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LA ESMERALDA, de Louise BERTIN (1836)

Parmi les dizaines d’opéras adaptés d’œuvres de Victor Hugo, il y en a un seul dont le livret a été écrit par VH lui-même. Il s’agit de La Esmeralda, écrit d’après Notre-Dame de Paris pour Louise Bertin. L’œuvre, créée le 14 novembre 1836 à Paris, est tombée assez vite, non pour des raisons musicales, mais pour des raisons politiques, Bertin étant la fille du directeur du Journal des Débats dont les positions politiques conservatrices étaient critiquées. La musique en a pourtant été jugée suffisamment bonne pour qu’on l’attribue à Berlioz.

On peut noter que ce livret a servi plus tard à Dargomijski.

Acte I : De nuit, à la Cour des Miracles. C’est le jour des fous. Le chœur des truands acclame Clopin, le roi de Thune. (chœur des truands « vive Clopin, roi de Thune »). Esmeralda, une orpheline qui vit parmi eux, chante son chant (Air : « Je suis orpheline »).

Frollo, déguisé sous une cape, se cache parmi eux. Il souffre car il est amoureux d’une bohémienne, Esmeralda, ce que son statut de prêtre de Notre-Dame de Paris ne permet pas. (Air : « Ô ciel, avoir donné ma pensée aux abîmes »).

Les truands élisent « pape des fous » Quasimodo, une créature difforme qui vit dans le clocher de la cathédrale. Quand celui-ci arrive vêtu d’habits pontificaux, Frollo se jette sur lui pour lui arracher ce costume sacrilège. Les truands grondent quand Clopin arrive, se mettant au service de Frollo pour le sauver. La foule partie, Frollo demande à Clopin et Quasimodo d’enlever Esmeralda.

Le capitaine Phœbus intervient, sauvant Esmeralda. Esmeralda le regarde avec admiration, mais quand Phœbus demande un baiser, elle le lui refuse. (Duo: « Un beau capitaine/Pour un capitaine »).

Air de Quasimodo « L’amour conseille »

Acte 2 : Quasimodo a été mis au pilori sur la place de grève. Les truands le vilipendent (Chœur des truands « Il enlevait une fille ») quand Esmeralda s’avance et , prise de pitié, lui donne à boire.

Chez madame Aloïse, qui s’apprête à célébrer le mariage de sa fille Fleur-de-Lys avec le capitaine Phœbus. Mais Fleur-de-Lys se doute bien que Phœebus aime ailleurs. (Duo Phoebus Fleur-de-Lys « Comme ma belle fiancée gronde aujourd’hui/Me trahir, moi, sa fiancée »). Fleur-de-Lys sortie, Phœbus chante son amour pour Esmeralda (Air : « Fille ravissante ! À toi mes amours ! »).

La fête bat son plein quand, par la fenêtre, de jeunes femmes voient Esmeralda danser sur la place. Elles reconnaissent la bohémienne que Phœbus a sauvée la veille. Phœbus lui fait signe de venir le rejoindre à la fête. Esmeralda arrive tout intimidée. (Ensemble Phoebus Esmeralda monsieur de Chevreuse « O la divine créature »).

Cliquez sur les actes 1 et 2

Acte 3 : Dans un cabaret. Phoebus et le chœur chantent une chanson à boire. Phœbus laisse entendre qu’il a rendez-vous avec une belle quand le couvre-feu sonne. Les buveurs sortent.

Phœbus + Chœur « Sois ma dame »

Frollo arrive et interroge Phœbus sur l’identité de celle qu’il aime. Quand Phœbus lui dit qu’il s’agit d’Esmeralda, Frollo lui prédit sa mort ! (Duo : « Il m’étonne, il me donne / Je l’étonne je lui donne »).

Esmeralda et Phœbus se sont donné rendez-vous (Duo : « Ô fille adorée »). Ils s’avouent leur amour mais dans l’ombre sont cachés Clopin et quelques sicaires payés par Frollo. Le prêtre poignarde Phœbus avant de prendre la fuite. (Trio : Phoebus Esmeralda Frollo « Fée ou femme sois ma dame »). Esmeralda tombe sur le corps sans vie de Phœbus et les sicaires se précipitent pour l’arrêter.

Acte 4 : En prison. Esmeralda ne comprend pas ce qui se passe, elle enfermée et Phœbus mort ! (Air : « Quoi, lui dans un sépulcre »).

Frollo entre et se dévoile. Il révèle son amour infâme pour Esmeralda (Duo Frollo Esmeralda : « Détresse extrême/Moment suprême »).

Sur le parvis de Notre-Dame. On entend les cloches. Quasimodo chante son bonheur simple de vivre dans les tours de Notre-Dame. (Air des cloches : « Mon Dieu, j’aime »).

Cliquez sur l’image

Frollo et Clopin entrent. Clopin annonce que Phœbus n’est pas mort. Frollo compte sur Clopin pour posséder Esmeralda. (Ensemble Frollo Esmeralda peuple: « C’est mon Phœbus qui m’appelle »).

Le cortège au supplice avance vers l’église. Frollo annonce à Esmeralda qu’il peut encore la sauver si elle se donne à lui, mais celle-ci refuse. Frollo prononce alors sa condamnation quand Quasimodo, qui assistait à la scène, se précipite sur Esmeralda et la conduit dans l’église, réclamant asile. La foule reprend le cri d’Asile ! (Chœur : « Asile, asile, asile »).

Frollo refuse. Esmeralda n’est pas chrétienne, elle ne peut pas bénéficier de la protection de l’église. Soudain, Phœbus intervient. Il s’est traîné jusqu’au parvis de Notre-Dame et accuse Frollo d’être son agresseur, innocentant Esmeralda. Mais Phœbus a présumé de ses forces, et il meurt. Esmeralda tombe sur son corps sans vie et le rejoint dans la mort.

Cliquez sur les actes III et IV

(Source principale : le livret.)

2 réflexions au sujet de “LA ESMERALDA, de Louise BERTIN (1836)”

    1. Malhereusement, c’est une œuvre peu jouée.
      Quand je l’ai vue à Tours récemment, la mise en scène était si mauvaise que si je n’avais pas vu Notre-Dame de Paris (la comédie musicaleà récemment, je n’aurais strictement rien compris au specatcle que l’on nous proposait. (Sans même parler des contresens que la metteuse en scène, qui se prétend féministe, ajoutait pour défendre sa cause, sans réaliser que le ridicule de ses propositions, loin de défendre cette cause, la desservait plus qu’autre chose).
      Bonne journée, John Duff.

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