La Servante maîtresse (la Serva padrona) est un intermezzo de Pergolèse datant de 1733. Un intermezzo, ou intermède, est une petite pièce qui était jouée à Naples pendant l’entracte d’un opéra sérieux (opera seria).
La reprise à Paris de cette œuvre en 1752 servira de prétexte à la querelle des Bouffons, qui opposera les tenants du chant italien, défendu par Rousseau, Diderot et Grimm et du chant français, défendu par Rameau.
La querelle des Bouffons. Déclenchée à l’occasion d’une représentation de la Servante maîtresse de Pergolèse en 1752, elle oppose les partisans du drame lyrique français, respectueux de l’harmonie chère à Rameau et ceux de l’opéra-bouffe italien, valorisant la mélodie. Elle est alimentée par Rousseau, auteur de l’opéra le Devin du village (1752), qui n’a pas apprécié les critiques de Rameau. Il décrète que le français n’est pas une langue faite pour le chant, à l’inverse de l’italien. La querelle des Bouffons marque la limite entre l’opéra baroque et l’opéra classique.
En 1754, il y eut une nouvelle série de représentations, en français, avec notamment madame Favart dans le rôle principal.
Le pitch : Un vieux garçon, Uberto, est fatigué de la tyrannie exercée par sa servante, Serpina (Zerbine). Il charge son valet Vespone (rôle muet) de lui trouver une femme qui lui soit soumise. Serpina compte bien se faire épouser. Elle annonce son mariage avec un certain capitaine Tempête, et en fait une description telle qu’Uberto, qui a un faible pour elle, demande à le rencontrer. Vespone joue le rôle de Tempête et Serpina informe Uberto que le capitaine demande une dot énorme. Il n’accepte de renoncer au mariage que si c’est Uberto qui épouse la servante. Uberto accepte ce mariage et Serpina passe ainsi du statut de servante à celui de maîtresse.
Acte I : Uberto, qui vient de se réveiller, est en colère parce que sa servante Serpina est en retard pour lui porter la tasse de chocolat avec laquelle il commence habituellement la journée (Air : « Aspettare e non venire ») et parce que son serviteur, Vespone, ne l’a pas encore rasé.
Il envoie Vespone chercher Serpina et elle se présente, prétendant en avoir assez, demandant que bien qu’étant une servante, elle soit respectée et traitée comme une vraie dame. Uberto perd patience et demande à Serpina de changer d’attitude (Air : « Sempre in contrasti »).
Serpina se plaint à son tour de ne recevoir que des reproches malgré les soins continus qu’elle offre à son maître et lui ordonne de se taire.
Uberto se fâche et décide de prendre une femme pour avoir quelqu’un qui puisse être capable de contrer sa servante impertinente. Il ordonne donc à Vespone d’aller à la recherche d’une femme à épouser et demande qu’on lui apporte les vêtements et le bâton pour qu’il puisse sortir. En réponse, Serpina lui dit de rester à la maison parce qu’il est tard et lui dit que, s’il ose sortir, elle l’enfermera dehors. Une vive querelle s’engage, qui s’est évidemment déjà produite d’autres fois, au cours de laquelle Serpina demande au maître de la prendre pour épouse, mais Uberto refuse résolument (Duetto : « Lo conosco a quegli occhietti »).
Acte II :
Serpina a convaincu Vespone de l’aider à épouser Uberto, en lui promettant une bonne place. Vespone se déguise en capitaine Tempête et attend d’entrer en scène.
Serpina annonce à Uberto qu’elle a trouvé un mari, un soldat appelé Capitaine Tempête. Uberto est frappé par cette nouvelle. Il tente de cacher son émoi en se moquant de la servante, mais laisse échapper qu’il a une certaine affection pour elle et qu’elle lui manquera. Serpina, se rendant compte qu’elle est proche de la victoire, donne le coup de grâce en utilisant la carte de la pitié, et lui demande de ne pas l’oublier et de lui pardonner si elle a parfois été impertinente (Air : « A Serpina penserete »).
Serpina demande à Uberto s’il veut rencontrer son mari et celui-ci accepte, à contrecœur. Serpina sort chercher son fiancé. Uberto, seul, s’interroge. Il se rend compte qu’il est amoureux de Serpina, mais que selon l’étiquette un noble ne peut pas se marier avec sa servante (Air : « Son imbrogliato già »).
Il est interrompu dans ses pensées de Serpina et Tempête. Uberto est jaloux. Le Capitaine Tempête ordonne à Uberto par la bouche de Serpina de lui payer une dot de 4 000 scudi faute de quoi le mariage n’aura pas lieu et ce sera Uberto qui devra l’épouser à sa place.
Uberto proteste mais Tempête se fait menaçant et Uberto finit par accepter de prendre Serpina pour épouse. Vespone révèle sa véritable identité mais le maître, maintenant satisfait de la façon dont les faits se sont déroulés, lui pardonne. L’ouvrage se termine par la phrase qui explique le titre de l’histoire : Et je suis devenue une servante déjà maîtresse.






Buon sabato 💗
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Grazie Luisa, e buona domenica a te.
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🙏😘🙏
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