Roland Barthes, né le 12 novembre 1915 à Cherbourg et mort le 26 mars 1980 à Paris, est un penseur français, spécialiste de la sémiologie linguistique.
Lui-même chanteur et pianiste amateur, il a, comme Jankélevitch, écrit et théorisé sur la musique, notamment celle de Schumann et Debussy.
Son premier livre, le Degré zéro de l’écriture (1953), s’impose vite dans le milieu critique littéraire et influencera les intellectuels de son époque. On y trouve par exemple, page 27 : « Par son origine biologique, le style se situe hors de l’art… On peut donc imaginer des auteurs qui préfèrent la sécurité de l’art à la solitude du style. Le type même de l’écrivain sans style, c’est Gide, tout comme Saint-Saëns a refait du Bach ou Poulenc du Schubert« .
Ou encore, page 59 (l’écriture et le silence) : « Cet art a la structure même du suicide, le silence y est un temps poétique homogène qui coince entre deux couches et fait éclater le mot non comme le lambeau d’un cryptogramme que comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté (à propos de Mallarmé meurtrier du langage). Ce langage mallarméen, c’est Orphée qui ne peut sauver ce qu’il aime qu’en y renonçant, et qui se retourne tout de même un peu… »
Dans son livre le plus connu, Mythologies (1957), Barthes se livre à une « critique idéologique portant sur le langage de masse, doublé d’un premier démontage sémiologique ».
Il y analyse un certain nombre d’objets ou de rituels porteurs de l’idéologie petite-bourgeoise. Il analyse le mythe de La Dame aux camélias, de Dumas fils, qui a été adapté à l’opéra par Verdi sous le titre La Traviata.
Dans l’article sur la poésie de Minou Drouet, il porte ce regard sur « l’enfant prodige », où il cite Mozart, Rimbaud ou le chef d’orchestre Robert Benzi (jeune chef qui a commencé à diriger à l’âge de 11 ans).
Dans l’art vocal bourgeois, il décrypte un enregistrement par le baryton Gérard Souzay de quelques mélodies de Gabriel Fauré, y trouvant « l’illustration d’une mythologie musicale où l’on retrouve les principaux signes de l’art bourgeois, art essentiellement signalétique, qui n’a de cesse d’imposer non l’émotion, mais les signes de l’émotion ». Barthes, qui par ailleurs souligne l’excellence du baryton, remarque que dans cet enregistrement, le texte littéraire est surarticulé, pour que l’auditeur en saisisse bien le sens premier, et que cette surarticulation se fait au détriment de la musicalité des mélodies de Fauré.
Il prend en contre exemple des professionnels qui ont su trouver « la lettre totale du texte musical », comme Panzéra pour le chant ou Lipatti pour le piano.
Dans S/Z (1970), une analyse de Sarazine, un texte de Balzac, le Z du titre est l’initiale de Zambinella, un castrat. On sait qu’au XVIIe siècle, à l’époque où les femmes n’avaient pas le droit de se produire sur scène, les rôles féminins étaient chantés soit par des hautes-contre, soit par des castrats. Et ces chanteurs étaient extraordinairement populaires en leur temps.
(Sources principales :
Le Degré zéro de l’écriture, éditions du Seuil, 1953, réédition dans la collection Points.
Mythologies, éditions du seuil, 1957, rééditions dans la collection Points.)









en lecture transversale j’avais lu Fabien au lieu de Rolland 😀 toujours relire !!! Bon week end Jean-Louis
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Fabien au lieu de Roland, ce doit être un tropisme marseillais. 😀
bon ouikènde, Hélène.
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merci Jean-Louis c’est très intéressant ! Même si je ne lirais pas, te lire est fort instructif 🙂
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Le degré zéro de l’écriture peut être intéressant pour quelqu’un qui s’intéresse à la littérature.
Mythologie est plus « sociologique ».
Bonne soirée, Julie.
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c’est fort instructif et très intéressant ! Merci Jean-Louis 🙂
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Merci Jean-Louis pour cette lecture « musicale » de Barthes !
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Merci Françoise, et bonne fin de ouikènde !
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