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« MES BOUQUINS REFERMÉS SUR LE NOM DE PAPHOS », de MALLARMÉ

Après Mignonne, allons voir si la rose, de Ronsard, le poème « mis en musique » de ce mois est Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos (1847) de Mallarmé.

(Rappel du principe de ces « mises en musique » : je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)

Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos,

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Il m’amuse d’élire avec le seul génie
Une ruine, par mille écumes bénie
Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

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Coure le froid avec ses silences de faulx,
Je n’y hululerai pas de vide nénie

Cliquez sur la déploraison funèbre

Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie
À tout site l’honneur du paysage faux.

Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale
Trouve dans leur docte manque une saveur égale :
Qu’un éclate de chair humain et parfumant !

Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne,
Je pense plus longtemps peut-être éperdument
À l’autre, au sein brûlé d’une antique amazone.

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Citations musicales :

Paphos : Rameau Pygmalion « Ouverture ». Paphos était un des deux enfants que Pygmalion avait eu avec sa sculpture, dont il était tombé amoureux.

L’hyacinte : Duparc, L’Invitation au voyage, mise en musique du poème de Baudelaire.

Vide nénie : Monteverdi Le couronnement de Poppée, « Non morir, Seneca » (la nénie est un chant funèbre de l’Antiquité)

Un éclate de chair humain : Aboulker Douce et Barbe-bleue. Qui d’autre que l’ogre Barbe-Bleue pour apprécier cette chair humaine et parfumée ?

Amazone : Rameau Hippolyte et Aricie, Duo Phèdre et Hippolyte « Ma fureur va tout entreprendre ». (Hippolyte était le fils de Théseé et d’une amazone).

Et si vous voulez lire ce poème sans être encombré par mes élucubrations musicales :

3 réflexions au sujet de “« MES BOUQUINS REFERMÉS SUR LE NOM DE PAPHOS », de MALLARMÉ”

  1. Toujours très obscur ce Mallarmuch, mais c’est aussi ce qui fait son charme.

    Quoique, en se laissant bercer par la beauté des vers, on en arrrive à s’imaginer des significations.

    John Duff

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  2. Ainsi, on apprend que Mallarmuche n’hululait pas, ou en tout cas pas de vide nénie, mais peut-être d’autres nénies plus pleines… 😀

    Merci Jean-Louis pour ces instants de musicalité et d’harmonie. Bonne soirée

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