
Fruit d’une commande de l’Opéra de Paris en 1975, Saint-François d’Assise sera créé avec succès le 28 novembre 1983. Malgré un premier accueil critique assez froid, cet opéra de MESSIAEN n’a pas tardé à triompher sur les plus grandes scènes mondiales. L’ornithologue qu’était Messiaen a introduit une multitude de chants d’oiseaux dans son œuvre, chaque personnage étant accompagné par un oiseau-fétiche.
Acte I : « La Croix ». Saint-François d’Assise explique à Frère Léon qu’il faut supporter patiemment, pour l’amour du Christ, toutes les contradictions, toutes les souffrances, et que c’est cela qui est la « Joie parfaite ».
« Les Laudes ». Après la récitation de l’office du matin par les Frères, Saint-François, resté seul, demande à Dieu de rencontrer un lépreux et d’être capable de l’aimer.
« Le baiser au lépreux ». Une léproserie. Un lépreux, horrible et repoussant, couvert de taches de sang et de pustules, proteste contre son mal avec violence. Saint-François, entre, s’assied au pied du lépreux, lui parle avec douceur. Un ange apparaît derrière une fenêtre et dit : « Lépreux, ton cœur t’accuse, mais Dieu est plus grand que ton cœur ». Troublé par la voix de l’ange et par la bonté de Saint-François, le lépreux a des remords de sa violence. Saint-François embrasse le lépreux. Miracle ! le lépreux est guéri. Danse de joie du lépreux. Plus importante que la guérison du lépreux est l’augmentation de la grâce dans l’âme de Saint-François et son exultation de s’être vaincu lui-même.
Acte II : « L’Ange voyageur ». Un chemin en forêt, au mont de la Verna. L’Ange apparaît sur le chemin. Son magnifique costume et ses ailes quinticolores sont vus seulement par les spectateurs. Les autres personnages le prennent pour un voyageur. L’Ange frappe à la porte du couvent et cela fait un bruit terrible qui symbolise l’irruption de la grâce. Frère Massée ouvre la porte. L’Ange pose à Frère Élie, vicaire de l’ordre, une question sur la prédestination. Frère Élie refuse de répondre et met l’Ange dehors. L’Ange refrappe à la porte et repose sa question sur la prédestination à Frère Bernard qui répond avec beaucoup de sagesse. L’Ange étant parti, Frère Bernard et Frère Massée se regardent et disent : « C’était peut-être un ange… ».
« L’Ange musicien ». L’Ange apparaît à Saint-François, et pour lui donner un avant-goût de la béatitude céleste, lui joue un solo de viole. Ce solo est tellement suave que Saint-François s’évanouit.
« Le prêche aux oiseaux ». Nous sommes à Assise, aux Carceri. On voit un grand chêne vert. C’est le printemps et beaucoup d’oiseaux chantent. Saint-François, suivi de Frère Massée, fait un sermon aux oiseaux et les bénit solennellement. Les oiseaux répondent par un grand concert où l’on entend non seulement les oiseaux de l’Ombrie, et spécialement la Capinera (Fauvette à tête noire), oiseau type des Carceri, mais aussi des oiseaux d’autres pays, des Îles lointaines, et notamment de l’ile des Pins, près de la Nouvelle-Calédonie.
Acte III : « Les stigmates ». À la Verna. La nuit. Une caverne sous un surplomb. Saint-François est seul. Une grande Croix apparaît. On entend presque constamment la voix du Christ qui est symbolisée par le chœur. Cinq rayons lumineux partent de la Croix et viennent frapper successivement les deux mains, les deux pieds et le côté droit de Saint-François, avec le même bruit terrible qui accompagnait l’Ange frappant à la porte. Ces cinq plaies, qui reproduisent les cinq plaies du Christ, sont le sceau, l’approbation divine de la sainteté de Saint-François.
« La mort et la nouvelle vie ». Saint-François, mourant, est étendu sur le sol. Tous les Frères l’entourent. Il dit adieu à tout ce qu’il a aimé, et chante la dernière strophe de son cantique des créatures, la strophe de « Notre sœur la mort corporelle ». Les Frères chantent le Psaume 141. L’Ange et le lépreux apparaissent à Saint-François pour le réconforter. Saint-François prononce ses dernières paroles : « Seigneur ! Musique et poésie m’ont conduit vers Toi par défaut de Vérité, éblouis-moi pour toujours de ton excès de Vérité… » il meurt. Les cloches sonnent. Tout disparaît. Pendant que le chœur chante la Résurrection, une tache de lumière illumine l’endroit où se trouvait auparavant le corps de Saint-François. La lumière grandit jusqu’à devenir aveuglante et insoutenable. Le rideau tombe.
(Source principale : la présentation par Olivier Messiaen lui-même dans le programme de la création à l’Opéra de Paris, en 1983).




A lire pour mieux connaître ce saint : « La Harpe de Saint François » de Felix Timmermans. Bon dimanche Jean Louis
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Merci pour le conseil de lecture.
Bon dimanche, Hélène.
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