
Je m’étais arrêté dans ma lecture en musique de Mozart était une femme, le brillant essai de la sémillante Aliette de LALEU sur la présence des femmes dans la musique classique au milieu du chat pitre 4. Je vous propose donc de poursuivre cette lecture.
Chapitre 4 (suite) : « Comment les femmes meurent à l’opéra ». Aliette souligne à quel point les femmes souffrent et meurent à l’opéra (bon d’accord, les hommes aussi, mais moins.) Elle nous en donne quelques exemples particulièrement bouleversants.
DONIZETTI, Lucia di Lammermoor Scène de la folie de Lucia (« il dolce suono »).
VERDI La Traviata « Adio del passato ».
PUCCINI Tosca « Vissi d’arte » par la Callas
Puccini Madama Butterfly « Un bel di vedremo ».
Aliette aborde ensuite le personnage de Médée, et celui de Tirésias / Thérèse dans les Mamelles de Tirésias d’APOLLINAIRE. Et là, il y avait une nouvelle injustice à soulever. En effet, la musique de scène lors de la création de la pièce était signée Germaine BIROT, encore une femme totalement disparue des radars, confondue le plus souvent avec son mari, et la version musicale que l’on connaît est celle écrite bien plus tard par POULENC.
Le chapitre se termine par le sort réservé aux femmes instrumentistes, certains instruments leur étant interdits, par exemple les instruments à vent parce qu’ils enlaidissent la femme, ou le violoncelle qui, se jouant les jambes écartées, a quelque chose de choquant.
Chapitre 5 : « Les modernes confiantes ».
Le chapitre cinq commence par une évocation du destin des sœurs Nadia et Lili BOULANGER.
Viennent ensuite la carrière de trois instrumentistes du XXe siècle.
La pianiste Clara HASKIL.
La violoncelliste Jacqueline DU PRÉ
Et la violoniste Ginette NEVEU
Aliette nous parle ensuite des orchestres féminins, notamment celui de Jane EVRARD, et l’on apprend que c’est pour cet orchestre que ROUSSEL a écrit sa Sinfonietta.
Cliquez sur la pochette de disque
Elle nous parle aussi des chanteuses noires qui ont eu longtemps le double handicap d’être femmes et de couleur, citant ainsi Marianne ANDERSON, Jessye NORMAN, Shirley VERRETT, Léontine PRICE ou Katthleen BATTLE, ainsi que la Française Christiane EDA-PIERRE.
Chapitre 6 : Les dégâts du XXe siècle.
Dans ce dernier chapitre, après l’évocation de la suffragette Ethel SMYTH, Aliette nous parle de l’extraordinaire recul de la présence de femmes compositrices au XXe siècle, en prenant l’exemple de Germaine TAILLEFER, la seule femme du Groupe des six, qui selon les mots de Poulenc était ravissante avant d’être compositrice.
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Conclusion : Je ne vais pas vous espoiler le livre d’Aliette de Laleu en vous racontant la fin, courez donc chez votre libraire préféré(e) pour vous le procurer ! Sachez seulement qu’on a à présent l’occasion d’écouter des opéras écrits par des femmes. Je songe ici à Like Flesh de Sivan ELDAR créé à Lille au début de cette année, ou à l’Amour de loin, de Kaija SAARIAHO.
Cliquez sur la Bande-annonce de Like Flesh
Et si vous en voulez encore un peu plus, cliquez sur le bonus surprise.
Cliquez sur le bonus surprise si vous en voulez encore un peu plus
Merci Jean-Louis. Cette jeune femme est talentueuse ! j’ai écouté le bonus, elle s’exprime avec beaucoup d’élégance et de fluidité !
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Et son livre se lit très facilement !
Je te conseille ses chroniques sur France Musique, qui sont disponibles en podcast !
Bonne journée, Hélène.
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Encore énormément de belles choses dans ce billet. Tu aurais presque pu le dédoubler. j’ai adoré
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Bonjour John Duff.
En effet, avant de lire ce livre, j’imaginais en faire UN billet, mais j’ai très vite réalisé qu’il me faudrait le dédoubler. Au fur et à mesure de la lecture, et comme il y a énormément de matière dedans, j’ai même envisagé à un moment de faire un billet par chat pitre.
Rien ne m’empêchera de revenir dessus plus tard, par exemple en faisant un billet sur la chanteuses noires. Comme le dit Aliette dans sa chouette dédicace, puisse ce livre vous donner un peu d’inspiration pour le blog !
(Tiens aux fêtes, elle sera au salon du livre de Bondues samedi 19 à 14h30.)
Bonne journée.
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Un billet sur les chanteuses noires, oui, oui, oui !
Une autre idée de billet (mais que tu as peut-être déjà traitée), les différentes tessitures vocales. Une autre idée que j’ai eu en écoutant un de tes derniers billets, les 12 coups de minuit.
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Alors pour la tessiture, j’ai ça :
https://toutloperaoupresque655890715.com/2018/07/18/les-voix-la-tessiture/
et pour les douze coups de minuit, j’ai ça :
https://toutloperaoupresque655890715.com/2018/12/19/les-douze-coups-de-minuit/
(re)bonne journée, John Duff.
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Bonsoir Jean-Louis ! C’est intéressant de l’écouter parler (dans le bonus) et dans la musique contemporaine j’ai remarqué qu’il y a beaucoup de compositrices importantes, au contraire du 20ème siècle, comme elle le dit.
Merci pour ce billet féministe ! Bonne soirée 🙂
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