Ce(s) mois-ci, c’est Carnets Paresseux qui nous suggère l’Agenda Ironique de l’été 2025.
Le thème principal en est… Rien !
Voici donc ce qu’il nous demande, Carnets Paresseux :
Récapitulons : rien, le sujet ; les mots imposés haricot, asymptote, ragondin et billevesée ; des mots à éviter : activité, programme, obligation, aristotélicien, gouvernement. Et la forme que vous voulez.
Et puis du mystère, du calendrier, du suspense, des jours et des dates de juillet et d’août ; enfin, évidemment, de l’ironie. Autant que possible, aucun jeu de mots : de la tenue, du style, et pourquoi pas, une morale.
Mais tout ceci est tellement mieux esspliqué chez lui.
On définit généralement un expert comme étant quelqu’un qui connaît un maximum de choses sur un sujet très restreint. Si on pousse ce raisonnement asymptotiquement, on infère que le climax de l’expertise est donc de connaître Tout sur rien !
Mine de rien, la référence musicale évidente sur le rien en musique doit être le fameux Air de rien de John Cage, plus connu sous son titre 4 mn 33 s.
Jean Tardieu nous propose, dans la Môme néant, un bel exemple de rien en poésie :
Quoi qu’a dit ? A dit rin.
Quoi qu’a fait ? A fait rin.
À quoi qu’ a pense ? A pense a rin.
Pourquoi qu’a dit rien ? pourquoi qu’a fait rin ? Pourquoi qu’a pense a rin ?
A’ xiste pas.
Le plus beau discours que je connaisse sur le rien est dû à Raymond Devos, avec son sketch Parler pour ne rien dire.
Mais trève de billevesées, revenons à un univers qui m’est cher, celui de l’opéra (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’univers de l’opéra m’est cher). Comme le rappelle Vladimir Jankelevitch dans ses ouvrages de musicologie, c’est avec la mort de Mélisande qu’on s’approche le plus près du mystère du passage de la vie à la mort : « Elle est partie sans rien dire, je n’ai rien entendu ».
Les historiens de la musique nous le disent, Hector Berlioz jouait du flageolet dans sa jeunesse. Il ne s’agit évidemment pas du haricot, mais bel et bien d’une petite flûte. Mais ce vaurien n’a pas suvi les conseils de son père, qui voulait faire de lui un médecin. Passant plus de temps dans les théâtres que dans les amphihéâtres, il finira compositeur. Dans sa Symphonie fantastique (1830), il mettra en scène de façon spectaculaire l’ancien thème grégorien du Dies Irae.
Un rien plus tard, en 1836, Meyerbeer s’est servi d’un hymne non pas grégorien, mais luthérien, pour l’ouverture de son Grand opéra à la française, les Huguenots.
Et si, arrivé là, vous en voulez encore, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.






indicible Devos !
J’ai toujours un faible pour tes bonus 😀 belle semaine à toi
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Trois fois rien, c’est déjà quelque chose ! 😀
Bonne journée, Hélène.
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Le sketch de Devos m’enchante ! Et le ragondin Tintin m’a bien sidérée 🙂
Bonne soirée Jean-Louis !
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Devos, je l’ai vu sur scène (il y a longtemps). Il était extraordinaire !
Bonne soirée, Marie-Anne.
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excellente petite liste de riens verbaux et musicaux!
et le bonus est tout à fait indispensable 🙂
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Comme le faisait remarquer Raymond Devos, trois fois rien, ça fait déjà quelque chose.
Bonne soirée, Adrienne.
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Une jolie collection de riens.
Je n’aurais pas pensé à historien ou autres si tu ne les avait mis en évidence dans ta participation aux airs aériens.
J.L., terrien opérien bien inspiré.
😀
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Pour la deuxième partie de cet A.I., au mois d’août, j’ai prévu Le rien que la toute la, de François Le Lionnais.
Un sonnet régulier écrit sans aucun verbe, substantif ou adjectif !
Mais chut, il ne faut pas le dire !
Bonne soirée, Jobougon.
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Pas mal cet AI. Deux tiers de musique, un tiers de culture, un bon tiers d’ironie, un petit quart de Coca-cola, un zeste de citron. Et tout cela pour rien…
Vu les proportions, il faut cependant prendre un grand verre.
John Duff
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Mine de rien, tu connais la musique !Et mon morceau préféré c’est : Tintin le ragondin…
Mélisa
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Comme toujours, de belles références, Devos évidemment, mais le clin d’oeil à John Cage m’a beaucoup fait rire, mon père étant un fan inconditionnel, et nous enfants, n’ayant jamais rien compris à ce morceau… Merci pour les souvenirs !
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rien que pour la découverte sublime de Tintin le ragondin, je vote pour toutlopera, car l’expéRIENce en musique c’est qqch qui m’en bouche un coin.
Bravo !!
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