Dans la mythologie latine, Diane était la déesse de la chasse et de la lune, l’équivalente de l’Artémis grecque.
On trouve plusieurs évocations de Diane dans le domaine lyrique.
Diane était accompagnée de 80 nymphes, qui devaient observer une chasteté absolue.
Les Nymphes de Diane (1755) est un opéra-comique de Favart et Moulinghem.
On retrouve ces nymphes dans le ballet Sylvia, ou la nymphe de Diane, de Léo Delibes.
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Dans le livre II des Métamorphoses d’Ovide, l’auteur nous narre la mésaventure de Callisto, une de ces suivantes, violée par Jupiter. Quand Diane s’en aperçoit, elle chasse Callisto qui finit transformée en ourse par la jalouse Junon. Cette histoire a été mise en musique en 1651 par Cavalli.
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Au début d’Hippolyte et Aricie (1733) de Rameau, Diane et Amour se disputent pour savoir laquelle règne sur le cœur des hommes.
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Rameau encore dans l’air « Les nymphes de Diane accompagnent Zéphyre en ces lieux ».
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Dans ses Métamorphoses, Ovide nous conte les malheurs du chasseur Actéon qui, ayant surpris Diane au bain, fut transformé en cerf par la déesse. Actéon a alors été dévoré par sa meute de chiens qui ne l’avaient pas reconnu. Actéon (1684) est un opéra de Marc-Antoine Charpentier.
Autre nymphe au service de Diane qui abandonne la déesse par amour, Procris quitte son service pour le beau Céphale. Pour se venger, Diane s’arrange pour que Céphale, victime d’un enchantement, tue Procris qu’il prend pour une bête furieuse. Cette légende a été plusieurs fois mise en musique, dont une par Grétry.
Cliquez sur les suivantes de Diane
Dans la version grecque, Endymion était l’amant de Séléné, dont il a eu 50 filles. Diane et Endimion est un opéra-comique de Piccinni. Cupidon, jaloux d’Endymion, cherche à les séparer.
Diane ou la Vengeance de Cupidon est un opéra de Keiser datant de 1712.
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Diane et l’amour (1802) est un opéra anacréontique d’Edelmann.
Orphée aux Enfers est un opéra-bouffe en 2 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach créé le 21 octobre 1858, sur un livret d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy.
Le pitch : Orphée (un violoniste), et Eurydice se trompent l’un l’autre allègrement. Eurydice meurt, mais l’Opinion publique, sous la forme d’une mezzo-soprano, demande à Orphée d’aller la rechercher chez son amant Pluton, aux enfers.
Acte I : Eurydice s’apprête à retrouver le berger Aristée, son amant (Air : « La femme dont le cœur rêve »).
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Orphée arrive et lui fait une scène. Il a préparé un piège (Air : « Ah, c’est ainsi ! »). Aristée entre en scène (Air : Moi, je suis Aristée »), mais c’est Eurydice qui tombe dans le piège d’Orphée.
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Aristée reprend sa véritable forme. C’est Pluton, le dieu des enfers, et il emporte Eurydice chez lui (Air : « La mort m’apparaît souriante »).
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L’opinion publique intime à Orphée l’ordre d’aller rechercher sa femme en enfer (Air : « Viens, c’est l’honneur qui t’appelle »).
Sur le sommet de l’Olympe, Cupidon et Vénus rentrent au petit matin. Diane, elle, est outrée que Jupiter ait métamorphosé son amant Actéon en cerf. (Air : « Quand Diane descend dans la plaine ».)
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Junon, toujours soupçonneuse, pense que c’est son mari Jupiter qui a enlevé Eurydice, mais Mercure lui révèle que c’est Pluton le coupable (Air : « Et hop, et hop, place à Mercure »).
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Pluton arrive et cherche à calmer Jupiter. Alors que dans l’Olympe, les habitants commencent à se fâcher contre les frasques du dieu en chef (Chœur : « Aux armes, dieux et demi-dieux ».), Orphée arrive, en compagnie de l’Opinion publique. Jupiter ordonne à Pluton de relâcher Eurydice. Il décide de descendre lui-même en enfer pour contrôler la bonne exécution de son ordre.
Acte II : Eurydice s’ennuie aux Enfers. Styx cherche à la distraire, en lui contant son passé (Air : « Quand j’étais roi de Béotie »).
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Jupiter arrive et veut séduire Eurydice. Il est aidé par son fils Cupidon qui le transforme en mouche pour lui permettre d’approcher la jeune femme (Air et duo : « Il m’a semblé sur mon épaule »).
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Pluton organise une fête endiablée (Chœur : « Vive le vin, vive Pluton »).
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Eurydice entonne un hymne à Bacchus (Air : « J’ai vu le dieu Bacchus ».) Jupiter cherche à enlever Eurydice, mais Pluton l’en empêche. C’est le moment où Orphée, toujours accompagné de l’Opinion publique, vient rechercher Eurydice. Jupiter est obligé d’accepter, mais à une condition, qu’Orphée ne se retourne pas en sortant des enfers. Malheureusement, Orphée se retourne, et Jupiter décide de consacrer Eurydice à Bacchus. (Final : « Galop infernal ».)
Qu’y a-t-il sous l’océan ? Tout le monde s’est posé la question un jour ou l’autre. Et si la réponse nous venait des compositeurs.
Parmi les figures marines qui nagent sous la surface figurent les redoutables sirènes, dont le chant sublime attirait les marins, qui se jetaient à l’eau pour les rejoindre et se noyaient. On trouve un duo de sirènes dans le King Arthur(1691) de Purcell (Two daughters…) suivi du sublime « How hapy the lovers ».
L’opera seria Polifemo de Porpora est écrit d’après divers épisodes de la mythologie. D’une part, on y trouve l’histoire, qui se trouve dans les Métamorphoses d’Ovide, du cyclope Polyphème qui est amoureux de la nymphe Galatée, elle-même amoureuse du berger Acis, d’autre part on y trouve l’histoire, qui se trouve dans l’Odyssée d’Homère, d’Ulysse abordant sur l’île de Polyphème, et de l’amour que la nymphe Calypso éprouve pour Ulysse.
Polifemo a été créé à Londres où Porpora avait été appelé pour faire de la concurrence à Haendel le 1er février 1735. Le rôle d’Acis a été écrit pour le célèbre castrat Farinelli, un des élèves de Porpora.
Acte I : Sur une plage au pied de l’Etna, les deux nymphes Galatée et Calypso imaginent les peines et les joies qui vont enfler leurs cœurs, quand ils s’ouvriront à l’amour. Polyphème survient, brûlant d’amour pour Galatée. Il veut la couvrir de cadeaux, mais la nymphe se refuse à lui (Air : « M’accendi in sen col guardo »).
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Ulysse et ses marins accostent (Air : »Core avvezzo al furore dell’armi »).
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Acis prévient Ulysse que cette île est celle d’un féroce cyclope mangeur d’hommes et lui conseille de partir vite, mais Ulysse tombe sous le charme de Calypso, déguisée en pêcheuse. Polyphème arrive et offre sa protection à Ulysse et ses hommes contre les autres cyclopes. Ulysse n’est pas dupe, mais ne peut échapper à la « protection » de Polyphème.
Acte II : Calypso qui ne voit plus Ulysse soupçonne Polyphème de l’avoir capturé avec ses hommes, quand elle voit arriver son héros, guidant le troupeau de moutons du cyclope. Il projette de se servir des trésors qu’il ramène sur son bateau et Calypso est prête à l’aider dans son dessein. Polyphème qui cherche toujours à séduire Galatée est à nouveau repoussé, et il jure de se venger, alors que Galatée cherche Acis pour lui proposer un rendez-vous galant.
Calypso apparaît à Ulysse sous ses traits de nymphe. Elle lui apporte les trésors destinés à amadouer le cyclope. Pendant ce temps, Acis et Galatée échangent des serments d’amour.
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Acte III : Polyphème jaloux aperçoit Acis et Galatée enlacés. Furieux, il arrache un rocher de l’Etna écrase Acis dessous. Galatée implore le secours de Jupiter.
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Polyphème, content de sa vengeance, décide de grignoter quelques-uns de ses prisonniers. Ulysse lui sert un vin qu’il avait dans son navire et Polyphème s’endort profondément. Ulysse et ses compagnons lui crèvent l’œil avec un épieu rougi au feu, afin de pouvoir s’échapper.
Jupiter, touché par la supplique de Galatée, décide d’accorder l’immortalité à Acis.
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Polyphème apprend cette nouvelle et fulmine, alors que les deux couples d’amants se réjouissent de la défaite du cyclope et chantent leur amour.
Dans la mythologie grecque, Polyphème est un cyclope, c’est-à-dire un géant qui n’a qu’un œil au milieu du front. Polyphème est un des fils du dieu de la mer Poséidon. Dans l’Odyssée d’Homère, Ulysse fait une halte sur l’île des cyclopes et est capturé et enfermé dans sa grotte par Polyphème, qui veut le manger ainsi que tout son équipage. Pour s’enfuir, Ulysse lui crèvera l’œil, ce qui provoquera le courroux de Poséidon qui dès lors s’acharnera sur Ulysse pour l’empêcher de rentrer chez lui à Ithaque.
L’histoire d’Ulysse nous est contée à peu près dans ces termes par Homère dans son Odyssée, qui raconte les heurs et malheurs d’Ulysse lors de son retour dans sa patrie. La dernière partie de ce périple nous est racontée par Monteverdi dans son Retour d’Ulysse dans sa Patrie (Il ritorno d’Ulisse in patria sua).
C’est un autre épisode de la vie de Polyphème, rapporté par Ovide dans ses Métamorphoses, que Lully met en musique dans sa pastorale héroïqueAcis et Galatée. Le cyclope, amoureux de la néréide Galathée, est jaloux d’Acis et l’écrase sous un rocher.
L’Olimpiade de Vivaldi a été écrit en 1734 sur un livret de Métastase déjà porté en musique l’année précédente par Caldara. Ce livret de l’Olimpiade a donné lieu à plus de 60 opéras, par des compositeurs tels que Pergolèse, Galuppi ou Hasse, le dernier étant Donizetti en 1817.
Le pitch : Le roi Clistène a deux jumeaux, un garçon, Philinte, et une fille, Aristea. Un oracle ayant prédit que son fils tenterait de le tuer, Clistène demande à son aide de camp de tuer Philinte, ce que celui-ci ne peut se résoudre à faire. Aristea aime Megacle. Philinte toujours vivant et réfugié en Crête sous le nom de Licida sauve Mégacle, scellant ainsi entre eux une forte amitié. Licida aime Argène, la fille du roi de Crête qui est promise à Megacle, alors qu’elle ne l’aime pas. Le roi Clistène donne sa fille Aristea comme prix au vainqueur des Jeux olympiques. La voyant, Licida oublie Argène et tombe amoureux d’Aristea. Conscient qu’il n’a aucune chance de remporter les Jeux, Licida demande à son ami Megacle de s’inscrire sous son nom pour gagner pour lui la récompense, ignorant que Megacle aime Aristea.
Acte I : Alors que Licida attend Megacle pour l’inscription aux jeux, son précepteur Aminta le prévient qu’il joue un jeu dangereux en essayant de tricher. Il lui demande ce qu’est devenu son amour pour Argene, mais Licida répond qu’il ne l’aime plus.
Megacle arrive et Licida lui expose son plan. Megacle est tout heureux de pouvoir rendre service à son ami. (Air : « Superbo di me stesso« .) Aminta insiste sur les dangers que coure Licida, mais celui-ci ne veut pas entendre parler de malheur (Air : « Quel destrier, che all’albero è vivino ».)
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Pour échapper au mariage que le roi de Crête voulait pour elle, Argene a fui Megacle et suivi Licida en Elide. Elle rencontre Aristea accompagnée de nymphes, et se plaint de ses tourments. Quand elle évoque le nom de Megacle à Aristea, Aristea lui révèle son amour pour Megacle et comment Megacle à dû fuir Athènes car Clistène ne voulait pas de cet amour. Argene lui conseille d’envoyer un serviteur en Crête pour prévenir Megaste et le faire participer aux Jeux dont son amoureuse sera le prix.
Clistene entre en scène. Il a effectué les sacrifices sacrés et les Jeux peuvent commencer. Il dresse la liste des participants, qui sont venus de toute la Grèce. Le dernier inscrit arrive de Crête, il s’agit de Licida. Argene se désole que Licida l’ait oubliée. Aristea demande à son père de différer le début des Jeux, mais Clistène répond que c’est impossible. Il critique les femmes qui sont toujours en train de se plaindre (Air : « Del destin non vi lagnate ».) Aristea dit adieu à Argene, car son devoir est de suivre son père (Air : « É troppo spietato ».) Puis Argene, restée seule, se plaint de l’inconstance des hommes (Air : Piu non si trovano ».)
Megacle et Licida discutent avant les épreuves. Licida révèle son plan, il vaut que Megacle gagne pour obtenir pour lui le prix de la victoire, Aristea. Le cœur de Megacle est comme un arc-en-ciel, partagé entre le serment donné à son ami Licida et son amour pour Aristea.
Aristea rencontre Megacle. Elle cherche à lui faire dire qu’il est là pour emporter les Jeux et le prix de la victoire, mais Megacle, géné, ne sait comment lui avouer qu’il va combattre pour Licida. (Duo : « Ne’ giorni tuoi felici« .)
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Argene et Aristea comparent leurs grands malheurs (Air : « Sta piangendo la tortorella« .)
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Aminta conclut l’acte en chantant que parmi les folies qui agitent le chœur de l’homme, l’amour est bien la plus grande. (Air : « Siam navi all’onde algenti« .)
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Acte II : Alcandro, le confident du roi, vient proclamer le résultat des Jeux. Licida (en fait Megacle) a gagné. Les deux femmes se lamentent.
Clistène veut remettre le prix à Licida, mais celui-ci déclare qu’il n’épousera Aristea que de retour en Crête. En attendant, il demande qu’elle soit confiée à son « serviteur » Egisto (en fait le vrai Licida). En voyant Egisto, le roi se trouble sans qu’il sache pourquoi. Clistène présente le vainqueur à Aristea qui, reconnaissant Megacle, ne comprend plus pourquoi on lui a dit que Licina était vainqueur. Clistene ne comprend pas non plus le trouble qui agite le cœur des jeunes gens (air : « Qual serpe tortuosa« .)
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Megacle demande à Licida de s’éloigner pendant qu’il explique la situation à Aristea. Quand il le fait, Aristea s’évanouit. Licida revient. Megacle se sacrifiant pour son ami lui demande si, Aristea le cherche quand elle se réveillera et demande de ses nouvelles, de lui dire qu’il est mort (Air : « Se cerca, se dice ».) Quand Aristea se réveille, Licida lui révèle que c’est lui, Licida, provoquant sa fureur (Air : « Tu me da me dividi ».)
Après une rencontre entre Argene et Licida, Aminta vient annoncer à son maître que Megacle s’est jeté dans le fleuve pour mourir. Alcandro vient annoncer à Licida que le roi le condamne à l’exil, pour l’avoir trompé sur son identité. Licida veut mourir (Air : « Gemo in un punto e fremo ».)
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Acte III : Megacle a été sauvé de la noyade par un pêcheur. Aristea veut se donner la mort là où elle croit que son amant a péri. Ils se rencontrent (vivants tous les deux). Alcandro leur raconte que Licida a voulu tuer le roi, mais que celui-ci l’a condamné à mort. Megacle veut aller sauver son ami, mais Aristea propose que ce soit elle qui aille demander la grâce de Licida à son père. Megacle ne peut se résoudre à laisser son ami (Air : « Lo seguitai felice« .)
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De son côté, Argene se propose également d’aller sauver celui qu’elle aime encore. (Air : « Per salvar quell’alma ingrata ».)
L’heure du châtiment a sonné. Licida demande à voir une dernière fois son ami Megaste avant de mourir. Clistene accepte, saisi d’une étrange compassion pour cet étranger qui lui rappelle quelqu’un. (Air : « Non so donde viene ».) Au moment du sacrifice, Argene survient et se propose pour mourir à la place de son amant Licida. Pour preuve de ce qu’elle avance, elle présente au roi une chaîne et un anneau que Licida lui a offert en gage de fidélité. Alcandro reconnaît la chaîne que portait Philinte quand il a tenté de le tuer, enfant. Il avoue qu’il n’a pu s’y résoudre et a laissé l’enfant en Crête et confié à Aminta. Licida est donc le fils de Clistène et le frère d’Aristea. À Clistene qui veut quand même faire périr Philinte, Megaste rappelle qu’il n’est pas roi à Olympe et que son pouvoir ne s’y exerce pas ! Il laisse au peuple le soin de juger Philinte, peuple qui le gracie. (Chœur : « Viva il figlio deliquente ».)
Clioquez sur le chœur final
(Source principale : le production du Théâtre des Champs-Élysées de juin 2024, et le programme associé.)
À tout seigneur tout honneur. Jupiter, le roi des dieux (Zeus dans sa version grecque), figure en bonne place dans le panthéon de l’opéra. On retient de Jupiter son goût immodéré pour les femmes, goût qui provoquait la jalousie de la malheureuse Junon, sa femme. Pour arriver à ses fins, Jupiter était obligé de prendre des formes non divines, car une mortelle n’aurait pu supporter de le voir sous cette forme (demandez à Sémélé ce qu’elle en pense). Une bonne partie de ces métamorphoses nous ont été rapportées par Ovide.
En 1651, c’est Cavalli qui nous narre les malheurs de Callisto. La nymphe Callisto est une suivante de Diane. Jupiter en tombe amoureux en la voyant et la viole. Callisto est alors chassée par Diane quand celle-ci s’aperçoit que la nymphe n’est plus vierge. La malheureuse Callisto finira par être transformée en ourse par Junon, la jalouse femme de Jupiter. La Calisto est un opéra de Cavalli créé à Venise en 1651.
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Jupiter intervient aussi dans la zarzuela (forme espagnole de l’opéra) Jupiter y Semele (1718) de Antonio de Literes.
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Bien sûr, on se souvient aussi de Sémélé (1744) de Haendel.
Cliquez sur Jupiter et Sémélé
On retrouve Jupiter peu plus tard chez Rameau qui le fait intervenir dans Hippolyte et Aricie (1733) où Diane et Amour se disputent pour savoir qui des deux a la faveur des hommes. Jupiter tranche pour Amour.
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Rameau encore avec Castor et Pollux (1737) où Jupiter ne veut pas enfreindre la loi des enfers en faisant revenir Castor dans le monde des vivants. À la fin, Jupiter, ému par l’amour des deux jumeaux, leur réserve une place dans le ciel où ils montent pour former la constellation des Gémeaux.
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Rameau toujours avec Platée (1745) où Jupiter joue un tour à sa femme Junon pour la guérir de sa jalousie. Avec quelques amis, il feint ainsi de courtiser une ridicule nymphe des marées, la grenouille Platée.
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Dans Orphée et Eurydice (1774) de Gluck, Jupiter est ému par les chants d’Orphée, et se laisse convaincre de laisser Eurydice de ressortir des enfers.
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En 1786, c’est l’incontournable Grétry qui s’empare de la grande affaire de Jupiter, celle où pour séduire Alcmène, femme trop fidèle, il dut se métamorphoser sous les traits du mari de celle-ci, Amphitryon, parti à la guerre. De cette union naîtra le demi-dieu Hercule.
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En 1788, Mozart écrivait sa dernière symphonie, la 41e. On a pris l’habitude de l’appeler Jupiter peut-être pour souligner son aspect majestueux.
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Un des derniers avatars musicaux de Jupiter se trouve dans Orphée aux enfers d’Offenbach, avec cet amusant « duo de la mouche ».
La figure de Médée, magicienne tombée amoureuse de Jason par la grâce de Cupidon, et finissant par tuer ses enfants pour punir son amant infidèle, est une des plus marquantes de la mythologie. Elle n’a cessé d’alimenter les fantasmes au travers des siècles, et nombreuses sont les pièces musicales que sa légende a inspirées.
Une des premières semble être celle de l’Italien Cavalli avec Il Giasone (1649).
Médée est une tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, sur un livret de Thomas Corneille (le frère de l’autre). Elle a été créée le 4 décembre 1693 à l’Académie royale de musique, mais les libertés que Charpentier s’est données par rapport aux normes définies par Lully ont choqué un certain nombre de puristes, qui l’ont fait chuter.
Chaque acte met en lumière un des protagonistes, Jason pour l’acte I, Créuse pour l’acte II, Médée pour l’acte III et Créon pour l’acte IV. (Il n’y a pratiquement plus de vivants à l’acte V.)
Le pitch : Médée, petite fille d’Hélios, s’éprend de Jason, parti à la conquête de la Toison d’or. Grande magicienne, elle aide Jason dans sa quête, puis prend la fuite avec lui. Arrivés à Corinthe, Jason s’éprend de Créuse, la fille du roi Créon. Jalouse, Médée fait périr Créuse, avant de tuer les deux fils issus de son union avec Jason.
Avant l’histoire : Jason, à la recherche de la Toison d’or, est arrivé en Colchide. Médée, la princesse de Colchide, tombe amoureuse de Jason et, à l’aide de sa magie, l’aide dans sa quête. Pour cela, elle tue Pélias, qui avait usurpé le trône d’Eson (le père de Jason) et avait imposé à Jason sa quête de la Toison d’or dans l’espoir de le faire mourir. Médée et Jason sont bannis par Acaste, le fils de Pélias et doivent prendre la fuite avec leurs deux enfants. Ils arrivent à Corinthe, le royaume de Créon.
Prologue : À la gloire de Loulou XIV, comme il était d’usage à l’époque pour s’attirer les grâces du roi.
Acte I : Médée confie à Nérine, sa suivante, les soupçons qu’elle éprouve à propos de l’amour de Jason. Elle rappelle ce qu’elle a fait pour aider Jason dans sa quête et que, pour ces méfaits, elle doit fuir toujours.
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Jason entre et assure Médée que leurs enfants sont en sécurité à Corinthe. La princesse Créuse s’occupera d’eux. Il ajoute qu’il compte se servir de l’influence que Créuse a sur son père Créon pour qu’il leur assure sa protection. Jason demande à Médée d’offrir à Créuse une robe somptueuse, pour achever d’obtenir son aide. Médée accepte, mais répand un poison sur la robe.
Médée sortie, Jason avoue à son confident Arcas qu’il aime Créuse. (Air : « Que je serais heureux si j’étais moins aimé ».) Arcas lui conseille d’être très prudent, car Médée est une redoutable magicienne. Air de Jason : « Que me peut demander la gloire ? »
Créuse est promise à Oronte, prince d’Argos dont les armées seront nécessaires à Créon dans son combat contre Acaste, le fils de Pélias. Mais Créon promet à Jason la main de sa fille une fois la guerre gagnée. Oronte et son armée arrivent à la cour de Corinthe et font allégeance à Créon. À la fin de l’acte, les Corinthiens célèbrent l’union de Vénus et de Mars. (Chœur : « Courez au Champ de Mars, volez, jeune héros ».)
Acte II : Créon annonce à Médée que le peuple gronde contre sa présence à Corinthe et lui demande de partir. Médée répond qu’elle est prête à partir avec Jason, mais Créon lui dit que Jason doit rester, car il permettra la victoire. (Duo : « S’il m’ose abandonner/s’il m’ose abandonner ».) Médée confie ses enfants à la princesse Créuse et sort.
Créon confie à Créuse que la voix est libre pour Jason. Créuse et Jason s’avouent leur amour (duo : « goûtons l’heureux plaisir »), mais leur duo est interrompu par Oronte, qui a préparé un divertissement prouvant son amour sincère pour Créuse. (Chœur : « Qu’elle est charmante, qu’elle est belle » et air (en italien « Chi t’eme d’amore ».)
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Acte III : Oronte demande à Médée de favoriser son mariage avec Créuse. Médée lui confie alors ses doutes sur Jason et Créuse. Ils décident de s’entraider (Duo : « Qui aurait cru, que tant d’ingratitude ».)
Jason vient faire ses adieux à Médée. Elle le supplie de ne pas la laisser seule, mais Jason lui répond que pour le bien de leurs enfants et les nécessités de la guerre, il doit rester à Corinthe. Devant les serments de Jason, Médée veut encore y croire (Air : « Quel prix de mon amour, quel fruit de mes forfaits »),
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mais quand Néride lui dévoile la trahison de son amant, sa colère et son désir de vengeance augmentent. (Air : « C’en est fait, on m’y force ».) Elle invoque alors les divinités infernales (Air : Noires filles du Styx ».)
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L’acte se termine par un ensemble réunissant la Jalousie, la Vengeance et les démons (Ensemble : « Naissez, monstres, naissez. »)
Acte IV : Médée a offert une robe magnifique à Créuse. Jason et Cléone, la confidente de Créuse l’admirent. (Air : « Ah ! Que d’attraits ! ».)
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Mais Oronte arrive et Créuse sort, alimentant les soupçons d’Oronte, qui se met en colère. Médée l’assure alors que Créuse ne sera jamais la femme de Jason. Toutefois, il lui reste un peu de remords (Air : « D’où me vient cette horreur ».)
Cliquez sur Médée
Créon vient prier Médée de partir. Celle-ci accepte, à condition que Créuse soit mariée à Oronte. Devant tant d’insolence, Créon ordonne à ses gardes de se saisir de Médée, mais la magicienne les désarme. Médée plaint Créon qui se croyait si puissant et est si démuni. Elle invoque des fantômes (Air et chœur : « Objets agréables, fantômes aimables ».)
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Créon devenu fou prend la fuite (Air : « Noires divinités, que voulez-vous de moi ».)
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Acte V : Nérine rapporte à Médée que Créon est en plein délire. Médée répond que tout dans sa vengeance vise à atteindre Jason. Elle est prête à sacrifier ses fils pour le faire souffrir.
Créuse supplie Médée de libérer son père de son enchantement. Médée accepte à la condition que Créuse se marie avec Oronte. Terrifiée, celle-ci accepte de quitter Jason pour sauver Créon.
Cliquez sur Créuse agonisant
Bouleversé, jason cherche à punir Médée. Mais Médée arrive sur un char tiré par des dragons ailés qu’Hélios a mis à sa disposition. Elle présente à Jason les corps sans vie de leurs enfants. Médée déclare sa vengeance accomplie et part. Le palais est détruit.
(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992, et la production de l’Opéra de Paris en 2024, avec le programme associé).
Ayant récemment visité l’exposition Les Animaux fantastiques au Louvre-Lens, quelques idées de mise en musique me sont venues à l’esprit.
Depuis la plus haute antiquité, et dans toutes les civilisations, des créatures fantastiques hantent l’imaginaire collectif. La puissance imaginaire de ces créatures est toujours vivace aujourd’hui, où on la retrouve dans toutes sortes de médias modernes, comme le cinéma, la bande dessinée, le jeu vidéo ou encore cette partie de la littérature que l’on appelle fantasy.
Les Métamorphoses d’Ovide.
Cinq animaux emblématiques peuplent l’exposition : Dragons, griffons, sphinx, licornes et phénix, mais d’autres créatures font également leur apparition.
J’ai déjà traité des dragons dans un premier billet sur les animaux fantastiques.
Le Sphinx : Le sphinx est un personnage central dans toutes les représentations mettant en scène Œdipe. Ainsi dans Œdipe, d’Enesco, la sphinge pose à Œdipe la question, « qu’est-ce qui est plus fort que le destin ? » Œdipe connaît la réponse, ce qui causera la mort de la sphinge.
Cliquez sur la sphinge
Le griffon : je n’ai pas trouvé de représentations des griffons dans le domaine musical.
Les licornes : Dans l’adaptation assez libre des aventures de Tintin par Spielberg, le Secret de la licorne, on retrouve Bianca Castafiore, le Rossignol milanais, pour qui le compositeur John Williams a écrit une partition.
Cliquez sur l’image
La Dame à la licorne est un ballet de Jacques Chailley chorégraphié par Heinz Rosen, dont les décors et les costumes sont signés Jean Cocteau.
Le phénix : …
Les autres animaux fantastiques : Parmi les autres créatures fantastiques, on trouve les sirènes. Les sirènes, dans la mythologie grecque, étaient des créatures marines mi-femmes, mi-oiseaux. Musiciennes, elles étaient dotées d’une voix telle que quand un marin les entendait, il était fatalement attiré vers elles et se noyait.
Cliquez sur les sirènes
Dans Alcina de Haendel, écrit d’après l’Orlando furioso, la magicienne Alcina transforme ses anciens amants en monstres affreux qui veillent sur son royaume enchanté. Heureusement, Ruggiero réussira à vaincre ses enchantements et à libérer les malheureux.
Cliquez sur Ruggiero libérant les malheureux
Dans la fameuse scène de la Gorge aux loups du Freischütz de Weber, scène où Max et Kaspar invoquent le diable à minuit dans une gorge perdue au fond de la forêt, toutes sortes d’animaux fantastiques font leur apparition.
Cliquez sur la fameuse scène de la gorge aux loups
Le Freischütz est dernier avatar du mouvement gothique et le premier opéra vraiment romantique. Comment dès lors ne pas penser aux loups-garous et autres vampires qui illustrent ce mouvement littéraire ?
Cliquez sur l’ouverture du Vampire de Marschner
Dans Les Trachiniennes, Sophocle nous raconte la mort d’Héraclès, tué par sa femme Déjanire qui, jalouse, a enduit la tunique de Nessus (un centaure vaincu par Héraclès dans ses douze travaux) du sang de l’hydre de Lerne (un autre monstre tué par Héraclès), pour le rendre fidèle. Malheureusement, c’est en revêtant cette tunique empoisonnée que le héros trouve la mort. Déjanire se tuera quand elle comprendra son erreur. Cette pièce a servi de base à Haendel pour son oratorio Hercules.
La légende de Déjanire a également été portée à l’opéra par Camille SAINT-SAËNS en 1898 aux arènes de Béziers. (Attention, rareté !)
(Source principale : l’exposition Animaux fantastiques du Louvre-Lens, du 27 septembre 2023 au 22 janvier 2024.)
Et pour prolonger ce petit tour des animaux fantastiques, je vous propose de vous rendre sur les pages que l’éminent vexillologue qu’est John Duff a consacrées à ces aimables bestioles.