Grandes maisons d'Opéra, Histoire de l'opéra

HISTOIRE DE L’OPÉRA DE PARIS (1 – LA CRÉATION)

L’Opéra de Paris est une des plus anciennes maisons d’opéra au monde. Son origine remonte à plus de 350 ans avec la création 1669 d’une « Académie d’opéra » qui avait pour mission de diffuser l’opéra français (face à l’opéra italien) dans les villes du royaume de France. Très vite, le public a pris l’habitude de l’appeler Opéra au lieu d’Académie.

Cette institution ne recevait pas de subvention royale, et devait donc compter sur ses recettes pour équilibrer ses comptes. Son directeur jouissait d’un privilège royal valable pour la France sur les représentations d’opéras.

Dès 1659, le poète Pierre Perrin écrit avec le compositeur Robert Cambert pour écrire la Pastorale d’Issy, que Perrin qualifie de « première comédie française en musique représentée en France ». Cette œuvre séduit le roi et la reine, et Mazarin demande aux deux hommes d’imaginer un « opéra en français ».

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En 1767, Perrin a l’idée de créer une académie de poésie et de musique, ce qui sera fait le 28 juin 1669 quand Perrin reçoit le privilège en 1669, pour une durée de douze ans. Malheureusement pour lui, victime de malversations de la part de ses associés, Perrin fait faillite et se retrouve en prison. Il ne peut donc assister à la création de son opéra Pomone en 1671.

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En 1672, Perrin doit revendre son privilège à Jean-Baptiste Lullyqui est donc nommé directeur de l’Académie royale de musique (laquelle gagnant au passage le titre de « royale »), rôle qu’il gardera jusqu’à sa mort en 1687.

En 1673, après la mort de Molière, l’académie royale de musique s’installe au Palais Royal, libéré par la troupe du dramaturge. Lully s’associe au poète Quinault pour la création de son Cadmus et Hermione, première tragédie en musique française d’une longue série.

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En 1684, Lully très jaloux de ses prérogatives pour Paris, autorise l’ouverture d’une académie de musique à Marseille. Après la mort de Lully en 1687, c’est son gendre Jean-Nicolas de Francine qui prend la direction de l’Académie royale de musique et qui autorise l’ouverture de maisons d’opéras à Lyon, Rouen, Lille et Bordeaux.

La disparition de Lully permet la création d’un genre nouveau, l’opéra-ballet, qui traite de sujets plus légers que ceux de la tragédie en musique, l’un des premiers étant l’Europe galante (1697) d’André Campra.

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Campra ira même jusqu’à briser un des tabous lullistes, en introduisant dans son Carnaval de Venise (1699), un intermède en italien, Orfeo nell’inferni !

Outre ceux de Campra, on jouait des opéras de Louis Lully, Pascal Collasse, Marc-Antoine Charpentier ou Élisabeth Jacquet de la Guerre (la première femme à avoir écrit un opéra pour cette vénérable institution.)

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Malheureusement, le succès n’était pas là, et l’institution (et son directeur) ont connu de graves problèmes financiers. En 1704, de Francine est remplacé par un financier, Pierre Guyenet, qui ne réussit pas non plus à redresser la situation.

En 1728, c’est le compositeur André Destouches qui prend la direction, vite suivi par une pléiade de directeurs. Le roi accorde une subvention pour les opéras représentés à la Cour.

Le compositeur phare de la première moitié du XVIIIe siècle est Jean-Philippe Rameau.

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En 1763, après l’incendie de la salle du Palais-Royal, l’académie s’installe aux Tuileries avant de revenir au Palais Royal après la construction d’un nouveau bâtiment. Un nouvel incendie se produit en 1781, obligeant l’Opéra à déménager à la porte Saint-Martin.

Le compositeur phare de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est Christoph Willibald Gluck, un Autrichien venu se faire reconnaître à Paris auprès de sa compatriote la reine Marie-Antoinette.

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(Source principale : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992.)

Et ne manquez pas prochainement sur ce site la deuxième partie de l’histoire de l’Opéra de Paris, qui nous mènera jusqu’à la construction du Palais Garnier.

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