Sous-produit de la Révolution française, Napoléon a inspiré quelques compositeurs d’opéras, et plus généralement quelques compositeurs du XIXe siècle.
En 1800, Bonaparte commande à Méhul un Chant du 14 juillet 1800, après le succès du Chant du départ. Méhul a écrit une trentaine d’opéras, dont l’Irato (1801), une réponse au premier consul qui prétendait que l’opéra bouffe était réservé à l’Italie. Méhul écrira donc un faux opéra italien, et ne dévoilera qu’il en était l’auteur qu’après que celui-ci eut remporté le succès.
Pour le couronnement de l’empereur en 1804, c’est Lesueur qui écrira une messe solennelle.
L’action de La Fille du régiment de Donizetti (1840) se passe dans le Tyrol occupé par les armées napoléoniennes en 1805.
Un autre opéra très célèbre, Tosca de Puccini, se passe à Rome pendant la République romaine instaurée par Napoléon, à l’époque de la bataille de Marengo.
Le plus napoléonien des opéras est probablement La Guerre et la Paix (1941-1943) de Prokofiev, écrit d’après le roman de Tolstoï. Cette œuvre gigantesque est rarement représentée sur scène à cause de l’effectif pléthorique requis pour le monter (une trentaine de solistes !).
Une parodie de ce roman a été réalisée par Woody Allen dans son Guerre et Amour. Et quand on regarde bien, on peut y voir Napoléon et son double se battre à l’arrière du cadre.
Dans la famille Napoléon, je demande le fils. Une adaptation musicale de l’Aiglon de Rostand a été réalisée par Honegger. (L’aiglon était le surnom donné au fils de Napoléon, en référence aux aigles impériales du père.)
En dehors du chant de l’opéra (oups, pardon du champ de l’opéra), Napoléon et son épopée ont inspiré bien des compositeurs du XXe siècle.
Parmi eux Beethoven, qui admirait le révolutionnaire, avait initialement dédié sa Symphonie n° 3 à Bonaparte, avant de retirer cette dédicace quand Napoléon s’est fait couronner empereur. Il a alors baptisé cette symphonie Héroïque.
Il a plus tard composé la Bataille de Vittoria (1813), célébrant la victoire du duc de Wellington sur les armées françaises à Vittoria.
Robert Schumann a mis en musique le poème d’Heinrich Heine les deux Grenadiers, qui raconte la retraite peu glorieuse de deux grognards. Cette pièce se termine par une citation ironique de la Marseillaise.
Berlioz a écrit une cantate, le 5 mai, sur la mort de l’empereur, survenue le 5 mai 1821. Elle est rarement jouée.
Tchaïkovski, lui, a mis en musique la déroute napoléonienne de la campagne de Russie dans sa tonitruante Ouverture 1812.










