Mes opéras préférés, opéra russe

LE PRINCE IGOR, de BORODINE (1869 – 1890)

S’il fut créé en 1890 (la même année qu’Eugène Onéguine de TCHAÏKOVSKI), le Prince Igor a occupé son compositeur Alexandre BORODINE de 1869 à 1887, année de sa mort. (1869 est l’année du Boris Godounov de MOUSSORGSKI, autre pièce maîtresse de l’histoire de l’opéra russe). Le livret du Prince Igor a été écrit par Borodine d’après une ancienne épopée russe, le Dit de l’ost Igor (XVe siècle). Resté inachevé, le Prince Igor a été complété et orchestré par GLAZOUNOV et RIMSKI-KORSAKOV à partir du matériel musical laissé par Borodine. Il existe donc plusieurs versions de cet opéra, et le troisième acte, considéré comme n’étant pas de Borodine, est rarement joué. [J’ai comparé le déroulement de la version vue à l’opéra de Paris en 2019 et celle proposée par le MET, malgré quelques changements dans l’ordre des scènes, l’histoire reste (heureusement) la même.]

Le pitch : le prince (russe) Igor part faire la guerre en Polovtsie, confiant sa femme Iaroslavna à son beau-frère le prince Galitski. Les Russes sont battus et Igor est fait prisonnier. Un Polovtsien converti à la chrétienté lui propose de s’évader, mais c’est contraire à son sens de l’honneur et il refuse. Kontchak, le chef polovtsien, admire son courage et lui propose de devenir son ami. Iaroslavna se lamente dans sa ville dévastée par l’ennemi, quand deux cavaliers arrivent. C’est Igor et Ovlour qui viennent libérer la ville.

Ouverture.

Borodine le Prince Igor OuvertureCliquez sur l’orchestre

Première partie : Dans la ville de Poutivl, le prince Igor s’apprête à partir combattre les polovtsiens, des barbares de l’Asie centrale. Une éclipse de soleil survient, ce qui est un mauvais présage, mais Igor persiste dans son idée de partir bouter le polovtsien hors de Russie, malgré le pressentiment de sa femme Iaroslavna. Igor confie sa femme à son beau-frère, le prince Galitski. Deux soldats, Skoula et Iérochka désertent, préférant la vie de débauche qui règne à la cour de Galitski aux dangers de la guerre.

Deuxième partie : Après le départ d’Igor, Galitski manœuvre pour devenir prince à la place du prince. Il se sert de Skoula et Iérochka et la cour de Galitski est vite devenue un lieu de plaisirs, pour essayer de gagner le cœur de la population. Mais la soldatesque enlève les plus belles femmes. Des jeunes filles viennent supplier Galitski qu’on leur rende une de leurs amies enlevée, mais on se moque d’elles.

Iaroslavna se désespère de n’avoir pas de nouvelles de son Igor de mari quand les jeunes filles viennent se plaindre à elle.

Borodine le Prince Igor IaroslavnaCliquez sur Iaroslavna

Elles s’enfuient quand Galitski arrive, mais Iaroslavna ordonne à son frère de libérer les filles enlevées et le chasse.

Une mauvaise nouvelle arrive. L’armée russe a été battue et Igor et son fils Vladimir sont prisonniers du khan Kontchak. Le tocsin sonne, car l’ennemi approche.

Troisième partie : Dans le camp polovtsien, les amies de Kontchakovna, la fille de Kontchak font la fête. Kontchakovna attend Vladimir, car les deux jeunes gens s’aiment.

Borodine le Prince Igor VladimirCliquez sur Vladimir

Leur duo est interrompu par Igor qui se plaint de son sort. Ovlour, un Polovtsien converti à la religion catholique lui propose de s’évader, mais ceci est contraire au sens de l’honneur d’Igor, qui refuse. Kontchak, qui a entendu leur entretien admire la force de caractère d’Igor et lui propose son amitié, ce qu’Igor refuse également.

Borodine le Prince Igor Igor et KontchakCliquez sur Igor et Kontchak

Pour le distraire, Kontchak organise une fête (les fameuses « danses polovtsiennes » du Prince Igor.)

Borodine le Prince Igor danses polovtsiennesCliquez sur les polovtsiennes

Quatrième partie : À Poutivl, Iaroslava se lamente après la prise de la ville par les barbares, quand on voit un nuage de poussière dans le lointain. C’est Igor et Ovlour qui sont venus délivrer la ville.

Les deux traîtres Skoula et Iérochka, sentant le vent tourner, font sonner le tocsin pour prévenir la population, et être ainsi les premiers à annoncer le retour du prince. Igor et Iaroslavna sont réunis et tout le monde se réjouit.

(Source principale : la production de l’Opéra de Paris en 2019, et son livret)

21 réflexions au sujet de “LE PRINCE IGOR, de BORODINE (1869 – 1890)”

  1. Merci Jean-Louis d’éclairer ma lanterne de profane ! il est curieux de constater que certaines partitions nous sont familières quelque part. J’ai connu le concerto d’Aranjuez par le biais de Richard Anthony, Dvorak par Gainsbourg, Rachmaninof via Celine Dion, et tant d’autres, et voici les danses Polovtsiennes qui ont été « utilisées » par Gloria Lasso et Dalida ! les amateurs de variétés n’imaginent même pas le nombre de partitions classiques auxquelles ils ont ainsi accès ! ce serait intéressant d’en faire un listing 😀 Belle journée

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    1. Bonjour Hélène.
      J’avais commencé l’an dernier une série de billets sur le thème « ils ou elles ont chanté du classique » :
      https://toutloperaoupresque655890715.com/2020/06/29/ils-et-elles-ont-chante-du-classique-premiere-serie/
      Et puis, il y a le billet sur Serge Gainsbourg et ses emprunts :
      https://toutloperaoupresque655890715.com/2021/03/02/serge-gainsbourg-1928-1991/
      J’en ai d’autres en préparation.
      Très bonne journée à toi.

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      1. merci Jean-Louis, j’avoue ne pas avoir tout vu de tes publications, les échanges sur les blogs sont tellement foisonnants ! je vais de ce pas voir ces deux liens. Pluie dans le Sud-Est aujourd’hui. Bises

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  2. Bonjour Jean-Louis,

    Merci pour ce détail sur cet opéra. Je n’adhère pas trop à cette œuvre en fait. On ne peut pas tout aimer.

    Par contre j’ai hier un sublime Lac des Cygnes revisité par Prejlocaj sur Culture Box. Je ne sais pas si tu es sensible aux ballets, mais Sylvie et moi nous sommes régalés, même si Sylvie n’apprécie pas totalement la danseuse étoile…

    https://www.france.tv/spectacles-et-culture/theatre-et-danse/2519743-le-lac-des-cygnes-par-angelin-preljocaj-au-theatre-national-de-chaillot.html

    Belle journée,
    Régis

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    1. Heureusement, tout le monde n’aime pas les mêmes choses tout le temps.
      Pour ce qui est du ballet, quand je me sens d’humeur provocatrice (ce qui arrive parfois), je déclare que c’est un sous-produit de la musique et de l’opéra. 🤣
      Bon, honnêtement, j’ai vu le Lac des Cygnes et c’était grandiose, même chose pour le Sacre du Printemps chorégraphié par Béjart.
      Mais d’autres fois, je m’ennuie.
      Ainsi du spectacle qui avait couplé Iolanta, opéra de Tchaïkovski et Casse-Noisette, du même Tchaïkovski. Je me suis tellement ennuyé pendant le ballet que je suis parti au deuxième entracte, sans voir la fin de ce ballet.
      Bonne soirée, Régis.

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  3. Bravo pour ta réactivité.
    Ton billet confirme mon sentiment sur cet opéra, il est xxchouette.
    Un truc rigolo que j’ai remarqué.
    Au troisième acte, Igor refuse de s’évader et cela prouve son honneur.
    Au quatrième acte, il s’évade et cela prouve son courage.
    Comme quoi, quand on est béni des dieux, quoique l’on fasse, cela tourne bien.

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  4. L’opéra n’est pas ce que j’écoute le plus, à vrai dire j’écoute peu (mais un peu tout de même). Et je suis ravie de ce temps de vacances qui me permet de découvrir ce blog et les trésors qui recèle. Je connais peu, disais-je, mais je connais ‘Le Prince Igor’ de Borodine, et j’aime…
    J’ai toute une culture opéresque à faire, m’abonner serait une bonne idée…
    Merci pour tous ces partages.

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