Compositeurs

Félix MENDELSSOHN-BARTOLDY (1809-1847)

Felix Mendelssohn par Adrian

Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY est né le 3 février 1809 à Hambourg, dans une famille de juifs convertis au luthérianisme. Son père était banquier. En 1811, la famille s’installe à Berlin, où le jeune Félix peut jouir d’une éducation de qualité. Sa mère était musicienne, ainsi que sa grande sœur Fanny. Le dimanche, les parents organisent des concerts que fréquentent les artistes de passage à Berlin. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Félix montre très jeune ses talents de compositeur. Ainsi, à l’âge de 14 ans, il a déjà écrit douze symphonies, la plupart pour orchestre à cordes, ainsi que quatre opéras.

En 1825, il écrit son Octuor opus 20, et l’année suivante une de ses œuvres les plus connues, l’Ouverture pour le Songe d’une nuit d’été de SHAKESPEARE.

Mendelssohn Le Songe d'une nuit d'été Marche nuptialeCliquez sur la marche nuptiale

En 1829, après ses études, Félix voyage en Angleterre et en Écosse. On trouve des traces de ces voyages dans sa Symphonie Écossaise ou dans l’Ouverture de la grotte de Fingal.

Mendelssohn Symonie ÉcossaiseCliquez sur l’image

L’année suivante, c’est en Italie qu’il voyage, ce qui nous vaudra sa Symphonie Italienne.

Mendelssohn Symphonie ItalienneCliquez sur l’image

Il voyage ensuite dans toute l’Europe, à la fois comme pianiste et comme chef d’orchestre. Il fait (re)découvrir les œuvres de J.-S. BACH, joue les symphonies de BEETHOVEN. Se liant d’amitié avec Robert et Clara SCHUMANN, il crée la neuvième symphonie de SCHUBERT en 1839, onze ans après la mort de celui-ci.

En 1837, Félix se marie avec Cécile JEANRENAUD, avec qui il aura quatre enfants.

En tant que compositeur, il écrit ses cinq « grandes » symphonies, deux concertos pour piano, son célébrissime concerto pour violon, des oratorios (Elias, Paulus) ou encore la Première nuit de Walpurgis, d’après GOETHE.

Mendelssohn Concerto pour violonCliquez sur la violoniste

Mendelssohn La première nuit de Walpurgis Es lacht der MaiCliquez sur l’image

Parmi ses nombreuses œuvres, j’ai un gros faible pour celles pour chœur, accompagnées ou a capella (et je ne peux m’empêcher de verser une larme à l’écoute de ces œuvres, parmi les premières que j’ai chantées.)

Mendelssohn Hör mein Bitten, Herr

Reconnu partout en Europe, Mendelssohn dirige le théâtre de Düsseldorf, puis le fameux Gewandhaus de Leipzig, avant de partir en 1840 à Belin, appelé par le roi de Prusse pour réorganiser le secteur musical.

Très affecté par la mort de sa sœur Fanny, il meurt quelques mois plus tard, le 4 novembre 1847 à Leipzig, à l’âge de 38 ans.

Et si vous voulez entendre quelques-uns de ses œuvres chorales, yakacliquer sur le lien.

 

Compositrices

ETHEL SMYTH (1858-1944)

image Ethel Smyth

Ethel SMYTH est née à Londres le 22 avril 1858.

À l’âge de 12 ans, Ethel veut devenir compositrice, ce que ses parents refusent. Pourtant, à 19 ans, elle réussit à intégrer l’école de musique de Leipzig. C’est pour elle l’occasion de rencontrer Clara SCHUMANN, Johannes BRAHMS ou encore Piot Illitch TCHAÏKOVSKI, qui l’encourage et lui reconnaît un grand talent, louant sa sonate pour violon.

Smyth Sonata for Violin and PianoCliquez sur la pianiste et la violoniste

Poursuivant son voyage en Europe, c’est à Florence qu’elle rencontre Henbry BREWSTER, un écrivain qui lui écrira plusieurs livrets d’opéra.

En 1890, elle regagne l’Angleterre où l’on crée sa Sérénade en ré majeur.

Smyth Sérénade en ré majeurCliquez sur l’image

En 1893, elle fait jouer sa Messe en ré au Royal Albert Hall.

Smyth Messe en ré majeur GloriaCliquez sur l’image

En 1898, elle donne son premier opéra, Fantasio, d’après l’œuvre d’Alfred de MUSSET. Suivront en 1902 La Forêt (Der Wald) qui deviendra l’année suivante le premier opéra écrit par une femme monté au Metropolitan Opera. En 1909, le grand chef d’orchestre Sir Thomas BEECHAM monte The Wreckers (les Naufrageurs), créé à Leipzig en 1906.

Smyth The WreckersCliquez sur l’image

En 1910, Ethel Smyth se rapproche des mouvements féministes anglais et elle devient suffragette. Elle écrit pour ce mouvement la Marche des femmes (The March of the Women).

Smyth March of the WomenCliquez sur la suffragette

En 1912, suite à une manifestation de rue où on lui reproche d’avoir cassé la fenêtre d’un secrétaire d’État, elle est condamnée à deux mois de prison, ce qui nous vaut l’anecdote d’Ethel Smyth faisant chanter sa Marche des femmes par un chœur de prisonnières, elle-même dirigeant de la fenêtre de sa cellule avec une brosse à dents.

En 1922, ses talents musicaux sont récompensés par le grade de Dame Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique.

Elle cesse de composer et se met à l’écriture vers 1930, quand elle se rend compte qu’elle devient sourde. En 1939, elle tombe amoureuse de Virginia WOOLF avec qui elle correspondra jusqu’au suicide de cette dernière en 1941.

Ethel Smyth est morte à Wokey le 8 mai 1944, à l’âge de 86 ans.

Compositeurs

MANUEL DE FALLA (1876-1946)

image De Falla

Manuel DE FALLA est l’un des compositeurs espagnols les plus importants. Il est né le 23 novembre 1876 à Cadix.

Manuel commence l’apprentissage du piano à l’âge de 8 ans. En 1896, il entre au Conservatoire de Madrid, d’où il ressortira deux ans plus tard. Il a comme professeur de composition le catalan Felipe PEDRELL.

En 1904, il écrit son premier succès, l’opéra la Vie brève (la Vida breva).

De Falla La vida breveCliquez sur l’image

En 1907, il part en France où il côtoie DEBUSSY, RAVEL et son compatriote Isaac ALBENIZ. En 1910, il écrit Trois mélodies sur des poèmes de Théophile GAUTIER.

Au début de la guerre, en 1914, il rentre en Espagne. Pendant la tournée espagnole des Ballets russes de DIAGHILEV, De Falla fait la connaissance de STRAVINSKY. C’est pour les ballets russes qu’il écrit l’Amour sorcier (El Amor brujo) (1915) et le Tricorne (El Sombrero de tres picos) (1917).

De Falla Danse rituelle du feuCliquez sur l’image

De Falla le TricorneCliquez sur l’image

En 1921, il écrit ses Nuits dans un jardin d’Espagne (Noches en los jardines de Espana), pour piano et orchestre.

De Falla Nuits dans un jardin d'EspagneCliquez sur l’image

En 1922, c’est l’opéra de chambre les Tréteaux de Maître Pierre (El retablo de Maese Pedro), d’après le Don Quichotte de CERVANTÈS. En 1926, il écrit pour la claveciniste Wanda LANDOWSKA son Concerto pour clavecin et cinq instruments. (Deux ans plus tard, c’est son ami POULENC qui écrira un concerto pour clavecin pour cette même claveciniste.)

De Falla Concerto pour clavecinCliquez sur l’image

Pendant la guerre civile (d’Espagne), ce catholique pratiquant penche du côté de FRANCO, mais après l’assassinat en 1936 de son ami GARCIA LORCA, il décide de partir en Argentine. Il ne reviendra plus en Espagne et il mourra le 14 novembre 1946, à Alta Gracia.

Compositrices, Couleurs, Nature

ARC-EN-CIEL

Joséphine du blog « Nervures et entailles » ayant récemment publié un article intitulé « Arc-en-ciel » m’a demandé si je comptais faire un billet sur « arcs-en-ciel et opéra ». Le voici donc.

L’arc-en-ciel est un des plus beaux phénomènes que la nature nous offre. Il est le résultat de la diffraction de la lumière sur les gouttelettes contenues dans l’air pendant la pluie. Comme l’indice de réfraction de l’air dépend de la longueur d’onde, la lumière du soleil qui comporte toutes les longeurs d’onde se trouve ainsi décomposée suivant un spectre continu qui va de l’ultra-violet à l’infrarouge. Pour l’observer, il faut donc deux conditions qui ne sont pas souvent réunies : de la pluie et du soleil ! On peut aussi créer artificiellement un arc-en-ciel à l’aide d’un prisme cristallin.

Pink Floyd Dark side of the moon Brain DamageCliquez sur le prisme décomposant la lumière et formant un arc-en-ciel

Il y a donc une infinité de nuances dans l’arc-en-ciel, mais l’œil humain en distingue principalement sept : le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo et le violet.

Le premier exemple d’arc-en-ciel qui m’est venu à l’esprit quand j’ai imaginé ce billet est celui qui clôt l’Or du Rhin (Rheingold) de WAGNER. La demeure des dieux, le Walhalla est achevé. Donner provoque un orage et Froh crée un arc-en-ciel par lequel les dieux peuvent rejoindre leur demeure.

Wagner Rheingold finalCliquez sur l’arc-en-ciel

À l’acte II du Saint-François d’Assise, de MESSIAEN, apparaît un bien curieux Ange voyageur, aux ailes quinticolores (les mots sont de Messiaen lui-même).

Messiaen Sint-François d'Assise, l'Ange voyageurCliquez sur l’image

Le même Messiaen a intitulé le 6e mouvement de son Quatuor pour la fin des temps « Fouillis d’Arcs-en-ciel, pour l’Ange qui annonce la fin du temps ».

Messiaen Quatuor pour la fin des temps Fouillis d'Arc-en-CielCliquez sur l’Arc-en-ciel

Dans ses Musiques d’enfants, PROKOFIEV a écrit la pièce « Pluie et Arc-en-ciel ».

Prokofiev Musiques d'enfants la Pluie et l'Arc-en-CielCliquez sur Prokofiev jeune

Et la compositrice australienne Jeanell CARRIGAN a composé ce bel Arc-en-ciel.

Carrigan Arc-en-CielCliquez sur l’image

Dans un autre genre, celui de la comédie musicale, The Wizard of Oz (le Magicien d’Oz) (1939) comporte un « tube des tubes » avec Somewhere over the Rainbow.

The Wizard of Oz Somewhere over the RainbowCliquez sur Judy Garland

Bien sûr, sur le thème de l’Arc-en-ciel, j’aurais pu écrire un tout autre billet. Le drapeau Arc-en-ciel (je ne parle pas de la Wiphala du Pérou) est l’emblème de la communauté LGBT. J’aurais donc pu illustrer l’arc-en-ciel avec des opéras queers, comme Like Flesh, de Sivan ELDAR, Les Mamelles de Tirésias de POULENC ou encore A quiet Place de BERNSTEIN ou Billy Budd de BRITTEN. Qu’en pensez-vous ?

Et pour voir tous les drapeaux de pays qui ont un arc-en-ciel, il faut aller chez l’incontournable John Duff.

Compositrices, littérature, Théâtre

PELLÉAS ET MÉLISANDE, de MAETERLINCK (1893)

Pelléas et Mélisande (1893) est une pièce de théâtre du dramaturge et poète symboliste Maurice MAETERLINCK.

Cette histoire universelle, on a du mal à la situer ailleurs que dans un passé et un lieu difficilement identifiables, met en scène ce qui semble (é)mouvoir les humains depuis la nuit des temps : l’amour et la jalousie.

Acte I : Golaud, le maître du château, rencontre dans une forêt où il s’était perdu une jeune fille en pleurs. Cette jeune fille, qui s’appelle Mélisande, a perdu sa couronne dans une fontaine. Elle refuse que Golaud la lui retrouve et ne répond à aucune de ses questions sur son origine. Golaud emmène Mélisande et se dirige vers son château, où vit également son père, Arkel, et son demi-frère, Pelléas.

Golaud a écrit une lettre à Pelléas, il s’est marié avec Mélisande, dont il ne connaît toujours pas le passé, mais il a peur des réactions de son père. Il demande à Pelléas ce que son père pense de son mariage. Son bateau est au large du château et Pelléas doit allumer une torche si Arkel l’approuve, en quel cas Golaud rentrera au château avec Mélisande. Dans le cas contraire, il poursuivra son chemin pour ne plus jamais revenir.

Pelléas a reçu une autre lettre. Son ami Marcellus va mourir, et lui demande de venir le voir avant sa fin prochaine. Arkel lui demande de rester jusqu’au retour de Golaud.

À l’entrée du château, Pelléas accueille Mélisande.

Acte II : Pelléas et Mélisande devisent près d’une fontaine. Mélisande se penche et laisse tomber son alliance dans la fontaine.

Mélisande soigne Golaud qui a fait une chute de cheval. Elle lui déclare qu’elle ne peut plus vivre dans ce château sans lumière, qu’elle y étouffe, et qu’elle mourra si elle reste. Golaud lui prend les mains, et remarque qu’elle a perdu sa bague. Troublée, Mélisande répond qu’elle a dû la perdre le matin, en ramassant des coquillages dans une grotte qui donne sur la mer. Golaud lui dit que cette bague est très importante pour lui, et lui demande d’aller la rechercher. Mélisande a peur, mais Golaud lui demande de se faire accompagner par Pelléas.

Acte III : Pelléas et Mélisande attendent le retour de la chasse de Golaud. La nuit va tomber quand Yniold, le fils du premier mariage de Golaud, entre. Il a peur que Mélisande ne quitte le château. Golaud arrive enfin, et constate que Mélisande et Pelléas ont pleuré.

À sa fenêtre, Mélisande arrange sa chevelure pour la nuit. Elle chante. Pelléas arrive au pied de la tour. Il vient annoncer qu’il part le lendemain , et demande à Mélisande de lui tendre la main pour l’embrasser. Les cheveux de Mélisande se dénouent, se répandant sur Pelléas qui s’enroule amoureusement dedans. Survient Golaud qui les surprend dans leurs jeux.

Golaud a amené Pelléas dans les souterrains du château. Il parle de la mort qui y règne, et qui pourrait emporter Pelléas. En sortant, Golaud prévient Pelléas qu’il les a surpris dans ce qu’il appelle des jeux d’enfants, et lui demande de ne pas recommencer. Plus tard, il veut faire parler Yniold sur ce qui se passe entre Mélisande et Pelléas quand ils sont ensemble, mais Yniold répond qu’il ne se passe rien entre eux, que Mélisande ne veut pas qu’il sorte car elle a peur de se retrouver seule avec Pelléas.

Acte IV : Le père de Pelléas, qui était malade, va mieux, et exhorte Pelléas à voyager. Pelléas donne rendez-vous à Mélisande dans le parc.

Le soir, Pelléas et Mélisande se retrouvent dans le parc. Pelléas avoue à Mélisande que s’il doit partir, c’est parce qu’il l’aime. Mélisande lui répond qu’elle aussi l’aime. Ils s’embrassent quand Golaud arrive. Il frappe Pelléas de son épée. Mélisande se sauve et Golaud la poursuit.

Acte V : Les servantes discutent de ce qui s’est passé pendant la nuit. On a trouvé Golaud et Mélisande devant la porte, et maintenant Mélisande se meurt.

Dans la chambre de Mélisande, Arkel et le docteur discutent. Golaud arrive, plein de remords pour son geste fou. Il demande qu’on le laisse seul avec sa femme et lui demande de le pardonner. Mais il est repris par sa jalousie et veut savoir si « il s’est passé » quelque chose entre Pelléas et Mélisande. Devant les dénégations de Mélisande, il se remet en colère. Quand il voit que Mélisande est en train de s’évanouir, il dit à Arkel et au docteur de rentrer. Mais il est trop tard, il ne saura jamais.

On présente à Mélisande son enfant né trois jours avant, et elle meurt en contemplant cette pauvre petite chose qu’elle a mise au monde.

Une telle histoire a inspiré bien des compositeurs, et non des moindres.

La mise en musique la plus célèbre est celle de DEBUSSY, pour un opéra très fidèle au texte de Maeterlinck (1902).

Debussy Pelléas et Mélisande Scène de la fontaineCliquez sur la scène de la fontaine

Auparavant, en 1898, FAURÉ avait composé une musique de scène.

Fauré Pelléas et Mélisande SicilienneCliquez sur le flûtiste

WALLACE a écrit sa propre musique de scène en 1900.

Peu après Debussy, c’est SCHÖNBERG qui a écrit en 1903 un poème symphonique sur cette histoire.

Schoenberg Pelléas et MélisandeCliquez sur l’image

Deux ans plus tard, en 1905, SIBELIUS a lui aussi écrit une musique de scène.

Sibelius Pelléas et MélisandeCliquez sur l’image

Un peu plus tard, en 1923, la compositrice Mel BONIS intitulera une de ses pièces pour piano Mélisande.

Bonis MélisandeCliquez sur le pianiste

Enfin, beaucoup plus près de nous, le compositeur de musique de film Alexandre DESPLAT a intitulé Pelléas et Mélisande sa Suite pour flûte et orchestre.

Desplat Pelléas et MélisandeCliquez (encore) sur le flûtiste

Et si vous voulez encore un peu de musique, cliquez donc sur le bonus surprise.

point-dinterrogation

Écrivains, Compositrices, littérature, Poésie, Théâtre

Maurice MAETERLINCK (1862-1949)

image Maeterlinck

Maurice MAETERLINCK est né le 29 août 1862 à Gand. Poète et surtout dramaturge, il est considéré comme étant le chef de file des symbolistes.

Comme d’autres poètes de son époque, il suit des études de droit avant de se consacrer à la littérature. Dès 1885, il publie des poèmes d’inspiration parnassienne, ce mouvement poétique qui a suivi le romantisme, visant à promouvoir « l’art pour l’art » comme l’écrivait GAUTIER.

Il décide de partir à Paris où il fait la connaissance de MALLARMÉ ou VILLIERS de L’ISLE-ADAM. Il découvre les idéalistes allemands, HEGEL et SCHOPENHAUER ainsi que SCHLEGEL, préfigurateur du symbolisme.

En 1889, il publie Serres chaudes, un recueil de poèmes qui sera mis en musique par CHAUSSON et Lili BOULANGER.

Chausson Serres chaudesCliquez sur l’image

Boulanger Lile RefletsCliquez sur l’image

En 1889, il publie sa première pièce de théâtre, la Princesse Maleine. Lili Boulanger en a tiré un opéra, dont le manuscrit est perdu.

Suivront en 1890 l’Intruse, portée à l’opéra par RIEMANN, et les Aveugles, qui a inspiré trois opéras, et en 1891 les Sept princesses.

1892 est l’année de son œuvre peut-être la plus connue, Pelléas et Mélisande, qui a fait l’objet d’au moins cinq adaptations musicales signées DEBUSSY, FAURÉ, SCHÖNBERG, SIBELIUS, WALLACE et Mel BONIS.

En 1894, ce sera une série de trois petites pièces : Alladine et Palomides, pièce qui fera l’objet de trois opéras et Intérieurs (deux opéras), ainsi que la Mort de Tintagiles (trois opéras). Je reviendrai dans un billet spécifique à ces mises en musique de Pelléas et Mélisande.

En 1895, il fait la connaissance de l’actrice Georgette LEBLANC (la sœur de Maurice LEBLANC, le créateur du personnage d’Arsène Lupin.) Ils s’installent en concubinage notoire à Passy, près de Paris, au grand dam de leurs familles respectives, toutes les deux très catholiques. Ensemble, ils tiendront un salon fort couru où on pouvait rencontrer Oscar WILDE, Stéphane Mallarmé, Auguste RODIN ou encore Camille SAINT-SAËNS. Maurice et Georgette vivront ensemble jusqu’en 1918.

En 1896, Maeterlinck publie un second recueil de poésies, Douze chansons, dont certaines seront mises en musique par ZEMLINSKY. Pour le théâtre, il écrit Aglavaine et Sélysette (mis en musique par HONEGGER) et le Trésor des humbles.

Honegger Aglavaine et SélysetteCliquez sur l’image

En 1901, ce sera Ariane et Barbe bleue, mis en musique par DUKAS et par BARTOK (Le Château de Barbe bleue) et Sœur Béatrice (quatre opéras). Dans cet opéra, on retrouve les prénoms de Mélisande, Sélysette et Alladine pour les premières femmes de Barbe bleue.

Dukas Ariane et Barbe bleueCliquez sur les cinq premières femmes de Barbe bleue

Bartok le Château de Barbe bleueCliquez sur la pauvre Judith

En 1902, il écrit Mona Vanna qui sera porté quatre fois à l’opéra, dont un opéra inachevé de RACHMANINOV. En 1908, ce sera l’Oiseau bleu, porté à l’opéra par WOLFF.

Rachmaninov Monna VannaCliquez sur l’image

En 1911, Maeterlinck est lauréat du prix Nobel de littérature.

En 1918, il se marie avec une autre actrice, Renée DAHON.

En 1930, il rachète un bâtiment de luxe, conçu pour être un casino, et en fait sa villa qu’il appelle Orlamonde (comme dans Ariane et Barbe bleue ou une des Douze chansons.)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie aux États-Unis. Il revient à Nice en 1947 et c’est dans sa villa d’Orlamonde qu’il meurt, le 6 mai 1949.

Outre ses poésies et ses pièces de théâtre, Maeterlinck a aussi écrit des essais sur la biologie tels que la Vie des abeilles, la Vie des termites ou la Vie des fourmis, ainsi que des écrits mystiques.

Compositeurs, Compositrices, Histoire de l'opéra, littérature

IL EST LÀ, IL EST LÀ, IL EST LÀ

Qui donc, quoi donc, qu’est-ce qui est là ?

Mais mon livre sur les compositeurs et les compositrices, voyons !

Soit une cinquantaine de compositeurs et compositrices, de Claudio MONTEVERDI à Benjamin BRITTEN, en passant par Francesca CACCINI ou Pauline VIARDOT, recueillis en un joli volume. Pour chaque compositeur, j’ai inséré un QR Code qui vous permettra, en l’activant, d’arriver sur la page idoine de mon blog, et donc d’écouter toutes les jolies musiques que je cite dans le livre.

Vous pouvez le commander par le formulaire de contact de mon blog.

À très bientôt pour des nouvelles de ce livre !

Compositrices

BARBARA STROZZI (1619 – 1677)

barbara-strozzi

Après Francesca CACCINI, la première femme compositrice d’opéras, voici Barbara STROZZI, une autre figure féminine de la musique baroque.

Barbara, née le 6 août 1619 à Venise, est la fille de la servante d’un célèbre librettiste d’opéras, Giulio Strozzi, et d’un père inconnu. Le fait que Giulio l’adopte comme sa « fille élective » peut nous faire supposer qu’il serait son père, mais tout ceci ne nous regarde pas. En tout cas, avoir pour père adoptif un poète et librettiste mis en musique par MONTEVERDI ou CAVALLI peut aider à se faire connaître.

Dès ses quinze ans, elle est connue pour ses talents de chanteuse, capable de s’accompagner elle-même au luth. Son père l’introduit dans les milieux littéraires de Venise, où elle se fait remarquer en composant des musiques sur les textes qu’on lui propose.

Élève de Francesco Cavalli, un des plus fameux compositeurs d’opéras de l’époque, elle publie son premier recueil de madrigaux, il primo libro di madrigali, en 1644.

Strozzi Primo libro de madrigali - Dolicissimi respiriCliquez sur l’image

Strozzi Primo libro de madrigali - Silentio nocivoCliquez sur l’image

Suivront jusqu’en 1664 sept autres volumes de cantates, d’ariettes ou de motets. Son opus 2, publié en 1651, est un recueil d’ariettes (petits airs) à une, ou deux voix.

Strozzi L'amante segreto (voglio morire)Cliquez sur l’image

Son opus 3, daté de 1654, contient des cantates et des pièces à une, deux ou trois voix. L’opus 4 est perdu, et le cinquième volume de ses œuvres est consacré à la musique sacrée (1655).

Strozzi O Maria (Sacri musicali affetti opus 5)Cliquez sur l’image

Ses deux derniers volumes sont les Diporti di Euterpe et les Arie a voce sola. Ils datent de 1664.

Strozzi Lagrime mieCliquez sur le « Lagrime mie » de l’opus 7

Dans son essai Mozart était une femme, Aliette de LALEU nous conseille l’air « Che si puo fare » de l’opus 8, et elle a bien raison.

Strozzi Che si puo fareCliquez sur l’image

Dans sa vie privée, on peut noter que Barbara Strozzi ne s’est pas mariée, et a élevé seule ses quatre enfants. Elle meurt le 11 novembre 1677 à Padoue.

(P.S. Comme pour mes récents articles consacrés à un écrivain ou à un compositeur, j’ai fait appel pour le portrait de Barbara STROZZI à un jeune artiste qui peut réaliser à la demande vos portraits, ceux des gens que vous aimez, ou de vos animaux familiers, à des prix tout à fait raisonnables. Si vous voulez leur faire une surprise ou un cadeau personnalisé, c’est ici : Adrian Mercure (adrian- )

Compositeurs, Compositrices

QUELQUES COMPOSITEURS FINLANDAIS

La Finlande est un pays étonnant ! Ce pays petit par la taille comme par le nombre d’habitants a donné à la musique et au sport automobile bon nombre de prodiges. Voici donc une brève histoire des compositeurs et trices finlandais et daises.

Le plus connu d’entre eux doit être SIBELIUS (1865 – 1957), qualifié par un musicologue en verve de « plus mauvais compositeur de l’histoire de la musique » (je précise que ce musicologue aurait certainement été incapable d’écrire d’aussi bonnes musiques que la victime de sa hargne et son courroux. Auteur de sept symphonies, son œuvre la plus célèbre est certainement son Concerto pour violon, mais c’est le poème symphonique Finlandia que je choisis ici de vous faire écouter.

Sibelius FinlandiaCliquez sur l’image

Plus près de nous, j’aime beaucoup la musique d’Einojuhani RAUTAVAARA, de qui j’ai eu plusieurs fois l’occasion de chanter la Suite de Lorca.

Rautavaara Suite de LorcaCliquez sur le Chœur de chambre

Encore plus près de nous, puisqu’elle est toujours en activité et fait régulièrement la Une des gazettes musicales, est Kaija SAARIAHO, née en 1952. Son dernier opéra, Innocence, a été créé au festival d’Aix en Provence en 2021. Le plus connu de ses opéras est l’Amour de loin (2000), sur un livret d’Amin MAALOUF.

Saariaho L'AMour de loin Si tu t'appelles AmourCliquez sur l’image

Elle a pour complice musical Esa-Pekka SALONEN (né en 1958), connu pour ses talents de chef d’orchestre, mais également compositeur.

Salonen Concerto pour piano mvt 1Cliquez sur l’image

Écrivains, Compositrices, littérature, Poésie

Paul VERLAINE (1844 – 1896)

Paul VERLAINE est né à Metz le 30 mars 1844.

Son père était militaire, d’où de nombreux déménagements de la famille pendant la jeunesse de Paul. Sa mère, qui avait fait deux fausses couches, adorera son fils et lui passera tout. Ses parents adopteront aussi une cousine orpheline, Élisa, qui sera le premier amour du jeune homme.

Verlaine père démissionne de l’armée avec le grade de capitaine, et la famille s’installe à Paris, où Paul suit ses études dans une pension privée et au lycée Condorcet. Peu intéressé par les études, il semble plus attiré par certains de ses jeunes condisciples.

Il publie son premier recueil de poésie, les Poèmes saturniens, à l’âge de 22 ans, en 1866. On peut y lire une certaine influence baudelairienne.

Brassens Chanson d'automneCliquez sur la Chanson d’automne

À l’occasion de cette sortie, un jeune poète, un certain MALLARMÉ, lui écrit pour lui signifier l’admiration qu’il porte à ses poèmes.

Peu intéressé par les études, Verlaine fréquente les cafés littéraires, et commence à boire (beaucoup) d’alcool, notamment de l’absinthe, boisson qui, selon les procédés de fabrication de l’époque, recélait du méthanol, un alcool attaquant le cerveau.

Dans le groupe des Vilains Bonshommes, lié aux Parnassiens, il fait la connaissance de Charles de SIVRY, un compositeur ami de CHABRIER avec qui ils ont des projets d’opérettes, Vaucochard et Fils 1er et Fisch-ton-Kan. Et c’est de Sivry qui présentera sa sœur Mathilde à Verlaine. Plus étonnant encore, après la commune, de Sivry se retrouva emprisonné, et en prison c’est lui qui donnera l’adresse de sa mère à un garde national qui cherchait un professeur de piano pour son fils. Ce fils s’appelait Claude Achille DEBUSSY, et fait partie des nombreux compositeurs qui ont déposé de la musique sous les vers de Verlaine.

Inquiet pour l’avenir de son fils, Verlaine père le fait entrer en 1864 comme employé de bureau à l’Hôtel de ville de Paris. Entretemps, son amour de jeunesse, Élisa s’est mariée à un riche industriel sucrier. en 1869, il publie le recueil Fêtes galantes, inspiré par une exposition des peintres du XVIIIe siècle qui avait eu lieu au Louvre.

Fauré Clair de LuneCliquez sur l’image

Debussy Colloque sentimentalCliquez sur le Colloque sentimental

Après la mort de son père, Verlaine continue de vivre chez sa mère qui le pousse à se marier avec Mathilde de neuf ans sa cadette. Le mariage se fera en 1870 et ils auront un fils, Georges, en 1871. Son amour pour Mathilde inspirera plusieurs poèmes de la bonne Chanson, qui paraîtra en 1871 après la guerre de 1870 et la Commune.

Hahn l'Heure exquiseCliquez sure l’Heure exquise

En 1871, justement, Verlaine reçoit une lettre qui bouleversera sa vie. Un jeune homme de Charleville, Arthur RIMBAUD, lui écrit qu’il souhaite quitter sa ville de province où il s’ennuie mortellement pour rejoindre la capitale. Après quelques hésitations, Verlaine l’invite à Paris. Cette rencontre est capitale tant il retrouve chez le jeune homme de 17 ans des idées qu’il porte en lui depuis longtemps. Dès lors, il se désintéresse de sa jeune femme pourtant enceinte. Verlaine et Rimbaud partent ensemble en Angleterre et en Belgique. Un jour, Verlaine tirera un coup de feu sur Rimbaud, ce qui lui vaudra une condamnation à deux ans de prison. Les poèmes écrits pendant cette période figurent dans les Romances sans paroles (1874).

Fauré SpleenCliquez sur l’image

En prison, il retrouve la foi catholique de son enfance et compose le recueil Sagesse (1880).

Boulanger (Nadia) un grand Sommeil noirCliquez sur le grand Sommeil noir

À sa sortie de prison, il retrouve brièvement, Rimbaud qui lui confie le manuscrit des Illuminations, que Verlaine fera imprimer quelques années plus tard.

En 1875, il est professeur à Londres avant de rentrer en France, où il enseigne dans un collège de jésuites. Il se prend d’affection pour un de ses jeunes élèves, Lucien. Quelques années plus tard, ils se retrouvent à Londres, avant de s’installer chez les parents de Lucien. La mort de celui-ci en 1883 bouleversera Verlaine qui écrira plusieurs poèmes que l’on trouve dans le recueil Amour.

Il rentre à Paris en 1882 et renoue avec le milieu littéraire. en 1884, Il publie son essai sur les Poètes maudits ainsi que le recueil Jadis et naguère, dans lequel on trouve son fameux « Art poétique ».

Mais son alcoolisme est toujours là, provoquant chez lui des épisodes de grande violence, il ira même jusqu’à essayer d’étrangler sa mère. Après un nouveau séjour en prison, il finira dans la déchéance, presque clochard, et meurt de pneumonie le 8 janvier 1896 à Paris.

Malgré son côté « asocial » ses talents de poètes ont été reconnus par les siens, et il a porté le titre de « prince des poètes », titre que portera Mallarmé après sa mort.

Liste des œuvres

(Source principale : Henri TROYAT – Verlaine – Flammarion 1993.)