
Cette année, mon sujet pour la journée internationale des femmes (en France, on dit la journée internationale des droits de la femme) est tout trouvé. En effet, la journaliste musicale Aliette de LALEU, que j’ai déjà citée sur ce blog, vient de sortir un essai passionnant sur la place des femmes dans la musique classique : Mozart était une femme.
Je vous propose donc de le lire ensemble, et en musique.
Chapitre 1 : « Des noms et des visages ». Ce premier chapitre est consacré aux premières femmes musiciennes, en commençant par Sappho (Sapho). Poétesse, et donc musicienne, ayant vécu sur l’île de Lesbos six siècles avant J.-C., elle a été surnommée la dixième muse par PLATON. Elle a fondé un temple dédié à Aphrodite. Son nom est resté dans l’histoire de la littérature et de la poésie et, à l’époque romantique encore, a continué faire parler d’elle. Ne pouvant vous faire entendre sa musique, je vous propose ici un air de l’opéra Sapho, que GOUNOD a écrit en 1851 pour la cantatrice Pauline VIARDOT (que l’on retrouvera plus loin dans le livre d’Aliette.)
Montons dans notre chronoscaphe et faisons un bond dans le temps pour admirer Hildegarde von BINGEN (1098-1179). Musicienne, religieuse, herboriste (et donc guérisseuse), Hildegarde a occupé une place très importante à son époque.
Chapitre 2 : « Les stars du baroque »
Le chapitre commence à Venise au XVIIe siècle, avec ses hospices consacrés aux nécessiteux et aux enfants orphelins ou abandonnés. C’est dans un de ces hospices réservés aux jeunes filles qu’œuvrait VIVALDI, et une grande partie de sa musique a donc été écrite pour des femmes, chanteuses ou instrumentistes. On peut se faire une idée de l’atmosphère qui régnait dans ce milieu dans le roman Consuelo de George SAND.
Aliette développe ensuite ses stars du baroque avec Barbara STROZZI, Francesca CACCINI et Elizabeth Jacquet de la Guerre.
Chapitre 3 : « Les révolutionnaires du classique »
Au début de ce chapitre, Aliette nous apprend qu’il y a eu une très grande production d’opéras écrits par des femmes en France autour de la période révolutionnaire puisque ce sont 54 opéras écrits par 23 compositrices ou librettistes qui ont été recensés entre 1770 et 1820.
Elle nous parle ensuite du remplacement progressif des castrats, surtout en France, par des femmes. C’est le cas de La MALIBRAN (Maria), la grande sœur de la cantatrice et compositrice Pauline VIARDOT.
Elle évoque aussi la figure d’Hélène de MONTGEROULT, grande pianiste et auteure d’une méthode de piano dont on se demande pourquoi elle n’est pas plus connue.
La partie consacrée à Maria Anna MOZART, dite Nannerl explique le titre de ce livre.
Chapitre 4 : « Les guerrières romantiques »
Dans ce chapitre, Aliette de Laleu évoque quelques figures de femmes compositrices dont le talent a été empêché par des hommes, pères frères ou maris.
Tout d’abord Fanny MENDELSSOHN, la grande sœur de Félix. Très proche de son frère, c’est son père qui a freiné son envie de faire de la musique. On sait que certaines des mélodies publiées par Félix sont en fait de Fanny, ce qui le faisait souffrir dans son orgueil quand on le complimentait pour des musiques qui n’étaient pas de lui. Je reviendrai sur Fanny le 14 mai prochain pour le 175e anniversaire de sa mort.
Ensuite, Clara SCHUMANN, la femme de Robert, qui a sacrifié sa carrière de compositrice pour mieux servir son mari, même si ses talents de pianiste étaient reconnus (c’était souvent grâce à eux qu’elle faisait « bouillir la marmite », les revenus de Robert n’étant pas suffisants pour faire vivre la famille.)
Enfin Alma MAHLER, la femme de Gustav, qui par contrat a dû s’engager à cesser d’écrire de la musique quand elle s’est mariée, pour ne pas faire d’ombre à son mari.
Il m’aurait fallu aussi parler de Louise FARENC, Louise BERTIN et Mel BONIS, mais je vais m’arrêter là pour l’instant (j’ai déjà été un peu long par rapport à mes billets habituels), mais rassurez-vous, il y a ici la suite des Aventures d’Aliette au pays des femmes dans la musique classique. Et puis si vous n’avez pas la patience d’attendre, courez donc chez votre libraire préféré(e) acheter le livre !
En dehors de la qualité de tes articles, il y a toujours le détail qui interpelle !!! Je connaissais Hildegarde en tant que moniale et guérisseuse à travers ses livres sur les plantes, inspiratrice de Léonard de Vinci, j’ignorais qu’elle était aussi musicienne ! Merci de cette découverte. Belle journée Jean-Louis
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J’ai fait le chemin inverse. Je connaissais Hildegarde comme abbesse et musicienne, et n’ai découvert ses talents d’herboriste et de guérisseuse que récemment.
Bonne journée à toi aussi, Hélène.
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il existe des éditions modernes de ses livres de guérison. La plus courante étant https://boutique.barroux.org/soins-par-les-plantes/2291-secrets-et-remedes-d-hildegarde-de-bingen-9782815308700.html
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Merci pour l’information. 🙂
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Je viens d’écouter la très intéressante interview sur Hélène de Montgeroult, ça m’a beaucoup plu et les extraits sont superbes (et trop courts).
J’étais au courant des exigences de Mahler pour empêcher sa femme de composer, ça rappelle Picasso vis-à-vis de ses femmes artistes… affligeant.
Merci Jean-Louis, belle journée 🙂
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Elles sont très biens les pastilles d’Aliette de Laleu sur France Musique, mais c’est sûr qu’en 3 minutes, elle ne peut qu’effleurer le sujet.
L’important est de donner envie d’entendre ces musiques.
Bonne journée, Marie-Anne.
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Merci, merci, Jean-Louis, pour ce bel hommage et pour la découverte des chants d’Hildegarde von Bingen. Je connaissais son jardin et, à écouter ses prières, j’imagine la fusion des émotions qui devaient l’inspirer. Amitiés, Danielle
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Je suis donc bien content de t’avoir fait découvrir cet aspect d’Hildegarde von Bingen !
Bonne journée, Danielle. 🙂
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Bonjour J-L,
j’aime bcp bcp Aliette de Laleu dont je suis assidûment les posts sur FB et INSTA depuis qq années, déjà (suis abonnée à ses cptes), ainsi que tous les podcast de ses chroniques sur France Musique. Quant à son livre, j’ai prévu de le lire un de ces quatre.
Merci tout grand, donc, pour ce partage ( texte et morceaux musicaux). Un bon week-end et à bientôt.
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Vui, moi aussi j’aime beaucoup ce qu’elle fait sur France Musique et je la suis sur Twitter, donc forcément son livre, je l’attendais !
La suite de ma chronique en musique dans deux jours !
Bonne fin de journée, SOlène 🙂🌞📚🎼
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