En 1865, Johann STRAUSS (le fils) a 40 ans. Il est déjà roi de la valse à Vienne. Il rencontre OFFENBACH dont les opérettes triomphaient dans toute l’Europe, qui lui déclare « Vous devriez écrire des opérettes, Monsieur Strauss ». Mais Strauss hésite. Ce qu’il sait écrire, c’est de la danse, pas du théâtre mis en musique. Après moult atermoiements et hésitations, Strauss se lance dans l’opérette en 1871, deux ans après sa célèbre valse Le beau Danube bleu. Mais faute de livrets intéressants, ses premiers essais sont des échecs.
Il faudra attendre 1874, avec l’adaptation d’une pièce de MEILHAC et HALÉVY (mais oui, vous savez bien, les librettistes de Carmen [1875]), Le Réveillon, pour arriver à un vrai succès avec La Chauve Souris. Son ouverture est devenue un classique des concerts du Nouvel An.
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Acte I : Dans le salon des Eisenstein, de riches viennois, Adèle, la femme de chambre, a reçu de sa sœur Ida une invitation chez le prince Orlofsky. Mais comment se libérer et se procurer une robe de bal pour se rendre à la fête ? Elle prétexte la mort d’une de ses tantes pour tenter d’obtenir de Rosalinde, sa maîtresse, un jour de congé. Mais Rosalinde refuse, car ce soir son mari Gabriel doit partir en prison pour cinq jours, pour avoir donné une gifle à un gendarme. Alfred, un ténor un peu bête (sic) et amoureux de Rosalinde entre. Rosalinde le repousse. Il accepte de partir à une condition : que quand Gabriel sera en prison, il pourra revenir la voir. Elle accepte pour se débarrasser de lui et il sort. Entrent Gabriel et son avocat, qui est bègue. Gabriel lui reproche d’avoir embrouillé son affaire au tribunal, et aggravé sa condamnation par trois jours de prison supplémentaires. Arrive le docteur Falke, un vieil ami, qui lui suggère d’aller s’amuser à la fête du prince Orlofsky, avant de rejoindre la prison le lendemain matin. Falke lui parle de sa petite montre de femme, que Gabriel promet à toutes celles qu’il veut séduire, mais sans jamais la donner. À la fête d’Orlofsky, il présentera Gabriel comme étant le marquis Renard, un Français. Gabriel finit par accepter, à condition que Rosalinde n’en sache rien. Rosalinde revient, et est étonnée de constater que son mari veuille partir pour la prison en costume et haut-de-forme. Une fois Gabriel sorti avec Falke, Rosalinde donne son congé à Adèle pour recevoir Alfred.
Alfred entre, et Rosalinde se demande comment se débarrasser d’Alfred qui s’installe comme le maître de maison. Arrive Franck, le directeur de la prison, qui vient en personne chercher Gabriel. Rosalinde, prenant Alfred à son propre jeu, le fait alors passer pour son mari. Franck est pressé de le conduire en prison, car il est également invité à la soirée d’Orlofsky.
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Acte II : Chez le prince Orlofsky. Adèle retrouve sa sœur Ida, mais découvre que ce n’est pas elle qui l’a invitée. Ida présente sa sœur au prince, en la faisant passer pour Olga, une artiste. Le docteur Falke annonce au prince qu’il a préparé une petite comédie, qui s’appelle La Vengeance d’une chauve-souris. Le prince fait part de sa philosophie de la vie : si lui s’ennuie toujours, il ne supporte pas que ses invités s’ennuient. Il chassera ceux de ses invités qui s’ennuieraient, ou qui ne le suivraient pas dans ses beuveries.
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Falke présente Eisenstein, sous le nom de marquis Renard et Adèle, sous le nom d’Olga, mais ils se reconnaissent. Arrive le directeur de la prison, qui a pris le nom de chevalier Chagrin. Les deux pseudo-Français se parlent dans les bribes de français qu’ils connaissent (ce qui donne du : La quiche lorraine bien au camembert !) avant qu’on ne leur demande de parler en allemand. On attend encore pour le souper une dernière invitée, une comtesse hongroise qui veut garder le secret sur son identité. C’est bien évidemment Rosalinde qui arrive sous le masque de la comtesse. Rosalinde découvre à la fête son époux, qu’elle croyait en prison, et sa femme de chambre, vêtue d’une de ses robes. Eisenstein commence aussitôt à faire la cour à la comtesse inconnue (sa femme). Celle-ci, qui a reconnu son mari, réussit à lui subtiliser sa montre fétiche et compte s’en servir comme pièce à conviction. Tout le monde étant là, on va pouvoir passer à table. Eisenstein raconte une aventure de sa jeunesse, où il avait ridiculisé son ami Falke déguisé en chauve-souris. Au moment des toasts, Eisenstein trinque familièrement avec le directeur de la prison.
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Plus tard, le champagne aidant, tout le monde tutoie tout le monde.
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Vient LA valse. Eisenstein cherche à récupérer sa montre, et à démasquer la belle inconnue. Mais six heures (du matin) sonnent, il est temps pour Eisenstein et Franck de partir bras dessus bras dessous, sans se douter qu’ils prennent la même direction, celle de la prison.
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Acte III : Malgré sa nuit passée en prison, Alfred a toujours envie de chanter. Le geôlier, qui ne partage pas sa passion, essaie de l’en empêcher. Franck, mal remis de sa nuit de libation, essaie d’entamer sa journée. Arrivent Adèle et Ida. Adèle avoue s’être fait passer pour quelqu’un d’autre et lui demande de l’aider dans sa vocation artistique.
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On annonce le marquis Renard. Franck et Gabriel en se retrouvant ont du mal à comprendre qui est qui, d’autant que le directeur est persuadé d’avoir déjà un prisonnier du nom d’Eisenstein, qu’il est allé chercher lui-même la veille, et qu’il a trouvé chez lui en robe de chambre avec sa femme. Le geôlier annonce une autre visite, celle de Rosalinde. Albert se déguise en Blind, l’avocat bègue. Rosalinde et Gabriel doivent s’expliquer devant l’avocat s’ils veulent que celui-ci les tire d’affaire. Rosalinde accuse son mari d’être un monstre qui la trompe, alors qu’Eisenstein est lui persuadé que sa femme l’a trompé avec Alfred. Eisenstein s’énerve de plus en plus, mais se calme brusquement quand sa femme lui présente sa montre. Le directeur de la prison demande à tous de s’expliquer, et Gabriel se rend compte qu’en fait, il a été le jouet d’une conspiration où tout était joué, y compris le rôle d’Alfred. Le prince Orlofsky est content, il a enfin retrouvé le rire. Tout le monde célèbre le champagne. 🍾
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