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SALOME, de STRAUSS (1905)

Personnage cité dans les Évangiles, mais pas nommé, Salomé devient à la fin du XIXe siècle l’archétype de la femme enfant fatale, avec Mallarmé, Baudelaire, Flaubert, et les tableaux de Gustave Moreau qui lui donneront un visage. C’est enfin Oscar Wilde qui fixe sa légende en 1891, dans une pièce écrite en français. Une représentation de cette pièce à Berlin donnera à Strauss l’idée de mettre cette histoire en musique et de composer son opéra vénéneux.

Salomé a été créé à Dresde avec succès fin 1905, avant de connaître l’hostilité des publics de Berlin, Londres et New York, la pièce étant jugée sulfureuse et immorale.

Notons que Salomé avait déjà inspiré un opéra à Massenet (Hérodiade, 1881)

Le pitch : Salomé, fille d’Hérode et Hérodias, est amoureuse du prophète Jochanaan qui le premier a éveillé sa sensualité. Ne parvenant pas à se faire aimer de lui, elle réclame sa tête, transformant sa pulsion sexuelle inassouvie en pulsion de mort.

Scène I : Dans le désert, alors que le tétrarque Hérode offre un festin, les gardes parlent de la beauté de la princesse Salomé, la belle-fille d’Hérode. Leur capitaine, Narraboth, n’a d’yeux que pour Salomé. Le page d’Hérodiade, comparant la beauté de la lune à celle de Salomé, pressent quelque malheur.

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Naraboth ne l’écoute pas et n’entend pas plus les prophéties de Jochanaan, un prophète enfermé dans une citerne qui annonce l’arrivée du Messie.

Cliquez sur Naraboth

Scène II : Salomé apparaît, fuyant le regard lubrique de son beau-père. Elle compare la beauté de la lune à celle d’une vierge chaste et pâle. La voix de Jochanaan se fait entendre, jetant l’anathème sur sa mère, Hérodiade. En entendant cette voix, Salomé est saisie d’une violente pulsion de voir le prophète, malgré l’interdiction du Tétrarque. Consciente de l’effet qu’elle produit sur Narraboth, elle s’arrange pour qu’il lui ouvre la citerne où Jochanaan et le fasse sortir.

Cliquez sur Salomé et Jochanaan

Scène III : Sortant de la citerne, Jochanaan défie Hérode, et insulte Hérodias. Fascinée, Salomé exprime le désir de toucher le corps et les cheveux du prophète, de baiser sa bouche, mais le prophète la repousse. Désespéré de ne pas exister pour la princesse, Narraboth se tue. Jochanaan lui dit de chercher le seul homme qui peut la sauver et pardonner ses péchés, mais Salomé ne l’écoute pas. Il maudit Salomé avant de retourner en prison dans sa citerne.

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Scène IV : Hérode et Hérodiade arrivent, cherchant Salomé. Hérodiade reproche à Hérode sa manière de regarder Salomé. Il répond en regardant la lune, la comparant à une femme hystérique. Il découvre le cadavre de Naraboth et un soldat lui apprend qu’il s’est tué. Il invite Salomé à boire et manger avec lui. La foule des juifs et des Nazaréens commence une dispute sur la venue du sauveur, sur fond d’imprécations du prophète. Le prophète reprend ses imprécations. Hérodiade demande qu’on le fasse taire, puis qu’on le remette aux juifs, qui se lancent alors une dispute théologique. Hérode demande à Salomé de danser pour lui. Elle refuse, mais il lui promet de lui donner ce qu’elle demandera si elle s’exécute. Salomé commence une danse provocante, où elle se défait un à un de ses voiles (Célébrissime danse des sept voiles).

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À la fin, Hérode lui demande ce qu’elle veut. Comme prix de sa danse, elle réclame qu’on lui apporte la tête de Jochanaan sur un plateau d’argent. Hérodiade est enchantée, mais Hérode refuse, lui propose des bijoux, tout ce qu’il a de précieux. Salomé insiste et Hérode finit par céder. On apporte la tête du prophète à Salomé, qui l’embrasse sur la bouche, en lui faisant une déclaration d’amour. Horrifié, Hérode ordonne que l’on tue Salomé.

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2 réflexions au sujet de “SALOME, de STRAUSS (1905)”

    1. Malheureusement, Salomé la femme-enfant / femme fatale fait fantasmer beaucoup de metteurs en scène, qui se croient autorisés à libérer leurs fantasmes.
      C’est ainsi qu’on a pu voir à l’Opéra de Paris récemment une Salomé parfaitement ignoble, toute de sexe et de sang. Malheureux metteurs en scène, et malheureux spectateurs…

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