Le dessinateur de bande dessinée Georges RÉMI (1907-1983), qui signait ses œuvres Hergé, était plus intéressé par le dessin et la peinture que par la musique. Pourtant son grand œuvre Les aventures de Tintin et Milou ne manque pas d’allusions à l’univers de l’opéra.
Hergé est né à Etterbeek (Belgique) le 22 mai 1907.
Il commence très jeune à dessiner ans une revue scoute, signant ses dessins Hergé (les initiales de Georges Rémi). En 1928, le directeur du journal le Vingtième Siècle lui confie le supplément jeunesse, qui s’appellera le Petit Vingtième. Et c’est ainsi qu’en janvier 1929 démarrent les aventures de Tintin, reporter au Petit Vingtième, avec Tintin au Pays de soviets, très largement inspiré du livre antibolchévique Moscou sans voile, de Joseph Douillet.
En 1934, il rencontre un jeune Chinois, étudiant aux Beaux-Arts de Bruxelles, Tchang. Cette rencontre le pousse à se documenter sérieusement sur les pays où il envoie son héros, pour l’album Tintin et le Lotus bleu.
En 1940, le Petit Vingtième est obligé de s’arrêter, mais Hergé continue les aventures de Tintin dans le Soir, journal contrôlé par l’occupant allemand. Ceci vaudra quelques soucis à Hergé à la Libération.
En 1946, c’est le lancement du Journal de Tintin, dont Hergé est le directeur artistique. Entre temps, il avait commencé la mise en couleurs de ses albums d’avant-guerre, parus en noir et blanc, s’attachant pour cela les services d’Edgar P. Jacobs.
En 1950, il fonde les studios Hergé, avec comme principaux collaborateurs, outre Jacobs, Bob de Moor, Jacques Martin (Alix) et Roger Leloup (Yoko Tsuno).
Hergé meurt le 3 mars 1983 à Woluwe-Saint-Lambert, près de Bruxelles, à l’âge de 75 ans.
En ce qui concerne la présence de la musique (classique) dans son œuvre, la première allusion date de 1934, avec les Cigares du Pharaon, où un personnage chante « Sur la mer calmée », soit la traduction française de l’air « Un bel di vedremo » de Madame Butterfly de Puccini.

En 1937, à la première planche de l’album de Tintin l’Oreille cassée, on voit un gardien de musée passer le balai avant l’ouverture au public en chantant l’air du Toréador de Carmen.
En 1940, dans Le Crabe aux pinces d’or, Tintin et le capitaine Haddock sont dans une cave, et respirent les vapeurs d’alcool de bouteilles de vin cassées. Enivrés par ces vapeurs, ils se mettent à chanter, et Tintin chante l’air de Jenny de La Dame blanche de BOÏELDIEU, « Prenez garde, la Dame blanche vous regarde ».

Tout le monde connaît la Castafiore et son grand air des bijoux, même si la plupart des lecteurs de Tintin n’ont jamais entendu le Faust de GOUNOD.
Elle apparaît pour la première fois dans l’album Le sceptre d’Ottokar (1939) et revient dès lors de manière récurrente, par exemple dans Les 7 boules de cristal (1948) avec la fameuse scène du Music-Hall où Milou se met à hurler à la mort en l’entendant chanter. 
Un des modèles pour le personnage de la Castafiore était Maria CALLAS, et le clin d’œil est appuyé dans l’album Coke en stock (1958) où on retrouve la Castafiore sur le yacht d’un millionnaire grec, telle la Callas sur le yacht d’ONASSIS.
C’est dans l’album les Bijoux de la Castafiore qu’elle prend le plus de place, puisqu’on la voit s’installer au château de Moulinsart, avec son pianiste Igor (comme STRAVINSKY) Wagner (comme Richard). Et c’est en écoutant le pianiste faire ses gammes que Tintin a la révélation sur la disparition des fameux bijoux de la Castafiore. C’est une pie voleuse (una gazza ladra comme dirait ROSSINI) qui a emporté les bijoux, ce qui du coup innocente les bohémiens qui campent sur le terrain du château. et parmi les nombreuses déformations du nom de Haddock que la Castafiore commet, elle arrive même à l’affubler du nom de Bartok.
Dans l’album Le trésor de Rackam le rouge (1944), on peut voir une affiche annonçant le chanteur Tino Rossi dans le rôle de Boris Godounov.
Enfin, dernier coup d’œil d’Hergé au monde de l’opéra, il représente son collègue et ami Edgar P. JACOBS dans l’album l’Affaire Tournesol (1956). En effet, le créateur de BLAKE et Mortimer était chanteur lyrique avant que de se mettre à la BD, et on voit dans cet album une affiche pour le chanteur E.P. JACOBINI. On le voit également en coulisse déguisé en Méphistophélès, un des rôles que chantait Jacobs.
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J’adore décidément. Mais je suis malheureusement obligée de lâcher ton blog, le devoir m’appelle. A plus ! Et merci. Pour tous ces beaux partages.
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Surtout reviens quand tu veux… (mais je crois que tu le sais, SOlène.)
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Euh, non tu fais bien de me le dire. Je n’ose pas déranger.
😉
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Effectivement deux articles intéressants (celui-ci et l’autre sur Jacobs) mais j’en ai vu d’autres à consulter. Bravo en tous cas pour la teneur du blog…
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Merci yourneighbourhoodjr !
J’ai aussi des articles, sur le sujet connexe à la bande dessinée qu’est le dessin animé, des articles sur Walt DISNEY, Tex AVERY ou le studio GHIBLI.
Pour les trouver, il suffit de sélectionner la rubrique « Animation 1 » pour avoir tous les billets qui parlent, de près ou de loin, de l’animation.
Bonne journée !
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moins fan de Tintin, un peu trop boy-scout pour moi (ce que ressentait déjà le petit que j’étais … il y a longtemps)… mais Hergé, quand même, avec son rêve d’ascendance princière (qui n’a pas rêvé d’être un prince perdu par ses parents ?)
et puis (ce que j’ai découvert bien plus tard) : le travail d’équipe pour produire les bandes dessinées, l’un faisant le découpage, l’autre les décor, le maître fignolant les héros…. : pas encore de l’industrie, mais déjà de la production en série)
Vivement que tu t’attaques (façon de parler) à Lucky-Luke 🙂
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Oui, enfin Lucky Luke, c’est pas pour tout de suite, hein !
Pas avant 2023 (bah oui, il faut le temps de tout relire…)
Bonne soirée, Jérôme.
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