En ce 1er mai, jour de la fête internationale du travail, j’ai choisi pour mon poème mensuel Temps perdu de Jacques Prévert, où on voit un ouvrier interpellé par le soleil s’arrêter à la porte de l’usine.
(Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)
Devant la porte de l’usine
le travailleur soudain s’arrête
le beau temps l’a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il cligne de l’œil
familièrement
Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c’est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron ?
Citations musicales :
Devant la porte de l’usine : Dans son ballet le Pas d’acier écrit en 1925 pour les ballets russes de Diaghilev, Prokofiev nous offre ce tableau « l’Usine ».
Le soleil tout rouge tout rond : Dans le tableau « les Incas du Pérou » des Indes galantes, Rameau nous offre ce « Brillant soleil ».
Camarade soleil : Dans son Hymne au soleil (An die Sonne), Schubert interpelle familièrement son camarade soleil.
C’est plutôt con de donner une journée pareille à un patron : Au début de L’Élixir d’amour de Donizetti, les ouvriers des champs se reposent pendant l’heure du midi et son soleil accablant. Nemorino, qui est secrètement amoureux de sa patronne en profite pour chanter l’air « Quanto e bella, quanto e cara ».
Et si vous aimez les bonus surprises, en voici un :





Merci monsieur de Tout l’opéra ou presque, ces extraits -bonus compris- sont un régal pour un premier jour de mai.
🙂
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Merci, et bon premier mai !
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Merci Jean-Louis, un bonus au top aussi ! belle journée. Grisaille et pluie dans le midi !
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Grisaille et pluviotte, c’est ce qu’on avait hier dans le grand Nord, mais aujourdhui, c’est ciel bleu et camarade soleil !
Bonne journée, Hélène.
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c’est de jolis marteaux, qu’ils ont, les ouvriers du camarade Prokofief !
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On était dans ce qu’on appelait le « réalisme soviétique », destiné à éduquer les masses populaires !
Bonne journée, Jérôme.
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je pense que le populo avait une plus grande pratique du marteau que les décorateurs-éducateurs 😉
mais bon, chipotons pas, de la masse au marteau (populaires, les deux), il n’y a qu’un pas 🙂
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Après un 1er mai au soleil, je me régale, sous la pluie du 2, du soleil des Incas. Une merveille. Et merci pour le bonus, on ne s’en lasse pas. 😊
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Ici aussi, les camarades Soleil et Pluviotte alternent. Un jour sec, un jour humide.
Bonne journée, Danielle.
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J’adore ce poème, en particulier les quatre derniers vers que j’essaie de ressortir le plus souvent possible au plus de gens possible.
Chouettes musiques dont le Schubert qui ressemble pas trop à du Schubert mais qui est super.
John Duff
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Merci John Duff.
J’ai choisi ce poème à cause du 1er mai, jour du travail où les travailleurs peuvent dire merde aux patrons.
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Quelle belle surprise de redécouvrir Prévert de cette façon. Il fallait imaginer, oser aussi… Merci de l’avoir fait, cela sauve d’un 1er mai passé à l’étroit, dans la grisaille et la conformité en marche. Bonne journée !
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Merci Bibliofeel.
Oui, je l’ai bien senti ce poème pour le 1er mai !
Bonne soirée.
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Bonjour camarade Jean-Louis, ce morceau de Prokofiev me fait un peu penser à Stravinsky… Toute une époque ! Schubert, c’est une autre philosophie 🙂
Bon mois de Mai !
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Ah oui, le camarade Prokofiev a eu quelques ennuis avec les censeurs russes qui lui imposaient un « art socialiste soviétique » prppre à éduquer les masses laborieuses.
Bonne journée, Marie-Anne.
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