Georges PEREC : Life, a user’s manual.
Après La Disparition, je vais vous parler de La Vie mode d’emploi, un des romans les plus connus de Georges PEREC écrit en 1978. Ce roman oulipien est bâti sur plusieurs contraintes. Il se passe dans un immeuble découpé en 100 pièces (10 étages comportant 10 pièces chacun), et chaque chapitre décrit ce qui se passe dans une des pièces. On passe d’un chapitre au suivant, donc d’une pièce à la suivante, selon le déplacement d’un cavalier qui se déplacerait sur un échiquier 10×10 (un damier, quoi !) sans passer deux fois sur la même case. À chaque case, donc dans chaque pièce, un bi-carré latin d’ordre 10 permet d’associer deux termes pris dans deux listes de dix, termes que l’on retrouve donc régulièrement en suivant le parcours du roman.
Parmi les fantaisies que l’on peut croiser dans ce roman, j’aime particulièrement l’explication apportée par Perec pour justifier qu’il n’y a que 99 chapitres, et non 100. En effet, le chapitre manquant se trouve dans un coin de l’immeuble, et comme dans le chapitre précédent, il y a une petite fille qui mange un petit LU, elle a commencé, comme le font tous les enfants, par en manger un coin, d’où la disparition du chapitre !
Un certain nombre d’opéras sont cités par Perec dans La Vie mode d’emploi, notamment le Rake’s Progress de STRAVINSKY,
l’Enfant et les sortilèges de RAVEL (la version que je vous propose ici vaut vraiment le clic!, voir notamment l’arithmétique à 3min20 et le duo des chats à 6min20),
l’Enlèvement au sérail de MOZART ou le Coq d’or de RIMSKI-KORSAKOV, ainsi que d’autres moins connus, voire inventés, tels que Assuérus de MONPOU (Hippolyte, pas Federico), ou Orlando d’ARCONATI (compositeur fictif emprunté à Jules VERNE).
Retrouvez sur ce blog Je me souviens (Georges — Perec 3) et ne manquez pas le billet sur Cantatrix Sopranica L.
Il y aura aussi les Vœux de Perec à ses amis, dont une série a été consacrée à la musique. C’est comme d’habitude érudit et à mourir de rire.
Bon jour,
Ce livre de Perec est imbuvable … je me suis arrêté à la centième page … et je peux dire qu’il rare que je n’arrive pas à lire un livre jusqu’au mot fin …
Max-Louis
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En fait, j’ai eu la chance d’assister à une présentation de ce livre faite par Perec lui-même, dans laquelle il expliquait beaucoup de ce qu’il a mis dedans, notamment les contraintes qu’il s’était fixées. Du coup, quand j’ai lu le livre, c’était un plaisir de retrouver ce que Perec nous avait expliqué.
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Effectivement. Il faut des clés pour en comprendre toutes les nuances et subtilités … merci pour ces informations complémentaires …
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