Je suis passé la semaine dernière au centre de Lille, sur la Grand-place, et vraiment je ne comprends pas ! J’ai l’impression qu’il y a des bulles où la COVID ne sévit pas. Où les jeunes peuvent s’entasser sur les terrasses des cafés, sans aucune distanciation et, pour la majorité d’entre eux, sans masque. Alors amis jeunes, si vous voulez mourir, faites-le, mais dans votre coin et sans mettre en danger la vie d’autrui, et pensez un peu au personnel soignant, qui lui se met en danger en permanence pour sauver des gens comme vous.
Après Le Tombeau de Charles BAUDELAIRE, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)
Ce poème, qui figure dans l’édition de ses poésies entre le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui, et Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, date de 1885. Le suicide dont il est question n’est pas celui d’une jeunesse inconséquente, mais celui du soleil qui se plonge dans la mer au moment du couchant.
Aujourd’hui, je vous propose donc Victorieusement fui le suicide beau.
Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête
À ne tendre royal que mon absent tombeau.
Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
S’attarde, il est minuit, à l’ombre qui nous fête
Excepté qu’un trésor présomptueux de tête
Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,
La tienne si toujours le délice ! la tienne
Oui seule qui du ciel évanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t’en coiffant
Avec clarté quand sur les coussins tu la poses
Comme un casque guerrier d’impératrice enfant
Dont pour te figurer il tomberait des roses.
Citations:
Le suicide beau : dans Turandot de PUCCINI, la jeune esclave Liu se suicide pour favoriser l’amour de son maître Calaf et de la princesse Turandot.
Sans flambeau : BERLIOZ Béatrice et Bénédict « l’Amour est un flambeau, l’amour est une flamme ».
puéril triomphe en t’en coiffant : MOUSSORGSKI Boris Godounov, et sa scène du couronnement de Boris.
il tomberait des roses : Berlioz, la Damnation de Faust, « Voici des roses ».
Découvrez « Apparition« , un poème de jeunesse de Mallarmé.
Quel poème ! Il faut de l’adresse pour illustrer un tel objet avec des musiques.
Bravo Jean-Louis, tu m’épates.
Belle journée,
Régis
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Poésie et musique sont des arts liés par leurs facultés à exprimer l’inexprimable en mots de tous les jours.
Comme le disait Mallarmuche à propos d’Edgar Allan Poe, le poète « donne un sens plus pur aux mots de la tribu » !
Bonne journée, Régis.
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Il ne me m’épate plus. Suis blasée à force.
Mais non LOL 😉
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Hihihi, là, tu m’as fait rire !
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😜
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😂
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Sacré Mallarmuche, il avait de bien belles rimes et de bien beaux hémistiches !
J’ai écouté les quatre séquences musicales, une petite préférence pour Moussorgski et surtout pour Turandot de Puccini – mais les quatre sont émouvantes à leur manière !
Bonne journée Jean-Louis 🙂
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Oui, Mallarmé est un de nos plus purs poètes !
(re)bonne journée, Marie-Anne.
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Repasserai – d’accord ?
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Bien sûr, prends ton temps.
Et surtout, prends le temps de te remettre sur pied !
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Ah mais, comment crois-tu que je suis viendue ? Peut-être les sur les mains, la tête en bas et les pattes en l’air.
Non mais tkt, je (re) tiens debout. 😊
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