Poursuivons notre lecture de la vie et de l’œuvre de Raymond QUENEAU, le dernier encyclopédiste (?), lecture abordée sous un angle musical.
En 1951 paraît le roman hégélien le Dimanche de la vie. Un projet d’adaptation en opéra, écrit en collaboration avec Boris VIAN, ne verra finalement pas le jour. C’est dans ce roman que le héros, Valentin Bru, raconte son passage à Bayreuth : « Une ville où on joue de la musique ».
En 1955, son ami le cinéaste René CLÉMENT fait appel à Queneau pour écrire les chansons de son film Gervaise, inspiré de l’Assommoir de ZOLA, avec une musique de Georges AURIC.
En 1958, il travaille à Zazie dans le métro, et son fameux Doukipudonktan inaugural, qui paraît début 1959. Dans Zazie, un des personnages s’appelle Turandot, comme l’opéra de PUCCINI et l’oncle hormosessuel de Zazie, qui a un numéro de travesti dans un cabaret de Pigalle, exécute son numéro de danse favori : la mort du cygne. Zazie dans le métro sera adapté dès 1960 au cinéma par Louis MALLE.
Cliquez sur le final (heureux) de Turandot
En 1960, il crée avec François le Lionnais (et d’autres) l’OuLiPo (l’Ouvroir de Littérature Potentielle), une sous-commission de Collège de Pataphysique.
En 1961 paraît une de ses œuvres oulipiennes majeures, Cent mille milliards de poèmes.
En 1961 encore, il écrit avec Johnny HALLYDAY la chanson « Je te tuerai d’amour ».
Cliquez sur Johnny (même si ici c’est Zizi JEANMAIRE qui chante)
En 1965 paraît un des ses romans les plus achevés, l’étourdissant les Fleurs bleues, et en 1968, son dernier roman, le Vol d’Icare.
Parallèlement, il publie trois recueils de poésie complémentaires, Courir les rues (1967), Battre la campagne (1968) et Fendre les flots (1969) avant de terminer par son dernier recueil, Morales élémentaires (1975).
En 1967, Georges PEREC entre à l’OuLiPo et deviendra un des amis de Queneau. Ses plus grosses contributions à l’OuLiPo sont la Disparition, un lipogramme en E de 312 pages, et La Vie mode d’emploi.
Outre ses activités littéraires, Queneau a également travaillé pour le cinéma (Monsieur RIPOIS de René Clément, Landru de Claude CHABROL [où il apparaît], le Chant du styrène de Alain RESNAIS [Ô temps suspend ton bol…], Jean-Pierre MOCKY, mais aussi Orson WELLES ou Luis BUNUEL.
Peintre lui-même, il a côtoyé les plus grands de son siècle, de PICASSO à MIRO, en passant par ARP ou DUBUFFET.
Je suis bien conscient au travers de ces deux billets de n’avoir fait qu’effleurer le personnage de Queneau, j’aurais pu parler de ses travaux mathématiques, ou de son écriture pour le théâtre (à la demande d’Albert CAMUS), mais j’espère seulement vous avoir donné l’envie d’en savoir plus sur lui.
Sources : Album Queneau de la Pléiade, éditions Gallimard, 2002.
Queneau œuvres complètes, tome III, bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2006.
Quand on connait ses saints, on les honore
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Oui, j’ai une certaine passion pour la vie et l’œuvre de Raymond QUENEAU. Ça faisait longtemps que je voulais lui consacrer un billet, mais je ne trouvais pas l’angle d’approche pour ce faire.
Bonne journée John DUFF.
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