En cette journée de célébration du centième anniversaire de l’armistice de 1918, je vais vous parler d’œuvres écrites en rapport avec la Grande Guerre.
Commençons par Guillaume APOLLINAIRE, ce poète naturalisé français, gravement blessé à la tête pendant la guerre, et dont l’œuvre a été abondamment mise en musique. Il est mort le 9 novembre 1918.
Francis POULENC (1899 – 1963) est certainement celui qui a le plus déposé de musique sous les textes de son ami Apollinaire. Mobilisé en 1918, puis servant au ministère de la Marine jusqu’en 1921, il commence dès 1918 avec le Bestiaire ou le cortège d’Orphée.
Suivront de nombreuses mélodies dont, par exemple Sanglots, extraite des Banalités.
Notre amour est bercé par les calmes étoiles,
Or nous savons qu’en nous, bien des hommes respirent,
…
C’est la chanson des rêveurs,
Qui s’étaient arraché le cœur,
…
J’ai un gros faible aussi pour Marie, dans les 7 chansons pour chœur a capella. En plus, les ténors y ont une très belle phrase mélodique, qui, comme Sanglots, fait partie des airs qui m’habitent en permanence :
Je passais, au bord de la Seine,
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine,
Il s’écoule, et ne tarit pas.
En 1947, Poulenc écrit un opéra-bouffe, les Mamelles de Tirésias.
Claude DEBUSSY (1862 – 1918) a été inspiré par l’atmosphère de la Grande Guerre. Il a écrit notamment le Noël des enfants qui n’ont plus de maison.
Son contemporain RAVEL (1875 – 1937) a écrit lui, contre la guerre, Trois beaux oiseaux du paradis (mon ami z-il est à la guerre).
Dimitri CHOSTAKOVITCH a écrit sa 14e symphonie en 11 mouvements, chacun correspondant à un poème. Six de ces poèmes sont d’Apollinaire.
On retrouve Ravel avec son Concerto pour la main gauche. L’histoire de ce concerto est intéressante. En effet, le pianiste Paul WITTGENSTEIN (le frère de l’auteur du tractatus logico-philosophicus) qui avait perdu un bras à la guerre a demandé à Ravel, PROKOFIEV et BRITTEN, ou encore Richard STRAUSS, KORNGOLD ou HINDEMITH de lui écrire des morceaux pour la main gauche.
On peut terminer en disant que l’histoire, malheureusement, ne nous apprend rien puisque des musiciens comme Korngold ou Hindemith font partie de ceux dont la musique, jugée dégénérée par les nazis, a été interdite, voire brûlée, et qu’ils ont dû prendre la fuite de leur pays.
Super article, mais je pense qu’il est difficile de devoir faire un choix. Je pense que chacune des lettres de poilus est une œuvre en soi, pleines de tristesse, tendresse, effroi. Apollinaire n’a fait que reprendre ces codes et les a magnifié.
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Merci pour le commentaire. Puisque tu es passionné d’histoire, je te signale que tu peux sélectionner mes billets qui ont trait à l’histoire en choisissant la catégorie « histoire » dans le pavé de droite du blog.
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Un superbe billet encore une fois. Cela devient passionnant de venir à la découverte. Je me rends compte que je ne sais rien. Pas grand chose du moins. En tout cas dans ce domaine.
Merci de partager ta passion. Et puis je decouvre aujourd’ hui que tu es toi-même chanteur choriste, particulierement habité par tel air…. Et quand tu te souviens, alors là, je lis, je lis….
Serieusement, c’est top une telle passion.
Hier; j’ai regardé à la tv le défilé sur les Champs et toute la commemoration du 11/ 11 pour le centenai. C’etait grandiose, ce Bolero de Ravel sous la pluie.
Belle fin d’après-midi. A plus tard.
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Hé, SOlène, sympa d’avoir de tes nouvelles ! Et oui, j’ai beaucoup chanté (et je me souviens de presque tout… sauf du Requiem de Mozart [quand je l’écoute, je ne retrouve aucune sensation des concerts que j’ai pu donner de ce requiem {c’est bizarre la mémoire}]). comme je le disais dans le billet « Je me souviens », j’ai commencé à l’opéra en même temps que Nathalie DESSAY, qui a fait une carrière autrement impressionnante que moi 😀.
Comme ça, il y avait le Boléro de Ravel hier ? (Je n’ai pas la télé quand je suis à Lille). J’en parlerai dans le billet qui sera consacré au « Je me souviens » de Georges PEREC (c’est le fragment 159 de ce livre).
À bientôt de te lire sur ton blog.
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A tres bientôt, alors. Avec grand plaisir.
PS: de mes nouvelles, ça ne fait pas si longtemps. 😉
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