qui a écrit pour elle quelques-uns de ses plus beaux airs.

En 1798, après le décès de sa mère, il part pour Munich. Là, il fréquente des poètes tels que Jean-Paul RICHTER ou E.T.A. HOFFMANN.

En 1804, il est nommé Maître de Chapelle à Breslau, ce qui lui permet de parfaire sa connaissance du répertoire. De 1807 à 1810, il est secrétaire du prince Louis à Stuttgart en même temps que professeur de musique des jeunes princesses. La liaison de Weber avec une cantatrice, ainsi que des malversations financières de son père, lui font perdre ses fonctions, et en 1810 la famille s’installe à Mannheim. Weber entame alors un Singspiel en un acte : Abu Hassan. Il rencontre MEYERBEER et cette année-là, il écrit deux concertos pour clarinettes, dont le premier est resté au répertoire.

Weber concerto pour clarinette n 1Cliquez sur le clarinettiste

En 1813, il est nommé Maître de Chapelle à Prague. Il y monte les opéras de MOZART, ainsi que le Fidélio de BEETHOVEN. Puis il part à Dresde où il est chargé de développer l’opéra allemand face au style italien triomphant. C’est à cette époque qu’il écrit pour le piano L’invitation à la valse, qui sera plus tard orchestrée par BERLIOZ.

Weber invitation à la valseCliquez sur le pianiste

En 1821, il écrit son chef d’œuvre, Le Freischütz, un opéra romantique allemand, qui connaîtra un grand succès. WAGNER lui-même reconnaîtra l’impact que son écoute a eu sur sa vocation de compositeur. On peut considérer qu’il y a dans cette œuvre une utilisation du leitmotiv, structure musicale que Wagner développera après lui.

Weber Freischütz ouvertureCliquez sur l’image

Après le succès du Freischütz, il écrit Euryanthe, une commande du Théâtre de Vienne pour faire émerger un opéra allemand face à l’envahisseur italien, mais la venue triomphale de ROSSINI à Vienne à cette époque fait chuter cet opéra dès la création. La même mésaventure est arrivée à SCHUBERT à qui on avait commandé l’opéra Fierrabras.

En 1824 il reçoit une commande du Covent Garden de Londres. Ce sera Oberon, créé en 1826, et c’est à Londres qu’il meurt le 5 juin de cette même année alors qu’il travaillait à l’adaptation d’Oberon à la langue allemande.

Weber Oberon Ozean JanowitzCliquez sur la soliste

Mes opéras préférés, Valse

LE CHEVALIER À LA ROSE (DER ROSENKAVALIER), de STRAUSS (1911)

Le chevalier à la rose (Der Rosenkavalier) est le deuxième opéra fruit de la collaboration de Richard STRAUSS et Hugo von HOFMANNSTHAL. Écrit en 1910, il est représenté au théâtre de la Cour à Dresde en 1911.

Avec cette « comédie en musique » voulue par les auteurs comme un hommage aux Noces de Figaro de MOZART, Strauss se défait de son wagnérisme initial. Tout en raffinement, un charme crépusculaire baigne la partition.

Acte I : Dans la chambre de la maréchale, au matin. Celle-ci est avec son jeune amant, le comte Octavian. Ils prennent leur petit-déjeuner ensemble quand un bruit leur fait craindre le retour du maréchal. Octavian cherchant à se cacher prend les vêtements de la femme de chambre. Un cousin de la maréchale, le baron Ochs, entre. Le baron, séduit par Octavian, l’empêche de partir et lui fait des avances. À la maréchale qui s’en étonne, il s’explique par une profession de foi de jouisseur impénitent avant de revenir à son propos initial : il est venu parler de son mariage avec Sophie, la fille du marchand Faninal récemment anobli. Il vient demander à la Maréchale qui serait susceptible de porter la rose d’argent à sa fiancée Sophie, suivant une coutume de l’époque. La Maréchale qui a remarqué l’attrait qu’exerce Octavian dans ses habits de femme sur le baron Ochs, propose Octavian.

La cour de la Maréchale entre alors pour préparer son lever. Le baron Ochs et le notaire discutent du contrat de mariage à établir. La Maréchale fait sortir tout le monde. Deux intrigants proposent leurs services à Ochs pour obtenir de la jeune servante un rendez-vous.

Restée seule, la Maréchale qui se sent vieillir et sentant que son charme va bientôt passer se laisse aller à la mélancolie. Octavian revient habillé en homme, et elle lui prédit que tôt ou tard, il la quittera pour une femme plus jeune et plus jolie.

strauss rosenkavalieract I die Zeit ist ein sonderbar DingCliquez sur la maréchale et Octavian

Il proteste de sa fidélité. Pourtant, comme elle lui refuse un moment avec elle, il la quitte. Elle cherche à le faire revenir, mais trop tard, il est parti sans même qu’elle ait pu lui dire au revoir. Elle demande à son laquais de porter l’écrin de la rose d’argent à Octavian.

Acte II : Chez monsieur de Faninal, le jour des fiançailles, tout le monde se réjouit, Sophie chante son émotion. Octavian paraît, porteur de la rose d’argent. Il s’avance vers Sophie et la lui remet. Les deux jeunes gens se sentent immédiatement attirés l’un par l’autre.

strauss act II mir ist die Ehre widerfahrenCliquez sur Sophie et Octavian

Le baron Ochs arrive à son tour. Sa grossièreté (il lui rappelle son origine bourgeoise et la chance qu’elle a de se marier avec un représentant de la vraie noblesse), heurte Sophie. Elle le compare à un maquignon qui viendrait l’acheter. Quand Faninal demande au baron Ochs de venir signer le contrat de mariage, le baron confie Sophie à Octavian pour lui tenir compagnie.

Sophie demande à Octavian de la secourir et Octavian lui propose son aide, ce qui les rapproche encore. Les deux intrigants ont tout vu et veulent prévenir Ochs. Ochs refuse de prendre au sérieux les révélations d’Octavian, qui lui annonce que Sophie ne l’aime pas et qu’il doit renoncer à elle. Mais le ton montant, il le provoque en duel et, tirant son épée, le blesse au bras. Le baron se met à crier et tout le monde crie au scandale. Faninal renvoie Octavian, et menace d’envoyer au couvent sa fille qui refuse de se marier avec Ochs. Le baron se fait soigner par les serviteurs de Faninal en préparant sa revanche contre Octavian et Sophie.

Le baron reçoit un petit mot de billet. C’est la servante remarquée chez la maréchale qui lui propose un rendez-vous galant, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Il feint toutefois d’ignorer les appels à récompense de l’entremetteuse.

Acte III : Dans l’auberge où il a donné rendez-vous à Ochs, Octavian prépare, avec les deux intrigants déçus par le comportement du baron, une mise en scène destinée à discréditer celui-ci, afin d’empêcher son mariage avec Sophie.

Ochs arrive à ce qu’il croit être un souper galant mais, troublé par la ressemblance entre la servante et Octavian, se sent mal à l’aise. Octavian livre ses réflexions sur le temps qui passe, dans une parodie des réflexions de la maréchale au premier acte. Quand le piège ourdi contre lui se déclenche, le baron Ochs appelle l’aubergiste, mais c’est l’intrigante qui apparaît, prétendant être la femme abandonnée du baron. Octavian envoie discrètement chercher Faninal, pendant que le baron appelle la police, qui arrive. Ochs tente de s’expliquer, disant qu’il était en train de souper avec sa fiancée. Le commissaire croit alors qu’Octavian, déguisé en femme, est la fille de Faninal, ce que celui-ci dément. Il envoie chercher Sophie qui attend dehors quand des enfants font irruption et entourent le baron en l’appelant « papa ». Le scandale est complet.

Octavian met le commissaire dans la confidence, avant de se retirer pour remettre ses vêtements d’homme. La Maréchale, avertie, arrive et comprend tout. Elle fait comprendre à Ochs qu’il serait bon qu’il parte, ce qu’il fait sans bien comprendre ce qui lui arrive, au grand désespoir de ses domestiques qui cherchent à se faire payer. Sophie, voyant l’attitude d’Octavian vis-à-vis de la Maréchale, croit son amour perdu.

Quand le calme est revenu, la Maréchale comprend que le moment qu’elle redoutait est arrivé. Octavian déclare son amour à Sophie, et la Maréchale rapproche les deux jeunes gens avant que de se retirer avec noblesse. Les deux jeunes gens n’osent croire à leur bonheur !

strauss rosenkavalier trio final

Opéra viennois, la partition repose bien évidemment sur la valse. Il existe même une version orchestrale qui est souvent donnée en concert.

Strauss Rosenkavalier SuiteCliquez sur l’orchestre

Et puis, une fois n’est pas coutume, je vous présente ici une deuxième version de la présentation de la rose à Sophie, quand l’amour naît entre elle et Octavian.

strauss rosenkavalier duo 2e acte Dessay von OtterCliquez (encore) sur Sophie et Octavian

Mes opéras préférés, Valse

LES CONTES d’HOFFMANN, d’OFFENBACH (1881)

En ce jour anniversaire des deux cents ans d’Offenbach, j’ai voulu lui rendre hommage au travers de son seul opéra « sérieux », les Contes d’Hoffmann.

Auteur connu pour ses opéras-bouffes ou opérettes, OFFENBACH souffrait de cette étiquette de « Mozart de l’opérette » qu’on lui avait attribuée. Quand le librettiste Jules Barbier lui propose le livret des Contes d’Hoffmann, il voit là l’occasion de se faire reconnaître comme compositeur « sérieux ». Malheureusement, il meurt quelques mois avant la création de son œuvre en 1881, et ne peut donc pas goûter à son succès.

Les Contes d’Hoffmann, donc, sont une adaptation de contes fantastiques de l’auteur allemand E.T.A. Hoffmann.

Prologue : La muse de la poésie veut s’accaparer le poète Hoffmann. Pour parvenir à ses fins, elle prend les traits de son ami Nicklausse. La cantatrice Stella qui interprète le Don Giovanni de Mozart envoie une lettre avec la clé de sa loge à Hoffmann, pour qu’il vienne la voir après le spectacle. Le conseiller Lindorf, trouvant la lettre et la clé, veut aller dans la loge à la place d’Hoffmann. À l’entracte, Hoffmann arrive dans une taverne où, après qu’il eut chanté la chanson humoristique de Kleinzach, des étudiants le pressent de raconter ses trois histoires d’amour.

kleinzachCliquez sur l’image

Acte I : À Paris. L’inventeur Spalanzani espère que son invention, une poupée mécanique nommée Olympia, lui rapportera suffisamment d’argent pour régler ses dettes. Hoffmann, qui a aperçu Olympia, en est tombé amoureux. Il veut la rencontrer. Coppélius apparaît. C’est lui qui a fourni les yeux de la poupée, et il vient se faire payer. Il vend à Hoffmann une paire de lunettes magiques qui lui font voir Olympia comme une vraie femme. Spalanzani paye Coppélius avec une traite sans provision. Puis il présente sa « fille » à ses invités. Tous sont éblouis (Chœur : « Elle a des yeux, de très beaux yeux ».) Alors que Hoffmann, qui a déclaré son amour à Olympia, danse avec elle, le mécanisme de la poupée se dérègle, entraînant le couple dans une valse endiablée. Il tombe et brise ses lunettes. Cochenille, l’assistant de Coppélius apparaît : Coppélius a cassé la poupée pour se venger. Ses lunettes brisées, Hoffmann se rend compte qu’il ne s’agissait que d’un automate.

contes d'hoffmann olympiaCliquez sur l’image

Acte II : À Munich. Le conseiller Crespel cherche à éloigner sa fille Antonia et Hoffmann. (Air : « C’est une chanson d’amour ».) Antonia est douée d’une voix exceptionnelle mais, malade, elle se rapproche de la mort chaque fois qu’elle chante. Elle tient son don (et son mal) de sa mère, une célèbre cantatrice. Hoffmann la pousse à poursuivre sa carrière de cantatrice. Le docteur Miracle vient proposer ses services à Crespel. Caché, Hoffmann entend de quel mal souffre Antonia. Resté seul avec elle, il lui fait promettre de renoncer à chanter. Le docteur Miracle revient auprès d’Antonia, et par des moyens magiques, fait revivre la mère d’Antonia pour la convaincre de chanter encore. Antonia entonne une dernière fois son chant et s’effondre dans les bras de son père.

contes d'hoffmann antoniaCliquez sur l’image

Acte III : À Venise. (Barcarolle : « belle nuit ») Lors d’une fête chez Giulietta, à Venise, Hoffmann déclare renoncer à l’amour. Dapertutto promet à Giulietta un diamant si elle réussit à lui obtenir le reflet d’Hoffmann, comme elle lui a donné l’ombre de Schlémil, une autre de ses victimes.  Hoffmann se laisse séduire par Giulietta. Incapable de la quitter, il se bat en duel avec Schlémil et le tue. Giulietta se moque de lui. Hoffmann veut rester, mais, horrifié, il se rend compte qu’il a perdu son reflet. Il tue Giulietta. Nicklausse le pousse à quitter Venise.

barcarolleCliquez sur l’image

Épilogue : Hoffmann est épuisé par l’évocation de ses souvenirs de jeunesse. Il explique que les trois femmes représentent les trois facettes d’une même personne, la cantatrice Stella. La diva apparaît, mais devant l’ivresse d’Hoffmann, elle part au bras de Lindorf. Restés seuls, Nicklausse se dévoile. La muse décide Hoffmann à ne plus se consacrer qu’à elle.

histoire, Valse

PRÉSENCE DE L’HISTOIRE

Depuis la période baroque et jusqu’au classique, la plupart des sujets d’opéras étaient pris dans la mythologie antique. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que des sujets historiques ont commencé à être choisis pour servir de trame aux opéras.

Les amours de César et Cléopâtre ont donné lieu au Jules César de HAENDEL. (Elles ont aussi servi de sujet à Astérix et Cléopâtre, un des meilleurs albums de la série, mais ça, c’est hors sujet.)

Tout d’abord, ce bouleversement européen qu’a pu être la Révolution française a commencé à donner lieu à des adaptations.

Les reines d’Angleterre ont été mises à l’honneur par DONIZETTI avec sa Trilogie Tudor qui comporte les 3 opéras Maria Stuarda, Anna Bolenna et Roberto Devereux.

Le personnage historique qu’était l’orfèvre Benvenuto Cellini a été porté à la scène par BERLIOZ.

Dans la foulée du mouvement de libération des peuples qui a suivi la Révolution française, deux pièces de SCHILLER mettant en scène des personnages historiques ont fait l’objet d’adaptations à l’opéra, Guillaume Tell avec ROSSINI et Jeanne d’Arc avec VERDI et TCHAÏKOVSKI.

Verdi a représenté dans son Grand Opéra à la française les Vêpres siciliennes en 1855 la révolte des Siciliens contre les Français en 1282, sur un livret de SCRIBE. Il s’agissait là d’une commande de l’Opéra de Paris.

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Toujours dans le genre GOf, AUBER a représenté l’assassinat de Gustave III le roi de Suède en 1792 dans son Gustave III ou le Bal masqué (1833), encore sur un livret de Scribe. (Si vous tendez l’oreille, vous pourrez m’entendre dans les chœurs.)

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Autre personnage historique mis en musique, Boris Godounov a inspiré MOUSSORGSKI pour son monumental Boris Godounov (1872).

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Je terminerai, sans prétendre à l’exhaustivité sur le sujet, par Guerre et Paix (1952) de PROKOFIEV, qui relate la campagne de Russie de Napoléon.

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Histoire de l'opéra, opérette, Valse

L’OPÉRETTE

L’opérette est une fille de l’opéra-comique ayant mal tourné, mais les filles qui tournent mal ne sont pas toujours sans agrément.

Camille SAINT-SAËNS

En rédigeant le billet sur OFFENBACH, le roi de l‘opérette, je me suis rendu compte que dans la série « Histoire de l’opéra », j’avais à peine effleuré ce genre. Je vais ici réparer mon oubli.

Au milieu du XIXe siècle, alors que triomphait en France le GOf, le Grand Opéra à la française, apparaît un nouveau genre plus léger, l’opérette, héritière de l’opéra-comique.

Alors que l’opéra-comique venait du Théâtre de la Foire, avec un côté populaire moqueur, voire irrévérencieux, son évolution avait fini par le faire rentrer dans le rang et perdre son impertinence. Le compositeur HERVÉ retrouvera ce côté dès 1854, avec des œuvres telles que Le petit Faust (1869), une parodie du Faust de GOUNOD ou son œuvre la plus connue, Mam’zelle Nitouche.

À peu près en même temps qu’Hervé, Offenbach, alors à la direction du théâtre des Bouffes-Parisiens, y produisait des opéras-comiques avec les contraintes de l’époque : un acte unique, et pas plus de quatre personnages. Heureusement, en 1858, cette contrainte est levée, et Offenbach va pouvoir développer des spectacles plus importants.

Parmi ses successeurs en France, on peut noter LECOQ et sa Fille de madame Angot (1872) (écoutez les paroles, elles sont toujours d’actualité !), PLANQUETTE et ses Cloches de Corneville (1877) ou AUDRAN et sa Mascotte (1880).

les cloches de corneville

En 1858, Offenbach rencontre à Vienne Johann STRAUSS, le roi de la valse, et lui conseille d’écrire des opérettes. C’est ainsi que Strauss créera l’opérette viennoise, faite à base de valses. Son opérette la plus célèbre est La Chauve-Souris (Die Fledermaus) (1874).

Johann Strauss La Chauve-souris ChampagneCliquez sur l’image

Un des successeurs de Strauss à Vienne sera Franz LEHAR avec notamment la célébrissime Veuve joyeuse (Die Lustige Witwe) (1905) ou le Pays du sourire (1929).

Lehar La Veuve joyeuse Heure exquiseCliquez sur l’Heure exquise

Au XXe siècle, l’opérette perdra peu à peu son côté satirique ou contestataire pour se rapprocher du théâtre de boulevard, avec Maurice YVAIN [Ta Bouche (1922), Pas sur la bouche (1925)…]

Anniversaire, Divers, Histoire de l'opéra, Valse

LES ANNIVERSAIRES DE 2019

Voici quelques anniversaires que l’on pourra célébrer en 2019 (ou quelques événements que l’on pourra commémorer) :

Il y a 350 ans, en 1669, l’abbé PERRIN obtenait le privilège royal d’établir une Académie d’Opéra pour « y représenter et chanter en Public des Opera & Représentations en Musique & vers François, pareilles & semblables à celles d’Italie ». Cette Académie d’Opéra existe encore de nos jours sous le nom d’Opéra de Paris.

Il y a 275 ans décédait André CAMPRA (1660 – 1744), l’auteur du premier opéra-ballet avec l’Europe galante.

campra

Il y a 200 ans naissait Jacques OFFENBACH (1819 – 1880), le roi de l’opérette.

offenbach

1819 est aussi l’année de composition de l’Invitation à la valse de WEBER et de la Dame du Lac (La Donna del lago), de ROSSINI.

En 1844, il y a 175 ans, naissait Nicolas RIMSKI-KORSAKOV (1844 – 1908).

rimski-korsakov

1844 est aussi l’année de création de I due Foscari de VERDI et de l’ouverture du Carnaval romain de BERLIOZ. Restons avec Berlioz puisque celui-ci est mort il y a 150 ans, en 1869.

berlioz(Hector Berlioz, ouverture du carnaval romain)

Son contemporain, moins connu en France, DARGOMYJSKI (1813 – 1869) a écrit Esméralda (1839), d’après Victor HUGOLa Rusalka (1855), d’après POUCHKINE, et son chef-d’œuvre que la mort laisse inachevé Le Convive de Pierre, d’après le Don Juan de POUCHKINE, et qui sera terminé par CUI et Rimski-Korsakov.

dargomyjski.pngDargomyjski

1869 est aussi l’année de la première version de Boris Godounov, de MOUSSORGSKI, et de Roméo et Juliette de GOUNOD.

En 1894, il y a 125 ans, mourrait CHABRIER (1841 – 1894), l’auteur de l’Étoile.

1894 est aussi l’année où DEBUSSY a commencé Pelléas et Mélisande, et écrit son Prélude à l’après-midi d’un faune, alors que MASSENET écrit Thaïs et Cendrillon.

En 2019, nous célébrerons le centenaire de la mort de LEOCAVALLO (1857 – 1919), l’auteur de Paillasse (Pagliacci) en 1892.

Ce seront aussi les centenaires de l’Amour des 3 oranges de PROKOFIEV, du début de Katia Kabanova de JANACEK ainsi que de l’Enfant et les sortilèges de RAVEL. Le même Ravel écrit La Valse alors que l’on a créé La Femme sans ombre de Richard STRAUSS (écrit en 1917).

Enfin, il y a 75 ans, Benjamin BRITTEN réinventait l’opéra anglais avec Peter Grimes alors qu’il y a 50 ans, d’autres Anglais, les WHO, donnaient naissance à leur opéra-rock Tommy.

tommy the who.pngTommy Overture

Et pour les anniversaires de 2020, c’est ici.

Divers, Valse

VOUS CHANTIEZ ? EH BIEN, VALSEZ MAINTENANT !

.. comme ne l’a pas dit ce bon monsieur de La FONTAINE, auteur de fables et de contes, pas que pour les enfants.

Pour bien passer le changement d’année, je vous propose quelques valses telles que l’on peut les entendre à l’opéra.

La valse, cette danse populaire à 3 temps typiquement viennoise a gagné ses lettres de noblesse vers la fin du XVIIIe siècle. Dès lors, les plus grands des compositeurs n’ont pas hésité à en écrire.

Sans surprise, les romantiques ouvrent le bal (sic !) et le très viennois SCHUBERT a ainsi écrit des valses, valses nobles, valses sentimentales, valses tout court. CHOPIN et LISZT ont aussi sacrifié à la valse, alors que WEBER, l’auteur du Freischütz a écrit une Invitation à la valse (pour piano), plus tard orchestrée par BERLIOZ.

liszt valses

LISZT et ses Méphisto-valses.

Très vite, les opéras ont intégré des valses. C’est le cas du Faust (1859) de GOUNOD avec « Ainsi que la brise légère ». Lors de la kermesse du village, Méphisto présente Marguerite à Faust. Faust invite Marguerite pour une valse, mais celle-ci refuse.

que la valse

cliquez sur l’image

Quelques années plus tard, le roi de la valse, Johann STRAUSS, nous en livre une dans La Chauve-souris (die FlederMaus) (1874).

Autre valse célèbre, celle de l’acte II d’Eugène Onéguine (1878) de TCHAÏKOVSKI (Vot tak surpriz). Lors du bal, les vieilles cancanent sur l’attitude d’Onéguine et de Tatiana. Lassé par ces commérages, Onéguine invite alors à danser Olga, la fiancée de son ami Lenski. Jaloux, celui-ci finit par provoquer Onéguine en duel.

valse d'onéguine.pngcliquez sur l’image

En 1881, au premier acte de son seul opéra « sérieux », Les Contes d’Hoffman, OFFENBACH fait tomber amoureux son héros Hoffmann d’une poupée mécanique, Olympia, des lunettes magiques lui fait faisant croire qu’il s’agit d’une vraie femme. Après un air virtuose d’Olympia, Hoffmann et la poupée se mettent à valser.

En 1905, dans l’opérette La Veuve joyeuse (die Lustige Witwe), le très viennois Franz LEHAR, nous entraîne avec ses valses.

La valse est également omniprésente dans le crépusculaire Chevalier à la rose (Rosenkavalier) (1910) de Richard STRAUSS. Écoutons, dans le final, le mariage miraculeux de trois belles voix et de l’orchestre d’un raffinement inouï.

rosenkavalier valseCliquez sur l’image

Au XXe siècle, la valse subit les transformations que toute la musique vit. Ainsi, La Valse (1919) de RAVEL n’a plus rien d’une valse de salon. Ravel cherche plutôt à rendre l’essence de la valse. Il a également écrit, pour le piano, des Valses nobles et sentimentales.

Écoutons encore CHOSTAKOVICH et sa Valse n° 2 rendue célèbre grâce à une publicité.

Terminons enfin par une réinvention de la valse par Jacques BREL et sa Valse à 1000 temps.