History of opera : 1915 – 1945.
J’avais laissé notre ami l’opéra vers 1915, avec le triomphe du vérisme, le post-wagnérisme et l’apparition du symbolisme. Avant de voir comment l’opéra a évolué entre 1915 et 1945, on peut faire un zoom sur la Grande Guerre et la musique.
Au début du XXe siècle, SCHÖNBERG (1874 – 1951) « invente » l’atonalisme puis le dodécaphonisme. À sa mort, il laisse inachevé un opéra, Moïse et Aaron. Parmi ses élèves, le plus marquant est Alban BERG (1885 – 1935) avec Wozzeck (1917 – 1922) et Lulu (1929 – 1935). L’aspect formel de la construction de ses œuvres prend beaucoup d’importance. J’y reviendrai dans un billet spécifique.
On connaît l’expressionnisme allemand au cinéma (Fritz LANG, Friedrich MURNAU). Quelques représentants de ce mouvement à l’opéra sont HINDEMITH (1895 – 1963), SCHREKER (1878 – 1934) et ZEMLINSKY (1871 – 1942).
Le stalinisme et le nazisme sont tombés d’accord sur un point, la dégénérescence de la musique contemporaine, et ils en ont interdit la diffusion. C’est ainsi que CHOSTAKOVITCH (1906 – 1975) a subi les foudres de la censure stalinienne pour Lady Macbeth de Mzensk ou Le Nez, alors que l’Allemagne nazie parlait de musique dégénérée, obligeant un grand nombre de compositeurs à fuir l’Europe [KRENEK (1900 – 1991), WEILL (1900 – 1950), Schoenberg, Schreker, STRAVINSKY, …].
Outre Berg, deux grands compositeurs, JANACEK (1854 – 1928) et Richard STRAUSS (1864 – 1949) ont marqué cette période. La musique de Strauss, se débarrassant de l’influence wagnérienne, se tourne vers le passé (cf. Le Chevalier à la Rose et MOZART).
Les livrets de Janacek ou de Berg sont fortement inspirés des apports nouveaux de la psychologie ou de la psychanalyse dans l’étude des rapports humains.
J’ai évoqué Stravinsky parmi les musiciens ayant fui l’Europe en 1940. On ne s’attend pas forcément à le trouver dans le champ de l’opéra, et pourtant, alors que dans sa jeunesse, il a dynamité certains codes de la musique, 1913 est l’année du scandale du Sacre du Printemps à Paris (c’est aussi l’année du concert scandale du Pierrot lunaire de Schönberg à Vienne), il évoluera comme Strauss vers un retour à un certain classicisme. Il écrira sur des livrets de COCTEAU (Oedipus Rex (1927), d’après SOPHOCLE), de Gide (Perséphone), ou de Ramuz (l’Histoire du soldat), avant son Rake’progress de 1948.
Aux U.S.A., GERSHWIN invente l’opéra jazz avec Porgy and Bess (1935).
L’histoire de l’opéra ne s’arrête pas là (elle ne s’arrête d’ailleurs pas, l’opéra étant un art toujours vivant). Découvrez la suite dans Histoire de l’opéra de 1945 à nos jours.
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