Mes opéras préférés

ALI, de FILASTINE, BEN SELIM et ARNOLD (2024)

Ali est un opéra en quatre actes créé au Théâtre royal de la Monnaie (de Munt) de Bruxelles le 21 avril 2024. L’histoire est celle d’Ali Abdi Omar, un Somalien qui a dû fuir son village en 2016 pour fuir les milices armées qui l’avaient envahi, et a suivi un périple de deux ans, en passant par l’enfer libyen et en traversant la Méditerranée sur des embarcations de fortune, avant d’arriver à Bruxelles. Ali a eu l’occasion de raconter son histoire au librettiste Ricard Soler Mallol, qui a décidé d’en faire un opéra. Ali a tout de suite accepté, souhaitant que son histoire soit connue du plus grand nombre.

L’opéra a bénéficié d’un appel à projets de l’ENOA (European Netwwork of Opera Academies).

La musique a été composée par l’Américain Grey Filastine, familier des musiques du monde, épaulé par l’Anglais Brent Arnold, de formation plus classique et qui a traduit les idées de Filastine en orchestration plus « classique ». Le duo a été rejoint par le Marocain Walid Ben Selim pour l’écriture vocale et pour les parties chantées en arabe. En effet, une des particularités du livret est qu’il est écrit en trois langues : le somali pour les scènes qui se passent en Somalie et celles où Ali parle avec sa mère au téléphone, en arabe pour l’acte II qui se passe en Libye, et en français.

Le rôle-titre est écrit pour une voix de contre-ténor.

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Prologue : Qui est Ali ? Ali Abdi Omar, du clan Shekhal, est né en Somalie, dans la ville de Qoryooley. À douze ans, il doit fuir son village pour échapper au groupe islamiste Al-Shabaab.

Acte I – le départ. La mère d’Ali lui apprend que des membres d’al-Shabaab veulent l’enrôler, mais Ali refuse, car les islamistes ont tué son père. Il n’a pas d’autre choix que de fuir sa famille et son village.

Ali part sans rien emporter d’autre que les vêtements qu’il a sur lui. Il ne sait pas ce qui l’attend, mais il repense au conseil de son père : « Il faut accepter les choses qui arrivent ».

Arrivé à Mogadiscio, Ali est pris en charge par un trafiquant qui lui fait passer une première frontière. À Nairobi, il retrouve quatre amis de son village, Amina, Ashim, Khadra et Mohammed, en fuite comme lui. Ils s’entassent dans la voiture d’un autre trafiquant.

Ils marchent durant trois nuits pour passer la frontière du Soudan. Ils dorment le jour et marchent la nuit mais Ali, à qui un trafiquant a donné du khat, n’arrive pas à trouver le sommeil malgré sa fatigue.

Acte II – Koufrah. Les cinq amis sont retenus prisonniers à Koufrah, en Libye, dans un bâtiment qui évoque une porcherie. Walid, le trafiquant qui règne sur ce lieu, fait régner la terreur. Trois fois par jour, les prisonniers doivent appeler leurs familles pour obtenir l’argent de la rançon exigée par Walid. Ils sont régulièrement frappés par Walid et ses sbires. Ali rencontre Leïla, une amie de son village avec qui Ali jouait quand ils étaient enfants. Ali découvre le sentiment amoureux. Les amis d’Ali arrivent à quitter Kouffrah, laissant Ali derrière eux.

Après un an passé à Koufrah par Ali, sa mère a réussi à trouver l’argent de la rançon, en vendant ses terres. Ali peut poursuivre sa route, laissant derrière lui Leïla.

Acte III – vers la mer. Ali traverse le désert avec d’autres migrants, entassés dans un pick-up, avec la peur d’être repérés par la police libyenne qui les renverrait à la frontière. Ali retrouve ses amis à une halte dans une oasis. Khadra s’enfuit et part seule dans le désert pour éviter le sort que les trafiquants réservent aux femmes.

Le groupe a été repéré par des Libyens et doit s’enfuir. Un pick-up emporte les femmes et un gardien, à cause de l’aspect juvénile d’Ali, lui dit de partir avec elles. C’est la dernière fois qu’Ali voit ses amis Ashim et Mohammed.

Les fugitifs arrivent au bord de la mer. Ali a peur, il ne sait pas nager, mais il embarque avec les autres. Ils sont entassés à cent quinze sur une petite embarcation. La nuit, personne n’ose dormir par crainte de tomber à l’eau. Heureusement, la barque est repérée par un bateau d’une ONG « SOS Méditerranée » qui secourt les réfugiés.

Acte IV – Welcome to Europa. L’Europe rêvée est représentée au travers d’une scène de cabaret surréaliste, avec paillettes et frous-frous. Aucun des pays sollicités, l’Italie, l’Espagne, la France, n’accorde l’autorisation d’accoster. Seule Malte le permet et les passagers débarquent. On répartit les réfugiés dans différents pays européens, mais Ali reste. Personne ne veut d’un mineur, parce que « c’est plus difficilement expulsable ».

Ali rencontre un compatriote dans un restaurant. Celui-ci lui fournit un passeport et un billet d’avion. Ali arrive à Bruxelles.

Épilogue – l’entretien pour le droit d’asile. Qui est Ali ? « Je m’appelle Ali Abdi Omar, je suis né à Qoryooley. J’ai dix-huit ans. Je suis étudiant en services sociaux. J’habite à Schaerbeek ».

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(Source principale : les représentations de 2025 à la Monnaie / de Munt et le programme associé.)

Jazz, littérature, Mes opéras préférés

L’ÉCUME DES JOURS, d’Edison DENISOV (1986)

L’Écume des jours, drame lyrique en 3 actes et 14 tableaux d’Edison Denisov, a été créé le 15 mars 1986 à l’Opéra-Comique, à Paris. C’est une adaptation par Denisov lui-même du roman éponyme de Boris Vian, que son ami Raymond Queneau qualifiait de « plus poignant roman d’amour contemporain ».

Edison Denisov a travaillé pendant 12 ans à cet opéra. On trouve dans sa partition des allusions à Chlo-e, de Duke Ellington, ou à Tristan de Wagner.

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39 ans après la création à l’Opéra-Comique, on pourra entendre et voir l’Écume des jours à l’Opéra de Lille du 5 au 15 novembre 2025.

Le pitch : Colin et Chloé, deux jeunes gens insouciants, s’aiment. Chloé tombe malade. Colin est obligé de travailler pour pouvoir acheter les fleurs qui peuvent guérir Chloé. Chloé meurt.

Acte I : Premier tableau, chez Colin. Colin chante en s’habillant. Il a invité son ami Chick à dîner. Colin montre son pianocktail, un piano de son invention qui sert à faire les cocktails, à Chick. La conversion porte sur Jean-Sol Partre, un philosophe dont Chick est fou, et sur la musique de jazz.

Deuxième tableau, à la patinoire Molitor. Sur fond d’un chœur qui chante « Ne vous mariez pas, les filles », Colin et Chick retrouvent Alise, puis Nicolas, oncle d’Alise et cuisinier de Colin, et Isis, qui les invite à l’anniversaire de son chien.

Troisième tableau, chez Isis. Chick et Alise se querellent quand arrive Chloé, qui plaît beaucoup à Colin. Il lui demande si elle a été arrangée par Duke Ellington.

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Quatrième tableau, le rendez-vous. Colin monologue quand Chloé le rejoint : scène de séduction et promenade.

Cinquième tableau, la noce. Colin et Chloé, puis chœur. « Chérie, viens près de moi ».

Acte II : Sixième tableau, le voyage. Colin et Chloé, avec Nicolas, discutent en voiture du travail et de son inutilité.

Septième tableau, chez Colin. Colin et Chloé se réveillent. Chloé est malade, et Colin remarque que la lumière faiblit.

Huitième tableau, la pharmacie. Le pharmacien exécute l’ordonnance de Colin. Colin et Chloé discutent de la maladie de Chloé : elle a un nénuphar qui pousse dans le poumon.

Neuvième tableau : chez Colin. La lumière a beaucoup diminué. Chloé est étendue, entourée de fleurs destinées à « faire peur au nénuphar ». La musique fait entendre une citation de Tristan.

Acte III : Dixième tableau, l’usine d’armes. Colin l’insouciant est désormais obligé de travailler, pour payer les fleurs de Chloé. Le directeur de l’usine d’armes explique le travail à Colin. Il doit s’allonger sur les graines d’armes pour leur fournir la chaleur nécessaire à leur croissance.

Onzième tableau, chez Colin. Alise vient voir Colin et se confie à lui. L’obsession de Chick pour Jean-Sol Partre le détourne d’elle.

Douzième tableau, la mort de Chick. Les policiers viennent saisir les biens de Chick, qui s’est ruiné pour acheter des manuscrits de Partre. Ils veulent saisir ses écrits quand Chick se révolte et menace de les tuer. Les policiers l’abattent.

Treizième tableau, la mort de Chloé. Dialogue entre Colin et Jésus. Colin lui reproche d’avoir fait mourir Chloé. Chœur : Agnus Dei, puis Requiem.

Quatorzième tableau, épilogue. Le chat et la souris : la souris se sacrifie en proposant au chat de la manger, afin de sauver Colin. Chœur des orphelines.

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(Source principale : les représentations de la création à l’Opéra-Comique en 1986, et le programme associé.)

Mes opéras préférés

ZAMPA, ou LA FIANCÉE DE MARBRE, de HÉROLD (1831)

Zampa, ou la fiancée de marbre, est un opéra-comique de Ferdinand Hérold, sur un livret de Mélesville, créé à l’Opéra-Comique le 3 mai 1831. Il rencontre tout de suite un grand succès, et sera joué pendant tout le XIXe siècle.

Le pitch : En Sicile, le riche Lugano va marier sa fille Camille à Alphonse, un soldat qui l’a délivré du corsaire Zampa. Mais Zampa se libère, et fait prisonnier Lugano, avant de se rendre à son château. En voyant Camille, il veut se marier avec elle. Il défie la statue d’Alice, une de ses anciennes victimes, devenue protectrice de la cité. Alphonse s’oppose à Zampa, et reconnaît en lui le grand frère indigne qui a déshonoré le nom de sa famille. Quand le moment des noces arrive, la statue d’Alice intervient et emmène Zampa dans les flammes de l’Etna qui se réveille, ce qui n’est pas sans nous rappeler le final de Don Giovanni de Mozart.

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Acte I : En Sicile, au début du XVIe siècle, le riche marchand Lugano prépare le mariage de sa fille Camille avec Alphonse de Monza, un officier florentin qui l’a délivré des brigands (Air de Camille : « À ce bonheur suprême ».) Alphonse arrive, accompagné par le cortège des hommes (Air d’Alphonse : « Ô ma chère Camille ».) Alphonse se sent humilié par la fortune de son beau-père, mais Camille le rassure, c’est le fait d’avoir sauvé son père des brigands qui l’avaient enlevé qui lui vaut de se marier avec elle. Elle conseille à Alphonse d’aller faire une prière à Alice Manfredi, une des victimes de Zampa, dont la statue trône sur la place. (Ballade de Camille : « Il y avait une fille de seize ans ».) En entendant cette histoire, Alphonse se rend compte que Zampa n’est autre que son frère, disparu alors qu’Alphonse était encore enfant.

Un inconnu entre chez Camille et annonce que Lugano est en son pouvoir. Il ne veut pas du mariage entre Camille et Alphonse et s’installe au château. Camille obéit et très vite l’inconnu (c’est Zampa !) projette d’épouser la jeune fille. (Couplets de Zampa : « Que la vague écumante ».) Daniel, son second, le met en garde : les crimes du passé ne rattraperont-ils pas le suborneur ? Pour rassurer sa bande, Zampa glisse un anneau au doigt de la statue d’Alice, mais la main de marbre se referme sur la bague !

Acte II : Le lendemain, le village vit dans l’effroi et s’interroge sur l’identité des nouveaux occupants du château. Zampa attend Camille devant la chapelle (Air : « Camille est là ».) Alphonse s’imagine que l’annulation de son mariage est due à un prétendant plus fortuné que lui, mais Camille ne peut rien lui dire (Duo : « Quel mystère effrayant ? / Pour mon cœur quel moment ».) L’heure du mariage approche (Ronde : « Douce jouvencelle, viens sur ta nacelle ».)

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Mais la statue d’Alice paraît, elle montre à Sampa son anneau pour lui rappeler son serment. Zampa veut conduire Camille à l’autel mais Alphonse intervient. Il reconnaît en Zampa son frère et va le livrer au peuple quand le vice-roi s’interpose et promet la grâce au corsaire s’il s’engage dans l’armée royale pour aller combattre les Ottomans. Le peuple célèbre le nouveau défenseur alors que Camille se résigne à son mariage avec celui qui retient son père prisonnier.

Acte III : Camille, mariée à Zampa, attend son père alors qu’Alphonse paraît et lui propose de l’enlever (Barcarolle d’Alphonse : « Où vas-tu pauvre gondolier ».) Mais Camille refuse, à cause de ses vœux jurés devant Dieu. Zampa demande à Daniel si ses ordres ont bien été exécutés : il avait ordonné que la statue d’Alice, qui le hante, soit brisée et jetée à la mer. Daniel répond qu’au moment où les débris de la statue ont touché l’eau, l’Etna a jeté des flammes. Camille supplie Zampa de la laisser entrer au couvent. Pour montrer qu’il n’est pas qu’un bandit, il révèle alors qu’il est le comte de Monza (Cavatine de zampa : « Pourquoi trembler ? ».)

Camille prie alors Alice, dont la statue réapparaît et entraîne Zampa dans les flammes, alors que l’Etna s’embrase.

(Source principale : la production de l’Opéra-Comique de 2008, et le programme associé.)

Mes opéras préférés

ARIODANTE, de HAENDEL (1735)

Ariodante de Haendel a été créé le 8 janvier 1735 à Londres. Le livret écrit d’après l’Orlando furioso de l’Arioste est d’Antonio Salvi.

Le pitch : Ariodante aime Ginevra, la fille du roi d’Écosse, mais l’infâme Polinesso, qui convoite le trône d’Écosse, courtise Ginevra. Dalinda, la suivante de Ginevra aime Polinesso et est courtisée par Lurcanio, le frère d’Ariodante. Polinesso va mettre la dévotion aveugle de Dalinda au service de son ambition.

Acte I : Ariodante et Ginevra chantent leur amour quand le roi les rencontre dans le jardin. Il se réjouit du mariage prochain de sa fille avec Ariodante (air : « Voli colla sua tromba.)

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Polinesso va se servir de Dalinda pour faire croire à Ariodante que Ginevra est infidèle. Il lui demande de revêtir les habits de Ginevra et d’entrer dans sa chambre avec Polinesso. En échange de son aide, il lui promet son aide (air : « Spero per voi ».)

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Dalinda, qui n’est pas certaine des sentiments de Lurcanio, le repousse, espérant plutôt se marier avec Polinesso. Le roi et la cour s’apprêtent à célébrer le mariage de Ginevra et Ariodante.

Acte II : Polinesso dit à Ariodante que Ginevra l’aime. Ariodante le provoque en duel, mais Polinesso lui demande de se cacher et d’observer. Ariodante voit alors celle qu’il croit être sa future femme entrer dans sa chambre avec Polinesso. Lurcanio, qui a également assisté à la scène, empêche Ariodante de se tuer.

Le roi d’Écosse, qui a appris par Lurcanio l’infidélité de sa fille Ginevra, la renie. On apprend qu’Ariodante s’est suicidé. Polinesso veut maintenant faire assassiner Dalinda, seule témoin de sa bassesse. Ariodante, qui n’est pas mort, erre dans la forêt, se plaignant de l’infidélité de sa belle (air : « Scherza infida ».)

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Il rencontre les spadassins de Polinesso et les met en fuite. Ginevra, apprenant la mort d’Ariodante, tombe dans la folie. (Air : « Il mio crudel Martoro ».)

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Acte III : Polinesso, qui veut flatter le roi d’Écosse, s’offre de défendre l’honneur de Ginevra dans un tournoi. Il est blessé mortellement par Lurcanio à qui Dalinda a dévoilé le complot de Polinesso. Polinesso meurt en avouant son forfait. Le roi bénit alors les unions d’Ariodante et de Ginevra et de Lurcanio et de Dalinda. Ariodante est tout content (air : « Dopo notte ».)

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(Source principale : la production de la BBC à Londres en 1996 et le DVD associé.)

Mes opéras préférés

MOÏSE ET PHARAON, de ROSSINI (1818 puis 1827)

Moïse et Pharaon, ou le Passage de la mer Rouge, est un opéra biblique de Rossini, sur un livret d’Étienne de Jouy, écrit en 1827 et créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Pour répondre à la demande de Paris, Rossini a repris et adapté la partition de Mosé in Egitto, un opéra créé à Naples en 1818.

Il est passé d’un découpage en 3 actes à un découpage en 4 actes, introduisant dans le 3e acte le fameux ballet sans lequel on ne pouvait prétendre à se faire jouer à l’Opéra de Paris.

Acte I : Dans le camp des Hébreux, en Égypte. Le chœur des Hébreux se lamente dans le désert et Moïse leur demande d’avoir foi en leur dieu. Son frère Éliézer est allé demander leur libération au pharaon d’Égypte. Il revient accompagné de leur sœur et d’Anaï, leur nièce dont Aménophis, le fils du pharaon, est amoureux. Pharaon a décidé de libérer les Hébreux mais Anaï, amoureuse de son bel Égyptien, ne veut pas les suivre. Elle se rend compte qu’elle ne peut rester en Égypte, mais Aménophis revient sur la promesse de son père pour l’empêcher de partir.

Moïse menace l’Égypte en levant son bâton : la nuit tombe sur l’Égypte.

Acte II : Au palais de Pharaon. Pharaon et son fils sont plongés dans les ténèbres. Ils demandent à Moïse de faire revenir la lumière, ce qu’il fait. Tous rendent grâce à ce dieu si puissant.

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Quand Aménophis apprend que son père veut le marier avec une princesse assyrienne, il est pris de colère et projette de tuer Moïse. Il se confie à sa mère, Sinaïde, qui réussit à le raisonner.

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Acte III : Dans le temple d’Isis. C’est le moment choisi par Rossini et de Jouy pour placer le ballet. Les Égyptiens dansent en l’honneur de leur déesse. Moïse vient réclamer la libération de son peuple, mais Osiris, le grand prêtre d’Isis lui demande de se prosterner devant la déesse, ce qui provoque la colère de Moïse. Il lève son bâton et les sept plaies se répandent sur l’Égypte. Moïse et Éliézer viennent se plaindre auprès de Pharaon. Pharaon menace de les enchaîner, puis de les chasser.

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Acte IV : Dans le désert. Aménophis retrouve Anaï, il lui annonce qu’il renoncera à son titre de pharaon si elle accepte de l’épouser. Moïse exhorte les Hébreux à avancer dans le désert, et Anaï renonce à son amour pour suivre son peuple.

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Aménophis supplie Moïse qui ne veut rien entendre. L’Égyptien le prévient alors que Pharaon a prévu d’attaquer les Hébreux. Moïse se trouve coincé entre les soldats égyptiens et la mer Rouge. Il se met à genoux et prie, accompagné d’Éliézer et de sa sœur Marie.

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La mer s’ouvre devant eux, les laissant s’échapper. La mer Rouge se referme sur les Égyptiens qui tentent de suivre les Hébreux.

(P.S. si vous trouvez que l’argument ressemble beaucoup à celui d’Aïda (1872), de Verdi, c’est probablement que Rossini a fait un plagiat par anticipation.)

Mes opéras préférés, Mythologie

ALCESTE, de LULLY (1674)

Avant d’être un gros garçon qui passe son temps à manger des tartines beurrées dans Le Petit Nicolas de Sempé et Goscinny, Alceste a été une des tragédies lyriques fondatrices de l’opéra français, écrite en 1673 par Lully, sur un livret de Quinault. C’est la deuxième collaboration de Lully et Quinault. Alceste a été créé le 19 janvier 1674 à l’Académie Royale de Musique.

Le pitch : Alcide aime Alceste. Par amour, Alceste donne sa vie pour Admète. Alcide va la chercher aux Enfers. Ému par les retrouvailles d’Alceste et Admète, Alcide renonce à Alceste, qui se marie avec Admète.

Prologue : La nymphe de la Seine se languit du Héros, parti à la guerre. La gloire arrive, précédant le Héros (comprendre le roi, Louis XIV). Tout le monde se réjouit, et les Plaisirs préparent un divertissement pour fêter le retour du Héros. Ce sera Alceste.

Acte I : Dans la ville d’Yolcos, en Thessalie. Alors que le chœur de Thessalie chante les noces d’Alceste et d’Admète, leur roi, Alcide confie à Lycas qu’il ne peut s’en réjouir, car il aime Alceste. Straton, confident de Lycomède, et Lycas se disputent les faveurs de Céphise, confidente d’Alceste. Céphise confirme à Straton que c’est Lycas qu’elle aime, mais elle réclame de pouvoir être inconstante. (Duo : « il faut aimer / changer toujours ».)

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Lycomède, roi de Scyros et frère de Thétis, se désole d’avoir perdu Alceste. Il profite d’une grande fête marine que l’on donne à l’occasion du mariage pour enlever Alceste sur son bateau, aidé de Thétis qui soulève les flots. Mais Éole calme les flots pour permettre à Admète et Alcide de poursuivre Lycomède.

Acte II : Dans la ville de Scyros, Céphise prétend regagner l’amour de Straton, tandis que Lycomède tourmente Alceste. Admète et Alcide font le siège de la ville et la prennent. Alcide libère Alceste, qui cherche à le retenir quand il veut partir. (Duo « Alceste, vous pleurez / Admète, vous mourez »).

Cliquez sur Alceste et Admète

À son départ, Alceste et Céphise se mettent à la recherche d’Admète, mais ils le trouvent mourant. Apollon a reçu du Destin le pouvoir de le rendre à la vie, s’il se trouve quelqu’un pour lui offrir sa mort.

Acte III : Devant un autel vide, où doit paraître l’image de celui qui se sacrifiera pour Admède, Phérès et Céphise discutent. Phérès se trouve trop vieux pour mourir, et Céphise trop jeune. Soudain, le chœur chante le sort heureux d’Admète, guéri.  Mais quand Admète regarde vers l’autel qui s’est dévoué, c’est l’image d’Alceste qu’il découvre. Admète a perdu Alceste en regagnant la vie. Suit une cérémonie funèbre en hommage à Alceste. Alcide, qui s’apprêtait à partir, décide d’aller chercher Alceste en enfer si Admète la lui cède. Admète accepte.

Acte IV : Aux enfers, Caron pousse sa barque sur l’Achéron, pour faire passer les âmes dans le royaume des morts (Air : il faut passer tôt ou tard …). Alcide saute dans la barque.

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Les suivants de Pluton se réjouissent de l’arrivée d’Alceste (Chœur « Tout mortel doit ici paraître ».)

Cliquez sur les suivants de Pluton

Au palais de Pluton, Pluton et Proserpine célèbrent l’arrivée d’Alceste dans ce lieu apaisé. Alecton les prévient qu’un mortel s’attaque à l’empire des morts. Alcide déclare en arrivant qu’il ne vient pas en ennemi, mais que son amour le pousse à venir rechercher Alceste. Pluton et Proserpine, émus par cet amour si fort, permettent à Alceste de ressortir. Alcide et Alceste remontent vers le monde des vivants sur le char de Pluton.

Acte V : Devant un Arc de Triomphe dressé pour recevoir Alcide, les peuples de la Grèce célèbrent Alcide, vainqueur du trépas. Lycas libère Straton, pour que Céphise choisisse entre eux. Céphise choisit de ne pas choisir. Pour aimer toujours, il faut ne se marier jamais. Admète et Alceste se retrouvent, mais leur amour est toujours aussi fort. Alors qu’Admète se retire et qu’Alceste offre sa main à Alcide, Alcide renonce à Alceste : le vainqueur des tyrans ne doit pas être tyran à son tour. Apollon descend en compagnie des Muses et des Jeux pour célébrer le bonheur d’Admète et d’Alceste, et le triomphe d’Alcide.

(Source principale : les représentations du Théâtre des Champs-Élysées de 1991 et le programme associé.)

Mes opéras préférés, Mythologie

FREITAG AUS LICHT, de STOCKHAUSEN (1991-1994)

Cinquième journée de l’heptalogie Licht, de Karl Heinz Stockausen, Freitag a été écrit entre 1991 et 1994, et créé à Leipzig le 12 septembre 1996.

Freitag (vendredi) est le jour de la tentation d’Eva (Ève) par Luzifer (Lucifer).

L’articulation musicale et dramatique se fait selon douze « scènes de son » et dix « scènes réelles ».

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Freitag-Gruss (Salut de vendredi) : Le public entre dans l’Opéra alors que se joue déjà « Weltraum », musique électronique qui l’accompagnera pendant toute la durée de l’opéra.

Acte I : Scène de son 1 – entrée du couple Femme / Homme.

Scène de son 2 – entrée du couple Chatte / Chien.

Scène réelle 1 – 1ère rencontre entre Eva et Ludon. Ludon propose à Eva de céder à son fils, Kaïno, et de procréer avec lui. Ils décident de se revoir et de se présenter leurs enfants respectifs.

Scène de son 3 – entrée du couple Photocopieuse / Machine à écrire.

Scène réelle 2 – Orchestre d’enfants. Eva arrive avec ses enfants, accompagnés par Elu (Cor de basset) et Lufa (Flûte). Ludon arrive avec ses enfants. Eva dirige son orchestre d’enfants qui entonne joyeusement des voyelles pour les enfants de Ludon, qui s’en amusent.

Scène réelle 3 – Chœur d’enfants. Les enfants de Ludon répondent en faisant de la musique à leur tour, accompagnés par Synthibird. Chaque enfant joue un solo gestuel et vocal. À la fin, Ludon propose que tous les enfants se produisent ensemble.

Scène réelle 4 – Tutti d’enfants. Eva et Ludon chantent ensemble, accompagnés par Elu, Lufa et Synthibird. Ils tentent de diriger l’orchestre d’enfants, mais rien ne se passe. Ludon propose à Eva de diriger seule, ce qu’elle fait.

Scène de son 4 – entrée du couple Voiture de course / Pilote de course.

Scène de son 5 – entrée du couple Flipper / Joueur de flipper.

Scène de son 6 – entrée du couple Ballon de football / Jambe avec chaussure de football.

Scène réelle 5 – Consentement. Ludon attend Eva, qui apparaît mystérieusement. Ludon lui présente un talisman et lui propose de s’unir à son fils, pour contribuer à l’amélioration de l’humanité. Eva accepte et lui rend son talisman. Ils se séparent.

Scène de son 7 – entrée du couple Lune avec un petit hibou / Fusée.

Acte II :

Scène réelle 6 – Chute. Kaïno, au bord d’un lac, attend Eva. Celle-ci arrive sur une barque, en descend, et s’approche de lui. Ils s’étreignent en chantant doucement, accompagnés par le cor de basset et la flûte. Puis Eva repart, et on entend la voix de Michaël qui cire « Eva, nos enfants ! »

Scène de son 8 – entrée du couple Bras nu / Main tenant une seringue. À partir de cette scène, qui suit la fracture du couple Eva / Adam, les couples voisins changent de partenaires

Scène de son 9 – entrée du couple Taille-crayon électrique / Crayon.

Scène réelle 7 – Guerre des enfants. Les enfants d’Eva et de Ludon se battent dans une guerre atroce. Un rhinocéros ailé, chevauché par quatre garçons, attaque les enfants d’Eva. Eva, en lévitation, tente de les protéger, mais les enfants de Ludon remportent le combat.

Scène de son 10 – entrée du couple Bouche de femme / Cornet de glace.

Scène de son 11 – entrée du couple Violon / Archet.

Scène réelle 8 – Repentir. Eva, Elu et Lufa sortent du lac. Eva s’agenouille à l’endroit où elle s’est accouplée avec Kaïno et chante une prière. Son maître Michaël et son mari apparaissent, avant que les trois ne disparaissent.

Scène de son 12 – entrée du couple Nid / corbeau.

Scène réelle 9 – Elufa. Elu et Lufa jouent de leurs instruments devant les douze couples, fascinés. Lufa leur demande : « Vous repentez-vous tous ? » ce à quoi ils répondent « Oui, nous nous repentons ». La lumière s’éteint.

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Scène réelle 10 – Spirale de chœur. Après le départ d’Elu et Lufa, les couples s’unissent en une déclinaison de lumière, comme la flamme d’une bougie. Cette flamme s’élève dans un mouvement en spirale, jusqu’à disparaître dans l’au-delà.

Adieu de Vendredi. La musique électronique est diffusée dans la salle et le foyer de l’opéra pendant que le public sort.

(Source principale : les représentations de l’Opéra de Lille en 2022 et le programme associé.)

Contes et légendes, Mes opéras préférés

DOKTOR FAUST, de BUSONI (1916-1924)

Doktor Faust est un opéra en trois tableaux, deux prologues et un intermezzo de Ferrucio Busoni. Busoni a écrit lui-même son livret. Doktor Faust a été créé à Dresde le 21 mai 1925. C’est une des nombreuses adaptations musicales du mythe de Faust.

Avant de porter son choix sur le docteur Faust, Busoni avait songé à Léonard de Vinci, le « Faust italien », ou Don Juan. Pour son « opera ultima », il a réutilisé des matériaux musicaux préexistants au livret, comme le Nocturne symphonique ou la Sonatina seconda. Busoni travaillera à son Doktor Faust de 1916 à 1924, et le laissera inachevé à sa mort, le 27 juillet 1924.

Premier tableau : Alors que Faust travaille dans son bureau quand Wagner lui annonce que trois étudiants de Cracovie viennent le trouver. Faust ne veut recevoir personne, mais à l’évocation d’un livre, le Clavis Astartis Magica, il se ravise et les fait entrer. Les étudiants remettent à Faust une clef, une lettre et un livre.

À minuit, Faust commence les incantations et six démons apparaissent. Faust veut connaître leurs pouvoirs, mais les réponses de cinq premiers ne le satisfont pas. Sa peur cède la place à l’arrogance : tout ça pour ça ? Il veut se remettre au travail quand le sixième démon se manifeste : « Faust, je suis rapide comme la pensée ». C’est Méphistophélès qui promet à Faust d’exaucer tous ses vœux s’il promet, après sa mort, de le servir. Faust commence par refuser, mais Méphistophélès le met face à sa réalité : les créanciers menacent, le frère de Marguerite, que Faust a déshonorée, le poursuit pour la venger, et le bûcher le menace. Faust finit par accepter le pacte avec le diable.

Scène principale : Dans une cathédrale, le frère de Marguerite veut se venger de celui qui a souillé sa sœur. Méphistophélès dit à Faust de se débarrasser de lui, mais Faust refuse de se salir les mains. Méphistophélès fait tuer le frère par des soldats, et porte cette mort au compte de Faust.

À la cour du duc de Parme, les fêtes battent leur plein quand le maître de cérémonie annonce l’arrivée d’un étranger peu rassurant, le docteur Faust. La duchesse de Parme demande qu’on le fasse entrer. La duchesse est ravie, le duc moins. Faust exerce sa magie diabolique pour séduire la duchesse, faisant apparaître successivement le roi Salomon, et la reine de Saba, Samson et Dalila, et Salomé et Saint-Jean-Baptiste. Le duc fait cesser le jeu mais il est trop tard, la duchesse est sous l’emprise de Faust.

Intermezzo et deuxième tableau :

Cliquez sur l’intermezzo

Dans une taverne, les étudiants mènent une joyeuse vie quand une dispute éclate entre les étudiants catholiques et les étudiants protestants. Faust essaie de concilier leurs points de vue.

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Aux étudiants qui l’interrogent sur sa vie amoureuse, il raconte qu’il a séduit une duchesse avant de l’abandonner. Méphistophélès intervient alors, tendant à Faust le cadavre d’un nourrisson, fruit de ses amours avec la duchesse. Méphistophélès met le feu à ce qui se révèle n’être qu’une poupée de paille, faisant apparaître Hélène, symbole de la beauté féminine. Faust veut l’étreindre, mais l’apparition Hélène s’évanouit, le laissant seul.

Les trois étudiants de Cracovie reviennent pour récupérer la clef, le livre et la lettre. Faust leur dit qu’il ne les a plus, qu’il les a brûlés. Les étudiants sortent, en prédisant à Faust sa mort prochaine.

Dernier tableau : Faust se retrouve à son point de départ. Wagner a pris sa place à l’université. Faust veut accomplir une dernière bonne action. Il s’approche d’une mendiante, qui n’est autre que la duchesse, qui lui remet son enfant. Revivant son passé, il reconnaît que ni Dieu ni diable ne peuvent l’absoudre de ses responsabilités. Il parle à l’enfant : « Tu redresseras ce que j’ai édifié de travers et tu réaliseras ce que j’ai omis de faire ». Faust meurt.

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(Source principale : la création en France à l’Opéra de Paris d’avril 1989, et le programme associé.)

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Mes opéras préférés, Mythologie

ERCOLE AMANTE, de CAVALLI (1660)

Ercole amante (Hercule amoureux), de Cavalli, est le fruit d’une commande de Mazarin à l’occasion du mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne Marie-Thérèse d’Autriche. Pour la production de cet opéra, forcément spectaculaire, une nouvelle salle, la « Salle des machines », dotée d’une machinerie phénoménale, devait être construite au Palais des Tuileries. Malheureusement, les travaux de la Salle des Machines n’ont pas été terminés à temps, et c’est un autre opéra de Cavalli , Il Xerse, qui a été monté à la place, dans la grande galerie du Louvre, avec un ballet réglé par Lully, qui n’était encore que maître de ballet. Finalement Ercole amante fut donné devant plus de 7 000 spectateurs le 7 février 1662 dans le nouveau théâtre enfin terminé.

Le livret d’Ercole amante a été repris par Antonia Bembo en 1707.

Comme l’étiquette le voulait, le prologue est dédié aux louanges adressées au Roi.

Prologue : Un chœur de quatorze fleuves (!) chante la gloire du jeune Louis XIV, et en quoi son mariage avec Marie-Thérèse va amener la paix et la prospérité sur l’Europe.

Acte I : Hercule, déjà marié à Déjanire, se désole de la froideur de Yole, qu’il a enlevée par amour (non sans avoir au passage tué son père) (Air : « Come si beffa amor ».)

Cliquez sur Hercule

Il invoque Cupidon quand Vénus descend du ciel, accompagnée des Grâces.

Émue par les plaintes d’Hercule, elle lui promet de l’aider dans ses amours. Junon, qui a tout entendu, est furieuse et décide de contrarier les amours d’Hercule (Air : « E vuol dunque ciprigna ».)

Cliquez sur Junon

Acte II : Illus, le fils d’Hercule, et Yole se déclarent leur amour quand un page vient informer la jeune fille qu’Hercule lui donne rendez-vous au jardin des Fleurs. Illus est jaloux. Le page se demande ce qu’est ce fameux amour, qui agite tout le monde, et qu’il ne connaît pas. Croisant Lychas, un serviteur de Déjanire, il laisse échapper le secret du rendez-vous galant d’Hercule.

Cliquez sur le page (et Amour)

Lychas court le dévoiler à sa maîtresse, qui se plaint (Air : « Misera, ohimé, ch’ascolto ».)

Cliquez sur Déjanire

Dans la grotte du Sommeil, Pasithaée veille sur le Sommeil avec le chœur des zéphyrs et des ruisseaux. Pour faire échouer le projet D’Hercule, Junon s’empare du Sommeil.

Acte III : Vénus assure Hercule de son aide, et lui conseille d’obtenir le fruit de ses désirs « par fraude ou par consentement ». Le tout puissant Hercule avoue qu’il perd ses moyens face aux mystères de l’amour. Le page annonce l’arrivée d’Yole et d’Illus, mais laisse échapper que les deux jeunes gens s’aiment, ce qui trouble Hercule.

Quand Yole arrive, accompagnée d’Illus, elle commence par se révolter véhémentement avant que de subir les charmes de Vénus et de faire à Hercule une déclaration d’amour. Illus est très surpris et révèle à son père son amour pour Yole. Celui-ci chasse son fils.

Junon arrive avec le Sommeil dans son char et endort Hercule. Yole se trouve délivrée du charme de Vénus. Junon lui donne une épée pour qu’elle puisse venger le meurtre de son père mais Illus voyant cela la désarme. Mercure vient réveiller Hercule qui, voyant son fils avec une épée, croit qu’il en veut à sa vie. Yole s’accuse quand Déjanire arrive avec Lychas. Hercule veut condamner son fils à mort, mais Yole réussit à le faire changer d’avis en lui disant que ses sentiments pourraient changer s’il épargne Illus. Déjanire et Illus se lamentent sur la cruauté d’Hercule (duo : « Figlio, tu progionerio ».)

Cliquez sur Déjanire et Illus

L’acte se termine par les propos du page et de Lychas sur la folie qui frappe les hommes amoureux.

Acte IV : Illus en prison souffre de jalousie quand le page arrive en barque et lui apprend que Yole s’est mariée avec Hercule (Déjanire a été exilée). Une tempête se lève et Illus se jette à la mer. Junon demande à Neptune de sauver Illus, ce qu’il fait. Junon se réjouit d’avoir contrarié les plans de Vénus.

Dans son exil, Déjanire songe à se suicider.

Yole se recueille devant la tombe de son père. La tombe s’effondre, et le spectre du père dit sa colère de voir Yole mariée avec Hercule (qui, rappelons-le, l’a tué.) Déjanire annonce qu’elle a vu Illus se jeter à la mer. Lychas lui conseille de donner à Hercule la tunique du centaure Nessus, tué par Hercule, revêtue d’un onguent pour faire de lui un mari fidèle.

Cliquez sur le chœur des enfers

Acte V : Aux enfers, les rois qui ont été victimes d’Hercule complotent contre le héros.

Hercule s’apprête pour ses noces avec Iole quand Lychas lui remet la tunique de Nessus. Hercule la revêt, et meurt dans des souffrances atroces, car elle était empoisonnée. Déjanire comprend la vengeance du centaure. Elle veut mourir quand survient Illus, qui tombe dans les bras de sa mère et de sa fiancée. Junon est contente.

Elle annonce qu’Hercule mort est monté au ciel, où Jupiter l’a marié avec la Beauté. Yole, Illus et Déjanire remercient Vénus.

Hercule apparaît dans le ciel avec la Beauté. Le chœur des Planètes chante la récompense accordée à la Vertu, et annonce qu’un nouvel Hercule, Louis XIV, va bientôt se marier avec la Beauté, Marie-Thérèse.

(Source principale : la production de l’opéra d’Amsterdam de 2009, et le DVD associé.)

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MOLIÈRE, L’OPÉRA URBAIN (2023)

Molière, l’opéra urbain, est une comédie musicale créée le 7 novembre 2023 à Paris. Le livret est de Dove Attia et François Chouquet, et la musique des deux mêmes, plus quelques autres contributeurs. Cette comédie musicale retrace de façon romancée quelques épisodes de la vie du dramaturge Molière.

D’après le programme, « le premier acte décrit sa vie d’itinérance où , de protecteur en protecteur, Molière et sa troupe sillonnent la France à la recherche de moyens et d’une notoriété ». « Dans la seconde partie, on retrouve Molière qui s’est vu confier un théâtre par le jeune Louis XIV à Paris, et ses difficultés face aux jaloux et à ceux que son œuvre dérange ».

Acte I : Le père de Jean-Baptiste Poquelin (qui ne s’appelle pas encore Molière) cherche son fils. Il n’a que dédain pour la famille Béjart, des comédiens !, et spécialement pour Madeleine Béjart, qui risque de tourner la tête de son fils. En effet, Poquelin père est tapissier du roi, et veut transmettre sa charge à son fils, pour qu’il ait un métier sérieux.

Mais Molière ne l’entend pas de cette oreille, il aime Madeleine, et veut devenir comédien (Air : « Je m’appelle Jean-Baptiste »).

Madeleine demande à Jean-Baptiste de se confier garant pour l’ouverture d’un nouveau théâtre, « L’illustre théâtre », qui viendrait concurrencer ceux déjà en place. Hélas, l’entreprise fait faillite et Molière est conduit en prison (Air : « Molière en prison, t’aimer est une galère »). Le père de Molière accepte de payer une parte des dettes pour sortir Molière des geôles de Loulou XIV.

Madeleine est appelée en Guyenne par un acteur qui la veut dans sa troupe. Avant de partir, elle avoue à Molière qu’elle aime un homme marié, le père de sa petite Armande âgée de 3 ans, qu’elle devra abandonner en quittant Paris. Molière décide malgré tout de la suivre en province, et la troupe part en Guyenne, ce qui prend un certain temps (chœur : « la danse des bagages »). La troupe est adoubée par le duc d’Épernon, qui les engage.

Mais à Paris, la révolte gronde contre le cardinal de Mazarin et bientôt, c’est la Fronde. Mazarin lâche le duc d’Épernon, qui dissout alors sa troupe de théâtre.

Molière échange des courriers avec son père, mais les deux hommes, qui ne vivent pas dans le même monde, n’arrivent pas à se comprendre. Molière comprend qu’il a du mal à trouver sa place (Air : « Rêver j’en ai l’habitude »).

La troupe a besoin d’un nouveau directeur et Madeleine propose la place à Molière, qui commence par refuser, se trouvant trop jeune. Une jeune et belle acrobate arrive et dit qu’elle veut jouer. Pour lui plaire, Molière accepte alors de prendre la direction de la troupe. Il donne à la jeune femme son nom de scène, Marquise.

La troupe est embauchée par le prince de Conti, mais assez vite, les pièces qu’ils avaient l’habitude de jouer ne suffisent plus, et Molière, qui passait son temps à observer les caractères de ses contemporains, écrit sa première pièce, l’Étourdi, ou les contretemps.

Molière, qui ne réussit pas à se faire aimer par Madeleine, prend de plus en plus ses distances avec elle (Air : « le secret de Molière »).

Le prince de Conti, qui vivait dans le vice et la luxure, attrape une mauvaise maladie. Alors qu’il va être saigné par les médecins, Molière réagit, car il pense que les docteurs ont tué sa mère en voulant la soigner. L’évêque d’Alet se rend au chevet du prince et l’exhorte à prendre une vie plus pieuse. Molière l’accuse de tartufferie, mais il est traité d’apostat par l’évêque. Dès lors Conti se détourne de Molière et le chasse, lui et sa troupe.

Ils décident alors de retourner à Paris, où ils ont une recommandation pour Monsieur, le frère du roi (Chœur : « la danse des bagages, fin de tournée »).

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Ils jouent devant le roi et, réussissant à le faire rire, obtiennent le droit de jouer sous le nom de son frère et leur octroie un théâtre.

Madeleine est partie chercher sa fille. Armande a travaillé le théâtre en secret, mais les retrouvailles se passent mal, Armande reprochant à sa mère de l’avoir abandonnée (duo : « l’amour dont elle m’a privée ».)

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Alors que tout va pour le mieux pour les comédiens, Molière croise une jeune comédienne et en tombe immédiatement amoureux. Mais Madeleine lui révèle qu’il s’agit de sa fille Armande. Désespéré, Molière s’éloigne.

Acte II : Pour racheter sa vie dissolue, Conti a rejoint la Confrérie du Saint-Sacrement, une société qui lutte contre les mauvaises mœurs. Il veut faire tomber Molière.

Armande tourne toujours autour de Molière, qui lui résiste. Il continue à écrire des pièces en s’inspirant des travers de ses contemporains (Air : « la nouvelle vie à Paris ».)

Molière fait jouer une de ses nouvelles pièces, les Précieuses ridicules, qui rencontre le succès, et provoque la jalousie de ses adversaires. Dans l’ombre, le père de Molière assiste à ce succès, mais refuse toujours de le reconnaître et de parler avec son fils.

Molière travaille à l’École des femmes. Armande le surprend et cherche encore à le séduire. Molière finit par céder à cet amour. Il est conscient qu’on le blâmera, mais les deux amants sont prêts à tout pour être ensemble (Duo : « Armande et Molière, en aparté ».)

Molière et Armande, génés, annoncent leur projet de mariage. Madeleine les met en garde, ce mariage sera une arme de plus pour les adversaires de Molière. Molière et Armande se marient (chœur : « on se moque » ».)

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La naissance du petit Louis chez le couple Molière apporte un peu de calme au sein de la troupe. Mais dans l’ombre, un des adversaires de Molière ourdit un complot, il produit un faux certificat de naissance d’Armande, prouvant que Molière est son père. Molière se serait donc marié avec sa propre fille !

L’École des femmes est un succès, une nouvelle fois critiqué par les opposants de Molière. Devant Conti qui cherche à nuire au dramaturge, Louis XIV prend la défense de ce dernier, et devient le parrain du petit Louis.

Molière présente au roi sa nouvelle pièce, le Tartuffe, où il dénonce l’hypocrisie des ecclésiastiques. Conti fulmine. Armande tient un rôle important dans la distribution du Tartuffe, alors que Madeleine n’y a pas sa place. Marquise, qui est devenue son amie, crie à l’injustice et proteste. D’autre part, elle qui voulait être tragédienne n’a que des rôles de soubrettes à demi nues. Elle se révolte (Air : Moi je veux ».)

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Conti appelle un archevêque pour faire condamner le Tartuffe. Cette fois, Louis XIV ne soutient plus Molière et la pièce est interdite. Cette décision rend Molière amer, et il se retire peu à peu de la vie en communauté. Il n’est pas là au moment de la mort du petit Louis. Ses amis essaient de le consoler, mais rien n’y fait (Air : « ne dis rien ».)

Armande quitte Jean-Baptiste pour briller dans les salons.

Molière est obsédé par son Tartuffe, qu’il réécrit sans cesse. Il finit par avoir l’idée de ne plus faire du Tartuffe un ecclésiastique mais un simple laïc dévot. Monsieur accepte cette version et l’autorise à la jouer chez lui, devant le roi.

Marquise annonce qu’elle va quitter la troupe. Racine a écrit pour elle le rôle d’Andromaque, une tragédie. Elle est prête à affronter sa destinée. (Duo : « et si c’était nous deux ».)

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Tartuffe est à nouveau représenté, mais l’église persiste et la pièce est à nouveau condamnée. Molière est au bout du rouleau, mais Madeleine continue à le soutenir dans son malheur (air : « à quoi ça rime ».)

Alors que Molière est de plus en plus déprimé, le Tartuffe est enfin autorisé. Libéré, Molière enchaîne les pièces et les succès. Molière croit voir son père, alors qu’il s’élance vers lui, il apprend que son père et mort. Il ne se sera jamais réconcilié avec lui. Il retrouve alors Madeleine, et apprend qu’elle aussi est morte (Air : « Demande encore pardon ».)

Un an plus tard, Molière, très malade, joue le Malade imaginaire, et meurt sur scène, non sans s’être réconcilié au dernier moment avec Armande, qui lui dit qu’il laissera une trace immense dans l’histoire avec tous les personnages qu’il a inventés.

Final : « Rêver, j’en ai l’habitude ».

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(Source principale : le spectacle, actuellement en tournée en France et en Europe, et le programme associé.)