Après avoir wagnerisé le poème La musique, de Baudelaire, puis debussysé, puis encore fauréïsé, et encore Beethovenisé ce même poème, je vous propose une cinquième version de ce poème traité à la sauce OuLiPo.
(Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)
Aujourd’hui donc, en voici une version Brittenisée.
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J’escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D’un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l’immense gouffre
Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Citations musicales :
Comme une mer : Peter Grimes, 4 interludes orchestraux.
Les poumons gonflés : Peter Grimes Now the great bear (Maintenant, la grande ourse).
La tempête : Peter Grimes la tempête
Me bercent : A Charm of lullabies (berceuses)



