
Ce mois-ci, l’Agenda Ironique est hébergé par Photonanie qui nous propose les contraintes suivantes :
J’ai envie que l’action se passe dans un pays froid, l’Islande éventuellement mais pas que.
J’aimerais assez que s’y glissent les mots suivants: ailurophile, syllogomanie, bec à foin et puis aussi coquecigrue parce que j’aime bien ce mot.
Si en plus le texte se présente sous forme d’anadiplose je serai comblée mais si ce n’est pas le cas, je le serai aussi, l’important étant que vous soyez nombreuses et nombreux à participer.
Erik SATIE est né le 17 mai 1866 à Honfleur, un pays froid. Un pays froid, certes, mais pas aussi froid que la Finlande, toutefois. Erik a 4 ans quand sa famille s’installe à Paris. Les leçons de piano données par sa belle-mère le dégoûtent de la musique.
Comme son compatriote Alphonse ALLAIS, Satie développera une sorte d’humour absurde, que l’on retrouve dans les titres de ses pièces. Les titres de ses pièces sont par exemple Trois morceaux en forme de poire, ou Préludes flasques (pour un chien). Ce sens de l’humour décalé de nos deux compères n’en fait pas pour autant des becs à foin.
À 13 ans, il entre quand même au Conservatoire de musique, mais jugé sans talent, il en est vite renvoyé.
En 1887, il s’installe à Montmartre et peu de temps après se lie d’amitié avec les poètes MALLARMÉ ou VERLAINE.
En 1888, il compose les Gymnopédies. Les Gymnopédies sont ses premières pièces à être rentrées au répertoire des pianistes.
En 1890, il fréquente le cabaret du Chat noir, où il fait la connaissance de DEBUSSY.
En 1893, il se lie à Suzanne VALADON, mais la blessure amoureuse causée par leur séparation au bout de quelques mois ne guérira jamais. Suite à cette rupture, il écrit Vexations, une phrase musicale courte à jouer 840 fois de suite.
En 1897, en souvenir peut-être de sa ville natale, il écrit ses Pièces froides.
En 1898, il s’installe à Arcueil, dans une maison où il demeurera jusqu’à la fin de sa vie.
En 1899, il est témoin au mariage de Debussy.
En 1905, il reprend des études de musique en s’inscrivant à la Schola Cantorum de d’INDY et y étudie le contrepoint avec ROUSSEL.
En 1915, il fait la connaissance de COCTEAU. C’est le compositeur d’avant-garde Edgar VARÈSE qui les a présentés. Dans le cadre du rapprochement franco-anglais dû à la Première Guerre mondiale, il souhaitait en effet monter à Paris une adaptation musicale du Songe d’une nuit d’été de SHAKESPEARE. Le projet n’aboutira finalement pas, même si Satie a écrit les parties musicales qui lui incombaient. La partie n° 2 est intitulée Coquecigrue (ça ne s’invente pas !).
Même si ce projet n’a pas abouti, l’amitié entre Satie et Cocteau était nouée et ensemble, ils écriront pour les ballets russes le ballet Parade, avec un rideau de scène de PICASSO.
En 1916, la princesse de POLIGNAC lui commande une œuvre chantée : Socrate, qui sera créée en 1918.
En 1923, son ailurophilie le pousse à écrire dans ses Ludions la Chanson du chat.
Il meurt le 1er juillet 1925 d’une cirrhose due à une consommation excessive d’absinthe. Après sa mort, on retrouvera dans sa maison, à laquelle il n’avait jamais donné accès à quiconque, une collection impressionnante de parapluies et de faux cols, preuve de sa syllogomanie. On retrouva aussi des partitions inconnues, dont celle de l’opéra Geneviève de Brabant.
Retrouvez ici ma participation suivante à l’A.I.
J’ai un peu de mal avec Satie, c’est très particulier ! mais grâce à lui j’accrois mon vocabulaire de deux mots : ailurophile (que je suis mais je ne le savais pas 🙂 ) et syllogomanie !!! Merci qui ? Merci Eric ! et Merci Jean-Louis, inépuisable narrateur. Belle semaine
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C’est Bernadette qu’il faut remercier pour nous avoir incité à employer les mots Ailurophile et Syllogomanie 🙂 !
À bientôt sur ton blog, Hélène.
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oui et dire que j’ai failli ne pas voir le sujet………. les bizarreries d’internet 🙂
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J’adore Satie, un des compositeurs préférés des pianistes débutants. Ses morceaux ne sont pas trop difficiles et très jolis. En ce moment je travaille les trois « avant-dernières pensées », et la Troisième Gnossienne. John Cage a été très influencé par la musique de Satie, je crois que c’est le seul compositeur qu’il aimait et dont il reconnaissait l’importance. Bonne journée Jean-Louis !
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Pour John Cage et Satie, on peut en effet dire que Satie était un précurseur. D’ailleurs, John Cage a joué en concert les Vexations (840 fois la même phrase musicale) et ça a duré presque 20 heures !
Bonne fin de journée Marie-Anne.
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Le tout c’est de ne pas se tromper dans le décompte des répétitions, sinon on risque de les jouer 841 fois (et même plus) sans s’en apercevoir…
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Ta remarque me fait penser à un concert du pianiste Maurizio Pollini où il jouait du Stockausen, à un moment, il y avait une succession de 99 quadruples croches ! (je ne les ai pas compté, j’ai confiance à Maurizio.)
Bonne journée, Marie-Anne.
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Ah oui, Stockausen c’est très moderne comme genre de musique… le répertoire de Maurizio Pollini est très vaste.
Bonne journée Jean-Louis 🙂
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Oui, son répertoire est très vaste.
Dans ma première période parisienne, je ne ratais aucun de ses concerts, et je l’ai aussi bien entendu dans Bach que dans les musiques les plus contemporaines, y compris des œuvres qu’il avait commandées auprès des compositeurs. Avec son copain Claudio Abbado, il a fait beaucoup pour cette musique, et aussi pour porter la musique dans des lieux où ce n’était pas évident, comme des usines ou des prisons.
Bonne journée, Marie-Anne.
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Satie, un normand bien de « chez nous »( de Honfleur, ce si charmant petit port que j’adore), célèbre compositeur, en tout cas, super écouté et beaucoup repris un peu partout sur la planète. Tu lui fais un bel hommage pour son nouvel anniv’, le 17 mai prochain ( comme mon frère, ça ne s’oublie pas)…
Et sinon, l’AI hébergé par Photomanie, certes. Toutefois, connaissant ton goût trés prononcé pour ce genre de mots, on y verrait presque ta patte. En plus ils ont, pile poil, trouvé leur place dans ce billet – elle est pas belle, la vie ( comme dirait l’autre) 😀
Bon, c’est pas le tout, mais encore un, de billet, que je vais garder sous le coude. Pour quand j’aurai plus de temps 🎧
Belle et bonne poursuite de ton après-midi. A bientôt, J-L
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C’est vrai qu’avec les contraintes imaginées par Photonanie, j’ai assez vite pensé à Erik Satie. Mais le plus beau, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, c’est que Satie a écrit un morceau appelé Coquecigrues, dans la musique écrite pour le Songe d’une Nuit d’été de Shakespeare, alors que je suis immergé dans ce Songe depuis un mois avec l’extraordinaire production de l’Opéra de Lille (rencontres avec les artistes, atelier de chant choral, invitation à une partie des répétitions, jusqu’à la première qui a eu lieu le 6 mai). Euh, c’est quoi, le hasard ?
(re) bonne fin de journée, SOlène.
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Bravo JL, tu as placé la barre très haut et si j’ai pu faire découvrir une ou l’autre chose à certain(e)s (dont moi avec Coquecigrues de Satie) c’est encore mieux 👍
J’attends les autres participations avec impatience me demandant toujours si je dois contacter d’éventuel(le)s participant(e)s au cas où, comme Gibu, ils/elles seraient passé(e)s sans me voir…
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Merci Bernadette, grâce à toi, je me suis bien amusé à écrire cet article sur Erik Satie ! 🙂
Je te souhaite une bonne soirée.
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En fait, je ne connaissais pas trop Satie mais j’aime bien. Je trouve sa musique, du moins tes morceaux choisis, assez facile d’accès, contrairement à ce que je croyais.
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Cette musique est simple d’accès, et agréable à écouter.
Bonne journée, John Duff.
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Je ne connaissais pas du tout Satie, encore une belle découverte et j’en suis comme deux ronds de frites avec cette pièce « Coquecigrues ». J’aime beaucoup votre façon de nous raconter une vie avec les incursions vidéos. Cet AI de mai nous pousse hors de notre zone de confort avec un vocabulaire peu usité. Pour ma part, il m’a conduit à des recherches et trouvailles insoupçonnées…je fignole encore le tout.
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Merci MiJo, fignole bien ton A.I. nous l’attendons avec impatience !
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Ah, Satie… !! Ma récréation salutaire en marge du répertoire qu’exigeait le conservatoire, dans la course pour Paris (p*** de suites de Bach ! – paix à son âme).
Bien joué (hé ! hé !), Toulopé’ 🤗
Tu nous régales, comme d’hab’, en essaimant la consigne de l’A.I. (de chez PHOTONANIE – pour celles z’et ceusses qu’auraient pô suivi l’affaire), dans ton billet à forte teneur culturelle.
La maison de Satie n’est pas très loin de chez moi, en bord de Manche. C’est à Honfleur, et c’est foutraque à souhait. Une bonne idée de sortie en week-end, pour tous les âges.
Il y a même un piano qui joue tout seul !!!
https://www.musees-honfleur.fr/menucacher.html
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Merci Tiniak !
Tu es d’où en bord de Manche ?
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Je réside à Caen 😉
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En effet, pas bien loin d’Honfleur.
Je suis originaire de Rouen, et j’ai une sœur qui habite près de Caen.
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J’aime beaucoup Satie, cette mélancolie …
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Effectivement, il y a un peu de mélancolie dans le charme discret de cette musique.
Bonne journée.
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J’aime la chanson du chat mais j’avoue que la musique de Satie ne m’émeut pas particulièrement.
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Heureusement que nous n’aimons pas tous la même chose, la vie serait d’une telle banalité !
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Ah je suis bien d’accord 🤣🤣
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Bon jour Jean-Louis,
Je découvre ton billet… très belle mise en « musique » du thème de l’AI… et puis : Gymnopédie No.1 … j’ai les yeux brillants…
Merci pour ce magnifique « tour d’horizon »…
Bonne soirée à toi 🙂
Max-Louis
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Merci Max-Louis.
Erik Satie était une personnalité très particulière, mais quelle musique.
Tiens, rien que pour toi :
Bonne soirée.
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Merci beaucoup, Jean-Louis 🙂 Je suis touché… et quel trio… superbe 🙂
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