Compositeurs

Dimitri CHOSTAKOVITCH (1906-1975)

Dimitri Chostakovitch naît à Saint-Pétersbourg le 25 septembre 1906. C’est sa mère, pianiste, qui lui donne ses premières leçons de piano alors qu’il a 9 ans.

En 1919, Dimitri entre au conservatoire de Petrograd où il étudie le piano et la composition. Le directeur du conservatoire, Alexandre Glazounov, reconnaît vite ses talents musicaux.

Chostakovitch démarre une carrière de pianiste concertiste et écrit ses premières pièces, dont un Scherzo pour orchestre (opus 1).

Son père meurt en 1922 et l’année suivante, Chostakovitch quitte le conservatoire. Pour gagner sa vie, il devient pianiste dans un cinéma où il accompagne la projection des films muets. Il tient cet emploi pendant deux ans avant de retourner au conservatoire, où il choisit la composition. Sa Symphonie n° 1 date de cette époque.

Entre 1927 et 1928, Chostakovitch compose le Nez, d’après une nouvelle de Gogol extraite des Nouvelles de Petersbourg. Le jeune Chostakovitch avait eu connaissance des avancées musicales effectuées par Stravinsky ou Berg (Wozzeck date de 1922). Le Nez a été créé partiellement en 1929 à Leningrad mais, dans la Russie soviétique de l’époque, ses hardiesses ont été critiquées. Il quitte l’affiche en 1930 et il faudra attendre 1974 pour que le Nez soit à nouveau joué en Russie.

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En 1929, il reçoit une commande d’état pour sa Symphonie n°2, à l’occasion du dixième anniversaire de la révolution d’Octobre. Il écrit aussi un ballet, l’Âge d’or, qui quitte l’affiche assez rapidement. Chostakovitch est sévèrement critiqué et ses œuvres sont de moins en moins jouées.

En 1932, Chostakovitch se marie avec Nina Varzar.

En 1933, il écrit son concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes n° 1.

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En 1934, il compose une suite pour orchestre de jazz, dont vous connaissez probablement le thème.

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L’influence de Staline qui voulait régenter le monde de l’art lui pose de gros problèmes. En 1934, Chostakovitch écrit l’opéra Lady Macbeth de Mzensk. Écrit d’après un roman de Leskov datant de 1865, il se passe dans une ville de province russe où l’héroïne, Katerina, s’ennuie. (Le roman Madame Bovary de Flaubert est paru en 1857.) L’œuvre a été jouée avec succès pendant deux ans, avant que Staline ne l’entende début 1936, qualifie cette musique de « chaos musical » et ne l’interdise. Il faudra attendre 1962 pour que cette interdiction soit levée.

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Après deux autres symphonies, Chostakovitch prend un poste de professeur au conservatoire de Léningrad. On joue ses symphonies 5 et 6, avec succès, et son Quintette pour piano lui vaut en 1941 le prix Staline récompensant les œuvres musicales marquantes de l’année.

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En 1941, Chostakovitch participe à la défense de Léningrad. Il rend hommage à cette bataille dans sa Symphone n°7, Leningrad. Il est alors considéré comme un héros.

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Cette idylle avec le public, et avec les autorités, s’interrompt après la guerre et Chostakovitch figure sur une liste des compositeurs « formalistes », à côté de Prokofiev ou Khatchaturian. Il est renvoyé du conservatoire et ses œuvres ne sont plus jouées. Il doit alors faire amende honorable et ne compose plus que des œuvres de propagande.

Heureusement pour Chostakovitch, Staline meurt en 1953, et un vent relatif de liberté souffle sur les milieux artistiques. Chostakovitch crée sa Symphonie n° 10, qui connaît un grand succès. Le pouvoir l’oblige toutefois à accepter le poste de secrétaire de l’Union des compositeurs soviétiques, et certaines de ses déclarations convenues de secrétaire l’éloignent de certains de ses amis.

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Dimitri Chostakovitch meurt le 9 août 1975 à Moscou, à l’âge de 68 ans.

(Source principale : le site de la Philharmonie de Paris).

12 réflexions au sujet de “Dimitri CHOSTAKOVITCH (1906-1975)”

  1. Pardon Jean-Louis, mais un truc bizarre m’a vrillé le cerveau. Tu nous dis que Staline meurt en 1953 (très bonne année au demeurant puisque celle de ma naissance) et que le compositeur crée sa symphonie n°10. Puis il meurt en 1945.
    Ne serait-il pas mort en 1975, plutôt ?
    J’espère que tu me pardonneras cette incursion.
    Belle fin de journée.
    Quel pays de dingues cette Russie !!

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  2. Bonjour Jean-Louis, les artistes qui ont eu à subir le régime soviétique ont vraiment beaucoup souffert… quel dommage qu’il n’ait pas vécu assez longtemps pour voir la chute du rideau de fer. J’aime énormément sa musique de chambre mais moins celle pour orchestre. Bonne journée 🙂

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  3. J’aime bien Chostakovitch et tous les extraits que tu as mis. je voudrais en citer cependant un autre que j’adore et que j’ai écouté un nombre incalculable de fois, le Concerto No. 1 in C mineur pour piano et trompette. J’ai même vu une version ou la pianiste faisait la célèbre note de la 20e minute avec le popotin (une soirée de gala assez arrosée je crois).

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