Ce(s) mois-ci, c’est Carnets Paresseux qui nous suggère l’Agenda Ironique de l’été 2025.
Le thème principal en est… Rien !
Voici donc ce qu’il nous demande, Carnets Paresseux :
Récapitulons : rien, le sujet ; les mots imposés haricot, asymptote, ragondin et billevesée ; des mots à éviter : activité, programme, obligation, aristotélicien, gouvernement. Et la forme que vous voulez.
Et puis du mystère, du calendrier, du suspense, des jours et des dates de juillet et d’août ; enfin, évidemment, de l’ironie. Autant que possible, aucun jeu de mots : de la tenue, du style, et pourquoi pas, une morale.
Mais tout ceci est tellement mieux esspliqué chez lui.
Après avoir tout dit sur rien, je vous propose ici mon traditionnel « poème mis en musique à ma façon », avec ce mois-ci La rien que la toute la, de François le Lionnais, soit le premier sonnet écrit sans nom, sans verbe et sans adjectif, sans haricot, sans ragondin, sans asymptote, et surtout sans la moindre billevesée.
Vous vous vous, parce que mais nul dont ce aucune Quand de ce (pour avec) et ce pourquoi jamais ;
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Seulement le et les et déjà si quand nous Au et contre ces qui d’où vous aussi vous des.
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Et même… Il en leur la plus que ce je ne te Maintenant et cela ou tel toujours sans très.
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Désormais tu son donc ! et tu bien les ici Mais grâce à lorsque sur dont un les des en eux Tu Tu Tu à travers les nul dont ce aucune.
Georg Friedrich Haendel (1685-1756) était l’invité d’honneur des Soirées baroques de Monflanquin de 2025, avec l’Anthem for the Funeral of Queen Caroline, une œuvre composée à l’occasion de la mort de son amie d’enfance, la reine Caroline.
Parmi les concerts programmés lors de ce festival figurait un « Haendel et ses contemporains » qui a pu laisser sur leur faim certains spectateurs il n’y avait pas beaucoup de contemporains de Haendel au programme). Alors, qui étaient les compositrices et compositeurs contemporains de Haendel ?
Un peu plus âgée que Haendel, on trouve d’abord la compositrice française Élisabeth Jacquet de la Guerre (1668-1729). Elle sera la première compositrice a écrire pour l’Académie royale de musique, l’actuel Opéra de Paris.
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À Hambourg, Haendel avait eu l’occasion de rencontrer Giovanni Bononcini (1670-1747). Il le retrouvera quelques années plus tard à Londres, où ils seront à la fois rivaux et collègues (ils collaboreront pour l’écriture de l’opéra Muzio Scevole.)
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Antonio Caldara (1670-1736) était un compositeur vénitien qui a eu l’occasion de rencontrer Haendel à Rome en 1708.
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Le Vénitien Tomaso Albinoni (1671-1751) est l’auteur d’un grand nombre d’opéras, presque tous disparus aujourd’hui. Son œuvre la plus célèbre, l’Adagio, a en réalité été composée par Remo Giazotto, un musicologue spécialiste d’Albinoni.
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Reinhard Keiser (1674-1739) était un compositeur et chef d’orchestre. Il dirige l’opéra de Hambourg de 1703 à 1709, dans l’orchestre duquel le jeune Haendel a travaillé (en 1703) comme violoniste et claveciniste. En 1712, il écrit une Brockes-Passion, tout comme le fera Haendel en 1719.
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L’Italien Antonio Vivaldi (1678-1741) partageait cette année l’affiche des deux concerts finaux du festival de Monflanqin, avec son fameux Gloria. Haendel et Vivaldi ont vécu à Venise en même temps. S’y sont-ils rencontrés ?
Pendant ce temps en Bohème vivait le très intéressant Jan Dismas Zelenka (1679-1745).
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Gerog Philip Telemann (1681-1767) rencontre Haendel en 1701 à Halle, et les deux hommes resteront amis.
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) était l’exact contemporain de Haendel. En 1702, les deux hommes résidaient à Halle. S’y sont-ils rencontrés ? Devenus aveugles tous les deux à la fin de leur vie, ils ont été opérés par le même chirurgien, et tous les deux sont morts aujourd’hui. Cherchez le coupable !
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Domenico Scarlatti (1685-1757) est l’exact contemporain de Haendel. Fils d’Allessandro Scarlatti, compositeur napolitain d’opéra, son œuvre est principalement consacrée au clavecin, avec 555 sonates à son actif.
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Né un an après Haendel, son « rival » Nicola Porpora (1686-1768) . En 1710, Porpora est appelé à Rome pour écrire l’opéra Berenice. Haendel, qui était à Rome à cette même époque, en loue les qualités musicales. En 1729, Porpora est invité à Londres par la compagnie Opera of the Nobility, rivale de la Royal Academy of Music de Haendel. Il fait alors venir son ami Farinelli à Londres. Pour la scène londonienne, Porpora compose 5 opéras, dont Polifemo (1735), sur un sujet que Haendel avait mis en musique en 1732.
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L’Allemand Johann Adolph Hasse (1699-1783) a écrit des opéras pour Naples, où il travaille avec Porpora, Dresde et Vienne. Les concurrents de Haendel cherchent à le faire venir à Londres, mais c’est sans sa présence qu’est créé dans cette ville Artaserse, sous la direction de Porpora.
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L’Italien Baldassare Galupppi (1706 – 1785) prendra la succession de Haendel à Londres, où il se rendra en 1741. Il y restera deux ans, y composant trois opéras. À cette époque, Haendel avait arrêté sa production d’opéras pour se consacrer à de la musique religieuse. L’oratorio Le Messie date précisément de 1741.
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Jean-Baptise Pergolèse (1710-1736), qui fait partie des compositeurs morts très jeunes, a composé outre un fameux Stabat Mater, une dizaine d’opéras dont la Servante maîtresse (la Serva padronna) en 1733. C’est à l’occasion d’une représentation de cette oeuvre à Paris en 1752 qu’a éclaté la fameuse Querelle des Bouffons entre Rameau et Rousseau, entre les défenseurs des styles français et italiens.
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Johann Georg Reutter (1708-1772) était un élève de Caldara, ayant travaillé essentiellement à Vienne, avec l’inévitable voyage à Venise et à Rome.
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C’est l’été et je suis en vacances loin de tout. Quoi de mieux alors qu’une petite série de haïkus (ou haïkaïs) improvisés pour profiter de cette période ?
Le haïkaï (ou haïku) est une forme de poésie japonaise visant à évoquer en quelques mots l’essence des choses. Il se compose, dans notre alphabet occidental, de 3 vers de cinq, sept et cinq pieds.
Avant d’être un gros garçon qui passe son temps à manger des tartines beurrées dans Le Petit Nicolas de Sempé et Goscinny, Alceste a été une des tragédies lyriques fondatrices de l’opéra français, écrite en 1673 par Lully, sur un livret de Quinault. C’est la deuxième collaboration de Lully et Quinault. Alceste a été créé le 19 janvier 1674 à l’Académie Royale de Musique.
Le pitch : Alcide aime Alceste. Par amour, Alceste donne sa vie pour Admète. Alcide va la chercher aux Enfers. Ému par les retrouvailles d’Alceste et Admète, Alcide renonce à Alceste, qui se marie avec Admète.
Prologue : La nymphe de la Seine se languit du Héros, parti à la guerre. La gloire arrive, précédant le Héros (comprendre le roi, Louis XIV). Tout le monde se réjouit, et les Plaisirs préparent un divertissement pour fêter le retour du Héros. Ce sera Alceste.
Acte I : Dans la ville d’Yolcos, en Thessalie. Alors que le chœur de Thessalie chante les noces d’Alceste et d’Admète, leur roi, Alcide confie à Lycas qu’il ne peut s’en réjouir, car il aime Alceste. Straton, confident de Lycomède, et Lycas se disputent les faveurs de Céphise, confidente d’Alceste. Céphise confirme à Straton que c’est Lycas qu’elle aime, mais elle réclame de pouvoir être inconstante. (Duo : « il faut aimer / changer toujours ».)
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Lycomède, roi de Scyros et frère de Thétis, se désole d’avoir perdu Alceste. Il profite d’une grande fête marine que l’on donne à l’occasion du mariage pour enlever Alceste sur son bateau, aidé de Thétis qui soulève les flots. Mais Éole calme les flots pour permettre à Admète et Alcide de poursuivre Lycomède.
Acte II : Dans la ville de Scyros, Céphise prétend regagner l’amour de Straton, tandis que Lycomède tourmente Alceste. Admète et Alcide font le siège de la ville et la prennent. Alcide libère Alceste, qui cherche à le retenir quand il veut partir. (Duo « Alceste, vous pleurez / Admète, vous mourez »).
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À son départ, Alceste et Céphise se mettent à la recherche d’Admète, mais ils le trouvent mourant. Apollon a reçu du Destin le pouvoir de le rendre à la vie, s’il se trouve quelqu’un pour lui offrir sa mort.
Acte III : Devant un autel vide, où doit paraître l’image de celui qui se sacrifiera pour Admède, Phérès et Céphise discutent. Phérès se trouve trop vieux pour mourir, et Céphise trop jeune. Soudain, le chœur chante le sort heureux d’Admète, guéri. Mais quand Admète regarde vers l’autel qui s’est dévoué, c’est l’image d’Alceste qu’il découvre. Admète a perdu Alceste en regagnant la vie. Suit une cérémonie funèbre en hommage à Alceste. Alcide, qui s’apprêtait à partir, décide d’aller chercher Alceste en enfer si Admète la lui cède. Admète accepte.
Acte IV : Aux enfers, Caron pousse sa barque sur l’Achéron, pour faire passer les âmes dans le royaume des morts (Air : il faut passer tôt ou tard …). Alcide saute dans la barque.
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Les suivants de Pluton se réjouissent de l’arrivée d’Alceste (Chœur « Tout mortel doit ici paraître ».)
Cliquez sur les suivants de Pluton
Au palais de Pluton, Pluton et Proserpine célèbrent l’arrivée d’Alceste dans ce lieu apaisé. Alecton les prévient qu’un mortel s’attaque à l’empire des morts. Alcide déclare en arrivant qu’il ne vient pas en ennemi, mais que son amour le pousse à venir rechercher Alceste. Pluton et Proserpine, émus par cet amour si fort, permettent à Alceste de ressortir. Alcide et Alceste remontent vers le monde des vivants sur le char de Pluton.
Acte V : Devant un Arc de Triomphe dressé pour recevoir Alcide, les peuples de la Grèce célèbrent Alcide, vainqueur du trépas. Lycas libère Straton, pour que Céphise choisisse entre eux. Céphise choisit de ne pas choisir. Pour aimer toujours, il faut ne se marier jamais. Admète et Alceste se retrouvent, mais leur amour est toujours aussi fort. Alors qu’Admète se retire et qu’Alceste offre sa main à Alcide, Alcide renonce à Alceste : le vainqueur des tyrans ne doit pas être tyran à son tour. Apollon descend en compagnie des Muses et des Jeux pour célébrer le bonheur d’Admète et d’Alceste, et le triomphe d’Alcide.
(Source principale : les représentations du Théâtre des Champs-Élysées de 1991 et le programme associé.)
Le Bal de Sceaux est une nouvelle de Balzac, recueillie dans la Comédie humaine parmi les « Scènes de la vie privée ». La musique y occupe une place importante, rythmant la naissance et l’évolution de l’amour entre deux jeunes gens.
Le pitch : Émilie de Fontaine est une jeune femme pourrie gâtée par ses parents, qui ne veut pour mari qu’un Pair de France. Un jour, au bal de Sceaux, elle rencontre un mystérieux jeune homme dont elle remarque l’apparence extérieure. Aidée de son oncle, elle cherche à connaître l’identité du bel inconnu, Maximilien Longueville. Petit à petit, les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre. Mais Maximilien fait-il partie de la noblesse ? (Je m’arrête là, vous ne croyez quand même pas que je vais vous divulgâcher la chute ?)
Dès le début, on apprend que dans son éducation aristocratique, Émilie pratique à la perfection le chant et le piano.
Page 126, Émilie se rend à un entretien avec son père (qui la presse de se marier, en fredonnant un air d’Il Barbiere de Rossini.
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Page 130, à la fin de cette conversation avec son père, elle s’éloigne en chantant « Cara non dubitare » du Matrimonio Secreto de Cimarosa.
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Page 146, alors que les deux jeunes gens se sont rencontrés, et qu’on commence à inviter Maximilien chez les Fontaine, il « enchante toute la compagnie en mariant sa voix délicieuse à celle d’Émilie dans un des plus beaux duos de Cimarosa ».
Page 148, la situation a évolué et désormais les feux de l’amour couvent entre eux. « Ils chantent les duos les plus passionnés en se servant des notes trouvées par Pergolèse ou Rossini comme de truchements fidèles pour exprimer leurs secrets ».
Cliquez sur les notes trouvées par Pergolèse
Page 154, après qu’ils se furent avoué leur amour. « Ils chantèrent un duo italien avec tant d’expression que l’assemblée les applaudit avec enthousiasme ».
Cliquez sur le duo italien
Page 155, l’oncle d’Émilie cherche à se renseigner sur l’identité de Longueville, et il le compare Longueville au Chevalier de Saint-Georges.
(Source principale : Balzac, la Comédie humaine, éditions Gallimard, bibliothèque de la Pléiade, volume I.)
Cette année, le thème du festival de musique baroque de Monflanquin (Lot-et-Garonne) s’articule autour de deux œuvres, le Gloria de Vivaldi et The Ways of Ziondo mourn de Haendel, une pièce écrite pour les funérailles de la reine caroline.
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On le sait, alors que Vivaldi a très peu bougé de Venise, Haendel était l’archétype du compositeur cosmopolite au XVIIIe siècle. Compositeur allemand, il part apprendre son métier en Italie, avant de revenir en Allemagne, puis de partir en Angleterre pour y écrire des opéras en italien.
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Au programme du festival, on peut noter :
Le 21 juillet : projection en plein air du film Farinelli de Gérard Corbiau.
Le 23 juillet, une conférence sur « Haendel l’Européen ».
Le 25 juillet, un concert « Haendel à Venise ».
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Le 28 juillet, un concert « Haendel et ses contemporains ».
Cliquez sur Polifemo, un opéra de Porpora que Haendel avait également mis en musique à la même époque
Le 31 juillet à Villereal et le 1er août à Monflanquin, le Gloria de Vivaldi et The Ways of Ziondo mourn de Haendel, par le chœur du festival et l’ensemble « les Saisons », dirigés par Jacques Charpentier et Pierre Goumare.
Cinquième journée de l’heptalogie Licht, de Karl Heinz Stockausen, Freitag a été écrit entre 1991 et 1994, et créé à Leipzig le 12 septembre 1996.
Freitag (vendredi) est le jour de la tentation d’Eva (Ève) par Luzifer (Lucifer).
L’articulation musicale et dramatique se fait selon douze « scènes de son » et dix « scènes réelles ».
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Freitag-Gruss (Salut de vendredi) : Le public entre dans l’Opéra alors que se joue déjà « Weltraum », musique électronique qui l’accompagnera pendant toute la durée de l’opéra.
Acte I : Scène de son 1 – entrée du couple Femme / Homme.
Scène de son 2 – entrée du couple Chatte / Chien.
Scène réelle 1 – 1ère rencontre entre Eva et Ludon. Ludon propose à Eva de céder à son fils, Kaïno, et de procréer avec lui. Ils décident de se revoir et de se présenter leurs enfants respectifs.
Scène de son 3 – entrée du couple Photocopieuse / Machine à écrire.
Scène réelle 2 – Orchestre d’enfants. Eva arrive avec ses enfants, accompagnés par Elu (Cor de basset) et Lufa (Flûte). Ludon arrive avec ses enfants. Eva dirige son orchestre d’enfants qui entonne joyeusement des voyelles pour les enfants de Ludon, qui s’en amusent.
Scène réelle 3 – Chœur d’enfants. Les enfants de Ludon répondent en faisant de la musique à leur tour, accompagnés par Synthibird. Chaque enfant joue un solo gestuel et vocal. À la fin, Ludon propose que tous les enfants se produisent ensemble.
Scène réelle 4 – Tutti d’enfants. Eva et Ludon chantent ensemble, accompagnés par Elu, Lufa et Synthibird. Ils tentent de diriger l’orchestre d’enfants, mais rien ne se passe. Ludon propose à Eva de diriger seule, ce qu’elle fait.
Scène de son 4 – entrée du couple Voiture de course / Pilote de course.
Scène de son 5 – entrée du couple Flipper / Joueur de flipper.
Scène de son 6 – entrée du couple Ballon de football / Jambe avec chaussure de football.
Scène réelle 5 – Consentement. Ludon attend Eva, qui apparaît mystérieusement. Ludon lui présente un talisman et lui propose de s’unir à son fils, pour contribuer à l’amélioration de l’humanité. Eva accepte et lui rend son talisman. Ils se séparent.
Scène de son 7 – entrée du couple Lune avec un petit hibou / Fusée.
Acte II :
Scène réelle 6 – Chute. Kaïno, au bord d’un lac, attend Eva. Celle-ci arrive sur une barque, en descend, et s’approche de lui. Ils s’étreignent en chantant doucement, accompagnés par le cor de basset et la flûte. Puis Eva repart, et on entend la voix de Michaël qui cire « Eva, nos enfants ! »
Scène de son 8 – entrée du couple Bras nu / Main tenant une seringue. À partir de cette scène, qui suit la fracture du couple Eva / Adam, les couples voisins changent de partenaires
Scène de son 9 – entrée du couple Taille-crayon électrique / Crayon.
Scène réelle 7 – Guerre des enfants. Les enfants d’Eva et de Ludon se battent dans une guerre atroce. Un rhinocéros ailé, chevauché par quatre garçons, attaque les enfants d’Eva. Eva, en lévitation, tente de les protéger, mais les enfants de Ludon remportent le combat.
Scène de son 10 – entrée du couple Bouche de femme / Cornet de glace.
Scène de son 11 – entrée du couple Violon / Archet.
Scène réelle 8 – Repentir. Eva, Elu et Lufa sortent du lac. Eva s’agenouille à l’endroit où elle s’est accouplée avec Kaïno et chante une prière. Son maître Michaël et son mari apparaissent, avant que les trois ne disparaissent.
Scène de son 12 – entrée du couple Nid / corbeau.
Scène réelle 9 – Elufa. Elu et Lufa jouent de leurs instruments devant les douze couples, fascinés. Lufa leur demande : « Vous repentez-vous tous ? » ce à quoi ils répondent « Oui, nous nous repentons ». La lumière s’éteint.
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Scène réelle 10 – Spirale de chœur. Après le départ d’Elu et Lufa, les couples s’unissent en une déclinaison de lumière, comme la flamme d’une bougie. Cette flamme s’élève dans un mouvement en spirale, jusqu’à disparaître dans l’au-delà.
Adieu de Vendredi. La musique électronique est diffusée dans la salle et le foyer de l’opéra pendant que le public sort.
(Source principale : les représentations de l’Opéra de Lille en 2022 et le programme associé.)
Darius Milhaud est né à Marseille le 4 septembre 1892. Ses parents sont musiciens amateurs et Darius montre vite des dispositions pour la musique. En 1909, il étudie au Conservatoire de musique de Paris, où il a comme professeur Charles-Marie Widor et Paul Dukas. Il se lie d’amitié avec Georges Auric et Arthur Honegger
En 1912, il rencontre le poète Francis Jammes et le dramaturge Paul Claudel, écrivains qu’il mettra en musique. Il compose notamment des musiques de scène pour la traduction par Claudel de l’Orestie d’Eschyle.
Quand Claudel est nommé diplomate à Rio de Janeiro, en 1917, il propose à Milhaud de le suivre en tant que secrétaire. C’est l’occasion pour Darius de découvrir les rythmes sud-américains, qu’il intègre à ses ballets l’Homme et son désir (1917), sur un argument de Claudel, et le Bœuf sur le toit.
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À son retour à Paris en 1918, on l’intègre au Groupe des Six, aux côtés de Georges Auric, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc, Louis Durey et Arthur Honnegger. En 1921, il collabore ainsi aux Mariés de la tour Eiffel, une œuvre commune à ce groupe sur un texte de Cocteau.
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En 1920, le même Cocteau avait détourné Le bœuf sur le toit de Darius Milhaud, souvenirs musicaux de son passé au Brésil, en déposant un texte sur cette musique. Les décors étaient de Raoul Dufy et la chorégraphie de Massine.
La dernière œuvre de Cocteau pour les Ballets russes est le Train bleu (1924), toujours avec une musique de Milhaud.
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En 1925, Darius se marie avec une de ses cousines, Madeleine Milhaud. Ils auront un fils, Daniel.
En 1930, Milhaud compose l’opéra Christophe Colomb, sur un texte de Claudel.
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En 1933, Milhaud écrit deux chansons pour Madame Bovary, de Flaubert.
En 1939, il s’empare du mythe de Médée dans un opéra qui porte ce nom.
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En 1940, Milhaud doit fuir la France occupée, sous le double titre de Juif et de compositeur de musique dégénérée. Il part donc aux États-Unis où il enseigne la musique à l’université d’Oakland en Californie. Parmi ses élèves, on trouve Burt Bacharach, ou les minimalistes Steve Reich et Philip Glass.
En 1947, à son retour en France, Milhaud est nommé professeur au Conservatoire de musique de Paris, tout en gardant son activité d’enseignant aux États-Unis. À Paris, il aura comme élève notamment Betsy Jolas.
En 1958, Boris Vian écrit Fiesta une comédie-musicale avec une musique de Darius Milhaud.
La mère coupable (1792), la troisième pièce de la trilogie de Figaro formée par le Mariage de Figaro et le Barbier de Séville de Beaumarchais, est adaptée à l’opéra en 1966 par Darius Milhaud.
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Darius Milhaud meurt à Genève le 22 juin 1974, à l’âge de 81 ans.
Sous-produit de la Révolution française, Napoléon a inspiré quelques compositeurs d’opéras, et plus généralement quelques compositeurs du XIXe siècle.
En 1800, Bonaparte commande à Méhul un Chant du 14 juillet 1800, après le succès du Chant du départ. Méhul a écrit une trentaine d’opéras, dont l’Irato (1801), une réponse au premier consul qui prétendait que l’opéra bouffe était réservé à l’Italie. Méhul écrira donc un faux opéra italien, et ne dévoilera qu’il en était l’auteur qu’après que celui-ci eut remporté le succès.
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Pour le couronnement de l’empereur en 1804, c’est Lesueur qui écrira une messe solennelle.
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L’action de La Fille du régiment de Donizetti (1840) se passe dans le Tyrol occupé par les armées napoléoniennes en 1805.
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Un autre opéra très célèbre, Tosca de Puccini, se passe à Rome pendant la République romaine instaurée par Napoléon, à l’époque de la bataille de Marengo.
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Le plus napoléonien des opéras est probablement La Guerre et la Paix (1941-1943) de Prokofiev, écrit d’après le roman de Tolstoï. Cette œuvre gigantesque est rarement représentée sur scène à cause de l’effectif pléthorique requis pour le monter (une trentaine de solistes !).
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Une parodie de ce roman a été réalisée par Woody Allen dans son Guerre et Amour. Et quand on regarde bien, on peut y voir Napoléon et son double se battre à l’arrière du cadre.
Dans la famille Napoléon, je demande le fils. Une adaptation musicale de l’Aiglon de Rostand a été réalisée par Honegger. (L’aiglon était le surnom donné au fils de Napoléon, en référence aux aigles impériales du père.)
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En dehors du chant de l’opéra (oups, pardon du champ de l’opéra), Napoléon et son épopée ont inspiré bien des compositeurs du XXe siècle.
Parmi eux Beethoven, qui admirait le révolutionnaire, avait initialement dédié sa Symphonie n° 3 à Bonaparte, avant de retirer cette dédicace quand Napoléon s’est fait couronner empereur. Il a alors baptisé cette symphonie Héroïque.
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Il a plus tard composé la Bataille de Vittoria (1813), célébrant la victoire du duc de Wellington sur les armées françaises à Vittoria.
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Robert Schumann a mis en musique le poème d’Heinrich Heineles deux Grenadiers, qui raconte la retraite peu glorieuse de deux grognards. Cette pièce se termine par une citation ironique de la Marseillaise.
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Berlioz a écrit une cantate, le 5 mai, sur la mort de l’empereur, survenue le 5 mai 1821. Elle est rarement jouée.
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Tchaïkovski, lui, a mis en musique la déroute napoléonienne de la campagne de Russie dans sa tonitruante Ouverture 1812.
Ce(s) mois-ci, c’est Carnets Paresseux qui nous suggère l’Agenda Ironique de l’été 2025.
Le thème principal en est… Rien !
Voici donc ce qu’il nous demande, Carnets Paresseux :
Récapitulons : rien, le sujet ; les mots imposés haricot, asymptote, ragondin et billevesée ; des mots à éviter : activité, programme, obligation, aristotélicien, gouvernement. Et la forme que vous voulez.
Et puis du mystère, du calendrier, du suspense, des jours et des dates de juillet et d’août ; enfin, évidemment, de l’ironie. Autant que possible, aucun jeu de mots : de la tenue, du style, et pourquoi pas, une morale.
Mais tout ceci est tellement mieux esspliqué chez lui.
On définit généralement un expert comme étant quelqu’un qui connaît un maximum de choses sur un sujet très restreint. Si on pousse ce raisonnement asymptotiquement, on infère que le climax de l’expertise est donc de connaître Tout sur rien !
Mine de rien, la référence musicale évidente sur le rien en musique doit être le fameux Air de rien de John Cage, plus connu sous son titre 4 mn 33 s.
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Jean Tardieu nous propose, dans la Môme néant, un bel exemple de rien en poésie :
Quoi qu’a dit ? A dit rin.
Quoi qu’a fait ? A fait rin.
À quoi qu’ a pense ? A pense a rin.
Pourquoi qu’a dit rien ? pourquoi qu’a fait rin ? Pourquoi qu’a pense a rin ?
A’ xiste pas.
Le plus beau discours que je connaisse sur le rien est dû à Raymond Devos, avec son sketch Parler pour ne rien dire.
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Mais trève de billevesées, revenons à un univers qui m’est cher, celui de l’opéra (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’univers de l’opéra m’est cher). Comme le rappelle Vladimir Jankelevitch dans ses ouvrages de musicologie, c’est avec la mort de Mélisande qu’on s’approche le plus près du mystère du passage de la vie à la mort : « Elle est partie sans rien dire, je n’ai rien entendu ».
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Les historiens de la musique nous le disent, Hector Berlioz jouait du flageolet dans sa jeunesse. Il ne s’agit évidemment pas du haricot, mais bel et bien d’une petite flûte. Mais ce vaurien n’a pas suvi les conseils de son père, qui voulait faire de lui un médecin. Passant plus de temps dans les théâtres que dans les amphihéâtres, il finira compositeur. Dans sa Symphonie fantastique (1830), il mettra en scène de façon spectaculaire l’ancien thème grégorien du Dies Irae.
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Un rien plus tard, en 1836, Meyerbeer s’est servi d’un hymne non pas grégorien, mais luthérien, pour l’ouverture de son Grand opéra à la française, les Huguenots.
Cliquez sur le vieil hymne luthérien
Et si, arrivé là, vous en voulez encore, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.