Pour ce mois de novembre 2022, c’est Carnets Paresseux qui se trouve aux manettes ! Et voici ses consignes :
Je vous propose de parler d’ombre. Pourquoi ? Parce que novembre, parce qu’ombre, parce que, quoi ! Faut-il toujours tout expliquer ? L’ombre ? Oui, aussi bien celle qui s’allonge et recouvre le monde que l’ombre qui naît de la lumière, fille du soleil. Bref, d’écrire ce que vous voulez, dialogue, poème, roman (petit), nouvelle, traité philosophique, opéra, sonnet, sornette, sur l’ombre. Et quoi d’autre ? Une pincée d’ironie ; une goutte d’agenda, quelques dates, un mois ou deux ; agenda ironique oblige.
Et puis faudra – faudrait ; si vous voulez ; rien n’est obligé – glisser ces deux phrases : » Je ne m’attends pas à ce que vous croyiez cette histoire. Est-ce que j’y crois, moi ? «
Tout est bien esspliqué ici :
Dans le domaine de l’opéra, il y a deux voire trois types d’ombres. Le premier, abondamment représenté dans l’univers baroque est lié aux enfers. Le second est lié à son acception plus récente, celle d’un endroit où les rayons ardents du soleil sont arrêtés par un écran, procurant ainsi une zone de fraîcheur. Le troisième serait plutôt magique ou ésotérique, avec des personnages qui ont perdu leur ombre.
Commençons donc par les ombres funestes avec Alceste de GLUCK et l’invocation des divinités du Styx (Ombres, larves, pâles compagnes de la mort.)
Mais les ombres peuvent aussi être heureuses comme dans Orfeo ed Euridice de Gluck avec son ballet des ombres heureuses. (Normalement c’est pour flûte, mais j’ai choisi cette version au piano pour faire plaisir à John Duff.)
Dans Alcina de HAENDEL, la méchante sorcière invoque les ombres pâles des esprits pour assouvir sa vengeance. (« ombre pallide »).
Le dernier avatar de ces ombres souterraines nous est offert par WAGNER dans son Or du Rhin, quand Wotan descend au Niebelheim chercher l’or qu’Alberich a volé. (« Nacht und Nebel », soit « Nuit et brouillard »)
Passons maintenant aux ombres paisibles avec Haendel et son « ombra maï fu », extrait de Xerxes (Serse).
Dans Castor et Pollux de RAMEAU Castor, qui est aux Champs-Élysées, invoque les ombres heureuses qui l’accompagnent (Air : « Séjour de l’éternelle paix ».)
Dans Dinorah ou Le Pardon de Ploërmel, MEYERBEER fait chanter à son héroïne Dinorah « ombre légère qui suit mes pas ».
Et dans le doux amer Pays du sourire de LEHAR, l’héroïne nous chante « Dans l’ombre blanche des pommiers en fleurs ».
Dans Les contes d’Hoffmann d’OFFENBACH, le méchant Dapertutto demande à Giuletta de séduire Hoffmann pour lui voler son ombre, comme elle l’a fait pour le pauvre Schlémil.
On retrouve ce thème de l’ombre manquante dans la collaboration entre STRAUSS et HOFMANNSTHAL, la Femme sans ombre (Die Frau ohne Schatten). Dans ce conte mi-fantastique, mi-ésotérique, la fille du seigneur des esprits doit acquérir une ombre pour devenir humaine. (Je ne m’attends pas à ce que vous croyiez cette histoire. Après tout, je n’y crois pas, moi !)
Passionnant !
🙂
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Encore une chouette proposition. j’aime bien la version piano aussi de Yuja.
Ce samedi je me suis offert un concert violon et piano : « Sonate a Kreutzer » de Beethoven; Quintette à cordes de Schubert…c’était chouette 🙂
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Ce devait être un beau concert, en effet.
Bonne journée, Mijo.
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Un billet sur l’ombre ensoleillé de bien belles musique. Merci de ton attention délicate, chose bizarre, il y a dans mon AI de novembre un personnage qui s’appelle Mlle Wang.
C’est toujours avec émotion que j’écoute les airs du Pays du sourire.
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Je n’ai pas encore lu ton A.I. de novembre, mais je me régale à l’avance !
Bonne soirée, John Duff.
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Ça va pas tarder, c’est en cours de relecture, bon spectacle.
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C’est très bien !
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Haendel, definitly!
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Haendel indeed !
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.👌👌👌
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Bon jour Jean-Louis,
C’est tout à fait étonnant et on apprend que les ombres ont des nuances, c’est très instructif… merci pour ces découvertes 🙂
Bonne journée Soleil à toi.
Max-Louis
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Merci Max-Louis.
Bonne soirée Lune à toi.
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Merci beaucoup pour cette merveilleuse promenade parmi les nuances d’ombres sonores !
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J’apprécie la catégorisation des ombres et la richesse des accompagnements musicaux qui l’illustrent.
Et je reprendrais bien un peu de l’Or du Rhin en ce qui me concerne.
Bonne soirée.
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Une petite louchée d’Or du Rhin ? Yaka demander, Bernadette !
Je te souhaite une bonne soirée.
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Super intéressant !
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Merci, et bon dimanche !
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