Je vous l’annonçais dans mon billet sur Gabriel FAURÉ, son Requiem est une de mes œuvres préférées, et c’est probablement celle que j’ai le plus chantée en concert.
En opposition aux deux autres grands Requiems du XIXe siècle, ceux de BERLIOZ et de VERDI qui avaient perdu tout sens religieux, Fauré a voulu revenir a une forme plus retenue et plus intime. La structure de son Requiem est donc plus légère, et ne comporte que sept parties :
I – Introït et Kyrie
II – Offertoire (Offertorium)
III – Sanctus
IV – Pie Jesu
V – Agnus Dei et Lux Aeterna
VI – Libera me
VII – In Paradisum.
On n’y trouve donc pas ce morceau de bravoure obligé qu’est le Dies Irae (Jour de colère).
Cliquez sur le Dies Irae de Lully
La première ébauche date de 1877 avec le Libera me, une œuvre écrite pour baryton et orgue. En 1887, Fauré à l’idée d’écrire une messe des morts (un requiem, donc)
La première exécution date du début 1888 en l’église de La Madeleine, à Paris, sans l’Offertorium ni le Libera Me, et avec un effectif orchestral relativement réduit, pas de cordes sauf un violon solo. Les deux derniers morceaux sont achevés rapidement, et dès 1893, c’est avec cette structure qu’est donné le Requiem, toujours à La Madeleine. C’est la version de 1893, dite pour orchestre de chambre.
Ensuite, Fauré confia à son élève Roger DUCASSE le soin d’écrire une réduction pour piano (celle que les choristes ont le plus souvent en main quand ils le chantent), mais Ducasse ira plus loin en fournissant aussi une version pour orchestre complet. C’est cette version de 1900 – 1901 qui deviendra vite populaire et sera jouée un peu partout dans le monde.
Il faudra attendre environ un siècle pour que les musicologues retrouvent les versions originales à la BNF et établissent une version critique de la partition. J’ai eu la chance de la travailler sous la direction de Jean-Michel NECTOUX, un des musicologues qui a réalisé cette édition critique (et par ailleurs auteur d’un livre, Gabriel Fauré, les voix du clair-obscur, paru chez Flammarion en 1990 et tout à fait remarquable).
Et donc pour moi, le Requiem de Fauré, c’est :
La première œuvre que j’ai chantée, au cours d’un stage dirigé par Michel PIQUEMAL en 1986. Nous l’avions donné à l’époque notamment à Pamiers, ville natale de Fauré.
Je l’ai également travaillée plusieurs fois avec l’ensemble vocal Intermezzo, dirigé par Claire MARCHAND, et donnée à La Madeleine, mais aussi aux Invalides et dans différentes autres églises de Paris ou de la région parisienne.
C’est enfin, une œuvre travaillée avec Jean-Michel NECTOUX, et donnée dans sa version de chambre dans les salons de l’hôtel particulier du prince de Polignac, dans le XVIe arrondissement parisien.
Bref, que des souvenirs extraordinaires !
Mais assez parlé de moi, revenons à la musique.
I – « Introït » : Requiem aeternam…
II – « Offertorium »
III – « Sanctus »
IV – « Pie Jesu » (pour la soprano)
V – « Agnus Dei » & « Lux Aeterna »
VI – « Libera me » (pour le baryton et le chœur). Attention, écoutez bien de 1 mn 57 s à 2 mn 50 s, vous avez les seules 17 mesures « forte » de la partition.
Cliquez sur le baryton et la cheffe
VII – Le séraphique « In Paradisum » (pour les sopranos, ou de jeunes garçons) avec léger accompagnement du chœur.
Voilà, normalement après ce morceau, il n’y a plus de place que pour le silence, mais comme aujourd’hui, le printemps est revenu (il revient toujours le printemps), je vous propose un petit cadeau bonus.
Waououh, Le printemps de Lili Boulanger ! 🤩
Pas tout écouté, mais je l’emporte avec moi ce magnifique billet ( A y’est, enregistré) pour le savourer tout au long du week-end. MERCIIIII !
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Yep, un p’tit Lili Boulanger pour commencer la journée (et un grand Requiem de Fauré, aussi) 🙂🌞🎼
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C’est bon Fauré ! Merci pour ces musiques, Jean-Louis.
Belle journée et beau Printemps. Dans la limite de 10 kilomètres, bien entendu.
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Comme je suis le plus souvent à pied, il y a peu de chance que je dépasse la limite des 10 km.
Belle journée de printemps à toi aussi, Régis.
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Ton cadeau bonus est une merveille. Lili Boulanger est sous-cotée. J’ai un profond respect pour son œuvre, hélas trop courte et pour celle de sa sœur Nadia.
J’ai fait quelques années au département Jazz du Conservatoire du 9ème arrondissement, qui s’appelle « Conservatoire Nadia et Lili Boulanger ».
Je me suis régalé avec ton article. Merci
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🙂🎼🌞
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Merci de m’avoir rajouté un petit Dies Irae mais j’apprécie aussi les autres,
Tous tes extraits sont complètement planants.
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Allez, promis, un jour je ferai le Requiem de Berlioz 🙂 !
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Merci pour tout. Me voilà comblée. ❤️
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Tout le plaisir est pour moi.
Parler d’un sujet qui me plaît, et réécouter tous ces extraits pour en faire une sélection intéressante ! 🙂
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C’est magnifique ! Après avoir lu et écouté ce billet j’ai bien envie de m’acheter les disques de Lily Boulanger et le Requiem de Faure ! Je crois que je vais faire ça très vite !
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Merci Marie-Anne.
Comme tu as pu le constater, j’ai essayé de mettre dans ce billet différentes versions du Requiem de Fauré.
Parmi toutes ces versions, il y en a une que je préfère, c’est celle de Philippe Herreweghe (le « Sanctus » et le « In Paradisum » de mon billet), qui correspond à la version « originale ».
Bonne journée à toi.
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Merci de nous avoir permis d’écouter différentes versions ! Bon week-end Jean-Louis !
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