À la demande générale de John Duff, qui m’avait laissé le commentaire suivant : « Mais tu avais beaucoup de matière avec ce sentiment. On pense aussi à Wotan qui n’est pas franchement content quand il s’aperçoit que Brunehilde ne lui a pas obéi dans Die Walkure, ou Nabucco qui veut tout casser après que Zaccaria ait délivré Fenena, dans Carmen certains veulent en découdre « à coup de navajas » et sans doute bien d’autres encore… » et suite à une demande trouvée sur Twitter : « J’envisage de travailler sur les représentations des femmes en colère dans l’art. Vous avez des exemples ?« , voici donc une nouvelle sélection de colères à l’opéra.
Dans Armide de LULLY (et un siècle plus tard dans celui de GLUCK), la magicienne Armide mêle sa fureur à celle de son oncle Hydraot pour vaincre le chevalier Renaud (Duo « Esprit de haine et de rage »).
Dans Hippolyte et Aricie, de RAMEAU, la reine Phèdre est prise d’une fureur jalouse quand son beau-fils (dont elle est amoureuse) Hippolye déclare son amour à Aricie. (Duo : « [Ma fureur va tout/ Gardez-vous de rien] entreprendre ».)
Un peu plus tard, le même Rameau mettra dans Platée en musique une des nombreuses fureurs de Junon, lasse des infidélités de son Jupiter de mari.
Toujours Rameau, cette fois dans Zoroastre, avec la fureur d’Erinice et d’Abramane.
Dans Marie Stuart (Maria Stuarda) de DONIZETTI, la reine Élisabeth insultée par sa cousine Marie Stuart (elle-même en colère) tombe dans une colère folle et condamne Marie à mort.
Cliquez sur Marie Stuart et la reine Elisabeth
Dans la Walkyrie (Die Walküre) de WAGNER, Fricka, la femme du dieu en chef Wotan, laisse éclater sa colère quand celui-ci menace de bafouer la loi qu’il a lui-même écrite. (Et John Duff de rajouter qu’à la fin de la Walkyrie, c’est Wotan qui se met en colère face à sa fille Brünnhilde qui refuse d’obéir à ses ordres.)
Au début de Tristan und Isolde du même Wagner, Isolde est en colère sur le bateau qui la conduit en Cornouailles, escorté par Tristan qui n’est autre que le meurtrier de Morold.
Cliquez sur Tristan und Isolde
À la fin du Crépuscule des dieux (Götterdammerung), Brünnhilde se croit trahie par Siegfried, et de colère révèle au traître Hunding le point faible de Siegfried, ce qui permettra à Hunding de l’assassiner lâchement.
Dans Aïda de VERDI, Amnéris, la fille du pharaon, jalouse de l’esclave Aïda, laisse éclater sa colère, ce qui nous vaut le duo : « Pietà ti prenda del mio dolor ».
Vous pouvez trouver ici une autre sélection de colères à l’opéra.
difficile de chanter en criant !! 🙂
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Il y en a qui font ça très bien (et pas toujours essprès 🙂)
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De chouettes airs (Alfred). je me suis dit d’abord : normal, on ne fait pas de bons opéras avec des bons sentiments. Mais ce n’est pas vrai on fait aussi de bons opéras avec des bons sentiments, c’est une question d’humeur.
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Fichtre! Ne jamais sous-estimer la colère d’une femme. Est-ce que les hommes en sont conscients ? Bravo en tout cas pour le panel proposé comme toujours choisi avec beaucoup de pertinence.
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Merci Mijo, et bonne journée.
(Il avance, ton polar ?)
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