J’ai eu le bonheur d’assister il n’y a guère aux représentations de Sémélé de HAENDEL à l’opéra de Lille, opéra dans lequel l’héroïne, la mortelle Sémélé, qui aime Jupiter est aimée par lui, voulant voir son amant sous sa forme de dieu, se trouve brûlée à la vue du porteur de la foudre divine. La morale de l’histoire, qui est relatée par OVIDE dans le troisième livre de ses Métamorphoses, semble être qu’à vouloir s’élever au-dessus de sa condition, on se brûle les ailes.
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Avant Haendel, le mythe de Sémélé avait déjà fait l’objet d’un opéra de Marin MARAIS en 1709.
Dès lors, me suis-je donc demandé, y a-t-il d’autres héros qui se sont brûlé les ailes en essayant d’approcher de trop près un monde qui n’est pas le leur ?
Avec de tels prolégomènes, on pense immédiatement au mythe d’Icare. Icare était le fils de l’architecte Dédale, et ensemble ils avaient construit le labyrinthe où était enfermé le Minotaure, une chimère mi-homme mi-taureau. Pour délivrer Ariane livrée au Minotaure, Dédale avait donné à Thésée un fil lui permettant d’entrer dans le labyrinthe, de tuer le Minotaure, puis d’en ressortir en remontant le fil. Làs, Minos, le père d’Ariane, au lieu de les récompenser comme il se doit, les enferma dans le labyrinthe. Dédale eut alors l’idée de se fabriquer des ailes avec de la cire et des plumes. Père et fils purent alors quitter le labyrinthe, mais l’imprudent Icare, ivre de voler dans les cieux, voulut aller plus haut, toujours plus haut, jusqu’à se frotter au soleil qui fit fondre la cire qui tenait ses ailes, et Icare tomba dans la mer.
Ce mythe d’Icare a fait l’objet d’un ballet de la part du chef d’orchestre et compositeur Igor MARKEVITCH, l’Envol d’Icare (1933).
Il a également inspiré en 1935 le ballet Icare à SZYFAR et HONEGGER, créé pour Serge LIFAR. Lors de la reprise en 1962 à l’Opéra de Paris, Lifar fit appel à PICASSO pour les décors.
En 1969, c’est l’organiste Jean GUILLOU qui écrira « Icare » dans ses Visions cosmiques, improvisations pour orgue.
Plus près de nous encore, en 2006, c’est Alfred SCHNITTKE qui a composé un ballet sur l’Envol d’Icare.
La troisième figure mythologique dont je vais vous parler est celle de Phaéton, le fils de Phœbus, le soleil. Phaéton ayant emprunté le char du Soleil s’élance dans les cieux, mais il ne réussit pas à en maîtriser les chevaux ailés fougueux et s’approche trop près du soleil, menaçant de faire brûler la Terre entière. Jupiter doit intervenir et frapper Phaéton de son foudre divin pour arrêter la course folle du char et faire que le monde retrouve son ordre. Ce mythe a inspiré LULLY en 1683 dans sa tragédie en musique du même nom.
Il a également inspiré SAINT-SAËNS pour son poème symphonique Phaéton.
tu vas trouver que j’ergote, mais Phaéton c’est plus un problème de conduite [pas] accompagnée que d’aile brûlée 🙂
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En effet, le Phaéton, c’est la ouature de Céline Dion (Bouton).
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Quelle chance en effet d’avoir pu assister à une telle merveille 🙂
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Tellement beau spectacle que j’y suis retourné pour la dernière !
Bonne journée, Mijo. 🙂
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Quelle performance étonnante de Cécilia Bartoli, quel souffle et quel dynamisme…
Le lien vers Jean Guillou ne marche pas, par contre…
Merci Jean-Louis pour cette découverte de Sémélé et celle de Markévitch…
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Merci pour Jean Guillou, le lien est rétabli !
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