Comme bien d’autres éléments de la nature, l’arbre est souvent représenté à l’opéra.
Le plus ancien de cess arbres est certainement l’Yggdrasil, le frêne antique pilier du monde dans les mythologies scandinaves qui ont inspiré Wagner pour sa tétralogie. D’une part Wotan, le dieu en chef, tire son pouvoir des runes sacrées gravées sur sa lance, elle-même prélevée sur l’Yggdrasil, d’autre part, dans La Walkyrie, il lègue une épée magique en la plantant dans l’arbre-maison de Hunding et Sieglinde.
Cent cinquante ans après Wagner, Camille Pépin revient sur la Source d’Yggdrasil.
Mais avant Wagner, et pendant environ deux siècles, les mythologies étaient les principales sources des livrets d’opéra. Ainsi de Lully qui met en musique dans Atys la déesse Cybèle transformant le héros en pin, pour pouvoir l’aimer toujours.
Ovide, l’auteur de la première anthologie des mythologies grecques et romaines, nous parle de Philémon et Baucis. Philémon et Baucis forment un couple de vieillards vivant de peu. Zeus et Hermès, déguisés en hommes, frappent à toutes les portes en demandant l’asile. C’est finalement chez Philémon et Baucis qu’ils trouvent le meilleur accueil, les deux vieillards se privant pour bien honorer leurs hôtes. Zeus leur donne le privilège d’être transformés en arbres enlacés après leur mort, afin que rien ne les sépare. Cette légende a connu bien des fortunes en musique, puisqu’elle a inspiré tant Haydn et Gluck que Gounod (Philémon et Baucis [1860]).

Un peu plus tard, Haendel fait chanter à Xerxès dans son opéra éponyme un très bel air célébrant un platane (Air : « ombra mai fu).
Au début du XIXe siècle, le Tilleul (Der Lindenbaum) est une des plus belles pièces de ce presqu’opéra qu’est le Voyage d’hiver de Schubert.
Parmi les romantiques, LE musicien romantique français, Berlioz, exprime sa plainte langoureuse à l’ombre d’un if dans « Au cimetière », des Nuits d’été.
Dans Otello, Verdi fait chanter à Desdémone « la romance du saule ».
On peut aussi citer à la fin de L’enfant et les sortilèges de Ravel la plainte des arbres qui ont été blessés par l’enfant dans la journée « Chœur : nos blessures ».
Et plus près de nous encore, dans le très beau Like flesh, de Sivan Eldar, l’héroïne finit par se transformer en arbre.
Enfin, je ne serais pas moi si je ne faisais un placement de produit en présentant mon « arbre phylogénétique de l’opéra« .
Et si vous voulez un dernier arbre, cliquez donc sur le bonus surprise mystère :









toujours fan de tes bonus 😉 bonne semaine Jean-Louis, j’avais parlé d’Ygdrasil dans un de mes nombreux poèmes mais je suis tellement désordonnée que je ne l’ai pas retrouvé 😀
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