Mes opéras préférés

L’AFFAIRE MAKROPOULOS, de JANACEK (1923-1925)

L’Affaire Makropoulos (Věc Makropulos) est l’avant-dernier opéra de Janáček. Le livret est de Janáček, d’après une pièce fantastique de Karel Capek (l’inventeur du mot « robot »). Cet opéra a été créé à Brno le 18 décembre 1925.

Le pitch : L’énigmatique chanteuse Emilia Marty semble connaître l’origine d’un procès opposant deux familles, les Prus et les Gregor, depuis près d’un siècle. Albert Gregor tombe sous son charme, et Emilia lui demande des documents laissés par son grand-père. À l’issue d’un concert, Emilia critique les chanteuses de son époque quand Hauk, un vieux comte, lui dit qu’elle lui rappelle Eugenia Montez, une chanteuse de sa jeunesse. Le descendant de Prus comprend que sous les noms d’Emilia Marty, Eugenia Montez ou Ellian Mac Gregor se cache une seule et même personne, Elina Makropoulos, qui a bu un élixir de longue vie il y a plus de trois siècles.

Acte I : À Prague dans les années vingt, le clerc Vitek parle du procès Prus contre Gregor, procès qui dure depuis presque un siècle et dont on attend le jugement ce jour même. Mac Gregor vient trouver l’avocat Koletany pour connaître le résultat, mais celui-ci n’est pas encore arrivé.

Krista, la fille de Vitek, est allée à l’opéra écouter la cantatrice Emilia Marty. Devant les qualités de cette chanteuse, elle songe à arrêter sa propre carrière lyrique.

L’avocat arrive accompagné par Emilia Marty. Il explique à la chanteuse, qui semble très bien connaître l’affaire, qu’il y a cent ans, le baron Prus a dépossédé Loukov en faveur d’un Mac Gregor, fils illégitime d’une chanteuse d’opéra, Ellian Mac Gregor. Depuis, de génération en génération, le procès continue jusqu’à ce jour qui voit la défaite des Gregor.

Emilia incite l’avocat à chercher dans les archives du baron Prus les documents par lesquels Loukov lègue son domaine à son fils illégitime Ferdinand. Gregor veut savoir comment elle sait cela, mais elle répond en évoquant le souvenir d’Ellian.

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Elle ne veut pas parler des circonstances de la mort d’Ellina. Gregor tombe sous son charme et elle lui demande de lui donner les documents que son grand-père lui avait laissés. L’avocat revient avec le testament, mais Prus lui dit qu’il veut la preuve que Ferdinand est bien Ferdinand.

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Acte II : Le soir à l’opéra. Emilia Marty a fait un triomphe et les hommes se pressent dans sa loge. Krysta renonce à son amour pour Janek Prus, le fils du baron, afin de se consacrer pleinement à sa carrière. Emilia revient et critique les cantatrices qui l’ont précédée, pas du tout à son niveau. Un vieux comte, Hauk, arrive et lui dit qu’elle lui rappelle Eugenia Montez, une chanteuse gitane qu’il a aimée cinquante ans auparavant.

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Hauk une fois parti, elle congédie tout le monde, ne retenant que Prus. Celui-ci lui parle d’une enveloppe cachetée qu’il a chez lui. Il veut savoir pourquoi Emilia montre tant d’intérêt pour les Gregor. Il a en fait compris que derrière Ellian Mac Gregor, Eugénia Montez, Emilia Marty, et d’autres encore, se cache Elina Makropoulos, née en 1816. Il lui déclare qu’il l’aime, malgré les traitements qu’elle lui fait subir. Elle lui demande alors d’aller voir l’avocat, sous le nom de Makropoulos, car c’est la condition pour transmettre l’enveloppe cachetée. Elle demande ensuite à Janek de retour de voler une autre enveloppe qui se trouve chez son père, mais le père arrive et lui dit de ne pas le faire. Elle négocie l’enveloppe contre une nuit d’amour avec le baron.

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Acte III : Le lendemain matin E.M. réclame l’enveloppe qui lui est due. Prus se plaint, car pendant la nuit il a eu l’impression d’étreindre un corps sans âme. Le valet de Prus vient annoncer que son fils Janek s’est suicidé. Hauk revient pour mener Emilia en Espagne, mais l’avocat la retient. Il la confond grâce à une photo qu’elle a dédicacée à un de ses admirateurs à l’opéra, car c’est la même signature que celle d’un document datant de 1836. On examine les lettres, et on se rend compte qu’elles sont toutes de la même écriture. E.M. avoue être née en Crète en 1585, et s’appeler Elina Makropoulos. Elle a vécu plus de trois siècles sous différentes identités grâce à la formule Makropoulos, celle d’un élixir de vie que son père avait créé pour l’empereur Rodolphe, mais que celui-ci a demandé de tester sur sa fille. C’est cette formule qu’elle cherche dans l’enveloppe scellée, car son pouvoir commence à faiblir. Elle offre la formule à Krista, qui la brûle. Ellian Marty meurt en avouant sa lassitude d’avoir vécu si longtemps, trop longtemps…

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Contes et légendes, Mes opéras préférés

LA NONNE SANGLANTE, de GOUNOD (1854)

La Nonne sanglante est le deuxième opéra de Gounod, écrit sur un livret de Scribe, et créé à l’opéra de Paris le 18 octobre 1854. Le livret avait initialement été écrit pour Berlioz, qui y renonça, et c’est à Gounod qu’il est revenu de le mettre en musique. Le personnage central est issu du roman gothique le Moine, de Lewis, et était très populaire au début du XIXe siècle.

Malgré un bon démarrage critique et populaire, le changement de directeur à l’opéra de Paris arrêta net sa carrière scénique, le nouveau directeur refusant de représenter une « pareille ordure ».

Acte I : L’action se passe en Bohème au XIe siècle. Alors que deux familles, les Luddorf et les Moldaw, se disputent, Pierre l’ermite obtient que les deux familles s’unissent avant le départ pour les croisades, Théobald de Luddorf devant épouser Agnès de Moldaw.

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Malheureusement, Agnès et le cadet des Luddorf, Rodolphe, s’aiment. Les deux jeunes gens veulent s’enfuir à l’occasion de l’apparition d’un fantôme qui hante le château, la Nonne sanglante.

Acte II : Au milieu de la nuit, Rodolphe attend son Agnès. Croyant la voir apparaître, il jure fidélité à la femme voilée qui s’approche de lui.

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Mais ce serment fait, le château en ruines se transforme et un banquet apparaît, ainsi que des fantômes. C’est à la Nonne sanglante que Rodolphe a juré fidélité, et celle-ci veut maintenant épouser le malheureux jeune homme.

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Acte III : Rodolphe s’est réfugié chez des paysans. Un mariage entre Anna et Fritz, deux d’entre eux se prépare. Les paysans entrent en valsant et chantant.

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La fiancée de l’au-delà réclame toujours son dû à Rodolphe. Son page Arthur vient annoncer à notre héros que son frère Théobald est mort au combat. Rodolphe devrait donc pouvoir se marier avec Agnès.

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Pour qu’elle le délivre de son serment, la Nonne sanglante lui réclame qu’il fasse mourir l’homme qui l’a lâchement assassinée. Rodolphe accepte et attend qu’elle lui désigne son assassin.

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Acte IV : Rodolphe et Agnès s’apprêtent à célébrer leurs noces. Pierre appelle les familles à oublier les discordes passées. Mais la Nonne sanglante arrive et désigne son meurtrier. C’est Luddorf, le père de Rodolphe. Rodolphe s’enfuit, abandonnant Agnès, et les querelles entre les deux familles repartent de plus belle.

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Acte V : Le comte de Luddorf repentant est prêt à mourir pour sauver son fils. Il surprend un complot ourdi par les Moldaw pour tuer Rodolphe.

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Il entend une conversation entre Rodolphe et Agnès. Rodolphe a été maudit par la Nonne sanglante, et il s’apprête à partir en exil. Le père prend alors la place de son fils dans le piège qui lui était tendu et meurt. La Nonne, délivrée, demande la grâce de dieu et délivre Rodolphe de son serment.

(Source principale : les représentations de l’opéra-comique de 2018, et le programme associé.)

Mes opéras préférés

LA SERVANTE MAÎTRESSE, de PERGOLÈSE (1733)

La Servante maîtresse (la Serva padrona) est un intermezzo de Pergolèse datant de 1733. Un intermezzo, ou intermède, est une petite pièce qui était jouée à Naples pendant l’entracte d’un opéra sérieux (opera seria).

La reprise à Paris de cette œuvre en 1752 servira de prétexte à la querelle des Bouffons, qui opposera les tenants du chant italien, défendu par Rousseau, Diderot et Grimm et du chant français, défendu par Rameau.

La querelle des Bouffons. Déclenchée à l’occasion d’une représentation de la Servante maîtresse de Pergolèse en 1752, elle oppose les partisans du drame lyrique français, respectueux de l’harmonie chère à Rameau et ceux de l’opéra-bouffe italien, valorisant la mélodie. Elle est alimentée par Rousseau, auteur de l’opéra le Devin du village (1752), qui n’a pas apprécié les critiques de Rameau. Il décrète que le français n’est pas une langue faite pour le chant, à l’inverse de l’italien. La querelle des Bouffons marque la limite entre l’opéra baroque et l’opéra classique.

En 1754, il y eut une nouvelle série de représentations, en français, avec notamment madame Favart dans le rôle principal.

Le pitch : Un vieux garçon, Uberto, est fatigué de la tyrannie exercée par sa servante, Serpina (Zerbine). Il charge son valet Vespone (rôle muet) de lui trouver une femme qui lui soit soumise. Serpina compte bien se faire épouser. Elle annonce son mariage avec un certain capitaine Tempête, et en fait une description telle qu’Uberto, qui a un faible pour elle, demande à le rencontrer. Vespone joue le rôle de Tempête et Serpina informe Uberto que le capitaine demande une dot énorme. Il n’accepte de renoncer au mariage que si c’est Uberto qui épouse la servante. Uberto accepte ce mariage et Serpina passe ainsi du statut de servante à celui de maîtresse.

Acte I : Uberto, qui vient de se réveiller, est en colère parce que sa servante Serpina est en retard pour lui porter la tasse de chocolat avec laquelle il commence habituellement la journée (Air : « Aspettare e non venire ») et parce que son serviteur, Vespone, ne l’a pas encore rasé.

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Il envoie Vespone chercher Serpina et elle se présente, prétendant en avoir assez, demandant que bien qu’étant une servante, elle soit respectée et traitée comme une vraie dame. Uberto perd patience et demande à Serpina de changer d’attitude (Air : « Sempre in contrasti »).

Cliquez sur Serpina, Uberto et Vespone

Serpina se plaint à son tour de ne recevoir que des reproches malgré les soins continus qu’elle offre à son maître et lui ordonne de se taire.
Uberto se fâche et décide de prendre une femme pour avoir quelqu’un qui puisse être capable de contrer sa servante impertinente. Il ordonne donc à Vespone d’aller à la recherche d’une femme à épouser et demande qu’on lui apporte les vêtements et le bâton pour qu’il puisse sortir. En réponse, Serpina lui dit de rester à la maison parce qu’il est tard et lui dit que, s’il ose sortir, elle l’enfermera dehors. Une vive querelle s’engage, qui s’est évidemment déjà produite d’autres fois, au cours de laquelle Serpina demande au maître de la prendre pour épouse, mais Uberto refuse résolument (Duetto : « Lo conosco a quegli occhietti »).

Cliquez sur Uberto et Serpina

Acte II :

Serpina a convaincu Vespone de l’aider à épouser Uberto, en lui promettant une bonne place. Vespone se déguise en capitaine Tempête et attend d’entrer en scène.

Serpina annonce à Uberto qu’elle a trouvé un mari, un soldat appelé Capitaine Tempête. Uberto est frappé par cette nouvelle. Il tente de cacher son émoi en se moquant de la servante, mais laisse échapper qu’il a une certaine affection pour elle et qu’elle lui manquera. Serpina, se rendant compte qu’elle est proche de la victoire, donne le coup de grâce en utilisant la carte de la pitié, et lui demande de ne pas l’oublier et de lui pardonner si elle a parfois été impertinente (Air : « A Serpina penserete »).

Cliquez sur Uberto et Serpina

Serpina demande à Uberto s’il veut rencontrer son mari et celui-ci accepte, à contrecœur. Serpina sort chercher son fiancé. Uberto, seul, s’interroge. Il se rend compte qu’il est amoureux de Serpina, mais que selon l’étiquette un noble ne peut pas se marier avec sa servante (Air : « Son imbrogliato già »).

Cliquez sur Serpina et Uberto

Il est interrompu dans ses pensées de Serpina et Tempête. Uberto est jaloux. Le Capitaine Tempête ordonne à Uberto par la bouche de Serpina de lui payer une dot de 4 000 scudi faute de quoi le mariage n’aura pas lieu et ce sera Uberto qui devra l’épouser à sa place.
Uberto proteste mais Tempête se fait menaçant et Uberto finit par accepter de prendre Serpina pour épouse. Vespone révèle sa véritable identité mais le maître, maintenant satisfait de la façon dont les faits se sont déroulés, lui pardonne. L’ouvrage se termine par la phrase qui explique le titre de l’histoire : Et je suis devenue une servante déjà maîtresse.

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Mes opéras préférés, Mythologie

L’OLIMPIADE, de VIVALDI (1734)

L’Olimpiade de Vivaldi a été écrit en 1734 sur un livret de Métastase déjà porté en musique l’année précédente par Caldara. Ce livret de l’Olimpiade a donné lieu à plus de 60 opéras, par des compositeurs tels que Pergolèse, Galuppi ou Hasse, le dernier étant Donizetti en 1817.

Le pitch : Le roi Clistène a deux jumeaux, un garçon, Philinte, et une fille, Aristea. Un oracle ayant prédit que son fils tenterait de le tuer, Clistène demande à son aide de camp de tuer Philinte, ce que celui-ci ne peut se résoudre à faire. Aristea aime Megacle. Philinte toujours vivant et réfugié en Crête sous le nom de Licida sauve Mégacle, scellant ainsi entre eux une forte amitié. Licida aime Argène, la fille du roi de Crête qui est promise à Megacle, alors qu’elle ne l’aime pas. Le roi Clistène donne sa fille Aristea comme prix au vainqueur des Jeux olympiques. La voyant, Licida oublie Argène et tombe amoureux d’Aristea. Conscient qu’il n’a aucune chance de remporter les Jeux, Licida demande à son ami Megacle de s’inscrire sous son nom pour gagner pour lui la récompense, ignorant que Megacle aime Aristea.

Acte I : Alors que Licida attend Megacle pour l’inscription aux jeux, son précepteur Aminta le prévient qu’il joue un jeu dangereux en essayant de tricher. Il lui demande ce qu’est devenu son amour pour Argene, mais Licida répond qu’il ne l’aime plus.

Megacle arrive et Licida lui expose son plan. Megacle est tout heureux de pouvoir rendre service à son ami. (Air : « Superbo di me stesso« .) Aminta insiste sur les dangers que coure Licida, mais celui-ci ne veut pas entendre parler de malheur (Air : « Quel destrier, che all’albero è vivino ».)

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Pour échapper au mariage que le roi de Crête voulait pour elle, Argene a fui Megacle et suivi Licida en Elide. Elle rencontre Aristea accompagnée de nymphes, et se plaint de ses tourments. Quand elle évoque le nom de Megacle à Aristea, Aristea lui révèle son amour pour Megacle et comment Megacle à dû fuir Athènes car Clistène ne voulait pas de cet amour. Argene lui conseille d’envoyer un serviteur en Crête pour prévenir Megaste et le faire participer aux Jeux dont son amoureuse sera le prix.

Clistene entre en scène. Il a effectué les sacrifices sacrés et les Jeux peuvent commencer. Il dresse la liste des participants, qui sont venus de toute la Grèce. Le dernier inscrit arrive de Crête, il s’agit de Licida. Argene se désole que Licida l’ait oubliée. Aristea demande à son père de différer le début des Jeux, mais Clistène répond que c’est impossible. Il critique les femmes qui sont toujours en train de se plaindre (Air : « Del destin non vi lagnate ».) Aristea dit adieu à Argene, car son devoir est de suivre son père (Air : « É troppo spietato ».) Puis Argene, restée seule, se plaint de l’inconstance des hommes (Air : Piu non si trovano ».)

Megacle et Licida discutent avant les épreuves. Licida révèle son plan, il vaut que Megacle gagne pour obtenir pour lui le prix de la victoire, Aristea. Le cœur de Megacle est comme un arc-en-ciel, partagé entre le serment donné à son ami Licida et son amour pour Aristea.

Aristea rencontre Megacle. Elle cherche à lui faire dire qu’il est là pour emporter les Jeux et le prix de la victoire, mais Megacle, géné, ne sait comment lui avouer qu’il va combattre pour Licida. (Duo : « Ne’ giorni tuoi felici« .)

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Argene et Aristea comparent leurs grands malheurs (Air : « Sta piangendo la tortorella« .)

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Aminta conclut l’acte en chantant que parmi les folies qui agitent le chœur de l’homme, l’amour est bien la plus grande. (Air : « Siam navi all’onde algenti« .)

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Acte II : Alcandro, le confident du roi, vient proclamer le résultat des Jeux. Licida (en fait Megacle) a gagné. Les deux femmes se lamentent.

Clistène veut remettre le prix à Licida, mais celui-ci déclare qu’il n’épousera Aristea que de retour en Crête. En attendant, il demande qu’elle soit confiée à son « serviteur » Egisto (en fait le vrai Licida). En voyant Egisto, le roi se trouble sans qu’il sache pourquoi. Clistène présente le vainqueur à Aristea qui, reconnaissant Megacle, ne comprend plus pourquoi on lui a dit que Licina était vainqueur. Clistene ne comprend pas non plus le trouble qui agite le cœur des jeunes gens (air : « Qual serpe tortuosa« .)

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Megacle demande à Licida de s’éloigner pendant qu’il explique la situation à Aristea. Quand il le fait, Aristea s’évanouit. Licida revient. Megacle se sacrifiant pour son ami lui demande si, Aristea le cherche quand elle se réveillera et demande de ses nouvelles, de lui dire qu’il est mort (Air : « Se cerca, se dice ».) Quand Aristea se réveille, Licida lui révèle que c’est lui, Licida, provoquant sa fureur (Air : « Tu me da me dividi ».)

Après une rencontre entre Argene et Licida, Aminta vient annoncer à son maître que Megacle s’est jeté dans le fleuve pour mourir. Alcandro vient annoncer à Licida que le roi le condamne à l’exil, pour l’avoir trompé sur son identité. Licida veut mourir (Air : « Gemo in un punto e fremo ».)

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Acte III : Megacle a été sauvé de la noyade par un pêcheur. Aristea veut se donner la mort là où elle croit que son amant a péri. Ils se rencontrent (vivants tous les deux). Alcandro leur raconte que Licida a voulu tuer le roi, mais que celui-ci l’a condamné à mort. Megacle veut aller sauver son ami, mais Aristea propose que ce soit elle qui aille demander la grâce de Licida à son père. Megacle ne peut se résoudre à laisser son ami (Air : « Lo seguitai felice« .)

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De son côté, Argene se propose également d’aller sauver celui qu’elle aime encore. (Air : « Per salvar quell’alma ingrata ».)

L’heure du châtiment a sonné. Licida demande à voir une dernière fois son ami Megaste avant de mourir. Clistene accepte, saisi d’une étrange compassion pour cet étranger qui lui rappelle quelqu’un. (Air : « Non so donde viene ».) Au moment du sacrifice, Argene survient et se propose pour mourir à la place de son amant Licida. Pour preuve de ce qu’elle avance, elle présente au roi une chaîne et un anneau que Licida lui a offert en gage de fidélité. Alcandro reconnaît la chaîne que portait Philinte quand il a tenté de le tuer, enfant. Il avoue qu’il n’a pu s’y résoudre et a laissé l’enfant en Crête et confié à Aminta. Licida est donc le fils de Clistène et le frère d’Aristea. À Clistene qui veut quand même faire périr Philinte, Megaste rappelle qu’il n’est pas roi à Olympe et que son pouvoir ne s’y exerce pas ! Il laisse au peuple le soin de juger Philinte, peuple qui le gracie. (Chœur : « Viva il figlio deliquente ».)

Clioquez sur le chœur final

(Source principale : le production du Théâtre des Champs-Élysées de juin 2024, et le programme associé.)

Mes opéras préférés

SAINT-FRANCOIS d’ASSISE, de MESSIAEN (1983)

Fruit d’une commande de l’Opéra de Paris en 1975, Saint-François d’Assise sera créé avec succès le 28 novembre 1983. Malgré un premier accueil critique assez froid, cet opéra de MESSIAEN n’a pas tardé à triompher sur les plus grandes scènes mondiales. L’ornithologue qu’était Messiaen a introduit une multitude de chants d’oiseaux dans son œuvre, chaque personnage étant accompagné par un oiseau-fétiche.

Acte I : « La Croix ». Saint-François d’Assise explique à Frère Léon qu’il faut supporter patiemment, pour l’amour du Christ, toutes les contradictions, toutes les souffrances, et que c’est cela qui est la « Joie parfaite ».

« Les Laudes ». Après la récitation de l’office du matin par les Frères, Saint-François, resté seul, demande à Dieu de rencontrer un lépreux et d’être capable de l’aimer.

« Le baiser au lépreux ». Une léproserie. Un lépreux, horrible et repoussant, couvert de taches de sang et de pustules, proteste contre son mal avec violence. Saint-François, entre, s’assied au pied du lépreux, lui parle avec douceur. Un ange apparaît derrière une fenêtre et dit : « Lépreux, ton cœur t’accuse, mais Dieu est plus grand que ton cœur ». Troublé par la voix de l’ange et par la bonté de Saint-François, le lépreux a des remords de sa violence. Saint-François embrasse le lépreux. Miracle ! le lépreux est guéri. Danse de joie du lépreux. Plus importante que la guérison du lépreux est l’augmentation de la grâce dans l’âme de Saint-François et son exultation de s’être vaincu lui-même.

Acte II : « L’Ange voyageur ». Un chemin en forêt, au mont de la Verna. L’Ange apparaît sur le chemin. Son magnifique costume et ses ailes quinticolores sont vus seulement par les spectateurs. Les autres personnages le prennent pour un voyageur. L’Ange frappe à la porte du couvent et cela fait un bruit terrible qui symbolise l’irruption de la grâce. Frère Massée ouvre la porte. L’Ange pose à Frère Élie, vicaire de l’ordre, une question sur la prédestination. Frère Élie refuse de répondre et met l’Ange dehors. L’Ange refrappe à la porte et repose sa question sur la prédestination à Frère Bernard qui répond avec beaucoup de sagesse. L’Ange étant parti, Frère Bernard et Frère Massée se regardent et disent : « C’était peut-être un ange… ».

Cliquez sur l’Ange voyageur

« L’Ange musicien ». L’Ange apparaît à Saint-François, et pour lui donner un avant-goût de la béatitude céleste, lui joue un solo de viole. Ce solo est tellement suave que Saint-François s’évanouit.

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« Le prêche aux oiseaux ». Nous sommes à Assise, aux Carceri. On voit un grand chêne vert. C’est le printemps et beaucoup d’oiseaux chantent. Saint-François, suivi de Frère Massée, fait un sermon aux oiseaux et les bénit solennellement. Les oiseaux répondent par un grand concert où l’on entend non seulement les oiseaux de l’Ombrie, et spécialement la Capinera (Fauvette à tête noire), oiseau type des Carceri, mais aussi des oiseaux d’autres pays, des Îles lointaines, et notamment de l’ile des Pins, près de la Nouvelle-Calédonie.

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Acte III : « Les stigmates ». À la Verna. La nuit. Une caverne sous un surplomb. Saint-François est seul. Une grande Croix apparaît. On entend presque constamment la voix du Christ qui est symbolisée par le chœur. Cinq rayons lumineux partent de la Croix et viennent frapper successivement les deux mains, les deux pieds et le côté droit de Saint-François, avec le même bruit terrible qui accompagnait l’Ange frappant à la porte. Ces cinq plaies, qui reproduisent les cinq plaies du Christ, sont le sceau, l’approbation divine de la sainteté de Saint-François.

« La mort et la nouvelle vie ». Saint-François, mourant, est étendu sur le sol. Tous les Frères l’entourent. Il dit adieu à tout ce qu’il a aimé, et chante la dernière strophe de son cantique des créatures, la strophe de « Notre sœur la mort corporelle ». Les Frères chantent le Psaume 141. L’Ange et le lépreux apparaissent à Saint-François pour le réconforter. Saint-François prononce ses dernières paroles : « Seigneur ! Musique et poésie m’ont conduit vers Toi par défaut de Vérité, éblouis-moi pour toujours de ton excès de Vérité… » il meurt. Les cloches sonnent. Tout disparaît. Pendant que le chœur chante la Résurrection, une tache de lumière illumine l’endroit où se trouvait auparavant le corps de Saint-François. La lumière grandit jusqu’à devenir aveuglante et insoutenable. Le rideau tombe.

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(Source principale : la présentation par Olivier Messiaen lui-même dans le programme de la création à l’Opéra de Paris, en 1983).

Mes opéras préférés

LA FILLE DU FAR-WEST, de PUCCINI (1910)

La Fille du far-west (La Fanciulla del West) est un opéra de Puccini créé en 1910 au Metropolitan Opera de New York, sous la direction du chef Arturo Toscanini. L’action se déroule au Far West à l’époque de la ruée vers l’or.

Le pitch : Jack Rance (baryton), le shérif, aime Minnie (soprano), la tenancière du saloon, mais celle-ci aime le chercheur d’or Dick Johnson (ténor), qui se trouve être également le bandit Ramerrez. Minnie sauve Ramerrez de la pendaison et quitte la ville avec son cher petit bandit.

Suivant la classification de G.B. Shaw, nous sommes donc en présence du très classique (S+T/B), où une soprano et un ténor s’aiment, avec leur amour contrarié par un baryton.

Acte I : Dans le saloon de Minnie. Des mineurs boivent en jouant aux cartes. Un mineur, Jack Wallace, chante le mal du pays, chanson qui éveille des échos douloureux chez Larkens, un chercheur d’or qui se souvient de sa mère qui l’attend là-bas (Air et ensemble :  » Che faranno i vecchi miei ».)

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Le shérif, Jack Rance, entre et demande si Minnie est là. Il en est amoureux, mais celle-ci ne l’aime pas. Une dispute éclate entre un joueur, accusé de tricher, et le shérif. Minnie arrive et calme les hommes. Jack parle de son amour à Minnie (Air : « Minnie della mia casa son partito ».) Mais Minnie attend le vrai amour (Air : « Laggiù nel Soledad, ero piccina« .)

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Un mineur, Dick Johnson, entre et Minnie reconnaît un homme qu’elle a connu, jadis. Elle en tombe amoureuse, sans savoir que Dick a mal tourné et est devenu le bandit Rammerez. Alors que le shérif dépité sort du saloon à la recherche du bandit, Minnie donne rendez-vous à Ramerrez pour le soir.

Cliquez sur Minnie et Ramerrez

Acte II : Le soir, chez Minnie. Minnie et Johnson se déclarent leur amour quand arrivent Jack Rance et des mineurs, qui préviennent Minnie que Johnson et Ramerrez sont en fait la même personne.

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Minnie reproche à Ramerrez de n’être venu à son salon que pour voler l’argent des mineurs et le chasse de chez elle, mais il ne tarde pas à revenir, blessé. Minnie prend alors le parti de le cacher chez elle. Jack Rance revient et, voyant les gouttes de sang, recherche l’outlaw et le trouve. Minnie propose une partie de poker dont le prix sera Ramerrez. Elle triche pour sauver Ramerrez.

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Acte III : Plus tard, Rammerez a été capturé et doit être pendu. Au moment de mourir, il demande que l’on ne prévienne pas Minnie, afin qu’elle le croie vivant et libre (Air : « Ch’ella mi creda libero e lontano ».)

Cliquez sur Ramerrez

Minnie arrive armée de son pistolet et rappelle aux mineurs ce qu’ils lui doivent. Les mineurs laissent alors partir Minnie et Ramerrez.

(Source principale : le DVD des représentations de la Scala de Milan en 1991, dirigées par Lorin Maazel.)

littérature, Mes opéras préférés

DON QUICHOTTE, de MASSENET (1910)

Les habitués de ce blog connaissent mon goût pour l’œuvre de Cervantès, et son fameux héros Don Quichotte. Parmi les adaptations musicales de ce livre fondateur du roman contemporain, celle de Massenet est particulièrement intéressante.

Dernier opéra de Massenet, Don Quichotte est une commande de l’opéra de Monte-Carlo. Le rôle-titre a été écrit pour la basse russe Chaliapine.

Acte I : Un jour de feria en Espagne, les prétendants se pressent autour de Dulcinée et lui donnent la sérénade. Dulcinée apparaît au balcon et dit qu’être aimée ne suffit pas (Air : « Quand la femme a vingt ans »).

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Don Quichotte et son écuyer Sancho Pança paraissent au milieu d’une foule de mendiants, qui les acclament. Don Quichotte demande à Sancho de leur faire l’aumône. À son tour, Don Quichotte donne la sérénade à Dulcinée (Air : « Quand apparaissent les étoiles »).

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Juan, un des amants de Dulcinée est jaloux et provoque Don Quichotte en duel. Dulcinée s’interpose et arrête les deux hommes. Elle est touchée par les déclarations hors d’âge de Don Quichotte, et lui demande d’aller récupérer un collier qui lui a été volé par le brigand Ténébrun.

Acte II : Don Quichotte et son écuyer s’avancent dans la brume, à la recherche des voleurs. Il compose un nouveau poème pour Dulcinée alors que Sancho tente de le dissuader de risquer sa vie pour les beaux yeux d’une femme (Air : « Comment peut-on penser du bien de ces coquines ? »)

La brume se dissipe, révélant des moulins à vent que Don Quichotte prend pour des géants. Il les charge et se retrouve accroché à une aile d’un moulin. Les ailes du géant l’empêchent de charger.

Acte III : Don Quichotte et Sancho sont à la recherche des voleurs. Ceux-ci font prisonnier le chevalier à la triste figure, alors que Sancho réussit à prendre la fuite. Les voleurs veulent tuer Don Quichotte, qui fait preuve d’équanimité (Air : « Seigneur, reçois mon âme »).

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Don Quichotte explique son errance sur terre (Air : « Je suis le chevalier errant »). Ému, Ténébrun décide de le libérer et lui rend le collier de Dulcinée.

Cliquez sur le chevalier errant

Acte IV : Lors d’une fête, Dulcinée s’ennuie au milieu de ses courtisans (Air : « Lorsque le temps d’amour a fui »).

Elle prend sa guitare et chante (Air : « Ne pensons qu’au plaisir d’aimer »).

Don Quichotte et Sancho arrivent. À Sancho qui se plaint, don quichotte promet qu’il le récompensera, qu’il lui offrira une île ou un château. Le chevalier rend son collier à Dulcinée, qui l’embrasse. Don Quichotte la demande en mariage. Les courtisans s’esclaffent et Dulcinée lui explique qu’elle n’est qu’une courtisane, ne cherchant pas le mariage. (Air : « Oui, je souffre votre tristesse »).

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Elle l’embrasse sur le front et sort. Les courtisans se moquent à nouveau de Don Quichotte, ce que leur reproche Sancho en emmenant au loin un Don Quichotte brisé (Air : « Riez, allez, riez du pauvre idéologue »).

Cliquez sur l’air de Sancho

Acte V : Une nuit, dans la montagne, Don Quichotte se meurt. Il offre à Sancho, pour récompense de son dévouement, une île de rêves (Air : « Prends cette île »).

Puis il lève les yeux vers les étoiles et croit entendre la voix de Dulcinée qui l’appelle dans l’autre monde. Il meurt.

Cliquez sur l’acte V
Mes opéras préférés, Mythologie

MÉDÉE, de CHARPENTIER (1693)

Médée est une tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, sur un livret de Thomas Corneille (le frère de l’autre). Elle a été créée le 4 décembre 1693 à l’Académie royale de musique, mais les libertés que Charpentier s’est données par rapport aux normes définies par Lully ont choqué un certain nombre de puristes, qui l’ont fait chuter.

Chaque acte met en lumière un des protagonistes, Jason pour l’acte I, Créuse pour l’acte II, Médée pour l’acte III et Créon pour l’acte IV. (Il n’y a pratiquement plus de vivants à l’acte V.)

Le pitch : Médée, petite fille d’Hélios, s’éprend de Jason, parti à la conquête de la Toison d’or. Grande magicienne, elle aide Jason dans sa quête, puis prend la fuite avec lui. Arrivés à Corinthe, Jason s’éprend de Créuse, la fille du roi Créon. Jalouse, Médée fait périr Créuse, avant de tuer les deux fils issus de son union avec Jason.

Avant l’histoire : Jason, à la recherche de la Toison d’or, est arrivé en Colchide. Médée, la princesse de Colchide, tombe amoureuse de Jason et, à l’aide de sa magie, l’aide dans sa quête. Pour cela, elle tue Pélias, qui avait usurpé le trône d’Eson (le père de Jason) et avait imposé à Jason sa quête de la Toison d’or dans l’espoir de le faire mourir. Médée et Jason sont bannis par Acaste, le fils de Pélias et doivent prendre la fuite avec leurs deux enfants. Ils arrivent à Corinthe, le royaume de Créon.

Prologue : À la gloire de Loulou XIV, comme il était d’usage à l’époque pour s’attirer les grâces du roi.

Acte I : Médée confie à Nérine, sa suivante, les soupçons qu’elle éprouve à propos de l’amour de Jason. Elle rappelle ce qu’elle a fait pour aider Jason dans sa quête et que, pour ces méfaits, elle doit fuir toujours.

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Jason entre et assure Médée que leurs enfants sont en sécurité à Corinthe. La princesse Créuse s’occupera d’eux. Il ajoute qu’il compte se servir de l’influence que Créuse a sur son père Créon pour qu’il leur assure sa protection. Jason demande à Médée d’offrir à Créuse une robe somptueuse, pour achever d’obtenir son aide. Médée accepte, mais répand un poison sur la robe.

Médée sortie, Jason avoue à son confident Arcas qu’il aime Créuse. (Air : « Que je serais heureux si j’étais moins aimé ».) Arcas lui conseille d’être très prudent, car Médée est une redoutable magicienne. Air de Jason : « Que me peut demander la gloire ? »

Créuse est promise à Oronte, prince d’Argos dont les armées seront nécessaires à Créon dans son combat contre Acaste, le fils de Pélias. Mais Créon promet à Jason la main de sa fille une fois la guerre gagnée. Oronte et son armée arrivent à la cour de Corinthe et font allégeance à Créon. À la fin de l’acte, les Corinthiens célèbrent l’union de Vénus et de Mars. (Chœur : « Courez au Champ de Mars, volez, jeune héros ».)

Acte II : Créon annonce à Médée que le peuple gronde contre sa présence à Corinthe et lui demande de partir. Médée répond qu’elle est prête à partir avec Jason, mais Créon lui dit que Jason doit rester, car il permettra la victoire. (Duo : « S’il m’ose abandonner/s’il m’ose abandonner ».) Médée confie ses enfants à la princesse Créuse et sort.

Créon confie à Créuse que la voix est libre pour Jason. Créuse et Jason s’avouent leur amour (duo : « goûtons l’heureux plaisir »), mais leur duo est interrompu par Oronte, qui a préparé un divertissement prouvant son amour sincère pour Créuse. (Chœur : « Qu’elle est charmante, qu’elle est belle » et air (en italien « Chi t’eme d’amore ».)

Cliquez sur l’Amour

Acte III : Oronte demande à Médée de favoriser son mariage avec Créuse. Médée lui confie alors ses doutes sur Jason et Créuse. Ils décident de s’entraider (Duo : « Qui aurait cru, que tant d’ingratitude ».)

Jason vient faire ses adieux à Médée. Elle le supplie de ne pas la laisser seule, mais Jason lui répond que pour le bien de leurs enfants et les nécessités de la guerre, il doit rester à Corinthe. Devant les serments de Jason, Médée veut encore y croire (Air : « Quel prix de mon amour, quel fruit de mes forfaits »),

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mais quand Néride lui dévoile la trahison de son amant, sa colère et son désir de vengeance augmentent. (Air : « C’en est fait, on m’y force ».) Elle invoque alors les divinités infernales (Air : Noires filles du Styx ».)

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L’acte se termine par un ensemble réunissant la Jalousie, la Vengeance et les démons (Ensemble : « Naissez, monstres, naissez. »)

Acte IV : Médée a offert une robe magnifique à Créuse. Jason et Cléone, la confidente de Créuse l’admirent. (Air : « Ah ! Que d’attraits ! ».)

Cliquez sur Jason et Créuse

Mais Oronte arrive et Créuse sort, alimentant les soupçons d’Oronte, qui se met en colère. Médée l’assure alors que Créuse ne sera jamais la femme de Jason. Toutefois, il lui reste un peu de remords (Air : « D’où me vient cette horreur ».)

Cliquez sur Médée

Créon vient prier Médée de partir. Celle-ci accepte, à condition que Créuse soit mariée à Oronte. Devant tant d’insolence, Créon ordonne à ses gardes de se saisir de Médée, mais la magicienne les désarme. Médée plaint Créon qui se croyait si puissant et est si démuni. Elle invoque des fantômes (Air et chœur : « Objets agréables, fantômes aimables ».)

Cliquez sur Médée

Créon devenu fou prend la fuite (Air : « Noires divinités, que voulez-vous de moi ».)

Cliquez sur Créon

Acte V : Nérine rapporte à Médée que Créon est en plein délire. Médée répond que tout dans sa vengeance vise à atteindre Jason. Elle est prête à sacrifier ses fils pour le faire souffrir.

Créuse supplie Médée de libérer son père de son enchantement. Médée accepte à la condition que Créuse se marie avec Oronte. Terrifiée, celle-ci accepte de quitter Jason pour sauver Créon.

Cliquez sur Créuse agonisant

Bouleversé, jason cherche à punir Médée. Mais Médée arrive sur un char tiré par des dragons ailés qu’Hélios a mis à sa disposition. Elle présente à Jason les corps sans vie de leurs enfants. Médée déclare sa vengeance accomplie et part. Le palais est détruit.

(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992, et la production de l’Opéra de Paris en 2024, avec le programme associé).

Compositrices, littérature, Mes opéras préférés, Théâtre

LA ESMERALDA, de Louise BERTIN (1836)

Parmi les dizaines d’opéras adaptés d’œuvres de Victor Hugo, il y en a un seul dont le livret a été écrit par VH lui-même. Il s’agit de La Esmeralda, écrit d’après Notre-Dame de Paris pour Louise Bertin. L’œuvre, créée le 14 novembre 1836 à Paris, est tombée assez vite, non pour des raisons musicales, mais pour des raisons politiques, Bertin étant la fille du directeur du Journal des Débats dont les positions politiques conservatrices étaient critiquées. La musique en a pourtant été jugée suffisamment bonne pour qu’on l’attribue à Berlioz.

On peut noter que ce livret a servi plus tard à Dargomijski.

Acte I : De nuit, à la Cour des Miracles. C’est le jour des fous. Le chœur des truands acclame Clopin, le roi de Thune. (chœur des truands « vive Clopin, roi de Thune »). Esmeralda, une orpheline qui vit parmi eux, chante son chant (Air : « Je suis orpheline »).

Frollo, déguisé sous une cape, se cache parmi eux. Il souffre car il est amoureux d’une bohémienne, Esmeralda, ce que son statut de prêtre de Notre-Dame de Paris ne permet pas. (Air : « Ô ciel, avoir donné ma pensée aux abîmes »).

Les truands élisent « pape des fous » Quasimodo, une créature difforme qui vit dans le clocher de la cathédrale. Quand celui-ci arrive vêtu d’habits pontificaux, Frollo se jette sur lui pour lui arracher ce costume sacrilège. Les truands grondent quand Clopin arrive, se mettant au service de Frollo pour le sauver. La foule partie, Frollo demande à Clopin et Quasimodo d’enlever Esmeralda.

Le capitaine Phœbus intervient, sauvant Esmeralda. Esmeralda le regarde avec admiration, mais quand Phœbus demande un baiser, elle le lui refuse. (Duo: « Un beau capitaine/Pour un capitaine »).

Air de Quasimodo « L’amour conseille »

Acte 2 : Quasimodo a été mis au pilori sur la place de grève. Les truands le vilipendent (Chœur des truands « Il enlevait une fille ») quand Esmeralda s’avance et , prise de pitié, lui donne à boire.

Chez madame Aloïse, qui s’apprête à célébrer le mariage de sa fille Fleur-de-Lys avec le capitaine Phœbus. Mais Fleur-de-Lys se doute bien que Phœebus aime ailleurs. (Duo Phoebus Fleur-de-Lys « Comme ma belle fiancée gronde aujourd’hui/Me trahir, moi, sa fiancée »). Fleur-de-Lys sortie, Phœbus chante son amour pour Esmeralda (Air : « Fille ravissante ! À toi mes amours ! »).

La fête bat son plein quand, par la fenêtre, de jeunes femmes voient Esmeralda danser sur la place. Elles reconnaissent la bohémienne que Phœbus a sauvée la veille. Phœbus lui fait signe de venir le rejoindre à la fête. Esmeralda arrive tout intimidée. (Ensemble Phoebus Esmeralda monsieur de Chevreuse « O la divine créature »).

Cliquez sur les actes 1 et 2

Acte 3 : Dans un cabaret. Phoebus et le chœur chantent une chanson à boire. Phœbus laisse entendre qu’il a rendez-vous avec une belle quand le couvre-feu sonne. Les buveurs sortent.

Phœbus + Chœur « Sois ma dame »

Frollo arrive et interroge Phœbus sur l’identité de celle qu’il aime. Quand Phœbus lui dit qu’il s’agit d’Esmeralda, Frollo lui prédit sa mort ! (Duo : « Il m’étonne, il me donne / Je l’étonne je lui donne »).

Esmeralda et Phœbus se sont donné rendez-vous (Duo : « Ô fille adorée »). Ils s’avouent leur amour mais dans l’ombre sont cachés Clopin et quelques sicaires payés par Frollo. Le prêtre poignarde Phœbus avant de prendre la fuite. (Trio : Phoebus Esmeralda Frollo « Fée ou femme sois ma dame »). Esmeralda tombe sur le corps sans vie de Phœbus et les sicaires se précipitent pour l’arrêter.

Acte 4 : En prison. Esmeralda ne comprend pas ce qui se passe, elle enfermée et Phœbus mort ! (Air : « Quoi, lui dans un sépulcre »).

Frollo entre et se dévoile. Il révèle son amour infâme pour Esmeralda (Duo Frollo Esmeralda : « Détresse extrême/Moment suprême »).

Sur le parvis de Notre-Dame. On entend les cloches. Quasimodo chante son bonheur simple de vivre dans les tours de Notre-Dame. (Air des cloches : « Mon Dieu, j’aime »).

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Frollo et Clopin entrent. Clopin annonce que Phœbus n’est pas mort. Frollo compte sur Clopin pour posséder Esmeralda. (Ensemble Frollo Esmeralda peuple: « C’est mon Phœbus qui m’appelle »).

Le cortège au supplice avance vers l’église. Frollo annonce à Esmeralda qu’il peut encore la sauver si elle se donne à lui, mais celle-ci refuse. Frollo prononce alors sa condamnation quand Quasimodo, qui assistait à la scène, se précipite sur Esmeralda et la conduit dans l’église, réclamant asile. La foule reprend le cri d’Asile ! (Chœur : « Asile, asile, asile »).

Frollo refuse. Esmeralda n’est pas chrétienne, elle ne peut pas bénéficier de la protection de l’église. Soudain, Phœbus intervient. Il s’est traîné jusqu’au parvis de Notre-Dame et accuse Frollo d’être son agresseur, innocentant Esmeralda. Mais Phœbus a présumé de ses forces, et il meurt. Esmeralda tombe sur son corps sans vie et le rejoint dans la mort.

Cliquez sur les actes III et IV

(Source principale : le livret.)

Maria Callas, Mes opéras préférés, vérisme

ADRIENNE LECOUVREUR, de CILEA (1902)

Adapté d’une pièce de Scribe, Adrienne Lecouvreur (Adriana Lecouvreur) de Cilea s’inspire de la tragédienne Adrienne Lecouvreur, très célèbre à son époque (elle débute à la Comédie-Française en 1717), qui collectionna les amants (Voltaire, le maréchal de Saxe,…) et mourut dans des circonstances étranges. On dit qu’elle fut empoisonnée par la duchesse de Bouillon, qui s’intéressait également au maréchal de Saxe.

Bien que ne répondant pas au cahier des charges du vérisme, les héros et héroïnes ne sont pas des gens « comme nous », mais des princes et princesses, des comtes et comtesses) Adriana Lecouvreur fait partie de ce mouvement musical, Cilea étant même un des représentants de ce mouvement.

Le pitch : Adrienne est courtisée par le comte de Saxe, incognito. Le prince de Bouillon croit que sa maîtresse, la Duclos, le trompe avec le comte. La princesse de Bouillon rompt avec son amant, le comte de Saxe. Quand les deux femmes se rendent compte qu’elles aiment le même homme, la princesse délaissée veut se venger. Elle fait porter un bouquet de violettes empoisonnées à Adrienne qui, l’humant, meurt.

Acte I : Avant le lever de rideau, le prince de Bouillon et son abbé sont avec Michonnet, le régisseur du théâtre. Adrienne Lecouvreur entre. Complimentée, elle chante qu’elle n’est que la servante du théâtre (Air : « Io son l’umile ancella »).

Cliquez sur Adrienne Netrebko

Adrienne Lecouvreur dit à Michonnet, le metteur en scène, qu’elle aime le jeune Maurizio. Maurizio n’est autre que le comte de Saxe qui a pris ce pseudonyme pour approcher Adrienne. Michonnet, secrètement amoureux d’Adrienne, la met en garde contre ce genre d’aventure. Maurizio arrive et offre un bouquet de violettes à Adrienne. Ils décident de se voir après le spectacle.

Cliquez sur Maurizio

Pendant la représentation, le prince de Bouillon intercepte une lettre écrite par sa maîtresse, la Duclos, une autre actrice. Il y lit que sa maîtresse a rendez-vous avec Maurizio. En fait cette lettre a été écrite par la Duclos à la demande de la princesse, qui aime Maurizio. Le prince invite tout le monde au pavillon où doit avoir lieu le rendez-vous, afin d’y voir plus clair sur ce qui se trame.

Acte II : Au pavillon de la Grange batelière. La princesse et Maurizio se retrouvent. (Air de la princesse : « Acerba voluttà ».)

Cliquez sur la princesse

Maurizio annonce la fin de leur liaison et offre, par galanterie, le bouquet de violettes d’Adrienne à la princesse. Les invités du prince arrivent. La princesse se retire discrètement, aidée par Adrienne. Mais lorsqu’elles se rendent compte qu’elles sont rivales, elles se disputent violemment. La princesse s’échappe, mais elle oublie son bracelet qu’Adrienne ramasse.

Acte III : Le prince donne une grande réception dans son palais.

Cliquez sur Maurizio

La princesse provoque Adrienne en révélant que c’est la nouvelle maîtresse du comte. Adrienne montre alors le bracelet de la princesse, bracelet que le prince reconnaît comme étant celui de sa femme. La tragédienne récite la tirade de Phèdre, de Racine, révélant ainsi l’attitude coupable de la princesse, qui jure alors de se venger.

Cliquez sur la tragédienne

Acte IV : Adrienne souhaite rester seule chez elle pour son anniversaire, mais ses amis arrivent. Michonnet tente une déclaration d’amour maladroite quand on apporte, de la part de Maurizio, une boîte contenant un bouquet de violettes fanées. Comprenant que c’est la fin de sa liaison avec le comte de Saxe, Adrienne embrasse le bouquet avant de le jeter au feu.

Cliquez sur Adriana Callas

Le comte de Saxe arrive alors, et demande sa main à Adrienne, qui est folle de bonheur avant de s’effondrer dans d’atroces douleurs.

Cliquez sur Adriana Gheorgiu

On comprend alors que le bouquet, empoisonné, a été envoyé par la princesse qui voulait se venger de sa rivale. Adrienne meurt dans le bras de son amant.