Mes opéras préférés

CAPRICCIO, de STRAUSS (1942)

Conversation en musique en un acte, livret du chef d’orchestre Clemens Krauss d’après une idée de Stefan ZWEIG. Ce quinzième et dernier opéra de Strauss représente une synthèse de la carrière musicale de Richard Strauss.

Le pitch : Dans Capriccio, Strauss, et ses librettistes, essaye de répondre à la question « Qui de la poésie et de la musique prend le pas sur l’autre? ». Il se sert d’un poète et d’un compositeur, tous deux amoureux d’une comtesse, pour aboutir à la réponse que le mieux, c’est l’alliance des deux, et que cette alliance, c’est l’opéra !

Acte I : En 1775 dans un château près de Paris, La Roche, le directeur de théâtre, Flamand le compositeur et Olivier le poète préparent une fête pour l’anniversaire de la comtesse Madeleine. Ils discutent pour savoir qui, de la musique ou du poème, a la prééminence. Madeleine est une jeune veuve, et le poète et le musicien se disputent ses faveurs. Ils écoutent le sextuor de Flamand.

Strauss Capriccio SextuorCliquez sur le sextuor

Le directeur de théâtre se prononce en faveur de l’opera buffa. Le comte, le frère de la comtesse, se prononce clairement en faveur du théâtre, et plus particulièrement de l’actrice Clairon. Le directeur revient, la scène est prête, les répétitions peuvent commencer. Ce sera d’abord une pièce musicale, puis une pièce de théâtre, et enfin une surprise du directeur. Clairon, la comédienne, apparaît, saluée par le directeur. Elle commence à lire avec le comte la fin de la pièce, une scène d’amour, que l’auteur vient de terminer. Convaincue par l’interprétation du comte, elle demande au directeur de monter la pièce. À la comtesse qui félicite l’auteur pour la déclaration d’amour finale de sa pièce, l’auteur répond que c’est à elle que cette déclaration s’adresse. Le compositeur veut mettre ces vers en musique, ce qui n’enchante pas le poète, jaloux. Quand le musicien a fini, il chante sa composition à la comtesse, ravie (Air, puis trio : « Kein andres, das mir so im herzen loht »).

Strauss Capricccio Kein andres, das mir so in Merzen lohtCliquez sur l’image

C’est au tour du compositeur d’avouer que c’est ses sentiments qu’il a mis dans sa musique. La comtesse avoue qu’elle hésite entre vers et musique, les deux arts étant si intimement liés. Il la supplie de répondre à sa déclaration, mais elle réserve sa réponse pour un rendez-vous qu’elle lui fixe le lendemain. Le comte revient de la répétition, ravie d’avoir « intéressée » l’actrice, mais sa sœur lui dit qu’il ne faut pas confondre amour et admiration. Elle lui explique que le poète et le musicien se sont déclarés, et que ce qui sortira de cette histoire ne peut être qu’un opéra.

Tout le monde revient au salon. Le comte invite Clairon à souper, mais elle décline l’invitation. Le directeur présente son petit spectacle italien. Clairon rompt avec le poète. La dispute entre poésie et musique redémarre, mais la comtesse tranche pour la tragédie en musique, l’opéra, qui rapproche les deux arts. Le directeur fait entendre un duo de chanteurs italiens, dans lequel Strauss parodie cet art. (duo puis ensemble).

Le comte propose à l’actrice de la raccompagner à Paris. Le directeur dévoile le programme de son spectacle. Il y aura d’abord une allégorie : la Naissance de Pallas Athénée. Tous se moquent de cette idée dans un joyeux charivari (ensemble). Il y aura ensuite une pièce héroïque : la Chute de Carthage. Les moqueries reprennent de plus belle devant cette conception passéiste du spectacle. Le directeur se défend alors en montrant tout ce qu’il apporte au spectacle par ses mises en scène et ses décors, que ni la musique ni le livret ne sont capables d’apporter. Il se porte en gardien de la tradition devant la médiocrité des compositions contemporaines, en attendant que de nouvelles œuvres de génie voient le jour. (Air : « Hola, ihr streiter in Apoll »).

Strauss Capriccio Holà Ihr streiter in ApollCliquez sur La Roche

Tout le monde le félicite de cette profession de foi. La comtesse demande au poète et au musicien de mettre leur art au service du directeur, en composant un opéra. On cherche un sujet, Ariane à Naxos ou Daphné (deux sujets d’opéras déjà traités par Strauss), mais c’est le comte qui a l’idée de raconter leur propre histoire. On se sépare pour la nuit, laissant la place aux domestiques, qui commentent cette journée. Le souffleur, qui s’était endormi dans son trou, en sort et s’étonne de ne trouver plus personne. Le comte accompagnant Clairon à Paris, la comtesse s’apprête à souper seule. Le poète lui fait dire qu’il viendra le lendemain connaître le dénouement de l’histoire. La comtesse se souvient alors qu’elle a déjà rendez-vous avec le musicien. Reprenant le sonnet mis en musique, elle comprend qu’elle ne peut pas choisir (Air : Kein andres, das mir …). Se regardant dans la glace, elle demande à son reflet de l’aider à trouver la fin de l’histoire, si il y en a une qui ne soit pas triviale (air crépusculaire, préfiguration des 4 derniers lieder de Strauss).

Strauss Mondscheinmusik (Mélodie du Clair de lune)Cliquez sur la « Mélodie du clair de lune »

Le maître d’hôtel vient annoncer que le souper est servi.

Strauss Capriccio Scène finaleCliquez sur la scène finale

Contes et légendes, littérature, Mes opéras préférés

LE CONTE DU TSAR SALTAN, de RIMSKY-KORSAKOV (1900)

Écrit par Rimsky-Korsakov à l’occasion du centenaire de la naissance de Pouchkine, le Conte du tsar Satan est une adaptation d’une de ses nouvelles, et a été créé à Moscou en 1900.

Le pitch : Cendrillon au pays des tsars de Russie.

Prologue : Le tsar Saltan cherche une femme et l’a fait savoir. Dans une famille, la mère et ses deux filles aînées se mettent sur les rangs, l’une veut tisser des habits pour le tsar, l’autre lui faire la cuisine. La plus jeune, souffre-douleur de la mère et des deux sœurs rêve de faire un bel enfant au tsar. C’est elle que Saltan choisit pour femme, réservant à ses deux sœurs une place de tisseuse et une place de cuisinière à la cour. Jalouses, elles complotent contre leur sœur, et prédisent au tsar que leur sœur engendrera un monstre.

Acte I : Quelques mois plus tard, le tsar s’apprête à partir à la guerre (Marche).

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan SuiteCliquez sur la marche du tsar

La tsarine berce Gvidon, son bébé, en lui chantant une berceuse. Elle est inquiète, car elle n’a pas de nouvelles de son mari, parti à la guerre. Pendant qu’elle berce son bébé, la marâtre chante qu’elle souhaite la mort du bébé. Le bouffon essaie de rassurer la tsarine. Le conteur du tsar arrive. La tsarine, pressentant un malheur lui demande de raconter une histoire.

Les courtisans viennent présenter leurs hommages, et veulent voir le tsarévitch nouveau-né.

Un messager du tsar arrive. La tsarine demande aux lettrés qu’on lise le message. Celui-ci dit que, par ordre du tsar, il faut sans délai mettre la tsarine et son fils dans un tonneau, et les jeter à la mer. (Beau chant de déploration de la tsarine).

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan la tsarine dans un tonneauCliquez sur Rimsky-Korsakov

Acte II : Plus tard, la tsarine et son fils ont été jetés par la tempête sur une île. Le tsarévitch se fabrique un arc et des flèches. Voyant un vautour attaquer un cygne, Gvidon tue le vautour d’une flèche. Le cygne lui révèle alors que le vautour était un sorcier.

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan Ty, tsarevitch, moy spasitelCliquez sur l’image

Pour le remercier, le cygne fait apparaître une ville magnifique. (chant de louanges du peuple libéré). Le peuple propose à Gvidon, leur libérateur, la couronne. Celui-ci accepte.

Acte III : Le cygne vient voir le prince et veut savoir pourquoi il est triste, lui promettant de l’aider. Le prince veut voir son père. Justement, un navire va partir pour le royaume de Tsaltan.

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan Flight of the BumblebeeCliquez sur l’image

Pour lui permettre de suivre ce navire, le cygne transforme le tsarévitch en bourdon. (célébrissime Vol du bourdon). Gvidon arrive ainsi au pays du tsar.

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan le Vol du bourdonCliquez sur l’image

La cour du tsar se demande pourquoi celui-ci est soucieux.

Rimsky-Korsakov Le Conte du tsar Saltan Acte III scène 2 Merci Tsar SaltanCliquez sur l’image

Ils lui racontent que lors de leur voyage, ils ont vu un prodige. Une île inhospitalière qui s’est transformée en île merveilleuse, gouvernée par le prince Gvidon. Le tsar veut aller voir cette île, ce que la marâtre voudrait empêcher. Le bourdon la pique. Un boyard ajoute que l’île regorge de trésors. Le bourdon pique une des sœurs. Un boyard décrit les merveilles qui se trouvent sur l’île. Saltan déclare qu’il se mettra en route dès le lendemain. Les femmes disent qu’il y a sur l’île une femme d’une très grande beauté. Le bourdon pique encore. Tous se lancent à sa poursuite pour l’écraser.

Acte IV : Sur son île, le tsarévitch rêve de rencontrer la femme d’une très grande beauté dont il a entendu parler quand il était bourdon. Il appelle le cygne pour l’aider à la trouver. Le cygne lui dit qu’il peut la lui présenter et reprend alors sa forme première : c’est la princesse ! (Duo, puis trio avec la mère).

Une flotte arrive, conduite par le tsar. Le peuple l’accueille. Gvidon va à sa rencontre, mais recommande à sa mère de se cacher. Il demande à Saltan de lui parler de sa famille. Le tsar raconte qu’autrefois il avait une femme aimante et aimée. Ils ont vécu heureux avant qu’il ne parte à la guerre, confiant sa famille aux boyards pour qu’ils la protègent. Et depuis, le remords le ronge. Gvidon lui dit de sécher ses larmes.

Le tsar veut voir les merveilles de l’île. Gvidon montre les deux premières. Pour la troisième, l’ex-cygne prend la parole et dit qu’elle est une enchanteresse, qui est sur terre pour rendre les gens heureux.

Le tsar lui demande alors de faire apparaître la tsarine, ce qu’elle fait ! L’émotion est à son comble. Le tsar demande où est son fils, et Gvidon lui répond que c’est lui, son fils. Les deux sœurs veulent se disculper, chargeant leur mère. Le tsar dit qu’elles méritent la mort, mais qu’il leur pardonne, parce que c’est grâce à leur machination que le tsarévitch a pu rencontrer sa femme.

(Source principale : la production du Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles de 2019).

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Mes opéras préférés

LES PALADINS, de RAMEAU (1760)

Comédie lyrique de Rameau, sur un livret de Duplat de Monticourt inspiré d’un conte de La Fontaine, le Petit Chien qui secoue de l’argent et des pierreries (lui-même adapté du Roland furieux de l’Arioste). Le mélange des genres pratiqué par Rameau (Manto est un androgyne, chanté par un haute-contre !), ainsi que la faiblesse du livret, explique que cette œuvre n’ait pas rencontré le succès lors de sa création. Ici, plus de dieux ou de héros de la mythologie, mais tout simplement des êtres humains. On sent venir Beaumarchais et son Barbier de Séville.

Le pitch : Le vieil Anselme a des vues sur sa pupille Argie, qui aime Atis. Celui-ci paraît et, avec l’aide de la fée Manto, provoque la honte d’Anselme.

rameau les paladinsCliquez sur l’ouverture

Acte I : Argie, pupille d’Anselme, s’ennuie, car son amant Atis est parti (Air : « Triste séjour, Solitude ennuyeuse »).

Rameau les Paladins Triste séjour, Solitude ennuyeuse

(Ici, Rameau se parodie lui-même, en reprenant son « Tristes apprêts » de Castor et Pollux

Rameau Castor et Pollux Tristes apprêts, pâles flambeauxCliquez sur l’image)

Elle est gardée par Orcan, pour le compte d’Anselme. Sa confidente Nérine lui dit d’espérer et essaie de séduire Orcan pour qu’il les laisse sortir du château d’Anselme. Soudain, une musique se fait entendre. Ce sont des pèlerins. Parmi eux se cache Atis, qui vient ainsi retrouver Argie. Orcan essaie de les séparer, mais tremble devant la détermination d’Atis. Orcan est enrôlé parmi les pèlerins, afin de l’éloigner du château. Mais voici qu’on entend Anselme arriver à son tour.

Acte II : Anselme se réjouit à l’idée de retrouver Argie, mais il voit arriver Orcan, en habit de pèlerin. Argie arrive, habillée en pèlerine. Elle annonce à Anselme qu’elle va le délivrer d’une présence qui l’importune, puisqu’elle s’en va, et que c’est en vain qu’il soupire après elle. Elle part rejoindre Atis, un jeune Paladin et demande à Anselme de l’aimer comme un père. Anselme fait mine de se résigner à son départ, et lui annonce qu’il va lui faire présent d’un trésor dont il a la garde, et qu’Orcan va lui remettre.

Argie sortie, Anselme sort un poignard, qu’il confie à Orcan pour qu’il la tue. Nérine, cachée, a tout vu et sort prévenir Atis. Orcan, resté seul et toujours aussi peureux, ne peut se résoudre à tuer Argie, car il craint que son spectre ne revienne hanter ses nuits. Nérine revient et feint de ne pas voir Orcan, en soupirant après lui. Comme celui-ci s’approche, Nérine le rejette alors qu’une troupe de Démons et de Furies sort du bois.

C’est Atis et ses Paladins, déguisés, qui veulent faire peur à Orcan. Argie paraît et on reproche à Orcan d’avoir voulu tuer Argie. Il demande grâce. Argie ordonne qu’on le relâche. Tous se réjouissent de la liberté retrouvée d’Argie (Air & chœur : « Vengeurs des beautés qu’on outrage »).

Atis ordonne à ses Paladins de prendre une forme plus aimable. Ils sortent pour ôter leurs déguisements, et reviennent dans leurs habits de Paladins.

Rameau les Paladins Entrée très gaye des TroubadoursCliquez sur l’image

Mais un nouveau bruit se fait entendre. C’est Anselme qui arrive avec une troupe armée. Atis, Argie et les autres vont s’enfermer dans le château.

Rameau les Paladins Je vole, amour, où tu m'appelesCliquez sur l’image

Rameau les Paladins Pour voltiger sous les bocagesCliquez sur Atis et Nérine

Acte III : Anselme s’apprête à attaquer le château, mais un enchantement le fait disparaître, faisant apparaître un palais à sa place. Une belle esclave apparaît. Anselme veut savoir à qui est ce palais. L’esclave, qui est la fée Manto, dit que c’est à elle, et qu’elle est prête à le mettre à la disposition d’Anselme si celui se déclare auprès d’elle.

Rameau les Paladins Esclave contentez mes désirs curieuxCliquez sur Anselme et Manto

Alors qu’il s’apprête à se déclarer, Manto fait venir Argie comme témoin de son serment. Argie lui fait le reproche de n’avoir su choisir entre elle et le palais, il répond qu’il n’a accepté que pour mettre le palais à ses pieds. Mais Argie ne veut que son Atis. Manto se dévoile, et appelle Atis. Anselme sort désespéré, alors que tous se réjouissent du bonheur d’Argie et d’Atis (Air & chœur : « Lance, amour, tes traits vainqueurs »).

(Source principale : le DVD du spectacle de 2004 au théâtre du Châtelet, par William Christie et les Arts florissants, éd. Opus arte.)

Cinéma, Mes opéras préférés

LULU, de BERG (1929-1935)

Lulu est un opéra composé par Alban Berg de 1929 jusqu’à sa mort en 1935. Berg en a écrit lui-même le livret, à partir de L’esprit de la terre (1895) et La boîte de Pandore (1902), deux pièces de Wedekind. Tout l’opéra est bâti sur un principe de symétrie formelle, l’action décrivant l’ascension de Lulu, jusqu’à la mort de son seul amour (premier acte et première scène du deuxième acte), suivi d’un interlude orchestral, et sa descente aux enfers (deuxième scène du deuxième acte et troisième acte).

En 1935, il s’interrompt dans la composition de Lulu pour écrire un Concerto pour violon, dédié à la mémoire de Manon Gropius, la fille d’Alma Mahler et de l’architecte Walter Gropius (fondateur du Bauhaus), morte à l’âge de dix-huit ans. C’est le Concerto à la mémoire d’un ange.

Resté inachevé à la mort de Berg, c’est le compositeur Friedrich Cerha qui en a orchestré la fin pour la production complète donnée au Palais Garnier en 1979 par Pierre Boulez.

Les cinéphiles reconnaîtront l’histoire du film Loulou, de Pabst, avec Louise Brooks dans le rôle de l’héroïne.

Pour préparer le public à sa musique, Berg a écrit une Suite Lulu, créée en 1934.

Berg Lulu Suite III Lied der LuluCliquez sur la Lulu-suite

Le pitch : Lulu consomme les hommes, qui meurent pour elle. Le destin change mais la mort de ses amant(e)s continue. Lulu meurt tuée par Jack l’Éventreur.

Berg Lulu (MET 2015)Cliquez sur le pitch

Prologue : Le dompteur appâte le chaland pour qu’il vienne voir sa ménagerie. Il décrit ses animaux, allégories des personnages que l’on va voir, et fait entrer le serpent (Lulu). Le dompteur en décrit le destin tragique. Lulu repartie, il invite le public à entrer sous son chapiteau.

Berg Lulu PrologueCliquez sur le prologue

Acte I : Dans l’atelier du peintre, qui peint le portrait de Lulu. Le compositeur Alwa souhaite engager Lulu pour son opéra. Alwa et son père, le docteur Schön, sortent. Le peintre presse Lulu, qui craint que son mari, vieux professeur de médecine, ne rentre. Quand celui-ci arrive et découvre Lulu et le peintre ensemble, il meurt de saisissement. Le peintre est désolé, Lulu totalement indifférente. (Aux questions du peintre, Lulu n’a qu’une réponse : je ne sais pas.)

Berg Lulu Der Mahler AriosoCliquez sur le peintre

Dans le salon du peintre où trône le portrait de Lulu. Lulu et le peintre sont mariés. Ils reçoivent une lettre annonçant les fiançailles de Schön. On sonne à la porte. C’est Schigolch, un mendiant, qui vient voir où Lulu vit, et lui demander de l’argent. Schigolch sort et Schön entre. Il demande à Lulu ce que son père faisait ici. Il est venu dire que, fiancé, il ne veut plus voir Lulu, mais Lulu veut continuer à le voir. Lulu sort alors que le peintre rentre. Schön lui dit qu’il devrait mieux surveiller sa femme. Le peintre comprend que Lulu le trompe avec Schön. Celui-ci lui raconte son histoire avec Lulu. Le peintre va dans la pièce voisine. On entend des cris derrière la porte, qu’il a fermée à clé. Alwa arrive à ce moment. On défonce la porte et on trouve le corps du peintre, qui s’est tranché la gorge. Lulu veut quitter la maison. Schön dit que c’est la fin de ses fiançailles, son destin étant lié à celui de Lulu.

Alwa a écrit un spectacle, dont Lulu est la vedette. Il est amoureux d’elle. Ils discutent avant l’entrée en scène de Lulu. Un prince vient la voir tous les soirs et voudrait l’emmener en Afrique. Alwa, resté seul, pense à son prochain opéra (qui raconterait l’histoire de Lulu !). Le prince entre. Lulu rentre de scène. Elle s’est évanouie en voyant Schön et sa fiancée dans la salle. Ce dernier arrive. Il avait commandé le spectacle à Alwa dans l’espoir qu’un admirateur éloignerait Lulu, mais n’avait pas imaginé qu’on l’emmènerait en Afrique. Lulu sentant son pouvoir sur Schön lui dicte une lettre de rupture pour sa fiancée. Il a l’impression de signer son arrêt de mort.

Berg Lulu Akt I Alwa LuluCliquez sur Alwa et Lulu

Acte II : Dans le salon de Schön, la comtesse Geschwitz a offert des fleurs à Lulu. Elle l’invite à un bal de femmes, où elle lui demande de venir habillée en homme. À leur départ, Schön se sent très seul, face à son nouveau cercle d’amis. Lulu revient, ils ont une discussion sur qui a voulu épouser l’autre en gagnant leur chambre à coucher. La comtesse Geschwitz revient et se cache derrière un paravent, alors qu’arrivent les amis de Lulu : Schigolch, l’Athlète (double du Dompteur du prologue) et le Lycéen (l’ours de la ménagerie). Ils viennent faire la fête pendant l’absence de Schön. Lulu sort de sa chambre et aguiche le Lycéen avant de ressortir. Tous pensent qu’elle attend le prince qui veut l’épouser. Lulu revient et dit qu’ils ont peur de Schön. L’Athlète montre ses muscles. Le valet de chambre annonce le Docteur Schön, tout le monde se cache. Ce n’est qu’Alwa, toujours attiré par Lulu. Schön apparaît et assiste, caché, au dialogue amoureux entre Alwa et Lulu, à la fin duquel Lulu révèle à Alwa qu’elle a empoisonné sa mère. Schön se montre et fait des reproches à Lulu. Il lui met son revolver dans la main pour qu’elle se suicide. Lulu propose le divorce, mais Schön refuse. Lulu déclare que des hommes se sont suicidés pour elle. À ce moment, le Lycéen sort de sa cachette. Comme Schön se tourne vers lui, Lulu l’abat. Schön mourant appelle Alwa au secours. Lulu cherche à fuir, retenue par Alwa. Elle le supplie de la laisser partir, mais il est trop tard, la police est là.

Berg Lulu Akt II Wenn sich die MenschenCliquez sur l’image

Interlude orchestral : À partir de ce moment, le milieu du drame, l’ascension de Lulu cesse et son destin va suivre une trajectoire descendante, symétrique de la trajectoire du début. Pour figurer ce renversement, Berg a ainsi composé un palindrome de 3 minutes !

Berg Lulu Akt II interlude orchestral (palindrome)Cliquez sur le palindrome

Dans la maison d’Alwa, Alwa, Geschwitz et l’Athlète ont préparé un plan pour faire évader Lulu. Geschwitz a contracté le choléra pour prendre la place de Lulu à l’hôpital, qui est tombée malade en prison. Schigolch arrive avec des passeports qui leur permettront de fuir à Paris, après l’évasion de Lulu. Il repart avec Geschwitz chercher Lulu à l’hôpital. Le Lycéen arrive ; il a un plan pour sauver Lulu, mais Alwa lui dit que c’est trop tard, qu’elle est morte. D’abord incrédule, il part en déclarant que sa vie ne vaut rien. Lulu rentre, habillée avec les vêtements de Geschwitz, avec qui elles ont échangé leurs rôles. Elle se débarrasse de l’acrobate, qui voulait se marier avec elle, et faire d’elle une acrobate. Elle entraîne Alwa sur le divan. La passion embrase Alwa, mais pas Lulu, qui lui rappelle qu’elle a tué son père. Elle veut surtout savoir s’il l’accompagnera dans sa fuite à Paris.

Berg Lulu Akt II Air d'AlwaCliquez sur Alwa

Acte III : Dans un salon bourgeois à Paris, on fait la fête. Un banquier vend (très cher) des actions. Tout le monde en veut. Dans une salle de jeu au fond, on joue. Le Marquis demande de l’argent à Lulu, mais celle-ci n’en a plus. Il lui propose l’alternative suivante : ou elle se prostitue pour lui, ou il la dénonce à la police. Un bordel du Caire lui propose 1200 marks pour elle. Lulu propose de le payer en actions du banquier. Le Marquis veut de l’argent, pas du papier. Geschwitz fait une scène de jalousie à Lulu, qu’elle accuse de l’avoir trahie. L’athlète revient vers Lulu, c’est désormais 20 000 marks qu’il demande pour ne pas la livrer à la police. Si elle n’a pas d’argent, elle peut payer en nature ! Dans le brouhaha de la fête, le banquier annonce que ses actions ne valent plus rien. Schigolch à son tour demande de l’argent à Lulu. Elle se met à pleurer, elle n’a pas d’argent et l’Athlète va la dénoncer. Schigolch propose un plan pour s’en débarrasser. Il a remarqué que Geschwitz ne laisse pas l’Athlète indifférent. Lulu convainc Geschwitz d’accompagner l’Athlète dans une maison de rendez-vous, en lui garantissant qu’il ne lui arrivera rien. Sitôt les deux partis. Lulu va voir le groom et échange ses vêtements avec lui avant de prendre la fuite avec Alwa. La police vient arrêter Lulu, mais trop tard, elle est partie.

Dans une chambre sous les toits. Alwa et Schigolch attendent Lulu. Celle-ci arrive avec son premier client (le double de son premier mari). Elle l’entraîne dans la chambre. Quand l’homme ressort et part, ils regardent combien Lulu a gagné. Geschwitz arrive. Elle a trouvé le tableau de Lulu chez un brocanteur. Ils le clouent au mur et comparent la beauté passée de Lulu à ce qu’elle est maintenant devenue. Une nouvelle personne arrive. Entre le Nègre (le double du peintre). Il veut toucher Lulu, qui recule. Il s’énerve et empoigne Lulu. Alwa veut intervenir et tombe, frappé à mort par le Nègre, qui sort. Schigolch cache le cadavre quand Geschwitz rentre, prête à se suicider devant l’indifférence affichée par Lulu. Celle-ci entre, accompagnée par un troisième client. C’est Jack l’Éventreur (le Tigre de la ménagerie et le double du docteur Schön). Lulu est attirée par ce client. Elle demande de l’argent, il fait mine de partir. Finalement c’est elle qui paiera pour l’avoir. Ils entrent dans la chambre. Geschwitz décide de quitter cet endroit quand on entend un cri terrible de Lulu. Geschwitz va vers la porte. Jack sort de la chambre, un couteau à la main. Il poignarde Geschwitz et part tranquillement. Geschwitz appelle Lulu une dernière fois avant de mourir.

Berg Lulu FinalCliquez sur Lulu

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HERCULES, de HAENDEL (1744)

Hercules a été écrit par Haendel en 1744, et créé sans succès à Londres début 1745.

Techniquement parlant, Hercules de Haendel est, comme l’était Semele, un oratorio, et pas un opéra. C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Ça veut dire une présence du chœur renforcée, avec un effectif plus conséquent, se rapprochant, par exemple, de cet autre chef-d’œuvre qu’est le Messie (Messiah).

On a heureusement pris l’habitude au XXxe siècle de donner Hercules en représentation à l’opéra. Le scénario est inspiré des Trachiniennes, de Sophocle, et raconte comment Déjanire, la femme d’Hercule jalouse de la princesse Iole, va faire mourir son mari.

L’histoire commence alors qu’Hercule est parti au combat, pour se venger d’Eurytos, roi d’Oechalie, qui lui avait promis sa fille Iole comme prix d’un concours et n’avait pas tenu sa promesse. Hercule a ravagé le royaume d’Oechalie et a fait prisonnière Iole. Pendant ce temps en Thrace, son peuple et sa femme Déjanire sont sans nouvelle du héros.

Acte I : Une conseillère de Déjanire déplore l’inconsolable chagrin de celle-ci, persuadée que son mari Hercule est mort au combat. Les oracles consultés confirment cette mort, mais Hyllus, leur fils, ne veut pas les croire. Il veut partir à sa recherche, encouragé par le peuple quand Lichas annonce le retour d’Hercule. Celui-ci arrive avec des captifs, dont Iole, la fille d’Eutyros qu’Hercule était parti combattre. Sa grande beauté ne manque pas d’intéresser Hyllus ! Se trouvant face à Hercule, Iole revoit et revit la mort de son père.

Haendel Hercules My father Ah methinks I seeCliquez sur Iole

Hercule annonce que le temps des combats est fini, laissant la place au temps de ses amours avec Déjanire

Acte II : Iole chante sa nostalgie d’un bonheur simple, tandis que Déjanire est persuadée qu’Hercule la trompe avec la trop belle jeune fille.

Haendel Hercules When beauty sorrow's livery wearsCliquez sur l’image

Lichas observe la montée de la jalousie chez Déjanire, alors qu’Hyllus se désespère face à l’indifférence d’Iole, qui n’éprouve aucune sympathie pour le fils de celui qui a tué son père. Hyulle se défend en rappelant le pouvoir universel de l’amour.

Haendel Hercules Jealousy Infernal PestCliquez sur l’image

Pendant qu’Hercule doit faire respecter les rites liés à sa victoire, Déjanire confie à Lichas une tunique destinée à son mari. C’est la tunique de Nessus, une des victimes d’Hercule, tunique qui imbibée de son sang est censée ramener la fidélité dans le cœur de son mari.

Acte III : Lychas raconte qu’Hercule, ayant revétu la tunique offerte par sa femme, a été empoisonné par ce vêtement.

Haendel Hercules Ye sons of Trachin, mourn you valiant chiefCliquez sur l’image

Il est mort dans d’atroce souffrances, en maudissant Déjanire et sa vengeance. Il demande à son fils de mourir sur un bûcher au sommet du mont Oeta.

Quand on informe Déjanire de l’arrivée d’Hercule à l’Olympe, elle se rend compte qu’elle est responsable de la mort de son mari et sombre dans la folie.

Haendel Hercules Where shall I flyCliquez sur Déjanire sombrant dans la folie

Tant de malheur suscite la pitié de Iole.

haendel Hercules My breast with tender pity swellsCliquez sur Iole prise de pitié pour Déjanire

Jupiter décrète alors l’union d’Iole et d’Hyllus ! Le peuple se réjouit de cette fin heureuse.

Haendel Hercules To him your grateful notes of praise belongCliquez sur le peuple se réjouissant de cette fin heureuse

(Source principale : le DVD/Blue Ray du spectacle de l’Opéra de Paris en 2004).

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Mes opéras préférés

L’ITALIENNE À ALGER, de ROSSINI (1813)

Écrit en 1813, la même année que Tancredi, l’Italienne à Alger (l’Italiana in Algeri) est le premier « grand » opéra-comique de Rossini. Son ouverture, comme celle du Barbier de Séville, est un des grands classiques de Rossini. Devant le peu de temps qu’il avait pour honorer cette commande, il a d’ailleurs recyclé une ouverture déjà écrite pour un des petits opéras en un acte qu’il avait déjà produits en quantité. Le thème, très proche de celui de L’enlèvement au Sérail de Mozart, relève de l’orientalisme en vogue à l’époque.

Le pitch : Le bey Mustafa veut échanger sa femme Elvira contre l’Italienne Isabella. Lindoro, le fiancé D’Isabella, qui est esclave du bey, prend la fuite avec Isabella.

Ouverture :

Rossini l'Italienne à Alger ouvertureCliquez sur la célèbre ouverture

Acte I : Elvira se lamente parce que son mari Mustafa, bey d’Alger, ne l’aime plus. Sa suivante Zulma et les gardes du harem cherchent à la consoler. Mustafa arrive et confirme les craintes d’Isabella : il n’aime plus sa femme.

Il ordonne à Haly, le capitaine de ses corsaires, de faire venir Lindoro, un esclave italien qu’il a depuis trois mois, pour le marier à sa femme et ainsi se débarrasser d’elle. Il lui demande également de lui trouver une Italienne. Lindoro chante le malheur d’être séparé d’Isabella, sa fiancée. (Air: « Languir per una bella », avec son introduction au cor).

Rossini l'Italienne à Alger Languir per una bellaCliquez sur Lindoro

On vient lui proposer une femme qui répondrait en tout à son attente, c’est Elvira.

Suite à une tempête qui a jeté son navire sur le rivage, Isabella, partie à la recherche de son fiancé Lindoro, arrive. Elle est capturée par les corsaires, en compagnie de Taddeo, un soupirant qu’elle fait passer pour son oncle. (Air et chœur : Cruda sorte ! Amor tirano ».)

Rossini l'Italienne à Alger Cruda sorte Amor tirannoCliquez sur Isabella se lamentant sur son sort cruel

Mustafa propose à Lindoro de repartir en Italie dans le bateau que ses corsaires viennent de capturer, à condition qu’il parte avec Elvira. Haly vient le prévenir qu’il a capturé une belle Italienne. Le chœur des eunuques chantent la gloire de Mustafa, qui conquiert toutes les femmes. On présente Isabella à Mustapha, qui le charme. Elvira et Lindoro viennent faire leurs adieux, mais Lindoro et Isabella se troublent quand ils se reconnaissent. Mustafa explique la situation (quintette), mais Isabella refuse, et lui ordonne de rester avec sa femme. Elle demande que Lindoro lui soit affecté comme esclave.  L’acte se termine dans un ébouriffant septuor final.

Rossini l'Italienne à Alger Septuor de la fin du 1er acteCliquez sur l’ébouriffant septuor final du 1er acte

Acte II : Le chœur chante que, sous le coup de l’amour, Mustafa est devenu idiot. Isabella se croit trahie par Lindoro, mais celui-ci lui explique la situation et réussit à la rassurer.

Rossini l'Italienne à Alger O come il cor di giubiloCliquez sur Lindoro

Taddeo entre, craignant d’être empalé, mais Mustafa le nomme grand « Kaïmakan », c’est-à-dire vice-gouverneur.

Rossini l'Italienne à Alger Ho un gran peso sulla testaCliquez sur Taddeo

Les femmes entrent. Isabella est invitée par Mustafa à prendre le café, mais elle se débrouille pour ne pas rester en tête à tête avec Mustafa. Elle invite même Elvira à ce rendez-vous qu’il aurait voulu galant. (Air de Mustapha : « le femmine d’Italia ».)

Rossini l'Italienne à Alger le femmine d'ItaliaCliquez sur l’image

Elle remercie Mustafa du titre de Kaïmakan donné à Taddeo. Lindoro et Isabella s’apprêtent à rire du spectacle que vont donner Mustafa et Taddeo. Ils veulent nommer Mustafa Pappataci (soit : Mange et tais-toi !), lors d’une cérémonie où Mustapha et Taddeo sont priés de manger, boire et dormir en gardant le silence. Les Italiens captifs entrent en scène, et Isabella leur redonne du courage (Air : « Pensa alla Patria »).

Rossini l'Italienne à Alger Pensa alla PatriaCliquez sur l’image

Profitant que les gardes de Mustafa sont assommés par l’alcool distribué pendant la cérémonie, les Italiens prennent la fuite. Resté seul, Mustapha doit se résoudre à rejoindre sa femme Elvira, renonçant aux belles Italiennes.

Mes opéras préférés

LE NEZ, de CHOSTAKOVITCH (1927-1928)

Composé entre 1927 et 1928 par Chostakovitch alors âgé de 21 ans, le Nez est inspiré d’une nouvelle de Gogol extraite des Nouvelles de Pétersbourg. Le jeune Chostakovitch avait eu connaissance des avancées musicales effectuées par Stravinsky ou Berg (Wozzeck date de 1922). Le Nez a été créé partiellement en 1929 à Leningrad mais, dans la Russie soviétique de l’époque, ses hardiesses ont été critiquées. Il quitte l’affiche en 1930 et il faudra attendre 1974 pour que le Nez soit à nouveau joué en Russie.

L’œuvre requiert un orchestre très important, notamment chez les percussions (cf. l’interlude du 1er acte), et on y trouve aussi l’influence de la musique de jazz.

Acte I : À Saint-Pétersbourg, l’assesseur Kovaliov se fait raser chez le barbier Yakovlévitch. Le lendemain matin, le barbier trouve un nez humain dans sa miche de pain fraîchement cuite. Sa femme l’accuse d’avoir coupé le nez d’un de ses clients, et lui demande de s’en débarrasser. Yakovlévitch cherche à s’en débarrasser dans la rue, mais il rencontre tout le temps des gens qu’il connaît. Finalement, il réussit à jeter le nez dans la Neva, mais un policier l’a vu faire et commence à le questionner.

Chostakovith le nez percussion interludeCliquez sur l’interlude percussif

Quand Kovaliov se réveille, il découvre que son nez a disparu.

Chostakovitch le Nez scène 3Cliquez sur Kovaliov

Il sort de chez lui pour retrouver son appendice nasal. En entrant dans la cathédrale, il le trouve enfin, mais son nez a maintenant la taille d’un humain, et il est habillé comme un conseiller d’État. Kovaliov lui demande de reprendre sa place, mais le nez refuse de parler à quelqu’un de condition inférieure et s’échappe.

Chostakovitch The Nose (MET)Cliquez sur la cathédrale

Acte II : Toujours à la recherche de son nez, Kovaliov arrive à l’appartement du commissaire de police, qui n’est pas chez lui. Déçu, il décide de passer une annonce dans le journal. Aux bureaux du journal, l’employé est occupé par une histoire de chien perdu par une comtesse. Quand enfin arrive le tour de Kovaliov, l’employé refuse de passer son annonce, arguant du fait que le journal y perdrait sa réputation de sérieux. Kovaliov se découvre et montre son visage, révélant que son nez est réellement parti. L’employé étonné lui recommande de vendre son histoire et, dans un geste de sympathie, lui offre un peu de tabac à priser. Vexé qu’on se moque ainsi de lui, Kovaliov rentre à la maison, et découvre son domestique dans le sofa, jouant de la balalaïka.

Chostakovith le nez chanson d'IvanCliquez sur Ivan

Kovaliov fait sortir Ivan et se plonge dans un monologue où il s’apitoie sur lui-même.

Acte III : La police se met à la recherche du nez. Ils vont à la gare où des voyageurs s’apprêtent à partir. Une jeune vendeuse de bretzels apparaît, semant la confusion chez les policiers. Le nez en profite pour essayer de partir, lui aussi, mais la police le rattrape et le bat tant qu’il retrouve sa taille normale. Le commissaire l’enveloppe dans un papier.

Chez Kovaliov qui a récupéré son nez, non sans avoir dû graisser la patte au commissaire corrompu, Kovaliov essaye de remettre son nez au milieu du visage, mais celui-ci ne tient pas. Il fait venir le médecin, qui avoue son impuissance face à ce cas. Kovaliov est persuadé d’avoir été ensorcelé par madame Podtotchina, car il a refusé d’épouser sa fille, et il lui écrit une lettre pour se plaindre du mauvais traitement qu’elle lui a infligé, mais sa réponse lui montre qu’elle n’a rien à voir avec son affaire.

Chostakovitch le Nez Acte III scène 2Cliquez sur l’image

Dans toute la ville, les curieux se pressent pour essayer de voir le nez, dont la rumeur dit qu’il se promène dans la ville. La police finit par disperser les badauds.

Épilogue : Kovaliov se réveille un matin avec le nez bien au milieu du visage. Après s’être fait raser par son serviteur, il se promène sur la perspective Nevski, saluant amis et connaissances.

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point-dinterrogation

Mes opéras préférés

STARMANIA, de Michel BERGER (1978)

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L’opéra-rock Starmania a été inspiré à Michel Berger par l’enlèvement en 1974 de Patricia Hearst, la fille du milliardaire américain Randolph Hearst, qui a pris fait et cause pour ses ravisseurs et a rejoint la lutte armée contre la société capitaliste.

Acte I : Starmania s’ouvre sur le journal télévisé qui annonce les candidatures pour les prochaines élections présidentielles de l’Occient du milliardaire Zéro Janvier et du Gourou Marabout. Le journal se termine par l’évocation des méfaits d’une bande de zonards menés par Johnny Rockfort qui sèment la terreur à Monopolis. (Air : « Quand on arrive en ville » ».)

Berger Starmania Quand on arrive en villeCliquez sur Johnny Rockfort

À l’Underground café, le repaire de Johnny et sa bande, Sadia propose à Johnny de passer à un niveau supérieur de violence, pour empêcher Zéro de devenir président. Restée seule, Marie-Jeanne, la serveuse, chante sa complainte (Air : « la complainte de la serveuse automate ».)

Berger Starmania La Complainte de la serveuse automateCliquez sur la serveuse aux tomates

Johnny et Sadia ont formé les Étoiles noires pour commettre leurs attentats. Sadia révèle sa véritable identité d’homme travesti (Air: « Travesti »). Au sommet de sa tour, Zéro est content de découvrir les attentats (Air : « il se passe quelque chose à Monopolis » » et se prépare à passer à l’émission Starmania, présentée par Cristal son animatrice vedette. Zéro proclame son ambition d’être un artiste (Air : « le blues du businessman [J’aurais voulu être un artiste] ».)

Berger Starmania le Blues du businessmanCliquez sur Zéro

À l’Undeground café, Marie-Jeanne chante son amour pour Ziggy, amour impossible car celui-ci aime les garçons (Air : « Un garçon pas comme les autres »).

Berger Starmania Un garçon pas comme les autresCliquez sur Marie-Jeanne

Ziggy arrive et lui montre sa lettre de candidature à Starmania (Air : « la chanson de Ziggy »). Les Étoiles noires arrivent dans le café et Sadia se moque de Ziggy. Elle appelle Cristal pour lui proposer une interview exclusive de Johnny Rockfort.

Cristal arrive au café et c’est tout de suite le coup de foudre entre elle et Johnny. Johnny commence par raconter son parcours de jeune des banlieues (Air : « Banlieue Nord ») avant que les deux ne s’avouent leur amour réciproque (La petite fille en rose / coup de foudre).

Le débat politique a lieu à la télévision entre Zéro et Gourou, mais un flash spécial l’interrompt. Cristal a été kidnappée par les Étoiles noires. En fait, Cristal a décidé de fuir avec les zonards (Air : « Besoin d’amour »).

Berger Starmania Besoin d'amour (France Gall)Cliquez sur Cristal Gall

Acte II : Seule chez elle, la star du cinéma Stella Spotlight veut mettre fin à ses jours quand elle reçoit un télégramme de Zéro lui proposant de le rejoindre pour sa campagne présidentielle (Air : « le télégramme de Zéro à Stella »).

Les Étoiles noires préparent leurs nouveaux plans et Cristal propose de pirater Télé-Capitale. Sadia n’est pas d’accord, mais Johnny l’écarte des Étoiles noires (Trio de la jalousie).

Zéro tient un grand meeting, dans lequel il commence à exposer sa vision fasciste du monde qu’il veut. Stella est stupéfaite. Le meeting est interrompu par une vidéo pirate de Cristal, qui annonce son ralliement aux Étoiles noires.

Stella s’introduit au QG du Gourou Marabout. Elle participe à la cérémonie orgiaque de celui-ci. Quand elle retrouve Zéro, qui l’a fait suivre, il la somme de s’expliquer. Après une dispute, ils décident quand même de se marier. (Air : « Ego Trip »).

Dans leur repaire, Johnny et Cristal élaborent leur plan ultime, l’explosion de la tour de Zéro, et se jurent d’aller jusqu’au bout, unis jusquà la mort. (Duo : « quand on n’a plus rien à perdre »).

Ziggy annonce à Marie-Jeanne qu’il la quitte, car il vient d’être engagé au Naziland, la discothèque de zéro. (Duo : « Nos planètes se séparent »).

Berger Starmania nos planètes se séparentCliquez sur Ziggy et Marie-Jeanne

Le soir des élections, les partisans de Zéro sont réunis au Naziland pour attendre le résultat. Cristal et Johnny ont décidé de poser une bombe à l’étage du dessous. Sadia prévient Zéro de l’attentat qui se prépare et Zéro envoie ses vigiles les intercepter. Quand on apprend que Zéro est le nouveau président, Stella va en haut de la tour et se jette dans le vide.

Cristal a été blessée, et Johnny la retrouve agonisante. Elle meurt dans ses bras et Johnny décide d’amorcer la bombe. (Air : « S.O.S. d’un Terrien en détresse »).

Berger Starmania S.O.S. d'un terrien en détresse (Balavoine)Cliquez sur Johnny

Berger Starmania S.O.S. d'un terrien en détresse only the very best (Cock Robin)Click upon Johnny

Marie-Jeanne, seule survivante, pleure un monde devenu complètement stone (Air : « Le monde est stone »).

Berger Starmania Le monde est stone (Thibeault)Cliquez sur Marie-Jeanne

(Source principale : le spectacle Starmania 2022, en tournée un peu partout dans le monde, et le programme associé).

Et si vous voulez une surprise, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.

point-dinterrogationCliquez donc sur le bonus surprise si le cœur vous en dit

Contes et légendes, Mes opéras préférés

LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE, de BARTOK (1911)

Le Château de Barbe-bleue (A kékszakállú herceg vára) est un opéra de Béla BARTOK, écrit en 1911 d’après un conte de Charles Perrault, sur un livret de Béla Balasz. Balasz en avait eu l’idée après avoir assisté à Ariane et Barbe-bleue de Dukas d’après Maeterlinck à Paris en 1907. Refusé par l’opéra de Budapest, il faudra attendre 1918 pour le voir monté sur scène.

Acte unique : Judith vient d’arriver au château de Barbe-Bleue avec son mari. Pour cela, elle a quitté son village, ses parents, son fiancé, ses amis. Barbe-Bleue lui dit qu’il est encore temps de renoncer, mais Judith insiste. Le château est froid et sombre. Judith dit que c’est le château qui pleure. Judith veut ouvrir les portes pour faire entrer la lumière mais Barbe-Bleue dit que rien ne fera resplendir son château.

Bartok le château de BArbe-bleue débutCliquez sur Judith

Judith demande à Barbe-Bleue de le lui faire visiter. Alors qu’elle frappe à la première porte, on entend un gémissement. Judith dit que le château pleure. Elle demande à Barbe-bleue la clé, car elle l’aime.

Une porte s’ouvre, c’est la chambre de torture de Barbe-Bleue. Judith dit que le château saigne.

Une autre porte s’ouvre, révélant une pièce pleine d’armes, l’arsenal de Barbe-Bleue.  Il y a du sang sur les armes. Barbe-Bleue lui donne trois autres clés, mais à condition que jamais elle ne pose de questions.

Bartok le château de Barbe-bleue la deuxième porte (encore)Cliquez sur la seconde porte

La troisième porte révèle un trésor fait de bijoux et de pierres précieuses. Judith découvre qu’il y a du sang sur les bijoux.

Bartok le château de Barbe-bleue la deuxième porteCliquez sur la troisième porte

Une quatrième porte s’ouvre sur un jardin chargé de fleurs. C’est le jardin secret du château. Mais les fleurs blanches sont rougies par du sang.

La cinquième porte s’ouvre sur le domaine de Barbe-Bleue, qui dit à Judith que tout lui appartient désormais, en lui offrant son cœur. Barbe-bleue veut embrasser Judith, mais celle-ci veut encore ouvrir les deux dernières portes. À chacune de ces cinq portes, le château est de plus en plus éclairé.

Bartok le château de Barbe-bleue la cinquième porteCliquez sur la cinquième porte

Judith veut continuer, mais Barbe-bleue lui dit que le château ne sera jamais plus clair. Judith insiste et il lui donne la sixième clé. Elle ouvre la sixième porte, qui donne sur une étendue d’eau blanche et silencieuse. Elle demande quel est ce lac, Barbe-Bleue répond qu’il s’agit de larmes. La lumière faiblit.

Bartok le château de Barbe-bleue la sixième porteCliquez sur la sixième porte

Barbe-Bleue refuse d’ouvrir la dernière porte. Judith le lui demande, par amour pour elle. Barbe-Bleue dit qu’elle fait déjà resplendir son château, qui ne pourra pas briller plus. Enfin, ils s’embrassent. Judith demande qui il a aimé avant elle, mais il réitère sa demande de ne pas poser de questions. Devant le refus de Barbe-Bleue Judith comprend que tous ces signes sanglants qui se révélaient à chaque porte sont ceux de ses anciennes femmes, qu’il a assassinées.

Bartok le château de Barbe-bleue la septième porteCliquez sur Barbe-bleue

Barbe-Bleue lui tend alors la septième clé, disant que derrière la porte elle trouvera ses anciennes femmes, et que tous ses trésors leur appartiennent. Quand Judith ouvre la porte, trois femmes sortent de la pièce. Barbe-bleue explique qu’il a trouvé sa première femme à l’aurore et que le matin lui appartient, qu’il a trouvé sa deuxième femme à midi et que la gloire du midi lui appartient, qu’il a trouvé sa troisième femme au crépuscule, et que le soir lui appartient.

Il ajoute que la quatrième est venue vers lui au cœur de la nuit, et que le royaume de la nuit lui appartient. Judith le supplie de se taire, qu’elle est encore vivante. Barbe-Bleue lui passe sa parure de nuit et lui dit qu’elle était sa plus belle femme, mais que maintenant, l’obscurité va recouvrir le château. Judith entre dans la septième pièce. Le drame est noué : désormais, l’ombre règne sur le château !

(Source principale : les représentations de l’Opéra de Paris en 2018, et le programme associé.)

Maria Callas, Mes opéras préférés

CAVALLERIA RUSTICANA, de MASCAGNI (1890)

Cavalleria Rusticana est un opéra vériste de Pietro MASCAGNI, créé avec succès à Rome en 1890.

Le pitch : Turridu aurait dû se marier avec Lola, mais à son retour du service militaire, il la retrouve mariée avec Alfio. Du coup, il fait de Santuzza sa maîtresse. Lola jalouse (quand même) trompe son mari avec Turiddu. Quand Alfio l’apprend, il provoque Turiddu en duel et le tue.

Acte I : Avant le lever de rideau, on entend le héros, Turiddu, chanter une chanson prémonitoire où il se dit heureux de mourir pour Lola, sa bien-aimée. (Air : « O Lola ch’ai di latti la cammisa ».)

Mascagni Cavalleria rusticana O Lola ch'ai di latti la cammisaCliquez sur Turiddu

Au XIXe siècle, dans un village de Sicile, le jour de Pâques, les villageois sont devant l’église pour assister à la messe. Ils chantent le printemps revenu, et le jour de Pâques, symboles de la résurrection (Choeur :  » Gli aranci olezzano ».)

Mascagni Cavalleria rusticana Gli aranci olezzanoCliquez sur l’image

Santuzza, une jeune villageoise, se dirige vers l’auberge de Mama Lucia. La jeune fille demande à Lucia où se trouve son fils Turiddu. L’aubergiste lui répond que son fils Turiddu est parti à la ville chercher du vin mais Santuzza lui répond qu’on l’a pourtant vu la veille. Lucia est troublée et voudrait en savoir plus quand arrive Alfio, un charretier, qui entre et demande à boire en chantant les joies de sa vie de charretier (Air : « Il Cavallo scalpita ».)

Mascagni Cavalleria rusticana Il Cavallo scalpitaCliquez sur Alfio

À son tour, il demande du vin à Lucia, mais quand celle-ci lui dit qu’il est parti chercher du vin, Alfio est étonné car il a vu Turridu le matin même près de chez lui.

À ce moment, on entend l’orgue et les prières venir de l’église. Les villageois entrent à leur tour dans l’église en chantant l’hymne pascal.

Mascagni Cavalleria Rusticana Regina CoeliCliquez sur l’image

Santuzza restée seule avec Mama Lucia lui raconte son histoire. Turiddu était fiancé avec Lola avant son départ à l’armée, mais au retour, il l’a trouvée mariée avec Alfio. Se sentant trahi, Turiddu a fait d’elle sa maîtresse. Mais Lola jalouse lui a à nouveau volé son amant, et maintenant Santuzza reste seule et déshonorée !

Mascagni Cavalleria Voi lo sapete, o mammaCliquez sur Santuzza

Mama Lucia, bouleversée, entre dans l’église. Turiddu arrive à son tour. Il cherche d’abord à éviter Santuzza, mais celle-ci lui reproche son comportement. Lola, à la recherche de son mari, se moque de Santuzza avant d’entrer dans l’église. La dispute entre Turiddu et Santuzza reprend, et Turiddu la bouscule et la fait tomber au sol.

Alfio sort de l’église, et Santuzza lui dévoile alors ce qui s’est passé entre Lola et Turiddu, et qu’il est cocu. Alfio jure qu’il va se venger et sort. Restée seule, Santuzza est prise de remords et d’un mauvais pressentiment.

La messe est dite et les villageois sortent de l’église. Lola veut rentrer chez elle, mais Turiddu invite tout le mond à boire (Air : « Viva il vino spumeggiante ».)

Mascagni Cavalleria Rusticana Viva il vino spumeggianteCliquez sur Turiddu

Alfio refuse, de manière désobligeante. Turiddu se rend compte qu’Alfio sait tout et qu’il ne lui reste plus, selon l’honneur sicilien, qu’à se battre avec lui. Après s’être embrassé, les deux hommes se dirigent vers le verger pour se battre en duel. Turiddu a le pressentiment de sa mort prochaine, et il confie Santuzza à Lucia.

Au soir, les villageois sont réunis sur la place quand une voix de femme annonce la mort de Turridu. Lucia et Santuzza sont effondrées.

(Sources principales : les représentations de l’Opéra de Paris en 2016 et le programme associé, et l’enregistrement sur DVD de la production du festival de Salzburg en 2015.)