Ce mois-ci, le cahier des charges est chez Joséphine, du blog « Nervures et entailles ». (voir cidsous.)
Choisir une partie du corps. Membre organe tissu cellule liquide substance. Coin pli bout trou articulation ou protubérance. Quelconque élément que vous arrivez à personnifier. Oreille œil poumon synapses pieds nuque coude genou coccyx omoplate nez mitochondrie langue cœur sang ADN cuisse grain de beauté pouce paume auriculaire ou la main entière poignet cheville épaule cheveux nombril cicatrice ride. Défaut ou qualité. Je ne vais pas tout énumérer. Cet élément, unique, double ou multiple, que vous isolez comme vous souhaitez, à grande ou petite échelle, depuis l’intérieur ou l’extérieur, cet élément prend la parole et il se trouve qu’il a plein, vraiment plein de choses à dire à son propriétaire. Gratitude ou reproches, secrets ou nostalgie, exigences bien précises ou rêveries diffuses. C’est vous qui savez. Consignez son monologue, qui comprend moult parenthèses – ou tirets si vous préférez. Son discours se déroule par imbrications comme lui-même s’imbrique dans le corps. Langage qui ne se limite pas à dire oui ou non au plaisir et à la douleur. Dans le corps reposent la sagesse des gestes, des expressions et des réflexes, un esprit de finesse et d’à-propos, une vérité que l’esprit cherche à camoufler. Fiction, autofiction, autobiographie. Le corps peut être le vôtre, celui d’un autre. On ne demandera pas. Intimité oblige. Érotisme possible.
Fichtre diantre, Joséphine, une fois de plus me voici me grattant de l’index l’occiput, au risque de rouvrir la fontanelle et en me demandant comment je vais bien pouvoir remplir ce cahier des charges ! m’exclamai-je alors en lisant ce cahier des charges !
Ce à quoi Joséphine me répondit :
Et moi de rétorquer : FONTENELLE a écrit des livrets d’opéra, dont un « Psyché » écrit à quatre mains avec Thomas CORNEILLE, le frère de l’autre.
Carnets Paresseux prenant la balle au bond me suggéra : une version chantée de la Tirade du nez ?
Et moi de répondre à nouveau : Tu ne crois pas si bien dire, Jérôme. Cyrano, comme (presque) toutes les œuvres de ROSTAND, a fait l’objet d’une adaptation lyrique (un de mes nombreux billets en préparation…) en 1936 par ALFANO.
Après ces échanges, je n’étais pas plus avancé, et continuais de me gratter l’occiput avec l’index, au risque toujours de me rouvrir la fontanelle.
Prenant mon courage à deux mains, je me lançais toutefois dans une tentative d’essai d’Agenda Ironique. La main, l’index, bon sang, mais c’est bien sûr ! Je tenais là mon sujet majeur ! Mon organe, ce ne sera pas mon organe vocal (et pourtant), ce seront mes mains et mes doigts.
Commençons par le pouce. Le petit Poucet est le titre d’un conte de PERRAULT, qui a été mis en musique par RAVEL dans son œuvre pour piano à quatre mains Ma mère l’Oye.
L’index ensuite. Dans toute l’histoire de l’opéra, des œuvres ont été victimes de censure. C’est le cas notamment des opéras italiens qui abordaient des sujets trop politiques pour l’occupant autrichien. Mais c’est au XXe siècle que ces mises à l’index ont été les plus drastiques, que ce soit sous le régime nazi ou sous le régime stalinien. Ce fut le cas notamment de Lady Macbeth de Mzensk, de CHOSTAKOVITCH, interdit par Staline pour cause de « chaos musical ».
Cliquez sur Lady Macbeth de Mzensk
Pour le majeur, mon souci majeur est de trouver une illustration musicale majeure. Un grand merci à Photonanie pour m’avoir conseillé une œuvre en sol majeur !
Le cas de l’annulaire est beaucoup plus facile à traiter. En effet, l’opéra nous racontant très souvent des histoires d’amour, il est assez logique de voir le héros passer la bague au doigt qui porte l’anneau, l’annulaire de l’héroïne (ou l’héroïne passer la bague à l’annulaire du héros.)
Cliquez sur Jacques MARTIN (si, si) et Samuel RAMEY
Quant à l’auriculaire, ce petit doigt a l’avantage de pouvoir se glisser dans conduit auditif de l’oreille pour la déboucher, permettant ainsi aux auditeurs de mieux entendre la musique.
Et Fontenelle dans tout ça ? me demanderez-vous ! Eh bien, revenez donc le 11 février, et vous verrez.
Que de virtuosité ! Dans le rendu de nos échanges (j’ai bien ri) comme dans le placement des références. Nez bas et à bientôt pour de nouvelles aventures organiques (où l’orgue peut jouer).
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Merci Joséphine, je savais qu’à force de me triturer l’occiput, je finirai pas trouver un angle d’approche pour ton Agenda Ironique.
Bonne soirée. 😀
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Excellent Jean-Louis!
Même s’il est maudit, j’aime beaucoup « L’anneau du Nibelung » (oui je sais ça ne sert à rien que je dise ça mais j’avais envie 😉).
Sinon, tu peux aussi proposer un air en sol majeur, tu vas trouver ça bien sûr…
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Ah oui, l’anneau du Nibelung, que n’y ai-je pensé !
Le concerto de Ravel doit être en Sol majeur, je crois (je vais aller vérifier).
Bonne journée, Bernadette. 🙂🌞
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Ayé trouvé, Bernadette, j’ai ajouté l’adagio du concerto en sol majeur de Ravel !
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Ben voilà je savais bien qui avépluka!
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Eh oui, yavépluka !
Bonne journée, Bernadette.
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whaou ! heureusement que tu n’étais pas inspiré 😀 c’est rondement mené, normal les rondes pour un musicien 😉
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Oui, il vaut mieux mener rondement son affaire qu’avoir les doigts crochus ! 😉
Bonne soirée, Hélène.
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Ingénieusement trouvé 🙂 J’adore !
Maintenant je comprends mieux le pourquoi du billet sur Fontenelle…
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J’ai bien aimé ton texte car tu maîtrises ton sujet sur le bout des doigts et tu n’as pas peur des jeux de mots laids.
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Il ne faut jamais avoir peur des jeux de mots laids, John Duff !
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Bravo, quel tour de force !
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Merci Frog !
Tout est dans le tour de main.
Bonne journée.
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Bon jour Jean-Louis,
Très imaginatif… au doigt et à l’œil ça fonctionne à merveille… belle partition une nouvelle fois…
Bonne journée à toi 🙂
Max-Louis
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Merci Max-Louis.
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Quelle richesse de vous retrouver participant à l’agenda ironique. Après, je comprends pour janvier, bien moins que légitime . Merci pour le rythme enlevé voire fantasque, Hélène Grimaud évidemment et puis aussi Jacques Martin qui finira bien seul, quelques années avant son ami Jean-Pierre Berlingen, de la ville de Fontenelle. Reste La Maison illuminée qui donne de très jolis concerts (enfin j’ai trouvé mais je ne suis pas spécialiste) à la chapelle du lycée Corneille (le frère de Thomas).
🙂
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