Ce mois-ci, l’Agenda Ironique s’est installé chez Sabrina, et kwak elle nous demande Sabrina ? Voici ses consignes :
Je vous propose de mettre à l’honneur des gens ordinaires, (Normal people), leurs tracas, leurs tralalas, leurs tragédies comme il vous chante, un matin de changement ! Comédie musicale, extrait théâtral, composition florale… Vous choisissez la catégorie de votre épreuve !
Mais il faudra dans tous les cas, créer au moins une locution introuvable (à la manière de l’OULIPO) à partir d’expression et locutions déjà connues (ex : avoir la tête dans le guidon + la balle est dans ton camp = avoir la tête dans ton camp… ou la balle est dans le guidon…).
Le parcours initiatique de nos êtres ordinaires se retrouvera semé de quelques obstacles à placer : porte-fenêtre / whisky / discorde / toupet / perce-neige / bouilleur de cru (vraiment dans mon dico)…
Et pour les plus courageux.ses, en option, il pourra être ajouté en début ou bout de course, cette phrase, toujours tirée de mon dictionnaire d’idiomes : « J’en suis reconnaissant.e car je sais maintenant où regarder pour répondre à l’inévitable question […] ça va encore durer longtemps ? »
Mais c’est tellement mieux esspliqué ici : Entre les lignes.
« Ouh la la ! » me suis-je exclamé en découvrant le sujet du mois, ça va encore être le roi et la canebière, ce mois-ci. Pour un gars bien ordinaire comme moi, c’est toujours un tracas de trouver un sujet permettant de respecter les consignes de l’A.I., tout en y apportant la contrainte supplémentaire qui est d’y rajouter des tralalas folâtres et musicaux.
Raconter la vie de gens ordinaires, et non plus celle de figures issues de la mythologie ou des têtes couronnées, c’était le credo des véristes. Le vérisme est un mouvement musical italien qui a duré environ 20 ans, et héritier du naturalisme à la Zola. Mais du naturalisme au vérisme, y a quoi, tu crois ? Juste assez, ou presque ! Une illustration de ce mouvement naturaliste sera Louise, de Gustave Charpentier.
Pour les véristes, dont le représentant le plus célèbre est Puccini, la situation se gâte vite. Autant si la Bohème de ce dernier représente bien le petit peuple de Paris, en quoi la vie d’une cantatrice ou d’une princesse chinoise est-elle figurative de la vraie vie des vraies gens ? Dans la Bohème, on peut entendre la pauvre Mimi essayer de vendre de petits bouquets de perce-neige pour pouvoir se payer les médicaments qui la sauveraient d’une mort tragique.
Un exemple d’être (humain) ordinaire à l’opéra est le malheureux Wozzeck. Dans l’opéra de Berg, il est soldat et sa femme le trompe avec le tambour-major alors que le sergent-major se livre à des expériences scientifiques sur lui. À la fin, Wozzeck a le toupet de tuer sa femme, avant que d’aller se noyer.
Berg encore avec sa Lulu, sirotant un whisky maturé par un des meilleurs bouilleurs de cru (vous avez de la chance, j’ai résisté à la tentation d’utiliser une des nombreuses contrepèteries possibles avec ce mot) dans ses années fastes, appuyée à la porte-fenêtre de son riche appartement de Vierzon.
Voilà, ce sera tout pour cette fois, mais en tout cas, je suis reconnaissant à Sabrina, car je sais maintenant où regarder pour répondre à l’inévitable question […] ça va encore durer longtemps ?
Excellent tour de passe-passe, comme toujours, pour croiser toutes les consignes et y ajouter de la musique ! De belles découvertes ainsi que des clins d’œil malicieux avec les contrepèteries non exploitées mais de suite imaginées ;). Merci pour ta participation, belle journée,
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Point de folâtrerie dans ce billet musical, si ce n’est une évocation de situations, pas anodines, en chansons, qui, j’ose espérer, adoucissent les moeurs et coutumes.
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Ravie de te retrouver Jean-Louis. Consignes bien respectées même si tu as résisté à l’appel de la contrepèterie ( c’est un artifice de langage qui me titille) j’ai cru reconnaître des bouts de consignes d’AI plus anciens:)
Tu t’en tires admirablement bien à chaque fois avec ta particularité qu’est l’Opéra et toutes les élucubrations que nous pouvons te soumettre.
J’ai été surprise par le personnage de Wozzek, qui n’a rien a envier aux fins des tragédies grecques.
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Cooki JeanLouis , ravie de te retrouver, et de me réjouir de ta maestria à orchestrer les mots et les consignes avec la particularité qui est la tienne: l’Opéra.
Je trouve que tu t’es bien approprié les consignes de Sabrina, et d’y avoir ajouté une contrainte d’un autre AI de Carnet Paresseux si je ne m’abuse:)
Pour la contrepèterie, voilà un artifice de langue, à envisager…pour le futur.
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Merci Mijo.
J’aime bien rajouter quelques contraintes des A.I. précédents. et en effet, en l’occurence , il s’agissait de Carnets Paresseux.
Je te souhaite une bonne soirée. 😀
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Encore une passerelle bien réussie qui m’a fait, en outre, me documenter sur ma Canebière ! un comble 😀 merci JL Belle soirée
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Il est vrai qu’en employant l’expression « C’est le roi et la Canebière » dans le cadre de l’A.I., j’ai pensé à toi, Hélène ! 😀
Bonne soirée à toi zossi.
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Très drôle ton AI Jean-Louis, et tu arrives à faire un article construit tout en mettant Berg à l’honneur.
John Duff
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Hihihi, on ne met jaùais top Berg à l’honneur !
Bonne journée, John Duff.
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