
Hélène de Nervo est née à Lyon le 2 mars 1764. Issue d’une famille de la noblesse, elle passe une partie de sa jeunesse à Paris où elle étudie le piano. Élève très douée, son professeur déclare qu’il n’a plus rien à lui apprendre alors qu’Hélène n’a encore que treize ans.
Hélène a l’occasion d’exercer ses talents de pianiste dans le « bureau d’esprit » (le salon) de son père, ainsi que dans les salons de la peintre Elisabeth Vigée-Lebrun ou de l’écrivaine madame de Staël.
En 1784, elle se marie avec le marquis de Montgeroult et, en 1785, elle fait la connaissance du violoniste Viotti.
En 1793, son mari est nommé ambassadeur à Naples, mais sur le chemin de cette ville, la famille est attaquée et ils sont faits prisonniers par les Autrichiens. Le marquis de Montgeroult meurt en prison.
De retour à Paris, Hélène passe devant le Comité de salut public, et elle sauve sa tête en improvisant au piano sur l’air de la Marseillaise.
Début 1795, Hélène de Montgeroult a un fils que le père, Charles-Antoine Hys, reconnaît par son mariage avec la marquise en 1797.
En 1795, à la création du conservatoire de musique de Paris, Hélène de Montgeroult est nommée professeur de la classe pour hommes de piano-forte. C’est aussi l’année de parution de ses trois premières sonates pour piano. Dans son enseignement, elle est une des rares personnes à étudier et faire étudier encore les œuvres de Jean-Sébastien Bach, mort en 1750.
En 1800 paraissent les trois sonates de l’opus 2.
En 1806, elle publie Six nocturnes pour chant et piano, sur des textes de Métastase.
En 1812, elle achève son grand œuvre, son Cours complet pour l’enseignement du forte-piano, avec ses cent quatorze études pour piano, préfigurant celles de Chopin quelques années plus tard. Le cours sera publié en 1820.
Hélène de Montgeroult, qui n’a jamais joué pour le grand public, joue pour ses amis dans l’intimité de son salon, dans le cadre des « lundis de madame de Montgeroult ».
En 1820, elle se marie à nouveau avec le comte de Charnage, qui mourra en 1826.
En 1834, Hélène a des problèmes de santé et elle quitte Paris pour s’installer en Italie. C’est à Florence qu’Hélène de Montgeroult meurt le 20 mai 1836, à l’âge de 72 ans.
En 1836, Schumann comme Chopin avaient 26 ans et on peut penser, on peut entendre, que les compositions d’Hélène de Montgeroult ont exercé une influence sur eux. On peut donc considérer qu’elle a bâti un pont entre J.-S. Bach et les romantiques.
(Source principale : ce podcast de France Musique
À lire : Jérôme Dorival : Hélène de Montgeroult – la marquise et la Marseillaise, éditions Symétrie, 2006.
Jérôme Dorival : Hélène de Montgeroult – le génie d’une compositrice, éditions Symétrie, 2024.)
















































































