littérature, Mallarmé, Oulipo, Poésie

« AU SEUL SOUCI DE VOYAGER », de MALLARMÉ (1898)

Après Tombeau de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport, pour moi, avec ces images.)

Probablement le dernier poème écrit par Mallarmuche, Au seul souci de voyager est un hommage au navigateur Vasco de Gama écrit pour un recueil publié à l’occasion de 400e anniversaire de l’ouverture de la route des Indes.

Au-delà de l’aspect formel de l’hommage, on y retrouve des thèmes chers à Mallarmé, qui fait le parallèle entre l’aventure du navigateur et le cheminement intérieur du poète.

Au seul souci de voyager

Outre une Inde splendide et trouble

Cliquez sur les Indes splendides

– Ce salut soit le messager

Du temps, cap que ta poupe double

Comme sur quelque vergue bas

Plongeante avec la caravelle

Cliquez sur l’image

Écumait toujours en ébats

Un oiseau d’annonce nouvelle

Cliquez sur l’oiseau d’annonce nouvelle

Qui criait monotonement

Sans que la barre ne varie

Cliquez sur la barre qui ne varie

Un inutile gisement

Nuit, désespoir et pierrerie

Cliquez sur les djinns dans la nuit

Par son chant reflété jusqu’au

Sourire du pâle Vasco.

Citations musicales :

Une Inde splendide : Rameau les Indes galantes « les sauvages ».

la Caravelle : Milhaud Christophe Colomb.

La barre ne varie : Wagner le Vaisseau fantôme « Mit Gewitter Und Sturm Aus Fernem Meer »

Nuit, désespoir : Fauré les Djinns.

Un oiseau d’annonce nouvelle : Saint-Saëns le Déluge « la Colombe ».

11 réflexions au sujet de “« AU SEUL SOUCI DE VOYAGER », de MALLARMÉ (1898)”

  1. Toujours aussi fort Jean-Louis. Bravo.

    Je n’ai pas eu l’occasion de te féliciter pour la sortie de ton livre. Cet amour et cette connaissance de la musique qui te portent sont merveilleux.

    Merci de nous en faire profiter.

    Amitiés,
    Régis

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      1. En fait, je ne chante plus dans des chœurs constitués. après deux ans à passer tous mes vendredis soir à me demander « mais qu’est-ce que je fais ici ? » j’ai fini par trouver la réponse.
        Heureusement, il reste les stages d’été, avec le festival baroque de Monflanquin (47) et son équipe artisitique de haut niveau et qui continue à m’apporter beaucoup.
        Bonne journée, Régis.

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      2. Je comprends.
        J’ai arrêté mon groupe lorsque un soir de répétition, nous étions toujours super content de nous retrouver, de casser la croute ensemble, de raconter des blagues, mais sans sortir les instruments. ¨Pas une seconde de musique. Ce fut la dernière répèt…
        Bonne soirée Jean-Louis

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      3. Voir ma réponse à Régis : « En fait, je ne chante plus dans des chœurs constitués. après deux ans à passer tous mes vendredis soir à me demander « mais qu’est-ce que je fais ici ? » j’ai fini par trouver la réponse.
        Heureusement, il reste les stages d’été, avec le festival baroque de Monflanquin (47) et son équipe artistique de haut niveau et qui continue à m’apporter beaucoup. »
        Pour les choix musicaux, c’est toujours éminemment subjectif, peut-être que le même poème repris dans 3 mois me suggérerait d’autres musiques (c’est ce que j’aime dans cet exercice!)
        Bonne journée, Jérôme.

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  2. Bonjour Jean-Louis. Superbe poème et musiques ! En plus, on reste dans la poésie avec « les djinns » de Victor Hugo, c’est superbe. Cette chorégraphie des « Indes galantes » pourrait paraître anachronique mais en fait ça convient très bien ! Bonne fin de journée !

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