Nous avions laissé notre ami l’Opéra de Paris vers la fin du Second Empire.
En effet, Napoléon III avait décidé de lancer une nouvelle salle d’opéra à Paris en lançant un concours d’architecture en 1860. C’est l’architecte Charles Garnier qui emporte ce concours, avec un bâtiment propre à célébrer les fastes de l’empire. Mais les travaux ont duré quinze ans, avec notamment une interruption pendant la guerre de 1870. Quand le palais Garnier est inauguré en 1875, Napoléon III n’est plus empereur des Français, et c’est le président de la République, Mac-Mahon, qui inaugure la nouvelle salle le 5 janvier 1875.
Le GOf n’a pas survécu à la guerre et à la Commune de Paris, et c’est avec des œuvres comme Henry VIII (1883) de Saint-Saëns ou le Cid de Massenet (1885) qu’on renouvelle le répertoire.
Pourtant, malgré le sentiment anti-allemand dû à la défaite de 1870, les opéras de Wagner entrent au répertoire avec succès. Sans doute l’ouverture du Festspielhaus de Bayreuth en 1876 et la création de la Tétralogie y sont-elles pour quelque chose. En 1891, l’Opéra monte donc Lohengrin. Le site de l’Opéra de Paris nous indique qu’entre 1908 et 1914, les productions wagnériennes représentent le quart des spectacles !
En 1914, l’Opéra a un nouveau directeur, Jacques Rouché, qui modernise les spectacles, en montant en 31 ans 170 œuvres nouvelles, dont plus de 120 créations. Pour la danse, il fait venir les Ballets russes et, après la mort de Diaghilev, engage Serge Lifar pour diriger le Ballet.
Pourtant, malgré les efforts de Rouché, l’Opéra est toujours déficitaire, et Rouché menace de démissionner. L’arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936, et la faillite de l’Opéra-Comique la même année, aboutit à la mise en place d’un établissement public, la Réunion des Théâtres lyriques nationaux (RTLN) en 1939. L’Opéra-Comique est officiellement rattaché à l’Opéra de Paris, qui dispose désormais de deux salles.
En 1936, on crée Œdipe, de Georges Enesco, qui est tout de suite reconnu comme une œuvre majeure du XXe siècle.
Retrouvez ici la suite des aventures formidables de l’Opéra de Paris.




Très intéressant. Je n’avait jamais fait le rapprochement entre la perception de Wagner en France et la défaite de 1870. Un grand monsieur, ce Jacques Rouché.
John Duff
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