Après Hommage, écrit à la mémoire de Richard WAGNER, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)
Aujourd’hui, je vous propose donc Le tombeau de Charles BAUDELAIRE, écrit en hommage à son ainé, mort en 1867. Comme Baudelaire, MALLARMÉ faisait partie des premiers admirateurs de Wagner en France, et ils avaient en commun une grande admiration pour Edgar Allan POE. Il peut être intéressant de comparer leurs traductions respectives de son poème le Corbeau (the Raven) (« Une fois, par un minuit lugubre… »)
(Rappel, j’ai déjà traité le poème le tombeau d’Edgar POE sur ce blog.)
Le temple enseveli divulgue par la bouche
Cliquez sur le temple enseveli
Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche
Ou que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découche
Quel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de Baudelaire
Cliquez sur Roméo devant le tombeau de Juliette
Au voile qui la ceint absente avec frissons
Celle de son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons
Citations :
Le temple enseveli : par ce temple enseveli, j’entends la Cathédrale engloutie de DEBUSSY, autre ami de Mallarmé, qui a mis en musique notamment son Prélude à l’après-midi d’un faune.
l’idole ANUBIS me propulse par la pensée en Égypte, par exemple pour écouter Aïda de VERDI. Si on y célèbre le dieu Ptah, c’est en définitive le dieu de la mort Anubis qui triomphe, puisque Aïda et son amant Radamès meurent emmurés dans une caverne.
un immortel pubis : si on considère que ce second quatrain évoque la prostitution, un des thèmes récurrents apparaissant dans l’œuvre de Baudelaire, cet immortel pubis pourrait être celui de Lulu (prononcer Loulou), l’héroïne vénéneuse de l’opéra de BERG.
le marbre : les deux tercets du sonnet se rapportent au tombeau de BAUDELAIRE, et le marbre est donc celui de son monument funéraire. Je vous propose donc ici de vous recueillir, comme le faisait Roméo, sur le tombeau de Juliette qu’il croyait morte, dans le Roméo et Juliette de GOUNOD.
un poison tutélaire : Dans le Couronnement de Poppée (l’Incoronazione di Poppea) de MONTEVERDI, le philosophe Sénèque est condamné à mort par Néron. Il fait ses adieux à ses amis avant de boire le poison, pendant que ses amis le pleurent.
Ce sonnet de 1893 a été composé à l’occasion d’un recueil d’hommages à Baudelaire publié à l’occasion de l’érection d’un monument à la mémoire de celui-ci.
Les deux quatrains évoquent deux thèmes récurrents dans l’œuvre de Baudelaire, la mort et la prostitution.
Les deux tercets eux sont consacrés au monument qui devait être érigé.
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Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir.
Je l’emmène avec moi, ce billet ( enregistré) pour le savourer, ce matin, ce soir…. aujourd’hui, demain… et encore après-demain, toute seule, tranquille dans mon coin.
MERCI
Bon et bon dimanche à toi, J-L 🌞🎶🌹
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Merci SOlène.
Bon dimanche, savoure en paix !
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Oui, cela mérite de prendre son temps ! Dégustation obligatoire.
Merci Jean-Louis.
Bonne journée
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Bonjour Régis, déguste (sans modération). 😉
Tu sors ta motocyclette aujourd’hui ? 🏍️
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Merci et bon dimanche,
🙂🌷🌷🌸🌸
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Grazie Luisa, e buona domenica ! 🙂🌞
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💮💮💮💮💮
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Beaux choix de musiques!
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Merci Marie-Christine, et bonne journée !
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