Après Tombeau de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi parmi mes poèmes préférés. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)
Aujourd’hui donc, le début d’un morceau de bravoure, le Bateau ivre de Rimbaud. Ce poème étant assez vaste dans ses proportions (vingt-cinq quatrains, soit cent vers, ou encore 1200 pieds, soit l’équivalent de 1,2 myriapode), je vais le découper en fines tranches pour le traiter entièrement, au fil des mois.
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Cliquez sur l’imageDes Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Cliquez sur les Peaux-RougesJ’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
Cliquez sur l’imageDans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
Cliquez sur le tohu-bohu triomphant
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
Cliquez sur l’imagePlus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,
Cliquez sur l’imageL’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Pour avoir le début de la suite, c’est ici : Le Bateau ivre – Quatrains 6 à 10.
Citations musicales :
Les haleurs : Les Bateliers de la Volga.
Des Peaux-Rouges criards : Rameau les Indes galantes – les Sauvages.
Les Fleuves m’ont laissé descendre : Gluck Alceste « Divinités du Styx ».
La tempête: Marin Marais, Alcyone – la Tempête.
tohu-bohus plus triomphants : Wagner les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg final du 2nd acte.
aux enfants la chair des pommes : vous, je ne sais pas, mais moi, quand on me dit enfant + pomme, je pense à Guillaume Tell et à son fils, et donc à Rossini Guillaume Tell air de Jemmy « Ah ! Que ton âme se rassure ».
À suivre…
Tout l'opéra (ou presque) 
💗💗💗💗
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Ben tu vois, j’sais pas pkoi, mais j’aurais pensé que c’etait déjà fait, Le bateau ivre a ta sauce 🎼🚢
Je repasserai à l’occasion d’une nouvelle connexion ( pour écouter ta sélection musicale). Bonne journée, je passe au billet précédent… 🙋♀️
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Eh non, je n’avais encore jamais « osé » toucher au Bateau ivre de Rimbaud.
Et puis, comme je l’ai trop dans mes poèmes préférs, ça y est, j’ai osé.
Re-très bonne journée.
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Bravo ! Merci pour cette balade oulipienne dans les vers rimbaldiens. Un jeu très amusant et qui donne au poème, à ses images, un relief inattendu.
J’ai adoré Ivan Rebroff. Ouaou c’est magnifique.
C’est très drôle parfois (Les sauvages de Indes galantes) : « élégance » et « ridicule » font ici bon ménage.
Grandiose avec Jessye Norman
Le tohu bohu des « Maîtres-chanteurs »: exaltation et insomnie
Enlevé, mystérieux, précis avec Jordi Savall.
Le pétillant du cidre avec Guillaume Tell.
Tout Rimbaud quoi !
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Merci de ta lecture attentive, Ana-Cristina !
J’aime bien ces petits exercices de « mise en correspondance » entre l’univers suggéré par la poésie et l’univers suggéré par la musique.
Bonne journée.
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Quel beau poème !
Cet hymne à la liberté résonne singulièrment dans le monde d’aujourd’hui.
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En d’autres temps, j’aurais mis « les Bateliers de la volga » par les chœurs de l’armée rouge, mais en ce moment, je ne sais pas pourquoi, ça bloque !
Bonne journée, John Duff.
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Tout simplement superbe, renversant ! Je dirais même plus : c’est rin beau !! 🙃
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Hihihi, c’est rin baud, comme dirait Jean Tardieu (dans « la môme néant » 🙃).
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Jean Tardieu ! Rien que d’entendre son nom, je ne parviens pas à finir mes ph…
Monsieur ?… Monsieur, monsieur ?… 🙂
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Allons allons monsieur monsieur tiniak, finis donc tes phr…
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😅
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Bonsoir Jean-Louis. J’ai écouté les « peaux rouges criards » et le « tohu-bohu triomphant », c’est bien, avec Rimbaud on ne risque pas de s’endormir, c’est toujours vif et tonique !
Bonne soirée !
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Vif, tonique… et coloré !
Bonne journée, Marie-Anne.
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