Métiers

ELLES TISSENT, ELLES TISSENT, LES TISSEUSES

Après « Elles filent, elles filent, les fileuses« , voici un nouveau métier mis à l’honneur avec les tisseurs (les tisserands) ou les tisseuses.

Une tisseuse célèbre est Pénélope, la femme d’Ulysse qui, ayant promis à ses prétendants de se remarier quand elle aurait fini de tisser sa toile, défaisait toutes les nuits l’ouvrage qu’elle avait tissé le jour. Son histoire nous est racontée par Homère dans l’Odyssée. Elle a été mise en musique par Monteverdi dans son Retour d’Ulysse dans sa patrie et par Fauré dans Pénélope.

Cliquez sur Pénélope (et Ulysse)

Restons dans la mythologie avec Arachné, telle que son histoire nous est racontée par Ovide. Dans le livre VI de ses Métamorphoses, Ovide nous raconte les aventures d’Arachné, cette tisseuse si prodigieuse qu’elle prétendait être meilleure tisseuse que la déesse Athéna elle-même. À l’issue d’un concours organisé entre elles, Arachné remporta la palme. Furieuse Athéna se précipita sur elle et la chassa. Arachné réfugiée dans sa chambre se pendit. Quand elle la vit ainsi suspendue à la corde, Athéna eut enfin pitié et lui rendit la vie, mais en la transformant en araignée condamnée à tisser toute sa vie.

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Retrouvons l’araignée avec le Festin de l’araignée, d’Albert Roussel.

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Dans le Conte du Tsar Saltan, de Rimsky-Korsakov, l’une des deux sœurs de l’héroïne est tisseuse et elle rêve de tisser de beaux habits pour le tsar (et pouvoir ainsi se marier avec lui.)

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Plus près de nous, les tisserands ont occupé une grande place dans la société. Ils ont été mis en musique par Daniel-Lesur, ou encore par Poulenc.

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Et si vous en voulez un peu plus, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.

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Compositrices, Divers, Métiers, Mythologie

ELLES FILENT, ELLES FILENT, LES FILEUSES

Ayant rencontré dans mon billet récent sur le Viol de Lucrèce, de Britten, des fileuses, je me suis demandé quelles autres fileuses on peut rencontrer dans l’univers de la musique dite classique.

Une des plus connues est sans doute Marguerite au rouet (Gretchen am Spinrad) d’inspiration Gœthienne avec une superbe mise en musique par Schubert.

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Dans ses Romances sans paroles, Mendelssohn a écrit « la Fileuse ».

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Wagner nous en offre deux occurrences, la première dans le Vaisseau fantôme,

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et la deuxième dans le prologue du Crépuscule des dieux, quand les Nornes tressent la toile du destin pour voir l’avenir.

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En 1868, Pauline Viardot composait un chœur des fileuses dans son opérette l’Ogre.

À peu près à la même époque (en 1869), Saint-Saëns faisait filer le rouet à Hercule aux pieds de sa femme Omphale dans son poème symphonique le Rouet d’Omphale.

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Peu après, le conte de Perrault la Belle au bois dormant a été mis en musique par Tchaïkovski. Dans ce conte, la princesse Aurore victime de la malédiction d’une méchante fée se pique le doigt le jour des 18 ans. Avant lui, Hérold avait déjà composé un ballet sur ce même conte, avec un argument de Scribe.

Cliquez sur la princesse qui vient de se piquer le doigt sur une quenouille
Cliquez sur la princesse Aurore au moment où elle va se piquer au fuseau

À peu près à la même époque, en 1886, Cécile Chaminade composait ses 6 études de concert, dont la troisième est intitulée « fileuse ».

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En 1898, Fauré compose une musique de scène pour Pelléas et Mélisande, de Maeterlinck. La deuxième pièce est intitulée « la Fileuse ».

Cliquez sur la fileuse

Enfin, en 1946, Britten fait intervenir un duo de fileuses dans son opéra Le Viol de Lucrèce.

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Retrouvez bientôt un autre métier avec « Elles tissent, elles tissent, les tisseuses », et pour attendre vous pouvez toujours cliquer sur le bonus surprise mystère.

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LES NOTAIRES À L’OPÉRA

Après avoir traité il n’y a guère du thème « Droit et opéra« , dans un billet consacré aux avocats et aux jugements, place maintenant à la représentation du notaire à l’opéra.

Le rôle du notaire, le plus souvent, est de faire signer un contrat de mariage. Il peut également apparaître pour faire exécuter des dispositions testamentaires. Il peut intervenir à la demande d’un vieux barbon qui veut épouser une jeunesse. Ce classique de la comédie est déjà le sujet de l’École des femmes, de MOLIÈRE.

Je vous propose ici quelques rôles de notaires (vrais ou faux).

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le rôle du notaire était surtout de faire signer les contrats de mariage. Ainsi, dans Cosi fan Tutte (1789) de MOZART, la servante Despina se déguise en notaire pour célébrer les noces des deux jeunes inconstantes avec les beaux Albanais qu’on leur a tendus sur un plateau.

Mozart Cosi fan Tutte le notaireCliquez sur Despina déguisée en notaire

En 1816, dans le Barbier de Séville (Il Barbieri di Siviglia) de ROSSINI, le vieux Bartolo qui veut se marier avec sa jeune pupille Rosine fait venir le notaire pour sceller cette union.

Rossini le Barbier de Séville finalCliquez sur la plume du notaire

Après Rossini, les as du bel canto italien feront la part belle à ces notaires qui sont là juste pour faire signer un contrat de mariage.

Ainsi, dans la Somnambule (1831) de BELLINI, dans l’Élixir d’amour (l’Elisir d’amore) (1832) de DONIZETTI, dans Lucia di Lammermoor (1835), toujours de Donizetti ou encore dans la Fille du régiment (1840) (encore de Donizetti).

Le dernier avatar bel cantiste est Don Pasquale (1843) de l’incontournable Donizetti. Don Pasquale est un de ces vieux barbons qui veut se marier avec une jeune femme, Norina, après avoir déshérité son neveu Ernesto. Le notaire qui rédige le contrat de mariage est en fait un cousin, qui veille sur les amours de Norina et Ernesto. Le faux contrat signé, Norina va rendre la vie impossible à son faux mari, jusqu’à ce que celui-ci soit content d’apprendre qu’il n’est pas vraiment marié.

Donizetti Don Pasquale Fra da una parte ecceteraCliquez sur l’air du (faux) notaire

Un peu plus tard, on retrouvera un notaire dans La Périchole (1868) d’OFFENBACH.

Offenbah la Périchole Chœur des notairesCliquez sur le chœur des notaires

Au XXe siècle, on ne demande plus aux notaires de faire signer ces contrats, et leur rôle (à l’opéra) est de faire respecter des dispositions testamentaires.

Ainsi dans Gianni Schicchi (1918) de PUCCINI. L’histoire est celle d’une famille triste non d’avoir perdu un oncle qui vient de mourir, mais d’apprendre l’existence d’un testament léguant toute la fortune du défunt à un monastère. La famille fait alors appel à Gianni Schicchi, qui va prendre la place du mort dans son lit et, faisant venir un notaire, dicter un autre testament. Tout se passerait bien si l’ingénieux Schicchi jouant les mourants ne se mettait à léguer tous ses biens à… Gianni Schicchi !

Puccini Gianni SchicchiCliquez sur la bande-annonce

On trouve encore un notaire dans l’inattendu Testament de la tante Caroline (1933), une opérette d’Albert ROUSSEL. Dans cette œuvre, la tante Caroline meurt en laissant derrière elle 40 millions, qu’elle lègue à la première de ses trois vieilles sœurs qui aura un enfant, pendant l’année qui va s’écouler, faute de quoi la fortune serait léguée à l’armée du Salut !

Roussel le Testament de la tante CarolineCliquez sur les trois vieilles tantes sans descendance

(Source principale : Le Notaire à l’Opéra, Michel BERETTI, Caisse des Dépots et Consignations, 1987.)