Ce mois-ci, c’est chez moi que se tient l’Agenda Ironique. Les consignes sont les suivantes:
Le thème principal sera « ce qui se passe de l’autre côté du miroir ».
Comme contraintes supplémentaires, histoire de mettre un peu de sel dans votre récit, je vous demande de le saupoudrer d’un peu de coriandre et d’une pincée de poudre de perlimpinpin. Et puis, si vous pouviez placer un petit oxymore, ça me ferait plaisir tant j’adore cette figure de style.
Il n’y a pas d’autre contrainte, sinon celle de nous surprendre et de nous faire sourire. Votre texte pourra être un poème, une nouvelle, une recette de cuisine, une uchronie steam-punk… Ce que vous aurez envie d’écrire, en bref.
Je ne sais pas comment je fais, mais tout me ramène toujours à l’opéra. Alors que j’ai enfin commencé la série de la Passe-miroir, de Christelle DABOS, une passionnante uchronie steam-punk, et histoire de me purger un peu le cerveau de tous ces opéras, je tombe dès le premier chapitre sur un vieux gramophone où un disque rayé bégaye : « Si je… Si je… Si je… » avant que la soprano du disque ne proclame triomphalement « Si je t’aime, prends garde à toi ». Ça commence bien, m’exclamé-je alors en mon for intérieur !
L’héroïne de ce roman s’appelle Ophélie, comme l’Ophélie d’Hamlet (et de l’opéra d’Ambroise THOMAS) et entre au service d’une noble d’une autre famille, Dame Berenilde (dont le nom « sonne » comme Brünnehilde.)
Un accord entre les deux familles veut qu’elle devienne l’épouse de Thorn, le neveu de Berenilde. Thorn a une demi-sœur, Freyja, qui devient vite l’ennemie d’Ophélie. Freia est un des personnages de l’Or du Rhin, c’est la déesse de la jeunesse qui assure l’immortalité aux dieux en leur faisant manger de la compote de pommes assaisonnée d’un zeste de coriandre et d’une pincée de poudre de perlimpinpin.
Une des scènes les plus importantes du tome I est le chapitre intitulé « l’Opéra », où Berenilde doit interpréter le rôle d’Isolde devant le chef tout puissant de ce monde.
Cliquez sur Brünnehilde chantant la mort d’Isolde
Tome II : Le journal de la cour s’appelle Le Nibelungen (et le directeur de ce journal s’appelle Tolstoï). Ophélie est mise sous la protection de personnages appelées Valkyries.
Un peu plus tard, il y a un conteur qui raconte l’histoire d’un nain qui forge une épée dans sa caverne, puis l’histoire du voyageur borgne qui modifie le destin de personnages. On se croirait dans du Wagner !
Cliquez sur le voyageur borgne qui modifie le destin des personnages
Un peu plus tard encore, Berenilde chante dans son bain le dernier air d’opéra à la mode. Christelle Dabos ne nous précise toutefois pas s’il s’agit d’un air de l’occis Maure, Otello.
Un lieu s’appelle le Clairdelune, comme la sonate de Beethoven du même nom.
Cliquez sur la sonate de Beethoven qui porte le même nom
Il y a un comte Harold, comme l’œuvre de Berlioz Harold en Italie inspirée par l’œuvre de Lord Byron.
Cliquez sur Harold (en Italie)
Et à la toute fin du tome IV, on retrouve Bizet et sa Carmen, puisqu’on peut entendre :
L’oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l’aile et s’envola
L’amour est loin, tu peux l’attendre
Tu ne l’attends plus, il est là.
(sources principales : les quatre volumes de la Passe miroir, de Christelle Dabos, éditions Gallimard, se trouvent chez Gallimard Jeunesse et en Folio).
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Ophélie
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Desdémone
Cliquez sur Carmen Callas
♥️♥️♥️🎶
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Comme c’est astucieux ! Voici une bien jolie façon de traiter le sujet de juin. Et le coup de la compote coriandée pour vieillir sans pépins, très rigolo ! Pas très douée, j’ai pas -encore- lu l’oxymore mais je retente ce soir, après le boulot.
🙂
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Il est habilement dissimulé, l’oxymore ! 🙂
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otello en sait quelque chose 😉
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Ay Caramba, yé souis découvert ! 😉
Bonne journée, Hélène. 🙂
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Waouh, tu t’en es tiré comme un chef, cette fois encore 👏
Bon, je repasse – hein, pour écouter tout ça. Je suis un peu prise par le temps, là.
Belle journée, J-L. À plus tard…
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Ah la la, quand on laisse l’imagination s’emballer…
Bonne journée bien occupée, SOlène.
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tout y est !!! merci Jean-Louis ❤
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Quand j’ai lu toute cette série romanesque, dès sa sortie en librairie, je n’ai pas été sensible à cet aspect mais comme j’avais dévoré la série, que je la conserve quelque part et que ton article me la rappelle… Je vais peut-être bien la relire. Merci!
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Heureusement, on peut lire cette série sans remarquer tous ces détails sur l’univers de l’opéra, mais moi, c’est plus fort que moi quand je lis ou quand je regarde un film, je suis toujours attirés par ce références.
Bonne journée, les 2 olibrius !
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Et c’est là ton originalité ! Merciiii Bon dimanche !
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Original, moi ??? 😉
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Ben oui. 🎼🎵🎶
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Que du très lourd dans ta participation, mais j’adore. J’ai beau connaître, ça me fait vibrer à chaque fois, merci au passage pour le Clair de lune.
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Merci, John Duff;
Tu l’as lu, cette tétralogie de Christelle Dabos .
Bonne journée, John Duff.
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Très intéressante lecture de la Passe-miroir. J’essaierai de garder cela lorsque je relirai cette série dont j’ai raffolé, bien que je m’y connais très peu en opéra. 🙂
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C’est vrai que de reprendre ce billet, écrit il ya déjà longtemps et resté dans mes brouillons depuis, m’a donné envire de relire cette série.
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Je viens de prendre le temps de lire et écouter ton billet JL: c’est un véritable feu d’artifice que tu nous offres là!
J’ai vu que toi aussi tu t’inspires d’Eric 😉Chhhuutt!
Un bon moment gràce à de grands airs (j’adore Wagner et je trouve la mise en scène de la chevauchée très originale 👍).
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Chut, faut pas le répéter….
Oui, elle est assez amusante cette mise en scène de la Tétralogie au MET !
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Quel chance que tu nous présentes tes miroirs opéra au fil des thèmes. Je picore, parfois je partage, j’écoute, je lis, je n’ai pas trouvé l’oxymore mais une grande joie. Merci Jean-Louis.
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L’oxymore était habilement dissimulé, il s’était déguisé en « occis maure » (sic !).
Bonne journée, Isabelle.
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tiens, tu as fait l’impasse sur Gounod et Hergé 🙂
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Ah, je l’ai zappé ? Tu te souviens de la référence à Gounod (ou au moins dans quel volume elle apparaît ?), il faut absolument que je complète mon article.
Bonne journée, Jérôme.
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oups, confus je suis ! je ne suggérai pas que tu avais manqué la référence dans la Passe-Miroir, mais que tu avais évité le sujet « évident » de l’air des bijoux dans Tintin et le Sceptre d’Ottokar.
(mais tu as évidemment déjà fait un billet là dessus il y a presque pile cinq ans (un lustre !)
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Ah oui, je n’avais pas compris.
En effet, mon article sur Hergé et la musique classique traite de l’air des Bijoux de Gounod.
Bon ouikènde, Jérôme.
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Bon jour Jean-Louis,
J’allais écrire : inoxydable dans la narration à chaque billet mais celui-ci est particulièrement efficace car transposer un livre en opéra c’est un bel hommage mais aussi une qualité rare. Bravo !
Belle journée soleil à toi 🙂
Max-Louis
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Merci Max-Louis ! 🙂
Bonne journée soleil à toi aussi.
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