L’été, les vacances, la mer…
Dans la musique classique, si on dit La Mer, on pense tout de suite à DEBUSSY et son poème symphonique datant de 1904. Mais la mer a également inspiré bien des compositeurs d’opéras, et ce dès MONTEVERDI, qui dans Le Retour d’Ulysse dans sa patrie (1640) fait dialoguer Junon et Jupiter pour que Neptune calme son courroux et laisse Ulysse rentrer à Ithaque.
On retrouve l’univers marin chez PURCELL dans Didon et Énée (1689) ainsi que dans King Arthur (1691), où à la fin de ce semi-opéra l’enchanteur Merlin invoque Éole qui fait surgir une île des flots déchaînés, une île où trône Britannia (Rule Britannia) !
WAGNER n’est pas en reste pour la représentation de la mer, et ceci dès le Vaisseau fantôme (1842) qui commence par une tempête et finit par un engloutissement, et surtout dans Tristan und Isolde (1859), dont une bonne partie de l’action se passe sur le bateau qui conduit Isolde escortée par Tristan en Cornouailles.
En 1863, BIZET écrit Les Pêcheurs de perle, dont l’action se passe sur l’île de Ceylan (Sri Lanka). C’est pour Bizet l’occasion d’écrire un de ses plus beaux duos.
Dans le Roi d’Ys (1878 puis 1888) de LALO, la mer engloutit la ville d’Ys.
L’ouverture d’Otello (1886) de VERDI nous montre une mer déchaînée sur laquelle navigue le général Ot(h)ello, de retour à Venise après une victoire contre les Turcs.
On retrouve Debussy et son Pelléas et Mélisande (1902) dont l’action se situe près de la mer (voir la scène inquiétante dans la grotte). Et est-ce en pensant au roi d’Ys qu’il a intitulé un de ses préludes pour piano La Cathédrale engloutie (1910) ?
À la même époque que Pelléas, PUCCINI fait chanter dans Madame Butterfly (1903) un de ses plus beaux airs à l’héroïne, qui attend le retour de son mari en regardant la mer.
En 1945, BRITTEN ressuscitera l’opéra anglais, plus de deux siècles après Purcell, avec Peter Grimes (1945).
Et puis, même si ce n’est pas de l’opéra, ne boudons pas notre plaisir en écoutant le Poème de l’amour et de la mer, de CHAUSSON.